Ce pays qu'on appelle vivre

De la même autrice, j'ai déjà lu 2 romans. L'un avait été une excellente lecture et l'autre plutôt moyenne.

Celui-ci se place entre les 2: ça a été vraiment une bonne lecture, mais, vu le thème difficile, je ne suis pas aussi enchantée que si le sujet avait été plus léger. Surtout que ce livre a eu la mauvaise fortune d'arriver juste après Lockwood & Co et que ce n'est jamais évident de passer après une série chouchou ^^

Je n'ai pas « pas aimé », même si ce préambule peut vous sembler le suggérer. Au contraire, c'était vraiment un roman intéressant, situé dans une période de l'Histoire qui l'est tout autant. J'avais entendu parler vaguement des évènements décrits ici, mais je n'en connaissais pas les détails. J'ai donc appris un tas de choses et rien que cet aspect aurait suffi à faire de ce livre une bonne lecture.

Mais l'autrice va plus loin: en nous embarquant dans cette histoire, elle nous place du point de vue de Léo, un Juif allemand indésirable en Allemagne, réfugié en France et interné dans un camp par le gouvernement français, dans des conditions indignes. On suit aussi, à l'extérieur, la situation des femmes et des enfants, consignés dans des conditions à peine meilleures. Et, à travers le personnage de Margot, nous découvrons le travail des associations et des rares personnes qui tentent d'aider tous ces gens.

Le gros point fort du roman est qu'on se sent partie prenante du récit, au point que j'en ai été nauséeuse à certains moments, devant les conditions de détention inhumaines qui sont décrites. C'est le signe que l'autrice fait du bon travail pour nous immerger dans son intrigue.

L'importance des thèmes abordés est suffisantes pour qu'on passe sur les quelques défauts du livre, mais je vous les cite malgré tout, ils sont la raison pour laquelle je ne le classe pas parmi les excellentes lectures. le 1er est la romance: outre que le genre n'est pas tellement ma tasse de thé, je n'ai pas trouvé qu'elle apportait un plus à l'histoire, surtout de la façon dont elle est présentée (on ne croit pas au coup de foudre, mais on en a quand même un, ou comment faire gober la pilule de l'instalove). D'autre part, j'ai noté quelques défauts de style, comme si l'autrice s'était appliquée à ne pas utiliser par exemple le verbe avoir, ce qui rend certaines phrases bizarres. Pour finir, le livre est court, ce qui fait qu'on n'approfondit pas certains aspects qui auraient pu être intéressant et que, du coup, certains éléments passent pour des facilités.

En bref, une bonne lecture, qui a le très grand mérite de mettre en lumière un épisode honteux de notre Histoire récente, mais qui m'a un peu laissée sur ma faim sur certains points. Je recommande très vivement si les romans historiques traitant de la Seconde Guerre mondiale vous intéressent.

Le fait que j'ai déjà pas mal lu sur le sujet a sans doute contribué à ce que cette lecture ne me convainque pas entièrement, ceci dit.
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Avant de lire Ce pays qu'on appelle vivre, je n'avais jamais entendu parler du Camp des Milles.
Situé à Aix-en-Provence, c'était un camp français d'internement et de déportation.
C'est au sein du Camp des Milles qu'Ariane Bois situe l'action de son roman.
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Dessinateur de presse juif allemand, Leo s'est réfugié dans le sud de la France au début de la guerre afin d'échapper aux rafles. Malheureusement il sera arrêté par les gendarmes français et envoyé au Camp des Milles, où il rencontrera Margot, une bénévole qui tente d'aider les déportés.
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La lumière faite sur cet endroit est édifiante et nécessaire. le roman est d'ailleurs parsemé de personnages ayant réellement existé, un bel hommage.
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J'ai un peu plus de réserves sur l'histoire d'amour née au milieu du malheur, du désespoir et de l'horreur, qui ne m'a pas toujours paru crédible, mais ce fut une lecture instructive et émouvante.

Sur une époque de terreurs et d'horreur, Ariane Bois réussit à donner chair et passion au travers de deux personnages que l'on pourrait presque qualifier de romanesques.
Les descriptions sont noires, tranchantes, glaçantes.
J'ai toutefois regretté le côté "happy end", relatif c'est vrai, ainsi que les coïncidences assez invraisemblables qui permettent à l'auteur de "ramasser" le récit et d'élargir la perspective. La crédibilité et la profondeur du roman s'en trouvent de mon point de vue altérées.
Mais c'est un livre qui se lit avec très grand intérêt.