Je compte pour rien ma vie et pour tout le poème, si on veut bien entendre par ce mot une rage de douceur.
p65
Ouvrir un livre, c’est réveiller la mère qui viendra enfin prendre soin de nous.
Toute parole vraie tremble comme l’aiguille de la boussole tournée vers son nord adoré : impossible de la désorienter. Elle revient à son amour lointain à chaque fois vibrante. Le cœur (vieux mot, vieux sac, vieille prière) est cette boussole. Toutes les preuves de notre effondrement sont là, et la vie par-dessus, par-dessous, timide, attend notre retour et n’en doute pas.
La nuit passe le peigne de ses étoiles dans mes cheveux
Aucune voix aimée ne disparaît. Celle qui la portait s'en va, meurt , s'enfonce dans les eaux sur lesquelles des années durant elle marchait sans connaître ce prodige.
Rien
Rien est le tout
de ce que je sais
p.9
La petite brise…
La petite brise milliardaire des libellules.
p.13
Plus personne n'écrit à la main. C'est pourquoi votre main n'a plus de lien avec votre cœur.
p.26
Nous passons notre vie à attendre quelque chose de mieux que notre vie. Nous passons, nous passons. Nous suivons le long bec de notre pensée en espérant qu'elle nous mènera loin d'ici. p.22
Le Maître est le plus perdu de l'univers, c'est ce qui rend sa beauté inégalable.