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EAN : 9782702191620
250 pages
Calmann-Lévy (02/05/2024)
4.62/5   4 notes
Résumé :
L’odorat est souvent perçu comme un sens mineur, qui nous ramène à une animalité oubliée.  Pourtant les odeurs sont partout, tout le temps.Depuis notre naissance et même un peu avant, nous sentons chaque fois que nous respirons, plus de 20 000 fois par jour. Quoique largement inconscient, ce phénomène impacte toutes les strates de notre existence. Sentiment d’identité, mémoire, émotions, alimentation, sexualité, rapport à l’autre et à l’ensemble du Vivant : notre ne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique


“ Il me semble aujourd'hui qu'en nous rendant plus présents à la dimension odorante du monde, nous mènerions une révolution poétique de notre humanité. “ Sarah Bouasse.

J'ai énormément aimé ce livre, qui s'adresse aussi bien aux amateurs ou passionnés qu'aux néophytes.
J'ai beaucoup aimé son partage d' expérience à la fois personnelle (son enfance, son expérience de maman) et professionnelle (ses rencontres avec les industriels et parfumeurs en tant que journaliste spécialiste des odeurs et parfums) .

Chacun pourra y trouver son compte car les odeurs sont abordées à la fois d'un point de vue historique, sociologique et scientifique. Il est par ailleurs bourré d' anecdotes passionnantes.
Saviez-vous par exemple que l'engouement autour de la vanille vient du fait que le lait maternel contient une molécule à l'odeur proche de la vanille ? Et même ceux qui n'ont pas été allaités sont envoyés en enfance, car elle parfume une quantité folle de produits destinés aux plus jeunes:  yaourts.semoules, gâteaux, compotes, glaces et biscuits en tout genre, mais aussi poupées Corolle, pâtes à modeler et même, jusqu'à récemment, certains laits en poudre ! 
Bravo pour ce premier livre prometteur !

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
du point de vue de notre ADN, juste derrière notre capacité à nous protéger des.maladies, il y a notre nez et sa manière particulière de sentir. Particulière, car de la même manière que nous naissons tous avec un visage unique, des empreintes digitales uniques ou un microbiote intestinal unique..notre perception des odeurs est unique. Cela s'explique par la manière, propre à chacun, dont ces fameux récepteurs sont distribués dans notre épithélium olfactif.aKézako, dites-vous? Il faut s'imaginer qu'il y a, tout au fond de votre nez, une muqueuse pas plus grande qu'un timbre, tapissée de plusieurs millions de neurones olfactifs. Chacun de ces neurones produit, à sa surface,.quelques centaines de récepteurs dont le rôle est de détecter les molécules odorantes contenues dans l'air que nous respirons. Il existe, chez l'homme, un peu chacun permettant la réception d'une ou plusieurs moins de quatre cents types de récepteurs différents, molécules bien précises. Or la manière dont vos récepteurs olfactifs sont répartis entre ces différents types n'appartient qu'à vous. De cette distribution unique résulte une perception des choses tout aussi unique.
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Un parfumeur, du fait de la nature odorante de ses créations et de leur vocation à vivre sur - et avec - des êtres humains, fabrique nécessairement quelque chose qui le dépasse. Qu'importe qu'on ait d'abord choisi un parfum en raison de ses qualités intrinsèques: par la relation intime qu'il entretient avec nous, il deviendra toujours quelque chose de plus grand que lui-même, enflera, gonflera, grossira du volume des souvenirs et des émotions qui se grefferont à l'intérieur de son odeur et vampiriseront peu à peu son identité " objective ". Rapidement, il deviendra impossible de démêler cette senteur de ce dont elle est devenue le synonyme pour nous, le signifiant du signifié. Voilà, sûrement, pourquoi on s'aliène à ce point aux parfums.
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Lorsque des molécules odorantes rencontrent les récepteurs de notre épithélium olfactif (rappelez-vous: la muqueuse au fond du nez), les neurones qui ont été stimulés envoient un courant électrique au bulbe olfactif, situé juste derrière, à l'entrée du cerveau. C'est lui qui va transmettre ces différents influx nerveux au cortex olfactif, une zone où logent trois structures cérébrales essentielles: le cortex piriforme, qui va décoder ces influx nerveux pour définir la perception d'une odeur unique et bien précise, l'amygdale, carrefour de la peur et des émotions, et l'hippocampe, qui joue un rôle central dans l'encodage et le rappel à des souvenirs. Ces trois structures vont alors collaborer pour analyser, en une fraction fe seconde, l'odeurnqu'ils viennent de recevoir. L'enjeu est de pouvoir déterminer au plus vite si celle-ci appelle une réponse particulière de notre part - par exemple la fuite, dans le cas où l'odeur est synonyme de danger. Ces différentes zone cérébrales < dialoguent » donc entre elles, d'une part dans l'objectif de retrouver des infos existantes: quels souvenirs, quelles- émotions sont rattachés. à l'odeur que nous avons là? D'autre part, elles s'appliquent à encoder le contexte actuel de sa perception: dans quelle situation émotionnelle nous trouvons-nous actuellement? Joie, peur, colère? Plus c'est intense, plus l'encodage mémoriel est puissant.
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Pour en revenir aux odeurs de règles, je mettrais ma
main à couper que, s'il nous était donné de les sentir dans un autre contexte, ou de vivre dans un monde on les menstruations ne seraient pas un tel tabou, nous ne jugerions pas indispensable de les recouvrir de ces parfums de jeune fille en fleur. Même si toutes ne sentent pas Le Carambar, même si certaines femmes exhalent peut-être des odeurs plus fortes, moins plaisantes (et encore: selon qui?), je ne vois pas comment on pourrait justifier que ce sang-là mérite qu'on lui impose un masquage olfactif, dans un monde où l'on ne s'offusque pas de choses autrement plus puantes et moins nécessaires que les règles des femmes qui, entre autres choses, nous donnent la vie.
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Alors que les mécanismes de la vision ou de l'ouïe n'ont plus de secrets pour la science, ceux de l'odorat résistent en partie à notre compréhension. Une énigme à résoudre, en plein milieu de la figure. Qu'à cela ne tienne! A l'heure où j'écris ces lignes, les chimistes s'accommodent de cette part de mystère et s'emploient malgré tout à tenter de découvrir des molécules odorantes intéressantes en assemblant leurs toutes petites briques, en reniflant le résultat et en soumettant à l'appréciation de parfumeurs celles qu'ils estiment avoir du potentiel. Tous espèrent une vraie découverte: à la fois intéressante d'un point de vue olfactif, sans danger d'utilisation, possible à fabriquer à échelle industrielle de manière pérenne,compétitive et durable. Ce qui fait quand même beaucoup de cases à cocher. Sur les milliers de nouvelles molécules < découvertes » chaque année, seule une petite poignée - à peine dix, dans les grandes années -répond à ces critères et est donc brevetée, fabriquée.utilisée et parfois vendue.
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