Jan Kostadinovic (Kosta) a été marqué par une catastrophe qui a frappé son petit village de Serbie, Zavoï, alors qu'il n'avait que 3 ans : la vallée a été engloutie par une coulée de boue et Kosta a perdu toute sa famille dans cette inondation. Sauvé par miracle, il a été élevé par ses grand-parents, puis a quitté la région.
Devenu ingénieur hydrologue, marié et père d'une petite fille, Kosta, ayant atteint la quarantaine, travaille à Dubaï pour une compagnie pétrolière. C'est là qu'il reçoit un appel de Vladimir Krstic, un ancien camarade d'études, qui est ingénieur à la centrale hydroélectrique bâtie quelques années plus tôt à l'emplacement du village de Zavoï. Sur l'insistance de Vladimir, qui a des doutes sur la solidité du barrage, Kosta accepte de revenir sur les lieux de son enfance pour expertiser le réseau hydrographique local et donner un avis sur les risques que le barrage fait peser sur les villages situés en aval.
Arrivé sur place, Kosta découvre une situation très inquiétante : fissures dans le barrage, actes de sabotage, phénomènes quasi-surnaturels observés la nuit à l'emplacement de l'ancien village, disparition mystérieuse des moines d'un monastère voisin, lequel est devenu un asile psychiatrique….
Au cours de ses recherches pour localiser les sources alimentant la centrale, Kosta retrouve des personnages et des lieux qui l'ont marqué dans sa toute première enfance et découvre la trace de crimes remontant à plusieurs années. En même temps les événements se précipitent, les cadavres s'accumulent, et les fantômes du passé semblent renaître…
Beaucoup de thèmes sont abordés par
Sonja Delzongle dans ce livre : la Serbie, qui semble être le pays d'origine de sa famille : pays de montagnes et de vallées magnifiques, mais aussi un pays marqué par la guerre toute récente, laquelle a laissé des traces et des haines tenaces.
Vient ensuite le thème de la Nature, qui, comme dans «
Boréal », le précédent titre de l'auteure, est polluée par l'homme, mais peut se venger de façon terrible. C'est aussi l'occasion de mettre en scène un curieux « gardien des sources », ainsi que des « terroristes écologistes » aux méthodes aussi radicales que glaçantes.
Enfin l'intrigue est également articulée sur les ressorts de la folie, dont se révèlent atteints, sous des formes différentes, deux personnages centraux du roman.
Cela fait beaucoup de matière, un peu trop à mon goût, et cela donne un récit complexe que j'ai trouvé difficile à assimiler, comme une nourriture trop riche… de plus certaines circonstances tenant parfois d'un hasard miraculeux, font que l'histoire perd de la crédibilité. J'avoue avoir du relire plusieurs passages après avoir terminé le livre, pour vraiment savoir qui a tué qui…
Quant au dénouement final, j'avoue ne pas l'avoir aimé du tout.
C'est le troisième roman de
Sonja Delzongle que je lis, mais comme dans «
Boréal », j'y ai trouvé un excès de noirceur et une intrigue trop complexe au détriment de la vraisemblance. J'avais préféré «
Récidive », qui reposait sur un scénario plus « classique ».