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Isabelle Baechler (Collaborateur)
EAN : 9782221097878
191 pages
Robert Laffont (05/09/2002)
3.83/5   60 notes
Résumé :
Bruno Dellinger est un Français rescapé des attentats qui ont détruit le World Trade Center. Maintes fois interviewé par la presse française, il rassemble aujourd'hui, un an après les événements, les souvenirs précis de cette tragédie. Récit poignant, émouvant plus qu'émotif, Bruno Dellinger, chef d'une petite entreprise de consulting et de développement artistique, revit cette journée du 11&... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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11 Septembre 2001…….
Ce témoignage est court, et pourtant chaque mot et chaque phrase sont d'une grande précision, mais surtout d'une infinie pudeur.
L'auteur, en quelques pages seulement, décrit son début de journée et ce qui se passe, tel qu'il le vit dans son bureau au 47 ème étage d'une tour de New-York. Il mettra cinquante minutes pour arriver dehors, non sans avoir remis les choses en ordres et fait ses sauvegardes informatiques. Les mots sont percutants, et décrivent parfaitement l'état d'esprit New-Yorkais et l'atmosphère de cette ville.

Il aura la chance de s'en sortir, et surtout la force et l'énergie pour reconstruire ce qui s'est écroulé en une poignée de minutes.
Avec pudeur, mais sans faux semblant, l'auteur nous fait partager les six mois qui ont suivi ces évènements : la remise en route, vaille que vaille de sa société dont il est le créateur avec l'aide de ses deux employés, le parcours semé d'embuches, la solidarité collectives, mais aussi les vautours qui se réveillent en de pareilles circonstances. Il insiste beaucoup sur le traumatisme, l'aide précieuse de sa famille, de ses amis. C'est d'ailleurs avec l'un d'entre eux qu'il aura la force de retourner sur les lieux. Je peux comprendre le malaise que l'on ressent à ce moment là, ayant eu il y a quelques mois l'occasion de survoler la zone, et d'en avoir ressenti de violentes crampes d'estomac alors que les choses ont changé depuis, et que je ne l'ai pas vécu directement…….

La personnalité de l'auteur est à l'image de toutes celles et tous ceux qui partent faire leur vie dans cette ville : dynamique, optimiste malgré tout, la volonté d'aller de l'avant.

Il expose les incompréhensions des Européens à l'égard de la société américaine et de sa puissance, et nous livre son propre point de vue. Et même si on peut ne pas être toujours d'accord avec ses arguments, ce livre fait réfléchir à bien des égards. Si pour lui, il a été& sans aucun doute une thérapie, ou pour le moins un bon début, pour nous autres, il nous replace face à la fragilité de l'existence, et face à la nature humaine.




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Un témoignage de plus sur le 11 septembre 2001? Oui
Identique aux autres? Non

Parce que Bruno Dellinger, Français expatrié et chef d'entreprise, n'a pas été tué dans les attentats, parce que physiquement il allait plutôt bien. Mais parce que les informations qu'il délivre dans ce récit, sur une année environ, sont celles du rescapé. L'un de ceux qui étaient dans la Tour numéro un, qui a entendu l'impact et qui est descendu par les escaliers depuis le 47ème étage. Il a pu sortir de la tour, il a pu se réfugier dans une banque après l'effondrement de la Tour deux et le nuage de fumée qui a tout envahi. Mais parce que le stress post-traumatique a été très important et que cela, les médias n'en ont pas beaucoup parlé. L'horreur s'était abattue sur New-York, le nombre de morts était considérable, alors les vivants ont été quelque peu oubliés.

C'est le récit haletant de cette journée effroyable, celui de l'indicible, de l'impossibilité à mettre des mots sur ce qui s'est passé. Bruno Dellinger croit tout d'abord à un accident. Tout s'enchaîne, les deux tours touchées, puis le Pentagone. Sur une cinquantaine de pages, on visualise à nouveau les images répétées en boucle dans le monde entier.

Mais le reste du livre, c'est le lent travail de reconstruction psychique que raconte Bruno Dellinger, le travail de reconstruction de sa société aussi. C'est sa tendresse pour cette Amérique si différente de l'Europe, où seul l'individu compte, mais où il doit s'en sortir seul aussi : trouver des bureaux, reconstituer ses fichiers clients, acheter des fournitures. L'élan de compassion s'arrête où le business reprend ses droits : tu veux reprendre ton activité professionnelle ? Tu vas devoir payer deux ou trois fois le prix d'avant!!! Mais c'est aussi une façon de survivre et de permettre à ses deux employés de surmonter aussi leurs souffrances, il faut continuer à avancer, même quand on préférerait rester dans l'hébétude.

Il nous raconte aussi sa terreur d'ouvrir son courrier, à cause de l'anthrax (j'avais oublié ces atteintes dans le mois qui a suivi la tragédie), son impression d'être seul parmi la foule, l'incompréhension des médecins, jusqu'à celle, bénévole dans un grouoe de soutien, qui va enfin l'écouter et lui permettre de confier enfin ses angoisses.

L'auteur nous livre ses réflexions sur la politique américaine du début des années 2000, sur son hégémonie. Facile de le lire avec 17 ans de recul et de constater que le récit était étrangement prémonitoire...

C'est un récit forcément touchant, mais sans pathos, un document que j'aurais aimé lire plus tôt. Et surtout, j'aimerais savoir si Bruno Dellinger a toujours cette phrase notée sur son Palm :
« Dum vita superest, bene est! » (Tant que la vie perdure, tout va bien! Casanova).

A découvrir absolument, pour avoir une vision de l'intérieur, avec le recul des années écoulées.

lirelanuitoupas.wordpress.com
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𝓡𝓮𝓼𝓾𝓶𝓮
Bruno Dellinger est un chef d'entreprise français qui mène une vie simple et heureuse. Ce matin du 11 septembre il embrasse sa femme et part au boulot. Quelques heures plus tard, l'innommable se produit. Les tours jumelles de Manhattan sont prises pour cibles par des terroristes.
A travers ce témoignage, Bruno Dellinger nous livre son histoire horrible, effrayante et émouvante mais jamais larmoyante. On ressens l'angoisse mais aussi comme il le décrit si bien cette absence de peur car personne ne réalisait vraiment ce qu'il se passait jusqu'à ce que 2 heures plus tard le paysage soit amputé de deux symboles importants pour les Américains.
Durant tout le roman on va suivre Bruno qui se posent des questions qui semblent hors du temps comme lorsqu'il se demande s'il a bien fermé son bureau, s'il a bien fais ses sauvegardes. Puis aussi sa bataille pour essayer de recréer son entreprise.
Ce récit nous livre aussi tout ce qui se passe durant la première année. Car derrière ce drame qui a tué des milliers de personnes, cet attentat a eu bien d'autres conséquences économiques. Nombre d'entreprises ne ce sont pas relevées et fait faillite, les assurances n'ont pas suivi et la pauvreté n'en a été que plus grande.
Les vautours qui viennent se repaitre pour obtenir le moindre dollar alors que les américains étaient déjà à terre. Mais derrière tout ça un seul mot, un seul acte ressort : la solidarité.

𝓜𝓸𝓷 𝓪𝓿𝓲𝓼
Ce témoignage était bouleversant de bout en bout. On réalise ce que les américains ont vécu durant cette journée inoubliable mais aussi les difficultés à réapprendre à vivre suite à cet attentat. Car derrière les pertes humaines c'est tout un symbole qui a disparu ce jour là. Comme si leur château de cartes s'effondrait.
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Un français à New-York, il y vit, il y travaille car il y a créé sa propre société avec des bureaux au 47ème étage de l'une des tours jumelles. Et ce matin du 11 septembre 2001, il est à son poste lorsque l'évacuation est organisée. Il ferme ses tiroirs à clé, redresse un tableau légèrement incliné avant de sortir. Vanité de ces gestes naturels qu'il commente. le livre décrit surtout l'après des attentats et la reconstruction personnelle qui fut la sienne et celle de milliers d'américains atteints d'une façon ou d'une autre lors de cette journée. Des passages d'anthologie comme le récit de l'épouse de l'homme qui a pris en main avec d'autres la destinée du vol 93 par sa volonté et sa détermination héroïques. Ceux qui n'ont pas connu cette journée, ne serait-ce que par les médias, doivent lire ce livre.
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Témoignage poignant et terrifiant de cette maudite journée du 11 septembre 2001 et des mois qui suivirent. On comprend un peu mieux l'atmosphère vécue par les survivants new-yorkais.
On a eu tendance à nous montrer, à nous Européens, l'Amérique forte solidaire et qui se relève très vite d'une telle catastrophe...
Ici, on comprend que ce n'est pas tout à fait la réalité, qu'il a fallu des mois (si pas des années) à ceux qui ont vécu ce drame pour ressortir de chez eux et respirer à nouveau l'air de Manhattan, d'oser aller jeter un oeil au chaos laissé sur le site du WTC.
J'ai aimé aussi l'approche faite de la vision américaine et européenne, des différences culturelles, de l'attachement de cette homme qui a réalisé son rêve américain et qui en une seconde a tout perdu... mais qui continue à croire en l'Amérique, qui ne s'est pas laissé aller à son désespoir et pourtant Dieu sait qu'il aurait eu toutes les raisons du monde, et qui a relevé la tête et s'est battu pour tout reconstruire, sa vie son entreprise ...
D'autre part, j'ai une vision toute particulière aussi du fait d'avoir été au-dessus des tours en septembre 2000 et y être retournée visiter le Mémorial, les magnifiques bassins remplaçant les anciennes tours et avoir été à nouveau au dessus des nouvelles tours cette année, je n'imagine que mieux encore l'horreur que cela a dû être pour tous ces gens...
Je garderai à l'esprit cette phrase : "DUM VESTA SUPEREST, BENE EST" (tant que la vie perdure tout va bien ).
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Pour moi le symbole de cette résolution restera à jamais l'image d'une femme, l'épouse de Todd Beamer, passager du vol UA93 détourné par les pirates pour être dirigé sur la Maison-Blanche et qui s'écrasera en Pensylvanie. Todd Beamer et trois autres passagers athlétiques, ayant appris les attentats du World Trade Center et du Pentagone, comprennent ce qui se trame, décident d'intervenir et de maîtriser les pirates. Le signal de l'assaut donné par Todd à ses camarades restera pour toujours dans le coeur des Américains: "Let's roll" (Allons-y)
Son épouse donc, Lisa, est une très belle femme proche de la quarantaine, blonde, le visage plein, les yeux bleus, souriante. Elle est interviewée dans les jours qui suivent la catastrophe, et pour toujours je me rappellerai l'exemple de courage, de dignité et de sobriété qu'elle donna à l'Amérique tout entière. Je me souviens qu'elle parle de son mari avec amour, qu'elle explique comment son "Let's roll" le résume tout entier, comme elle est fière de lui. Elle ne pleure pas. Elle répond aux questions. Elle sourit. Elle est calme. Elle est enceinte. Sa noblesse sans fard est pour moi la réponse simple et rayonnante à l'accusation de médiocrité dont les anti-Américains accablent l'Amérique.
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J'ai la conviction que tout un chacun est le jardinier de soi-même. Qu'à chaque instant j'ai la liberté de faire pousser une branche de moi-même plutôt qu'une autre, comme le jardinier japonais sculpte les pins selon son esthétique.
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L'immigrant est plus intelligent et plus audacieux que le sédentaire. Il quitte son pays pour améliorer son sort, je lui fais confiance, tout simplement.
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les deux tours du World Trade Center gardaient la ville. Elles étaient les sentinelles de cette ville d'immigrés, une utopie que l'on voyait de loin. Pour toujours, elles manqueront au monde comme la fin d'un rêve.
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Dans les jours qui suivent le 11 septembre, les hommes étaient là, dans toute leur nudité, face à moi qui, les sens ouverts, recherchais désespéré ce qu'humanité voulait bien encore dire.
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Video de Bruno Dellinger (5) Voir plusAjouter une vidéo

[Portraits Français 11 septembre]
Reportage à New York auprès de Français survivants des attentats du 11 septembre ou ayant perdu des proches. Alternance d'interviews des parents de Thierry SAADA qui reviennent chaque année en pélerinage à New York afin de célébrer la mémoire de leur fils disparu dans les décombres du World Trade Center, de Bruno DELLINGER, entrepreneur français rescapé de l'une des tours , et...
>Histoire de l'Amérique du nord>Histoire des Etats-Unis>Etats-Unis (Histoire depuis 1900) (66)
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