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EAN : 9782344003398
72 pages
Glénat (24/09/2014)
4.08/5   220 notes
Résumé :
L'histoire vraie de Robert Leroy Johnson (1911-1938), guitariste virtuose, mort prématurément à 27 ans. Son talent était tel qu'on le soupçonnait d'avoir vendu son âme au diable.
Grand séducteur et noceur, il ne reste de sa courte carrière que quelques enregistrements et trois photographies.
Mais le mystère et le génie qui l'entourent en font un modèle pour des générations de musiciens.
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
4,08

sur 220 notes
Hazlehurst, Mississipi, le 8 mai 1911, Robert Leroy Johnson est né. Son père, Noah Johnson, quitte presque aussitôt sa mère, Julia, déjà abandonnée par son premier mari mais qu'elle finit par retrouver. Robert est donc élevé par son beau-père au milieu de ses demi-frères et soeurs. Malheureusement, c'est sa mère qui quitte le foyer avec son troisième amant et laisse ainsi ses enfants. Son beau-père, ne supportant pas le jeune garçon, le renvoie à Robinsonville, chez sa mère et son nouveau mari. Robert n'aimait pas l'école et l'abandonne à cause d'un problème aux yeux. Il passe ainsi le plus clair de son temps à jouer de l'harmonica et de la guimbarde puis de la guitare. A 17 ans, il fait la tournée des juke joint et rêve d'imiter Willie Brown. Il connaît un succès fou auprès de la gent féminine. Malgré cela, il se marie avec Virginia. Malheureusement, celle-ci mourra en couche et le bébé ne survivra pas non plus. Il va vers l'est où il rencontre Son House qui lui conseille d'arrêter la guitare. Il fait fuir les gens. Il décide alors de retrouver son père. Faute de le trouver, il rencontre Ike Zinnerman. Les nuits passées avec Ike ont fini par payer et lorsqu'il revient, un an plus tard, voir Son House et Willie Brown, il raconte qu'il a vendu son âme au diable contre le talent...

Robert Johnson est devenu une légende bien qu'il ait commencé à produire des disques (seulement 29 titres dont le célèbre Love in vain qui donne le titre de cet album) seulement 2 ans avant sa mort. Il a inspiré bon nombre de musiciens et chanteurs tels que Jimi Hendrix, Jimmy Page, Bob Dylan, Brian Jones, Keith Richards ou encore Eric Clapton. Il mourra tragiquement à 27 ans, rejoignant ainsi "Le Club des 27". Jean-Michel Dupont lui consacre cet album, passionnant de bout en bout et fort documenté, se cantonnant à ce que l'on sait de lui, sans en rajouter. L'on est envouté par cette voix-off dont on ne devine qu'à la toute fin l'identité. Mezzo, pour illustrer cette biographie, utilise un noir et blanc profond et charbonneux. Son trait marqué et épais est expressif et fourmille de détails. le format à l'italienne séduit aussitôt.

En bonus, une quinzaine de chansons illustrées par des dessins au fusain.
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Robert Johnson est un des bluesmen les plus connus. D'une part grâce à nombre de musiciens, notamment Clapton, qui ont maintes fois repris ses chansons. Et d'autre part par la légende à l'allure Faustienne qui l'entoure et à son statut de musicien ayant inauguré le funeste "club des 27".

La bande dessinée "Love in vain" de Mezzo et Dupont se démarque du mythe pour se recentrer sur l'homme. Ce choix, pertinent et parfaitement scénarisé par Jean-Michel Dupont, permet au récit d'être vecteur d'une grande émotion. La vie de Robert Johnson nous est contée avec simplicité et sobriété.

Robert Johnson apparait comme un homme brisé dès sa naissance dans une époque de douleur pour les hommes noirs, brisé ensuite par le drame intime de la perte de sa femme et de l'enfant qu'elle portait. Dès lors, il sera un rebelle, s'adonnant au jeu, aux femmes, à l'alcool, buvant la vie avec excès jusqu'à en mourir. Cela sans jamais se départir d'une certaine tendresse et d'une humanité qui transparaissent dans ses chansons.

Sans aucun misérabilisme mais avec réalisme, le récit plonge le lecteur dans le quotidien des hommes noirs du début du siècle. A travers cette peinture de la dure vie du peuple du coton, le blues apparait comme une lueur d'espoir, comme une étincelle de vie dans une existence promise à la souffrance.

L'émotion est renforcée par le superbe travail d'illustration de Mezzo. Les dessins sont tout simplement magnifiques. le trait est fin, subtil, les cadrages sont audacieux, le noir et blanc porteur d'une grande intensité. Chaque planche est un tableau d'une richesse telle que le lecteur s'attarde sur chaque case pour en saisir le moindre détail.

La voix off qui nous conte la vie de Johnson est bien utilisée. Trop souvent en b.d le recours à un narrateur s'avère un procédé superflu et prétentieux. Dans "Love in vain" il n'en est rien. La voix off est utilisée de manière intelligente et subtile. le mystérieux narrateur, dont l'identité nous sera dévoilée à la fin, joue le rôle de témoin de façon astucieuse. Ceci jusqu'à un épilogue parfait où le lecteur se retrouvera aux côtés des méchants rejetons du blues, les Rolling Stones, lors de leur infernal concert à Altamont, permettant ainsi au récit de renouer avec la dimension légendaire de l'histoire de Robert Johnson.

Challenge Musique 5
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Robert Johnson a démarré sa vie de façon tout à fait "banale" et ordinaire pour un Noir né dans le sud des Etats-Unis au début du 20ème siècle. Élevé par une mère célibataire qui a eu des enfants de 3 père différents - car ces messieurs sont partis un beau jour sans laisser d'adresse - et décide à son tour d'abandonner ses enfants à un membre de la famille plus ou moins proche afin de vivre pleinement sa vie de femme dans un Etat du nord.

Cette instabilité familiale et sentimentale le poursuivra malgré une vaine tentative d'entrer dans le droit chemin à ses 19 ans, année où il épouse l'amour de sa vie. Malheureusement, cette dernière meurt en couche avec l'enfant qu'elle portait. de ce drame naît sa carrière où il fait du vice sa seule règle de conduite et de la musique sa raison de vivre.

Cette superbe bande dessinée en noir et blanc au décor très intimiste et parfois oppressant retrace la vie d'un artiste maudit , qui a rejoint le club des "morts à 27 ans".

Quand on pense qu'au départ l'éditeur a refusé d'imprimer cet ouvrage à cause de la présentation qu'elle jugeait peu judicieuse.. on se dit que ces éditeurs devraient se payer un jury de vrais lecteurs qui aiment lire pour de vrai et pas des soit-disant professionnels seulement préoccupés par leurs petits chèques.

L'auteur adopte un point de vue narratif original qui met en évidence la dimension tragique du fait que le vice ne constituait pas seulement un chemin pour des individus "fragiles" en manque de repères, mais surtout, que c'était LE chemin que suivait les Noirs par opposition aux voies des Blancs vertueux trop prompts à les pointer comme ceux que le Seigneur a damné. Provocation ? Rébellion ? Ou preuve que le Seigneur les avaient bel et bien maudit ?

Un beau moment de lecture même si on ne peut s'empêcher de se demander : combien de vie comme celle-ci ont été gâchées à cause des lois (et mentalités..) ségrégationnistes ?
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Robert Johnson est une légende de la musique noire américaine. le plus grand bluesman de tous les temps, un mythe vénéré par Hendrix, Clapton, Led Zeppelin, les Rolling Stones et tant d'autres. Un musicien raté qui aurait vendu son âme au diable pour jouer comme un Dieu. Ceux qui l'ont vu à l'oeuvre affirmaient que ses mains couraient sur le manche de son instrument comme des araignées. Sur scène, il se tenait dos au public pour que personne ne puisse voir sa technique. Son image sulfureuse, il l'a entretenue soigneusement. Oui, un soir d'errance, sur une route du Mississipi, à un carrefour, le prince des ténèbres lui est apparu. Il a pris sa guitare et lui a accordé, scellant le pacte. Johnson a alors connu la gloire dans les Juke Joints, « ces églises de la nuit qui sentaient bon le soufre ». Il a pu enregistrer vingt-neuf chansons entre 1936 et 1937. Tout ce qu'il reste aujourd'hui de celui que les apôtres de la vertu appelaient « le fils de Satan », mort empoisonné par un mari jaloux au cours de l'été 1938. Il avait 27 ans.

Dupont et Mezzo (« le roi des mouches ») remontent la vie de Johnson à contre courant des versions folkloriques pour ancrer son parcours dans la réalité. La référence au diable est présente mais elle s'affiche surtout comme un élément « commercial » que bien d'autres avant lui avaient d'ailleurs déjà utilisé. L'histoire de ce gamin n'a rien d'originale. Enfance difficile. Marié très tôt, sa femme adorée et son enfant meurent en couches. Il n'a que 19 ans. Il entame alors une longue errance sur les routes et les rails du sud profond, sa guitare en bandoulière. Des débuts catastrophiques où les autres musiciens se moquent de son manque de talent. Il disparait plusieurs mois. A son retour, son jeu s'est transfiguré, sa technique éblouit l'assistance. Ainsi débute la légende. Sa transformation est selon lui due à sa rencontre avec le Malin, sa réputation est en marche. Il en jouera jusqu'au bout, au moins autant que de son charme incroyable. Chaque nuit, il se noie dans l'alcool et les aventures d'un soir. Les femmes sont folles de sa beauté troublante, de son charisme, de son visage imberbe, de son regard aux lueurs ensorcelantes. Son ascension sera aussi fulgurante que sa chute. L'enfer l'attendait de toute façon, il lui fallait bien payer sa dette, le moment venu. Et le lecteur de tourner la dernière page en se disant que, finalement, sa seule malédiction était sans doute son inégalable talent.

Graphiquement, c'est juste fabuleux. le noir et blanc de Mezzo est sensuel, presque organique. Ses aplats sont d'une profondeur et d'une densité rarement vues. le format à l'italienne, les nombreuses illustrations pleine page et la voix off achèvent de plonger le lecteur au coeur de cette vie brûlée par les deux bouts. Cerise sur le gâteau, on trouve en fin d'ouvrage les textes des chansons de Robert Johnson, en VO et en français, dont le célébrissime « Sweet Home Chicago ». Un album incontournable !

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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J'aime le blues et l'infinie nostalgie que cette musique véhicule. Ce superbe roman graphique nous raconte l'histoire d'un musicien de légende.

On dit de Robert Johnson qu'il avait vendu son âme au diable pour avoir ce jeu si brillant à la guitare, et ces chansons qui parlent du sud, de départ, de mort et d'amours perdus.

Il était menteur, joueur, buveur, coureur de jupons et désespéré, une personnalité borderline. La tragédie marque sa vie entière, dans les années trente, une époque très dure pour les populations noires du sud des États- Unis. Il avait tout pour réussir dans le Nord, il a sombré dans la misère attiré comme par un aimant dans le Sud, comme s'il voulait vraiment ce rendez-vous avec le diable.

Ce roman graphique est magnifique, chaque planche est une oeuvre en noir et blanc, avec très peu de blanc pour restituer ce destin sulfureux. Le tracé est précis, la composition est magistrale et rend bien cette ambiance moite et sensuelle véhiculée par le personnage, sa musique omniprésente, le Mississipi, les boîtes de nuit, les filles aux croupes aguichantes, l'alcool et ce texte magique.

Écoutez Robert Johnson, il nous parle de solitude et d'amour triste...
" je voudrais qu'on m'enterre au bord de la route sur le bas-côté
Pour que le démon qui est en moi puisse prendre le bus et filer"

Un album pour les amoureux de la musique, et des poètes maudits.
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critiques presse (10)
BDSelection
04 mars 2015
Force est de constater que cet album est magnifique… presque trop ! Chaque case ou page est sublime, fourmille de détails qui font de la situation décrite une scène souvent luxuriante.
Lire la critique sur le site : BDSelection
Sceneario
17 novembre 2014
Un album qui évoque donc des sonorités, la vie pleine de griffures d'un artiste dont la mémoire reste encore et toujours présente...
Lire la critique sur le site : Sceneario
Actualitte
28 octobre 2014
Avec Love in vain,biographie de Jean-Michel Dupont et Mezzo consacrée à la légende du blues Robert Leroy Johnson, les deux auteurs ont tout simplement réalisé un des albums de l'année et certainement LA biographie de 2014.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Liberation
24 octobre 2014
Pour les amateurs, l’ouvrage tient lieu de missel, avec galerie de portrait (du bluesman Son House au producteur H.C. Speir) et lyrics de certains titres en bonus, si d’aventure le lecteur se retrouve pris dans une soirée-hommage de l’église luciférienne. Sous l’emballage, Dupont et Mezzo n’ont en revanche pas forcé sur l’aspect mythique de leur anti-héros.
Lire la critique sur le site : Liberation
BDGest
17 octobre 2014
Gros plans audacieux, illustrations pleines pages regorgeant de détails, découpage savamment rythmé, le plus remarquable demeure pourtant l’impression de vie, de mouvement insufflés par le pinceau d’ordinaire si sévère de l’artiste.
Lire la critique sur le site : BDGest
LeMonde
15 octobre 2014
Une légende bâtie sur des légendes, à laquelle se sont attaqués Jean-Michel Dupont et Mezzo dans Love in vain, album aussi ténébreux qu’un riff de blues.
Lire la critique sur le site : LeMonde
BoDoi
09 octobre 2014
Love in vain se pose – par son originalité de traitement et sa beauté plastique quasi organique – comme le bijou noir de cet automne. Et probablement un des meilleurs livres de 2014.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Auracan
01 octobre 2014
Avec un trait des plus réalistes, Mezzo rend concret ce personnage mythique et donne au lecteur l'envie de prolonger cette saga dans l'écoute de la trentaine d'enregistrements qu’il aura laissés, pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
Lire la critique sur le site : Auracan
Telerama
01 octobre 2014
De ce « biopic » a priori impossible, Mezzo et Jean-­Marie Dupont donnent leur version. Magistrale.
Lire la critique sur le site : Telerama
Chro
15 septembre 2014
Nul besoin d’aimer le blues et de s’intéresser à ses figures les plus mythiques pour apprécier Love in vain. Son récit dépasse le cadre étriqué de la biographie musicale pour atteindre un lyrisme stupéfiant [...].
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Quand Noah Johnson s'est envolé à son tour, Julia a dû trimer seule pour nourrir ses gosses, de plantations en plantations, payée une misère par des exploiteurs sans scrupules.
À croire que Dieu aussi l'avait lâchement abandonnée.
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On se dit que le pacte s'était conclu un soir d'errance sur une route du Mississippi...
Égaré, épuisé, il avait fait halte près de Clarksdale, au croisement de la 49 et de la 61...ou peut-être était-ce à Rosedale, au carrefour de la 1 et de la 8, mais qu'importe.
Réveillé par une brise glacée, il avait vu le diable accorder sa guitare, puis en jouer divinement...enfin, s'il on peut dire.
Après quoi, l'apparition s'était fondue dans les ténèbres, emportée par le vent du sud, brûlant comme l'haleine d'un buveur de gnôle...
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Musique du diable, peut-être, mais quoi de mieux pour apaiser les âmes en peine?
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Pauvre Robert, ton destin tragique, tous les apôtres de la vertu doivent le trouver mérité. Mais avant de te juger, il faudrait qu’ils sachent pourquoi tu as choisi le camp des impies et pourquoi tu as brûlé ta vie. C’est ce que je vais vous raconter…
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Ce livre qui montre la vie et les difficultés de l'artiste Robert Johnson m'a beaucoup plu car il retrace la vie sentimentale et professionnelle de celui-ci. Suivre ses relations amoureuses et connaître ses problèmes familiaux de son enfance est très entraînant. De plus, les dessins en noir et blanc de Mezzo correspondent bien avec l'histoire de cet homme qui mêle femme et musique. On ne peut pas rester indifférent à cette lecture.
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Mezzo et Jean-Michel Dupont pour planetebd
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