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EAN : 9782246834977
180 pages
Grasset (23/08/2023)
3.96/5   120 notes
Résumé :
Raphaël écrit a son père.
Ils ne se sont plus vus depuis plusieurs mois en raison du covid, s'imagine ce dernier. Il s’agit de bien autre chose. Depuis que Raphael est parti étudier le chant a Bruxelles, il vit, enfin, une existence conforme a ce qu'il est. Ou plutôt a ce qu'elle est : Raphael est en train de devenir Nora. Il lui faut dire toute la vérité à son père sous peine qu'il ne reconnaisse plus son enfant. Un retour sur un passé douloureux, la découv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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Raphaël écrit une longue lettre à son père pour lui raconter comment il est devenu Nora et l'impossibilité de lui dire tout cela de vive voix. ● Avec une grande économie de moyens, Geneviève Damas nous livre un texte pudique sur la transition de son personnage. ● Avec un père gardien de prison et une mère décédée d'un cancer quand elle avait trois ans, dans le village d'Arlon en Belgique, cela n'a pas été facile pour Nora à la fois d'assumer sa transidentité et sa vocation professionnelle de chanteuse lyrique. Sa voix de ténor la gêne dans sa transition, il va falloir qu'elle apprenne à développer ses aigus, alors même que sa professeure au Conservatoire de Bruxelles, Soledad Garcia, entend la cantonner à des rôles masculins. ● C'est un texte très juste, plein d'humanité et d'amour, qui ne cache pas les difficultés des personnes trans mais ne s'appesantit pas non plus sur leur malheur, car Nora apprend à voir les choses du bon côté. ● Un beau roman que je conseille.
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Cette lecture m'a dérangé. Oh pas parce qu'il y est question de transgenre. Non. ça je peux tout à fait comprendre que l'on ne se sente pas du tout à sa place dans le corps que l'on habite, au point de vouloir en changer au prix des plus gros sacrifices.

Non. Ce qui m'a dérangé, c'est la souffrance. La souffrance de la personne qui ne peut supporter son corps. La souffrance de ceux qui l'aiment – mal peut-être – et qui vont devoir supporter un deuil, car c'est bien de cela que l'on parle.

Cela me fait penser à ces couples qui ne s'entendent plus ou pire s'insupportent mutuellement et qui restent ensembles « pour les enfants ».

Ça paraît complètement anachronique. Mais n'est-ce pas une forme de sacrifice nécessaire ?
Il préserve au moins.

Dans ce très court texte, deux personnes aimantes vont être confrontées à Frédéric qui deviendra Nora.
L'une, Anna, son amante peut-être, acceptera tout, l'encouragera même, par amour sans doute.

L'autre, le père, et bien nous ne savons pas. Car d'amour il s'agit bien là aussi, mais d'amour paternel. Comment le père adoré de Frédéric réagira-t-il lorsqu'il devra faire le deuil de son fils unique et chéri pour trouver une Nora qui n'est pas sa fille ?
Tout est possible et nous n'en saurons pas plus.

C'est bien là le seul charme de ce texte, qui sous forme d'une longue lettre adressée à son père par le fils devenu fille, révoquant tout sacrifice et qui explique dans le détail ses souffrances, sa décision et qui, surtout ne veux pas voir son père souffrir.
Un égoïsme plein de doutes.

J'écris donc que le seul charme de »Strange » réside dans ce doute, dans cette volonté de préserver le père, car, pour le reste, j'avoue ne pas avoir apprécié le style qui n'en a précisément pas. Des phrases courtes sans épaisseur. Une sorte d'article de presse.
J'ai bien compris que nous sommes devant une lettre écrite au père, mais je l'ai ressenti comme un reportage insipide.

Je ne suis décidément pas fait pour ce que l'on appelle à présent les non-fictions.
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Un père doit visiter son fils . Celui ci lui écrit alors pour lui raconter son cheminement qui l'a amené à ce qu'il est aujourd'hui. Tout en redoutant sa réaction.

Un roman tout en délicatesse qui traduit le cauchemar de ceux qui ne sont pas bien dans leur peau , dans le genre dont la nature les a affublés.
Ici , la situation est complexe : La mère décédée qui rêvait d'avoir une petite Nora et qui a un Raphaël, le père , attentionné , mais, qui travaille dans un milieu de durs et qui inscrit son fils au foot pour le remettre dans le droit chemin; le regard des autres bien sur , une société pas encore prête pour tous les Raphaël/Nora.

Mais il y a beaucoup d'amour dans ce livre , beaucoup de remise en question des personnages durant ce long trajet vers peut être le bien être ou simplement le mieux être.
Un livre empli de tendresse, d'amour, de résilience et de questionnement.
J'aurais aimé une autre fin .
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A travers une longue lettre, Nora, la vingtaine, se raconte à son père.
Parce qu'elle n'ose pas lui dire ces choses de vive voix.
Parce qu'il pourrait ne pas comprendre, ne pas même la reconnaître, puisque Nora est la nouvelle identité de Raphaël. Ou plutôt sa vraie identité : Nora/Raphaël, née dans un corps masculin, s'est toujours sentie différente, mal dans sa peau, sans jamais avoir osé le montrer ou en parler.
Orphelin très jeune de mère, Raphaël a grandi seul avec son père à Arlon, l'un des bouts de la Belgique. Enfant solitaire, il est la tête de turc dans la cour de récréation. Jusqu'au jour où il se découvre un don pour le chant.
A 18 ans, il quitte son père et Arlon pour entrer au Conservatoire à Bruxelles, la grande ville, et y travailler sa voix de ténor.
Mais au plus profond de lui, Raphaël sait que ce n'est pas sa voix/voie, et entame sa transition de genre, qu'il/elle compte bien révéler à son père, un jour.

J'ai choisi ce livre parce que, de Geneviève Damas, j'avais adoré « Si tu passes la rivière ».
Quelle déception ici. Et ce qui me laisse perplexe, c'est que je n'arrive pas bien à expliquer pourquoi. Pourtant le ton est sobre, pudique, sans pathos excessif, l'histoire a tout pour être bouleversante et intéressante, mais je suis passée à côté, je n'ai pas été touchée, je n'y ai pas cru. La chronologie m'a semblé floue, la relation avec Anna trop peu développée. Je crois que 180 pages pour un roman d'apprentissage et de construction de soi (ou plutôt de dé- et de re-construction de soi), c'est trop peu, trop rapide, trop ramassé, d'où mon impression que le texte reste à la surface de son histoire.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.

#Strange #LisezVousLeBelge #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Raphaël, la vingtaine, dont la mère est décédée depuis de nombreuses années et qui n'a pas vu son père depuis cinq mois, panique lorsque ce dernier lui annonce qu'il vient le voir prochainement à Bruxelles. Car si Raphaël a invoqué la pandémie du Covid-19 pour retarder ces retrouvailles, c'est une fausse excuse. Raphaël, depuis toujours, s'est senti grandir dans le mauvais corps et a entamé sa transition dans cette ville où il peut enfin assumer son identité.
Alors Raphaël, qui a toujours repoussé et craint cet instant, écrit à son père. Pour tout lui expliquer. Lui dire enfin qui il est vraiment.

Cette longue lettre adressée au père est une confession, celle de Nora, née Raphaël. Une confession émouvante, difficile, sincère. Celle d'un enfant qui depuis tout petit ne se sent pas dans le bon corps et qui subit les brimades, les moqueries, avant le harcèlement à l'adolescence. Un petit garçon d'apparence donc, trop sensible, trop timide, trop « pas assez dans le moule ». Un ado qui tente d'oublier son mal-être dans l'alcool, qui tente de disparaître. Et puis, heureusement, il y a la découverte du chant, libératoire. Et l'heure enfin venue de pouvoir quitter la maison, une ville trop petite pour assumer ce qu'il est. La grande ville, Bruxelles, va enfin laisser entrer dans la lumière Nora.

« Strange » est un roman sensible et délicat. le récit d'une souffrance, de ses effets et d'une transformation – d'une transition – qui met en avant les rencontres heureuses et malheureuses, toujours déterminantes. C'est surtout l'expression d'une urgence, d'un besoin vital – au sens fort du terme- de pouvoir enfin être qui je suis. A l'heure où de vieux politiciens totalement déconnectés du sujet qu'ils abordent veulent interdire les transitions de genre chez les mineurs – qui selon eux s'apparentent à des choses influençables et dénuées de jugement -, des jeunes gens meurent, oui, meurent, de ne pouvoir devenir physiquement ce qu'ils sont depuis toujours à l'intérieur. Et le personnage de Nora, dans sa volonté d'adapter son corps à son identité, l'exprime très bien. Les autres personnes trans que Nora rencontrent sont tout autant d'exemples de récits divers de transidentité qui révèlent combien la solitude et le rejet sont malheureusement chose commune pour beaucoup d'entre elles.

Le roman de Geneviève Damas met également en avant combien une transition bouleverse non seulement la vie de la personne qui l'entreprend mais également celle de ses proches. Que ce soit dans la vie de couple ou au sein de la famille, tout le monde est impacté. Ainsi la relation entre Nora et son père est extrêmement touchante. Faite de respect, de pudeur, d'amour énormément, on sent une crainte de part et d'autre de décevoir. Car la plus grande peur de Nora est bien celle-ci : celle de tout dire à son père et la peur de blesser un homme déjà éprouvé par le passé. La mère de Nora, décédée depuis très longtemps, est aussi ce lien invisible qui les unit à jamais. Une mère que Nora vénère, une mère qui aurait aimé avoir une fille et qui chantait, comme Nora.
Le chant, justement, est cet autre aspect important du roman, avec de très beaux passages sur l'exploration de la voix et les émotions provoquées par la musique, celle que l'on entend et celle que l'on souhaite faire entendre.

De Raphaël à Nora, voici le récit simple et sensible d'un voyage difficile mais vital que de nombreuses personnes entreprennent pour tout simplement vivre leur vie. Un livre plus que nécessaire par les temps qui courent...

Merci à Bruno pour la découverte :)
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
22 septembre 2023
Geneviève Damas raconte dans un récit très sensible comment Raphaël se découvre fille.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Depuis l'enfance, j'aime me déguiser. Déguiser n'est pas le mot. Aimer, non plus. Disons que j'ai un besoin vital et irrépressible de porter des vêtements qui me correspondent. Des habits féminins. Quand je les passe, comme lorsque je joue le rôle de la Marquise, je me sens à ma place. Avec le sweat warrior que tu aimais tant et mes baskets noires, je me suis toujours trouvé à côté.
Si j'étais né dans le corps d'une femme et si je m'habillais en homme, personne ne trouverait à y redire. Peut-être même que personne ne le remarquerait. L'inverse est saugrenu, grotesque, laid. Pourquoi ? C'est le même geste pourtant.
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Je commence à parler, trop bas à son goût, elle m'interrompt : "Vous êtes caché à l'intérieur. Sortez, Monsieur. " Je me jette à l'eau. Je raconte...
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Ces mots sont une bouffée d'air dans mon corps, me sortent de l'opposition entre blanc et noir. Je me mets à les chérir comme des trésors précieux. Il y a Dysphorie Genrer Mégenrer Binaire Non-binaire Queer Fluide Neutre Intersexe Asexué Transition Assignation Cisgenre Transgenre.
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Elle ajoute que certaines personnes ont besoin de temps pour comprendre ce que traversent les gens comme moi ; mais, parfois, les murs sont à l'intérieur des têtes, la personne en transition s'imagine le pire et n'ose s'affirmer, alors que l'entourage est bienveillant.
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Je colle ma tête dans son cou et, soudain, je dis tout, les manies, la vie secrète, l’impossibilité d'être ce qu'on attend.
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Videos de Geneviève Damas (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Geneviève Damas
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Au programme de la rentrée d'automne 2023 : 0:00 Introduction 1:01 *_perspective(s)_ de Laurent Binet* 1:15 *_À ma soeur et unique_ de Guy Boley* 1:29 *_l'enragé_ de Sorj Chalandon* 1:55 *_Rose nuit_ d'Oscar Coop-Phane* 2:30 *_strange_ de Geneviève Damas* 2:50 *_Le Jour des caméléons_ d'Ananda Devi* 3:06 *_Adieu Tanger_ de Salma El Moumni* 3:17 *_Le Grand Feu_ de Léonor de Récondo* 3:47 *_Comédie d'automne_ de Jean Rouaud* 3:58 *_Croix de cendre_ d'Antoine Sénanque* 4:11 *_Impossibles adieux_ de Han Kang* 4:39 Conclusion
Un événement @livreshebdo_ en partenariat avec @babelio
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