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François Cheng (Éditeur scientifique)Fabienne Verdier (Illustrateur)
EAN : 9782226112378
64 pages
Albin Michel (01/04/2000)
4.21/5   36 notes
Résumé :
Loin de composer une anthologie exhaustive résumant trois mille ans d'art poétique, François Cheng en a simplement réuni les plus purs joyaux, véritables "pierres de rêve" illustrées par les magnifiques calligraphies de Fabienne Verdier, dans un petit livre qui semble conçu pour se glisser dans une poche et accompagner les rêveries du promeneur solitaire. Les audaces métaphysiques de Li Po, ses envolées aériennes, sa folie de liberté, son mépris pour toute limite - ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Voilà un très bel objet-livre, alliant calligraphie et poèmes chinois. Dans la préface, François Cheng présente les textes qu'il a traduits comme faisant partie de la tradition poétique de son pays d'origine. Les superbes calligraphies de Françoise Verdier ( j'ai toujours dans ma Pal son livre fascinant" Passagère du silence"....) accompagnent avec grâce et mouvements colorés cette promenade en poésie. Ils la magnifient par leurs nuances jaunes, cuivrées, bleues. Les mots calligraphiés sont en caractères gras dans les textes.

Ceux-ci correspondent à l'époque de la dynastie des Tang. Trois auteurs se détachent: Li Po, Du Fu et Wang Wei. Leurs points communs sont la recherche de la sérénité, la solitude, la fusion avec la nature, l'élan spirituel. Ce poème de Li Po symbolise parfaitement tous ces aspects:

A un ami qui m'interroge

Pourquoi vivre au coeur
de ces vertes montagnes?

Je souris sans repondre;
l'esprit tout serein.

Tombent les fleurs, coule l'eau,
mystérieuse voie...

L'autre monde est là,
non celui des humains.

Dans sa propre poésie, François Cheng développera cette appel de l'àme, cette zénitude hors de toutes modes, ce désir profond de s'élever en écoutant la nature nous parler. Un recueil magnifique, qui apporte calme et retour en soi-même.

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Magique et superbe ! François Cheng nous fait découvrir un choix de poésies chinoises de l'époque Tang. Mon amie vient de m'offrir ce livre en ne se doutant certainement pas à quel point il me réjouirait. Effectivement, Li Po, Du Fu ou Wang Wei, pour ne citer qu'eux, emplissent mon âme d'harmonie et de sérénité. Leurs poèmes sont inspirés de taoïsme, de bouddhisme ou de confucianisme. La dynastie Tang, c'est la grande époque de la poésie chinoise comme nous l'explique François Cheng. Ces textes me servent déjà de support de méditation. de plus les très belles calligraphies de Fabienne Verdier viennent réhausser l'intensité du texte. du très grand art. A parcourir sans relâche pour s'en imprégner.
Merci, ma très chère Sophie.
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Signe et rumeur, le geste qui trace le signe et l'écriture qui fait entendre une rumeur, signe et rumeur à l'unisson du poème.
Poésie chinoise est un petit livre co-écrit par François Cheng et Fabienne Verdier. Deux propos séparés mais qui se rejoignent, qui se relient l'un l'autre autour du bel âge d'or de la poésie chinoise classique.
Retour sur une époque, celle de la dynastie des Tang (618-907). Considérée comme la plus puissante des dynasties de l'histoire de la Chine, celle-ci règne sur un pays qui connaît un essor politique et économique important. Essor intellectuel et religieux également avec l'influence du taoïsme, du confucianisme et du bouddhisme.
Héritiers de cet apport philosophique et spirituel en perpétuel mouvement, des poètes vont peu à peu connaître une renommée que le temps n'affaiblira pas. Ils se nomment Li Po, Du Fu, Wang Wei ou encore Meng Haoran. Une écriture dépouillée servent des thèmes divers comme la communion totale avec la nature, la méditation sur le destin douloureux de l'homme, l'amour, la nostalgie d'un bonheur vécu ou rêvé...

À ce propos nécessaire de François Cheng sur la poésie classique chinoise, s'ajoutent les remarquables calligraphies de Fabienne Verdier qui accompagnent chacun des poèmes choisis. Très intéressant également son témoignage sur son parcours qui l'a menée au début des années 80 en Chine faire des études d'esthétique et de peinture auprès des plus grands maîtres de la calligraphie*. L'art de la calligraphie vécu comme un art de vivre, une maîtrise technique qui s'accorde avec une quête de vie intérieure, une disposition de l'artiste à la contemplation et à la méditation, en quelques pages magnifiques Fabienne Verdier rend compte de son cheminement mais aussi de l'attrait qu'exerce sur elle (mais aussi sur nous) la Chine ancienne.

Poésie chinoise est un très bel ouvrage mais qui ne peut pourtant pas se suffire à lui-même. le choix des poèmes, les calligraphies présentées, le propos des deux auteurs agissent comme une invitation à se rapprocher encore un peu plus de la lumière venue d'Orient, entre le signe et la rumeur.


(*) pour les lecteurs qui ne connaîtraient pas encore Fabienne Verdier, je renvoie à son beau livre Passagère du silence: dix ans d'initiation en Chine (éditions Albin Michel, 2003).
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Matin
Ne sais pourquoi
Ces
Quelques mots si simples
Quelques mots si apaisants
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Il y a quelque temps, j'ai eu l'occasion de découvrir des poètes chinois, par une grande anthologie: l'introduction de ce livre m'avait donné des éléments pour comprendre ces oeuvres. Mais, désirant aller plus loin, j'ai emprunté le présent ouvrage signé par François Cheng, bien connu pour sa double culture et médiatisé dans l'audiovisuel français. Cet homme, que je savais très remarquable, fait preuve ici d'une érudition et d'une subtilité qui m'ont impressionné. On comprend qu'il a beaucoup réfléchi à ces questions.

F. Cheng nous signale d'abord que la langue chinoise ignore le genre et le pluriel; elle ne connait ni la déclinaison, ni la conjugaison. le chinois distingue deux types de "mots": "pleins" (substantifs, verbes d'action, verbes de qualité) et "vides" (c'est-à-dire des mots-outils, comme les pronoms personnels, les adverbes, les prépositions, etc). Par ailleurs le chinois est, phonétiquement, une langue dite à "tons" (on en distingue quatre: plat, montant, partant, rentrant), ce qui la distingue radicalement des langues indo-européennes.

Dans leurs poésies les auteurs chinois, notamment ceux de l'époque Tang, ont eu tendance à supprimer une partie des mots "vides", à omettre les pronoms personnels et à remplacer des mots "pleins" par des mots "vides". C'est évidemment volontaire, l'intention du poète étant directement liée à une composante essentielle de sa culture (par exemple: le taoïsme) Les poètes utilisent aussi la rime, mais aussi ils peuvent imprimer un rythme par les séquences codifiées des tons dans leurs "mots".

Ainsi, la traduction en français, déjà difficile en raison des particularités de la prose chinoise rappelées ci-dessus, est encore plus délicate dans le cas de la poésie. le traducteur doit interpréter finement le mot-à-mot du chinois pour le rendre bien intelligible, tout en conservant le rythme et l'ambiguïté (voulue) du poème original. C'est une gageure ! L'explication de texte exige donc une délicatesse qui surpasse les études que l'on peut faire sur la poésie occidentale. Un exemple: ces quelques vers de Li Bo.
- mot-à-mot:
Fleurs milieu / un pichet vin
Seul boire / ne pas avoir compagnie
Lever coupe / inviter claire lune
Face à ombre / former trois personnes
- interprété:
Parmi les fleurs, un pichet de vin
Seul à boire sans un compagnon,
Levant ma coupe, je salue la lune:
Avec mon ombre, nous sommes trois
En fait, toutes les finesses sous-entendues dans ce poème n'apparaissent pas dans la traduction donnée ci-dessus. Il serait possible d'en produire une version plus affinée

De toutes façons, les références à l'histoire et à culture chinoises, très nombreuses, échappent au lecteur occidental, à moins d'être un sinologue. J'avouerai qu'une bonne partie de l'exposé de F. Cheng m'a échappé; mais j'en ai compris l'esprit. J'ai ensuite lu un (grand) échantillon des poésies présentées dans la seconde partie du livre. Elles ont toutes été écrites sous la dynastie Tang c'est-à-dire aux VIIème-IXème siècles de notre ère.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Les vers si admirables des anciens poètes chinois, qu'ils soient taoîstes, bouddhistes ou confuciannistes, résonnent en moi. Leur donner un nouvel écho à l'aide de mes pinceaux et de mes encres m'enchante. (...)
Ainsi chaque idéogramme calligraphié représente une pensée poétique, spirituelle ou philosophique qui, selon son environnement, sa place dans l'espace, est porteuse de résonances multiples: "le vide", "l'esprit", "La Voie", "la quiétude", "épouser la pureté du lotus", "la montagne", "caresser les étoiles", "l'errance", "l'immortalité"...Pour essayer de transcrire la beauté des concepts, j'ai recherché et étudié dans mes ouvrages anciens la substance et l'architecture de ces expressions graphiques au cours de l'histoire chinoise" Fabienne Verdier
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POÈME D'ADIEU

Une grande passion
ressemble à l'indifférence :

Devant la coupe muette,
nul sourire ne vient aux lèvres.

C'est la bougie qui brûle
les affres de l'adieu :

Jusqu'au point du jour, pour nous,
elle verse des larmes.


Du Mu
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DÉDIÉ À L'ERMITE CUI

Sentier aux simples,
tapis de mousse rouge.

Fenêtre en montagne,
regorgeant de verdure...

J'envie ton vin
au milieu des fleurs :

Ces papillons qui voltigent
dans ton rêve.

Qian Qi
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LA GLORIETTE AUX BAMBOUS

Seul assis au milieu des bambous,
Je joue du luth et siffle à mesure ;
Ignoré de tous, au fond des bois.
La lune s'est approchée : clarté.

Wang Wei
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Clos aux cerfs

Montagne vide.
Plus personne en vue.

Seuls échos des voix
résonnant au loin.

Rayons du couchant
dans le bois profond:

Sur les mousses
un ultime éclat: vert.

Wang Wei
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