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EAN : 9791096997060
425 pages
Omblage Editions (04/09/2018)
4/5   5 notes
Résumé :
Giuseppe Morello, un meurtrier et voleur de bétail originaire de la petite ville de Corleone en Sicile, arriva à New York en 1892 comme des milliers de ses compatriotes. Amoral, intelligent, plongé dans le monde d'extrême pauvreté et d'opportunités qu'étaient les communautés d'immigrants récents aux Etats-Unis, Morello allait former la première des organisations criminelles qui deviendraient immensément célèbres sous le nom de mafia. La carrière de Morello, devenu "... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
À la fin du XIXe siècle, la Sicile est pauvre, très pauvre, dans une Italie qui devient une république dans la douleur. Une situation qui pousse de nombreux Italiens, surtout des Siciliens, à immigrer aux Etats-Unis.

Afin de se défendre contre cette pauvreté, du fait des grands propriétaires qui les affament, en Sicile des hommes ont créé des organisations illégales, les mafias, qui reposent sur la force et le silence absolus de leurs membres, garantissant leur loyauté. Cette organisation mafieuse, répartie par territoires, se développe au point de concerner toutes les couches de la société sicilienne, même les grands propriétaires. C'est une époque de redistribution du pouvoir touchant jusqu'aux villes les plus petites, telle Corleone où un certain Giuseppe Morello voit le jour.

Atteint à la naissance d'une malformation au bras droit Morello, qui va se révéler intelligent, ambitieux et sans pitié, a intégré la mafia de Corleone. Mais après avoir tué un homme, le Sicilien est contraint d'émigrer aux États-unis, où il est bientôt rejoint par sa famille. Il travaille alors durement dans les champs de cannes à sucre, gagnant sa vie légalement afin d'obtenir la nationalité américaine et de ce fait éviter l'extradition.

Devenu Américain, à l'abri de la justice italienne, plus rien n'empêche l'ancien travailleur agricole de vivre à New York où la contrefaçon de billets et le racket vont lui apporter argent et pouvoir. Avec cette activité de fausse monnaie commence la première famille de la mafia dont Morello va être pendant plusieurs décennies le chef craint et incontesté.

Toutefois, Morello employant des Irlandais va être trahi par eux. Heureusement pour lui la police corrompue et le soutien des Siciliens, qui menacent les témoins, lui épargnent une peine de prison. Désormais décidé à ne plus faire confiance qu'aux Siciliens, Morello continue la contrefaçon, secondé par Lupo, son beau-frère qui organise le racket. Mais malgré ces précautions, Morello tombe, dénoncé par un Calabrais, un honnête imprimeur recruté par la famille.

Il faut dire que depuis quelques années le Sicilien a dû faire face au chef du Service Secret (ancien FBI) de New York qui l'a traqué sans répit. C'est lui qui a convaincu le Calabrais de parler, et fait condamner Morello, qui du fond de sa prison essaiera sans y parvenir de maintenir son pouvoir sur la famille. D'autres familles, nouvellement enrichies par les énormes gains de la prohibition, prendront sa place. Morello sera d'ailleurs assassiné par elles à sa sortie de prison. Lupo quant à lui sera arrêté, mettant ainsi définitivement fin à l'influence de la première famille.

Mike Dash en s'appuyant sur des archives et sur des articles de journalistes raconte la naissance et le développement de la mafia sicilienne, la création du crime organisé au moment où les Etats-Unis ne savent pas encore s'en protéger : le résultat est vivant et instructif autant que passionnant. Encore une fois avec Mike Dash, remarquable historien d'investigation, je n'ai pas boudé mon plaisir : j'ai adoré découvrir un monde impitoyable où il y a ceux qui tuent et ceux qui sont tués.
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A travers cet ouvrage La première famille, Mike Dash retrace le parcours de Giuseppe Morello, un sicilien qui s'installe aux Etats-Unis où il implante de manière durable la mafia sicilienne.
Riche en documentation ce livre dessine aussi bien la Sicile et sa pauvreté de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, que la vie outre-atlantique qui permet une ascension rapide aux hommes avides et sans scrupules. Plusieurs personnages s'imposent et disparaissent au fil des pages, les descriptions de l'auteur sont intéressantes et donnent une vision précise du quotidien. Les échanges entre l'ancien monde et le nouveau sont également mis en valeur et montre la perméabilité entre des sociétés différentes mais se rejoignant sur de nombreux points. L'auteur amène beaucoup d'éléments permettant une bonne compréhension de l'organisation de la mafia en Sicile et aux Etats-Unis en dévoilant les jeux de pouvoirs qui se mettent en place à travers des sociabilités parfois très diverses.

L'auteur a dépouillé énormément d'archives et cela est prégnant dès les premières lignes même si le manque de notes se fait cruellement sentir. J'aurais d'autant plus apprécié l'ouvrage en accédant directement aux références. Cette absence remet en cause la qualité d'ouvrage "scientifique" malgré une bibliographie et un état des sources à la fin. le lecteur ne sait pas toujours quelle part relève des références ou de l'analyse qu'en fait l'auteur.

Ce livre se lit comme un roman aussi bien par la manière dont il est écrit que par les péripéties exaltantes qui sont mises en avant. Giuseppe Morello n'est pas un personnage attachant mais très intéressant et du "mystère du tonneau", à son assassinat en passant par le travail acharné des Services Secrets, le lecteur est tenu en haleine.

Enfin, ce livre a certainement très fortement inspiré la série télévisée Boardwalk empire, centrée sur la pègre à Atlantic city, différents personnages apparaissent dans le livre de Mike Dash ou à défaut ont au moins servi de modèles.
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Grace à une masse critique j'ai eu la chance de livre cet essai historique.
Alors oui c'est un essai d'histoire, de sociologie, d'économie mais c'est aussi les destins d'immigrés italiens. J'ai beaucoup appris en lisant ce livre ; il est découpé de façon à ce que l'on comprenne bien d'où et pourquoi on part à où et comment l'on arrive. du coup, cela à les défauts de ses qualités, c'est un ouvrage très riche de noms notamment et je me suis perdue très brièvement des fois, le rythme est lent à se mettre en place mais ce n'est qu'au début. L'auteur reste factuel et il n'y a pas de place pour l'émotion ou l'interprétation et tant mieux! C'est un livre hyper enrichissant, on sort des clichés et c'est beaucoup mieux ;)
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Très intéressé par ce qui touche à la mafia et son entrée aux Etats-Unis puis à son développement, c'est avec joie que j'ai pu me plonger dans l'ouvrage de Mike Dash reçu grâce à une opération Masse critique de Babelio. Nous retraçons le parcours criminel de Giuseppe Morello qui créa la première famille mafieuse sicilienne de New York et aujourd'hui encore la plus ancienne des cinq famille.
Ce livre, très documenté, débute en Sicile afin que l'on comprenne mieux l'histoire de ce genre de regroupement de bandits issue de l'Histoire même de la Sicile, sa pauvreté et ses inégalités. Les habitants de petites bourgades attirés par la vie facile promise outra atlantique ont migré en masse vers les Etats-Unis en quête de travail et de vie moins difficile, or ce qu'ils y trouvent ce sont des emplois sous payés avant de connaître le même genre de "racket" qu'en Sicile.
Il y a donc des hommes avides d'argent et de pouvoir qui vont arriver à se faire "une place au soleil" en commettant divers crimes et délits se rassemblant en famille avec pour maître mot : une fidélité sans faille et l'obéissance. C'est donc le quotidien d'immigrés italiens que l'on tente de comprendre à travers la création d'organisations et les rivalités existantes entre les divers clans.
Il est évident que ce livre recense un travail titanesque, très intéressant et très instructif mais parfois la présence de trop de détails alourdie le récit, je parle bien évidemment de passages de la vie des différents personnages romancé ou imaginé qui font que cet ouvrage devient un mélange de roman et de document.
Assez captivant dans son ensemble, La première famille décrit principalement le tempérament d'un homme prêt à tout pour prendre sa revanche.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il y avait une inquiétude sur le nombre d'anarchistes et socialistes qui entraient dans le pays [Etats-Unis] pour prêcher la révolution. Dix-neuf Italiens sur vingt qui passaient par Ellis Island étaient repérés comme portant des armes, couteaux ou revolvers, et la loi américaine n'avait rien pour les empêcher de garder leur arsenal.
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[en 1990] Trois quarts de siècle après que Morello et Terranova avaient imposé les premiers rackets de légumes à New York, leurs descendants directs prenaient encore un pourcentage sur chaque artichaut vendu dans les cinq arrondissements.
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