À fleur de...
Le coup de pinceau est furtif, vif, esquissé, des crayonnés bruts, façon prises de notes, ne retenir que les postures jusqu'à effacer le personnage, des pages destructurées, puis les surfaces reprennent leur place, la matière, la surface, le champ du papier… on oscillent entre un dessin brut et une sensualité de la surface, c'est naturel, hors des normes, innovant, inventif, sensible, ça me donne des frissons.
Peau raconte la vie de tous les jours de deux femmes un peu dépressives, la plus jeune décide d'organiser des cours de dessins, de nus, l'autre est son modèle, plus toute jeune, mère d'une fille déjà adulte. Elles ont leurs histoires personnelles, leur vie, cabossée, un peu ratée, elles vivent seules, la plus jeune vit une rencontre amoureuse sans avenir, l'autre ne s'entend pas vraiment avec sa fille…
Peau est un histoire à la poésie légère, un bijou à fleur de
peau, ultra sensible, comme ses personnages, trop fragiles pour affronter la vie. C'est un récit sur ceux qui ne savent pas où se mettre, qui ne trouvent pas leur place dans ce monde, qui ne parviennent à se plier au jeu des apparences, elles n'y arrivent pas, toujours à deux doigts de s'effondrer.
Le graphisme tout en sensibilité transcende le récit, comme l'histoire, en mille morceaux, touchant, juste et vrai,
Peau est un éloge de la fragilité, magnifique !