Les secondes chances sont les plus importantes à donner.
J’ai l’habitude. Et je sais que je suis paumée. Mais tu l’es un peu toi aussi. Alors on pourrait être paumés ensemble, non ? Juste pendant un moment.
Et une histoire se tisse dans mon crâne. La plus belle que j'ai jamais imaginée. Elle parlera d'un garçon et d'une fille ordinaire, qui ensemble réalisent des choses extraordinaires.
Peut-être que si elle se faisait davantage confiance, peut-être que si elle avait moins peur de ce que pouvaient penser les autres, elle arriverait à se voir comme moi je la vois. Elle s'aimerait comme je l'aime.
Parce que je peux être brisée et tordue. Sombre, cabossée et abîmée. Ça ne m'empêche pas d'être aimée.
- Tu étais trop bien pour lui, Tess. Beaucoup, beaucoup trop bien pour lui. Il n’a pas été capable de s’en rendre compte mais un jour quelqu’un le fera, quelqu’un t’aimera pour tout ce que tu es et aussi pour tout ce que tu n’es pas, parce que tu mérites qu’on t’aime entièrement. Tu es extraordinaire, OK ?
Il n’y a pas une part de moi qui ne t’appartient pas.
Moi, tout ce que je sais avec certitude, c’est que l’idée qu’on la blesse me donne envie de hurler.
Je me force à ne pas me dérober, je me force à soutenir cet éclat de nous dans ses yeux clairs. Mais ça fait tellement mal que je me retiens de toutes mes forces de ne pas me plier en deux dans la rue. Est-ce que l’amour et la haine évoluent de manière proportionnelle ? Parce que j’ai toujours su que je n’aimerais jamais personne comme j’ai aimé Aaron. Et je réalise que je le hais probablement avec la même intensité.
Il me supplie et je perds pied. La rancœur me submerge et je me fige, les larmes aux yeux. Un coup de vent balaie mes mèches courtes contre ma mâchoire et c’est comme l’écho lointain d’une caresse dont je ne voudrais plus, d’une berceuse que je voudrais sortir de ma tête. Et c’est plus fort que moi. Je veux qu’il le voit. Ce gouffre dans mon âme. Je veux qu’il comprenne ce qu’il a détruit en moi en disparaissant.