"La vie a plus d'imagination que nous."
"Il est vrai que c'est le propre de l'homme, et particulièrement de l'artiste, d'accorder plus d'importance à ce qui menace son bonheur qu'à ce qui y contribue. Elle n'y échappait pas. Une mauvaise note donnée à l'un de ses livres sur babelio la contrariait pendant deux jours, lui ôtait le goût et pratiquement l'appétit. Une absence dans le classement de L'Express suffisait à lui faire oublier qu'en trente-huit ans de carrière elle avait pratiquement vendu cinq millions de livres - ce qui, comme Bruno le lui rappelait, n'était pas donné à tout le monde."
"La carte grise s'y trouvait, dans une pochette plastifiée. Marc-Antoine de Lancy. Le nom de ouf. Elle a pensé : Dans la vie, y en a qui s'appellent Nora Melki ou Nawel Bouzaiène et d'autres Marc-Antoine de Lancy, débrouillez-vous avec ça. Comme quoi, un nom ne renseigne pas sur celui qui le porte. Si c'était le cas, le sien aurait dû parler de strangulation, de crachats, de viol - oui, voilà, il aurait dû s'appeler le violeur. D'ailleurs, c'est ce qu'il sera pour elle à partir de maintenant."
"La boîte automatique, c'est un coup à prendre. Elle a interrogé Google, qui lui a donné les bases : D veut dire conduire, R marche arrière, P parking et N ne sert à rien. Si tout dans la vie pouvait être aussi simple..."
"Parsemez vos textes de clins d'oeil de toutes sortes, d'hommages aux auteurs que vous chérissez, de références à vos livres antérieurs. Jouez avec les mots, les initiales des noms. Bref, amusez-vous avec les lecteurs. Aucun détail ne leur échappe et ils apprécient ce genre de petites choses.
Susan Cooper"
"Travaillez sérieusement mais sans vous prendre au sérieux. Ne cherchez pas à laisser une trace, c'est le moyen le plus sûr de n'en laisser aucune. Dites-vous que les grands livres ont déjà été écrite. Ecrivez sur ce qui vous meut, vous concerne, vous interroge, et alors votre ouvrage sera peut-être digne d'intérêt.
Susan Cooper"
Elle se rallongea et fixa la corniche qui courait le long du mur au-dessus d'elle, plus que jamais convaincue que la réalité se donne à vivre sous trois formes intimement liées : celle que l'on voit, celle que l'on rêve, celle que l'on lit.
Tous les écrivains se surveillent, se jalousent, se détestent. Ceux qui parviennent à faire croire le contraire sont simplement de meilleurs comédiens que les autres.
Les livres sont le dernier refuge de l'intelligence.
La plupart des écrivains sont victimes d'un "effet loupe" : ils se voient, leurs livres et eux, beaucoup plus grands qu'ils ne le sont.
Susan Cooper