À l'occasion du Forum des libraires 2023, Olivier Nora, Président-Directeur général, présente la rentrée littéraire des Éditions Grasset - @editionsgrasset7893
Au programme de la rentrée d'automne 2023 :
0:00 Introduction
1:01 *_perspective(s)_ de Laurent Binet*
1:15 *_À ma soeur et unique_ de Guy Boley*
1:29 *_l'enragé_ de Sorj Chalandon*
1:55 *_Rose nuit_ d'Oscar Coop-Phane*
2:30 *_strange_ de Geneviève Damas*
2:50 *_Le Jour des caméléons_ d'Ananda Devi*
3:06 *_Adieu Tanger_ de Salma El Moumni*
3:17 *_Le Grand Feu_ de Léonor de Récondo*
3:47 *_Comédie d'automne_ de Jean Rouaud*
3:58 *_Croix de cendre_ d'Antoine Sénanque*
4:11 *_Impossibles adieux_ de Han Kang*
4:39 Conclusion
Un événement @livreshebdo_ en partenariat avec @babelio
© Livres Hebdo
#rentréelittéraire #édition #livres #nouveautés
+ Lire la suite
Pourquoi on t’aime moins parce que tu souffres ? Il faudrait justement aimer plus, c’est tellement facile quand tout va bien.
J'ai du mal avec le calcul et les conjugaisons. C'est normal, dit le docteur Ronvaux, Vanessa a perdu toute sa famille, elle ne connaît plus que le singulier et la solitude.
Je n'osais pas bouger et en même temps je me tenais prêt à lui sourire, pour qu'il le voie mon sourire, quand il ouvrirait les yeux, Roger, et parce qu'un sourire, ça fait toute la différence, avec un sourire tu n'es plus seul.
Parfois la vie vous emporte dans des sentiers étranges, mais, au final, ils vous construisent mieux que si vous ne les aviez pas pris.
Parce qu'il n'y a qu'au sein des familles que l'on se fait ce que l'on ne se permettrait jamais avec des inconnus, ces choses terribles et cruelles, insensées et innommables, qui vous laissent pantelants et démembrés. p. 28
Moi, le travail, ça ne me fait pas peur car quand le corps trime, l'esprit peut rêver, et le mien, il avait un sac de choses à penser.
Ensemble nous regardons les informations télévisées. Je n’aime pas la coiffure de Claire Chazal. Il y a quelque chose d’infiniment triste dans ce carré qu’on lui voit depuis presque deux décennies. Je remarque pour la première fois sur son front une ride que je n’avais jamais aperçue. Il me semble qu’elle est très fatiguée ce soir, défaite, comme moi, comme nous toutes, qui, après avoir porté le monde à bout de bras, nous voyons, un jour, décocher la fatale estocade, la vie qui nous revient en pleine face comme un boomerang, cette vie sans mémoire et sans gratitude, et, tout à coup, je pense à lady Diana, si jeune et si innocente, à Jackie Kennedy, qui a tant souffert, à mère Teresa que nous ne reverrons plus et je sens une larme rouler sur ma joue. C’est à ce moment qu’André se tourne vers moi et dit :
« C’est insensé ce qui se passe au Pakistan pour l’instant, tu ne trouves pas ? »
Tu traînes une vie de fourmi dans un pays qui ne sera jamais le tien, et, un matin, tu découvres que tu peux devenir un aigle en aidant, sauvant, construisant un monde pur.
On a tous besoin de quelqu’un qui caresse notre visage, qui attache sur nous ses yeux doux, qui nous murmure des mots qui n’appartiennent à personne. Parfois, la vie est trop rapide, on ne cesse de courir après le travail, les sous, l’école, les vacances, le sport, et il ne reste plus de temps pour une main douce sur une autre main.
Je l'ai laissée longtemps, ma main, presque tout le jour et encore après, jusqu'à ce que je ne distingue plus les colchiques des chardons. Les autres cochons, je les ai à peine regardés. En me jetant sur mon lit après, je me sentais fatigué et léger. On ne s'était pas dit grand-chose, Hyménée et moi, mais on savait qu'on était liés, elle et moi. Parce que, qu'est-ce qui peut apporter plus de joie que d'être lié à quelqu'un, c'est ça que je me dis. Peu importe qui. Moi, c'est Hyménée, mais ça aurait pu être le rouge-gorge que je vois chaque matin sur la barrière ou notre vieux teckel Sammy, ou mon père ou qui tu veux. L'important, c'est d'être lié avec quelqu'un qui se lie à toi.