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Laurent Bidot (Illustrateur)Joseph Weismann (Autre)
EAN : 9791037506337
120 pages
Les arènes BD (19/01/2022)
4.5/5   131 notes
Résumé :
Jo Weismann, un destin : l'un des derniers rescapés de la rafle du Vél' d'Hiv'.
Le 16 juillet 1942, les autorités de Vichy procèdent à une rafle de familles juives parisiennes. Joseph et les siens sont conduits au Vélodrome d'Hiver, puis en wagons à bestiaux jusque dans le camp de transit de Beaune-la-Rolande. Transit... Vers où ? Un matin, on arrache à Jo ses parents et ses deux sœurs, qui sont déportés à Auschwitz. A Beaune-la-Rolande, une autre guerre a co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Paris, 1965. Alors qu'il participe au 3ème salon international du meuble, Joseph Weismann, commercial en meuble qui dort chez un ami, Lucien, reçoit un appel d'un certain monsieur Weissman. S'il pense d'abord à une blague, il est étonné puis soulagé et ravi d'apprendre que celui-ci appelle de la part de son cousin, un certain Jo Kogan. Ce nom le ramène des années en arrière...
Paris, 1942. Joseph vit avec ses parents, tailleurs de profession, et ses deux soeurs dans le quartier de Montmartre. Cette année-là, une étoile jaune orne les pulls du jeune garçon. En juillet, René Bousquet, poussé par les nazis, donne son accord pour évacuer 40000 juifs. La police française, en échange d'armes, s'engage à rafler uniquement des Juifs étrangers. Prévue pour le 13 juillet, la Rafle aura finalement lieu 3 jours plus tard. C'est ainsi que Joseph et sa famille, comme bon nombre d'autres Juifs, sont conduits au Vélodrome d'Hiver...

Après le film (« La Rafle », de Rose Bosh) et le livre, le témoignage de Joseph Weismann apparaît aujourd'hui sous forme de bande dessinée, sous la coupe de l'écrivain Arnaud Delalande et du dessinateur Laurent Bidot. Au coeur de cet album, Joseph Weismann nous raconte comment lui et sa famille, après des jours passés au Vél' d'Hiv', ont été transférés au camp d'internement de Beaune-la-Rolande. Comment lui, le petit garçon âgé de 11 ans, s'en est enfui tandis que sa famille entière a été déportée à Auschwitz. Ce qu'il est devenu, des années plus tard, et comment il a retrouvé Jo Kogan, l'autre enfant qui s'est échappé avec lui. Ce témoignage, poignant, nous fait revivre, avec force et en parfaite immersion, les horreurs commises, les périodes d'errance, la reconstruction et le deuil difficiles. En tant qu'un des derniers survivants de cette sombre période, Joseph Weismann n'a qu'un devoir, celui de la transmission, qu'un seul espoir, que cela ne se reproduise jamais, et qu'un seul conseil, « N'acceptez pas l'inacceptable ». Alternant passé et présent, le récit d'Arnaud Delalande s'avère très efficace de même que le dessin de Laurent Bidot, semi-réaliste et très encré.
Un album sans nul doute nécessaire et salutaire...
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Paris, 1942. La famille Weismann, juive d'origine polonaise, se pense bien intégrée en France et en sécurité. le 16 juillet, c'est la rafle du Vél' d'Hiv'. Après quelques jours enfermée dans le vélodrome, la famille est transférée au camp de Beaune-la-Rolande. Les parents et leurs filles sont ensuite déportés vers Auschwitz. Joseph reste seul au camp..
Enfant débrouillard, il décide de fuir. Il lui faut un complice ; ce sera Jo Kogan.

Cette BD est tirée des mémoires de Joseph Weismann. Elle raconte la vie d'une famille presque normale, qui a le malheur d'être juive, la rafle et ses suites immédiates, puis la vie du petit Joseph, fuyard dans une France qui a peur. II y rencontrera les petites et les grandes lâchetés, hélas plus fréquentes que la générosité et le courage.
En complément d'un film, d'un livre de mémoire et de conférences dans les lycées, cette BD participe du devoir de mémoire de Joseph Weismann. Elle s'adresse aussi bien aux jeunes collégiens qu'aux adultes.

J'ai beaucoup aimé le dessin, dont les couleurs s'ajustent à l'ambiance du récit, généralement plutôt sombres, plus vives et chaudes pour accompagner les rares moments de joie.
Le texte est simple et très lisible.
Une BD très émouvante qui contribue à conserver la mémoire d'heures où la France n'a pas montré que sa grandeur et sa générosité.
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Joseph Weismann et sa famille sont arrêtés le 16 juillet 1942 et conduits au « Vel d'Hiv », où ils sont parqués pendant quatre jours, comme 22000 autres juifs, dans des conditions épouvantables. Après quoi Joseph et les siens, entassés avec des centaines d'autres dans des wagons à bestiaux, sont transportés à Beaune-la-Rolande, où ils sont triés, lui restant sur place alors que ses parents et ses soeurs sont déportés à Auschwitz. Jo réalise alors que s'il veut survivre il lui faut s'évader. En compagnie de Joseph Kogan, un autre enfant déterminé et costaud, en six longues heures ils franchissent 15 mètres de barbelés et, au prix de graves blessures, recouvrent la liberté. Une liberté qui a souvent le goût de maltraitance pour Jo qui, balloté d'une famille d'accueil à une autre, finit par trouver une famille aimante au Mans.

Bruno Delalande a su mettre en mots simples, et Laurent Bidot en dessins aussi expressionnistes qu'esthétiques, le récit poignant d'un des derniers témoins de la rafle du Vel d'Hiv. Jo Weismann qui après un long silence s'est décidé sous l'impulsion de Simone Veil à témoigner de l'horreur de ce qu'il a vécu. Pour que ça ne recommence jamais. Parce que dit-il il ne faut pas accepter l'inacceptable. À l'heure où l'antisémitisme et autres formes de détestation de l'autre s'affichent sans complexe, un témoignage indispensable à faire lire aux plus jeunes, comme à tous.
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La rafle du Vél d'Hiv est un évènement historique longtemps passé sous silence car cette rafle incarne la France de Vichy et la honte de la collaboration. Mais cacher les évènements sous le tapis ne les fait pas disparaître et heureusement il y a des gens qui se souviennent. C'est le cas de Joseph WEISSMANN, dit Jo, qui longtemps a continué sa vie sans parler de cet épisode douloureux. Jusqu'à ce qu'un jour sa route croise celle d'une grande dame, Simone WEIL, qui lui a rappelé qu'il avait un devoir envers ceux qui ne reviendraient jamais : dire, témoigner, transmettre.

Alors Jo a raconté : dans les écoles, dans des colloques, dans un livre, dans un film puis dans une BD signée Arnaud DELALANDE. Je me demandais ce qu'une BD pouvait apporter de plus ou de différent par rapport à ce qui avait déjà été fait. En la lisant la réponse s'est imposée à moi : le regard d'un enfant. La BD est pour moi le format qui fait le mieux passer cette impression d'être un enfant en pleine seconde guerre mondiale. Un enfant juif livré aux bourreaux. D'abord enfermé dans le Vel d'Hiv avec ses parents, transporté dans un wagon à bestiaux, entassé dans le noir, la puanteur, la chaleur, la peur. Puis l'arrivée au camp, la séparation, les cris, la faim, le désespoir puis le refus de se résigner qui émerge ; douloureux et salvateur.

La rafle c'était 1942 et après la rafle ? Trois ans à survivre avant que la guerre ne prenne fin. Comment fait-on quand on a tout juste 11 ans que l‘on est orphelin, juif et que l'on est en zone occupée ? C'est un chemin parsemé de peur, de chance, de mains tendues, de mauvaises rencontres, des sauveurs, de bourreaux, de rage de survivre, de tristesse, d'espoir et de désespoir. de l'évasion avec son ami jusqu'à aujourd'hui la vie de Jo WEISSMANN a été un combat. D'abord pour sa vie, ensuite contre l'oubli et contre ses démons.

Mais Jo WEISSMANN ne s'est pas contenté de son regard d'enfant. Il a été plus loin que son témoignage et la BD retrace également le contexte politique et les tractations entre le gouvernement de Vichy et l'occupant pour mettre en place cette rafle. Comment on négocie la vie et la mort de milliers de personnes? le regard de l'adulte se mêle aux souvenirs de l'enfant et c'est d'autant plus touchant. Les dessins sobres aux couleurs « terreuse » rendent l'ambiance avec beaucoup de simplicité. Tout est dit, rien n'est tut. L'horreur est suggérée mais tout est en retenue et en pudeur. Ce qui rend accessible ce témoignage aux jeunes lecteurs, cette BD est d'ailleurs un cadeau du père noël à ma fille, parce que nous sommes tous concernés par la nécessité de transmettre.

« Je suis Jo WEISSMANN. Aujourd'hui j'ai 90 ans. Mais je peux encore transmettre cet ultime message : n'acceptez pas l'inacceptable. »
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"Après la rafle" est l'histoire vraie de Joseph Weismann. Cette bande dessinée est bouleversante car elle ne cherche pas à émouvoir ou encore à éblouir par des dessins spectaculaires mais elle transmet, elle retrace des faits bruts, cruels avec sobriété, sans fioritures et c'est ce qui en fait toute sa dureté .

Joseph Weissmann, petit garçonde 11 ans, après avoir été déporté à Auschwitz et séparé de ses parents va se lier d'amitié avec Joseph Kogan même âge et vont tous deux s'évader.
Les auteurs ont pris le parti de raconter l'histoire par des flashback ce qui est tout à fait réussi.
Les dessins sont très réussi car tout transparaît sans être dans le spectaculaire. Les pages les plus sobres sont peut-être les plus déchirantes. Nul besoin de textes longs tout est dit par quelques traits, un regard, une attitude.
C'est une BD essentielle qui saura, j'en suis sûre, toucher toutes les générations futures : "Mon nom est Jo Weismann. Je vous en prie mes enfants... N'acceptez pas l'inacceptable"
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critiques presse (2)
BDGest
30 avril 2022
Une bande dessinée riche en émotion(s), qui est également un support au devoir de mémoire, encore plus dorénavant avec la disparition progressive des témoins et la tendance de certains tribuns à manipuler l'Histoire à des fins populistes.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
31 janvier 2022
Une œuvre poignante et originale dans son traitement du poids individuel de la mémoire de la Shoah.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Jo... Jo Kogan, tu sais... On pourrait refaire le périple mille fois, nous écorcher encore le crâne sous les rouleaux de barbelés, dormir dans les bois, frapper à des portes qui restent fermées... Nous ne trouverons jamais vraiment la paix... Parce que nous ne cesserons jamais, jamais, de nous demander pourquoi tout cela est arrivé.
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Aujourd’hui j’ai 90 ans.
Mais je peux encore transmettre cet ultime message : n’acceptez pas l’inacceptable.

Joseph Weismann ; La Mans, le 7 octobre 2021
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Pensez aux victimes, aux disparus, aux rescapés qui se sont battus pour que le souvenir de la Shoah demeure. Ceci est le plus bel hommage que nous pouvons leur rendre. et... si nous devons nous souvenir, bien sûr, nous devons surtout penser au futur. Alors, je n'ai plus qu'une seule chose à vous dire... pour finir. Mon nom est Jo Weismann. Et je vous en prie, mes enfants... N'acceptez pas l'inacceptable.
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Nous sommes de nouveau régis par ce qui fait notre fierté : Liberté, Egalité, Fraternité. Certes, l'antisémitisme, le racisme, la xénophobie existent toujours, alors que les êtres de bonne volonté veulent le même chose. Les religieux disent "Aimez-vous les uns les autres," les laïcs prônent la tolérance. Même combat, même idéal. Apprenons à nous enrichir de la culture des autres, ne la rejetons pas.
Au nom de tous les hommes de bonne volonté : laïcs, religieux, athées, chrétiens, musulmans, juifs et tous les autres, épris de justice et d'équité, œuvrons dans cette voie. Soyons vigilants, ne baissons pas les bras car le ventre de la bête immonde est toujours fécond. Comme Pierre Rabhi le prône, soyons tous des colibris qui informent et aident à combattre le racisme, fléau qui inonde encore le monde.
(Conclusion d'un texte de Nicole Zlatiev, sur la base d'un texte de Joseph Weismann)
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Je retournais de temps en temps à Paris, comme pour traquer des fantômes... mes copains d'autrefois. Je pensais à mes parents. Et... je voulais être père.
Avoir des enfants. Pouvoir leur tenir la main, leur acheter de beaux cartables. Les voir grandir. Vieillir moi-même en les regardant devenir adultes. Les aimer d'amour.
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