Pour ce second volet des "gens de Paulée" nous retrouvons le Glaude, sa femme La Cadie ainsi que leur famille de viticulteurs. Dans leur village de bourgogne, la vie au village continue et chacun pense que la menace guerre s'éloigne pourtant au loin l'orage gronde, et pour ne rien arranger, Emilie la fille de Marinette et Lucien doit faire face à de vilaines rumeurs
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Avec une sorte de violence, Marinette se força à détourner son regard du paysage qui défilait sous ses yeux. Quelle importance que la vendange soit belle ? Cela ne la concernait plus ! Cette année, elle n'aurait pas à se tuer au travail pour préparer les repas des vendangeurs. Elle n'aurait pas à se lever avant l'aube pour préparer le café, aller à l'herbe aux lapins, faire la lessive. Elle n'aurait pas à traire les vaches, baratter le beurre, faire les lits, épousseter... Par Dieu, elle n'était plus l'esclave de la famille Theuvenot ! Elle s'était libérée.. Alors pourquoi cette peur qui l'étreignait un peu plus à chaque tour de roue de l'autocar, pourquoi cette nostalgie qui lui gonflait la poitrine de soupirs et baignait de larmes ses paupières ?
Ce fut dans le silence d'un petit matin froid qu'éclata le crépitement d'une rafale de mitraillette. L'air était si calme que les détonations furent entendues jusqu'au centre du village, et que toutes les têtes se retournèrent, tandis que les mouvements s'interrompaient et que la même inquiétude se faisait jour chez les Pauléens. Depuis que les Allemands étaient arrivés, pas un seul coup de feu ne s'était fait entendre.
Le dimanche 3 septembre, à dix heures du matin, l'Angleterre déclarait la guerre à l'Allemagne. A dix-spt heures, le président du Conseil, monsieur Edouard Daladier, annonçait sur les ondes que la France, à son tour, se trouvait en guerre.
La machine était lancée et rien n'allait plus pouvoir l'arrêter.