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Citations sur Ce pays qu'on appelle vivre (63)

Il se souvient, un jour au lycée, d'une visite au musée. Devant un tableau de Kandinsky, il avait plongé dans les rouges, les verts, les formes géométriques. Voilà ce qui le transportait : du beau, de la lumière, de l'inhabituel.
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L’ordre a été donné à Vichy de fournir aux Boches leur quota de Juifs étrangers, même ici, en zone libre. La rafle de juillet au Vel’ d'Hiv’ à Paris n'a pas été suffisante, les résultats jugés décevants. Selon les quakers avec qui nous travaillons, Laval répète partout que les déportations sont inévitables et il a même proposé d'inclure les mineurs. (p. 236) […]
Leurs enfants ont la possibilité d'émigrer, une chance inouïe ! […] d'autres mères se saisissent de cette opportunité et acquiescent dans un tremblement de menton : il faut alors établir les papiers, recueillir les noms, les âges, les consignes religieuses et autres, des familles. L’information circule vite dans le camp et la queue s'allonge. Avant de signer, chacune veut être sûre que son enfant sera confié à de braves gens, élevé dans le judaïsme, qu’il poursuivra des études. En donnant les leurs, les mères rêvent à un avenir meilleur, loin de l'Europe qui enferme ses Juifs pour mieux les envoyer mourir en Pologne, à l'abri des regards. (p. 239)
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Épuisée, Amalia s'endort sur les genoux de Margaux qui lisse ses cheveux d'un geste tendre. Il n'y a plus ni conflit, ni papiers, ni visas : seulement la joie du grand air, de la mer, et d'un souffle de liberté pour elles deux. La guerre, c'est ça aussi, ne vivre que dans le moment, tenter d'oublier le reste et, surtout, ne pas imaginer un futur plus qu'incertain.
(p. 211)
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Jakob a conservé de ses mois de détention un roman, un seul, et le relit sans cesse : il s'agit du Procès de Franz Kafka, dont il connaît des passages par cœur. L’histoire de Joseph, arrêté sans raison et accusé sans avoir commis de crime, résonne en lui. Il improvise une lecture publique, et c'est un succès : le vieil homme s'endort sur la paille, serein, et de manière choquante, presque heureux. Peut-on trouver l'apaisement de l'âme parmi la désolation ?
(p. 208)
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Le remords lui tord l’âme et, telle une créature des mers, s'accroche à lui, l’enserrant dans ses filets. (p. 165)
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Cet homme-là, aux cheveux blancs comme neige, traité comme un galeux, c'est Max Ernst, le grand peintre.L'un des pères du surréalisme, du dadaïsme, des mouvements artistiques que Léon vénère.De l'art dégénéré, selon les dires des nazis. Il lui faut absolument lui parler
Comment était- il arrivé jusqu'aux Milles, lui qui avait aussi émigré en France ? Se rendait-on compte que, en internant Max Ernst, on mettait en cage l'un des meilleurs artistes de son temps ?
(...)De cet artiste, à vrai dire, il aime tout, les sculptures, les illustrations et les romans-collages comme ce livre " La Femme 100 têtes ", qui l'impressionne. Max Ernst représentait son Panthéon personnel, un être fait de crayons et de feuilles vierges dans son imagination.Et il se trouvait là, dans ce wagon, à quelques mètres de lui.
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À les entendre, on les croirait occupés à repeindre la chapelle Sixtine, se moquent certains. Mais ils n'en ont cure, ils trouvent refuge dans leur art et s'expriment à l'aide de leurs dessins.Ils recréent ainsi une communauté, un groupe soudé par une passion commune. Citoyens de l'ombre, ils retrouvent par la grâce du jaune, du vert ou de l'ocre, un peu de lumière.
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Il comprend enfin que celle-ci a maintenu Jakob en vie, les livres ont été ses amis, ses confidents, ses refuges, et la littérature
un abri, un monument de papier, un mausolée pour apaiser sa peine.
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Le sommeil est une denrée précieuse, au camp : il symbolise la liberté, l'envol, les souvenirs d'une vie meilleure, l'oubli de tout.
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Leo a entendu parler de Bodek.A soixante ans ,cet artiste est vite devenu une célébrité au camp.Il fabrique des faux timbres qui retracent la vie des prisonniers, des vignettes qui s'arrachent. Et sa réputation l'a précédé : il photographie, peint, invente des pantins désarticulés ou des marcheurs sans regard illustrant le sort commun ou se moque des gardiens bien français. Dans ces conditions, peindre devient une façon de ne pas désespérer, de continuer à respirer. L'homme inspire le respect de tous, même de la hiérarchie du camp.

(p.87)
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