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EAN : 9782253045571
122 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.9/5   29 notes
Résumé :

L'Amérique sidérale. Le caractère lyrique de la circulation pure. Contre la mélancolie des analyses européennes. La sidération immédiate du vectoriel, du signalétique, du vertical, du spatial. Contre la distance fébrile du regard culturel. L'allégresse de l'obscénité, l'obscénité de l'évidence, l'évidence de la puissance, la puissance de la simulation. Contre notre virginit&#x... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un très grand Baudrillard, souvent oublié au profit des plus classiques Société de consommation et le Système des objets, ou des plus polémiques Power Inferno et Cool memories. Amérique ne se range dans aucune des deux catégories. Vaste road-trip au travers duquel Baudrillard, fidèle à son insolence habituelle, explique la société américaine (et ce brillamment) à partir d'une ballade sur l'autoroute, Amérique dépasse l'essai de sociologie pour aborder plus généralement le problème du mal-être des sociétés occidentales, du culte du corps par le sport et même, au détour d'une savante explication de Tocqueville, de l'égalitarisme.
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Une vision caricaturale de l'Amérique, déçu par cette lecture, surtout, que j'avais un de ses entretiens entendus à l'époque sur France Culture.....
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L'Amérique est la version originale de la modernité, nous sommes la version doublée ou sous-titrée. L'Amérique exorcise la question de l'origine, elle ne cultive pas d'origine ou d'authenticité mythique, elle n'a pas de passé ni de vérité fondatrice. Pour n'avoir pas connu d'accumulation primitive du temps, elle vit dans une actualité perpétuelle. Pour n'avoir pas connu d'accumulation lente et séculaire du principe de vérité, elle vit dans la simulation perpétuelle, dans l'actualité perpétuelle des signes. Elle n'a pas de territoire ancestral, celui des Indiens est circonscrit aujourd'hui dans des réserves qui sont l'équivalent des musées où elle stocke les Rembrandt et les Renoir. Mais c'est sans importance - l'Amérique n'a pas de problèmes d'identité. Or la puissance future est dédiée aux peuples sans origine, sans authenticité, et qui sauront exploiter cette situation jusqu'au bout. Voyez le Japon, qui dans une certaine mesure réalise ce pari mieux que les États-Unis eux-mêmes, réussissant, dans un paradoxe pour nous inintelligible, à transformer la puissance de la territorialité et de la féodalité en celle de la déterritorialité et de l'apesanteur. Le Japon est déjà un satellite de la planète Terre. Mais l'Amérique fut déjà en son temps un satellite de la planète Europe. Qu'on le veuille ou non, le futur s'est déplacé vers les satellites artificiels. (pp. 151-152)
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Il y a une sorte de miracle dans la fadeur des paradis artificiels, pourvu qu'ils atteignent à la grandeur de toute une (in)culture. En Amérique, l'espace donne une envergure même à la fadeur des suburbs et des funky towns. Le désert est partout et sauve l'insignificance. Désert où le miracle de la voiture, de la glace et du whisky se reproduit tous les jours : prodige de la facilité mêlée à la fatalité du désert. Miracle de l'obscenité, proprement américain : de la disponibilité totale, de la transparence de toutes les fonctions dans l'espace, qui lui pourtant reste insoluble dans son étendue et ne peut être conjuré que par la vitesse
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Ça, c'est le coup de théâtre démocratique : l'égalité est au départ, et non à la fin. C'est ce qui fait la différence entre la démocratie et l'égalitarisme : la démocratie suppose l'égalité au départ, l'égalitarisme la suppose à la fin. (p.92)
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Cet univers complètement pourri de richesse, de sénilité, d'indifférence, de puritanisme et d'hygiène mentale, de misère et de gaspillage, de vanité technologique et de violence inutile, je ne peux m'empêcher de lui trouver un air de matin du monde. C'est peut-être que le monde entier continue de rêver de lui alors même qu'il le domine et l'exploite.
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Rien de plus mystérieux qu'une télé qui marche dans une pièce vide. (p.51)
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Videos de Jean Baudrillard (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Baudrillard
Le 13 septembre 2014, l'émission “Une vie, une oeuvre” diffusée tous les samedis sur France Culture, était consacrée à l'évocation du philosophe français, Jean Baudrillard (1929-2007). Par Delphine Japhet et Olivier Jacquemond. Réalisation : Ghislaine David. Attachée d'émission : Claire Poinsignon. Ni morale, ni critique, une « pensée radicale ». Rendre au monde son étrangeté, l’appréhender avec un regard séducteur, telle fut l’entreprise de Baudrillard. Sociologue, philosophe, poète ? Baudrillard est inclassable, et s’est toujours tenu à la marge des institutions académiques, créant son propre style. Ni morale, ni critique, il ne conçut jamais sa pensée comme édificatrice. En revanche, concepts féconds, réflexion visionnaire, il a toujours été un observateur hors norme de notre temps. Au risque de l’hostilité, de la polémique, il s’est emparé d’événements historiques aussi délicats que la Guerre du Golfe ou les attentats du 11 septembre. Reconnu comme une icône, un gourou à l’étranger, traduit dans une trentaine de langues, il est méconnu en France. Cet épisode de « Une vie, une œuvre », traque les traces de celui qui a toujours cherché à les effacer et à faire de la pensée un jeu de piste. Invités : Marine Baudrillard, épouse de Jean Baudrillard. François L’Yvonnet, professeur de philosophie et éditeur. François Cusset, historien des idées, professeur de civilisation américaine à l’Université de Nanterre. Sylvère Lotringer, philosophe français, professeur à l’université Columbia de New York. Robert Maggiori, philosophe, journaliste à Libération. Jacques Donzelot, maître de conférences en sociologie politique à l'Université de Paris X Nanterre.
Thèmes : Arts & Spectacles| Philosophie| Société| Jean Baudrillard
Source : France Culture
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