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EAN : 9782226249661
240 pages
Albin Michel (21/08/2013)
3.73/5   73 notes
Résumé :
A Mourava, village perdu de Sibérie centrale, le temps n’a pas vraiment d’importance. L’hiver approche, la neige commence à tomber. Quelques postes de télévision rattachent les hommes à la réalité du XXIe siècle.

Mais personne ne les regardent, leur préférant l’alcool qui fait chanter et aide à oublier. Le seul à refuser les verres de vodka, c’est Vladimir Golovkine, homme des bois et éboueur, qui rêve de prendre un bateau pour Krasnoïarsk, la grande... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Le temps semble s'être arrêté à Mourava, village perdu dans la Sibérie centrale.
La seule occupation de la population se limite à fabriquer et à consommer de la vodka.
Vladimir Golovkine, éboueur, est le seul à tenir encore à apporter un semblant de civilisation dans ce village hors du temps, mais il rêve surtout de partir à Moscou. le jour où il s'apprête à sauter le pas, il est violemment refoulé du bateau faute de billet et d'argent pour en faire l'acquisition.
Il voit au même moment un étrange personnage débarquer du bateau avec entre autre bagage… un piano !
Colin Cherbaux est un pianiste dont la carrière n'a jamais vraiment décollée et alors qu'il est sur le point de se produire en concert, il est incapable d'exécuter le Concerto n°2 en do mineur de Rachmaninov, sa main droite refusant de lui obéir.
Vladimir va le prendre sous son aile et mettra tout en oeuvre pour tenter de guérir son protégé.
Ce livre est drôle, plein de fantaisie mais non dénué de poésie et de nostalgie.
Olivier Bleys nous fait découvrir une galerie de personnages hauts en couleur dans un pays couvert de neige où la vodka coule à flot.
A lire en écoutant peut-être Rachmaninov.
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Mourava, Sibérie centrale. Un hameau ravitaillé par les corbeaux tous les trente-six du mois. Un trou perdu que voudrait quitter Vladimir Golovkine, surnommé l'éboueur. Seul moyen pour lui de rejoindre la grande ville la plus proche, prendre le bateau qui s'arrête (rarement) près du village. Mais Vladimir n'a pas suffisamment d'argent pour monter à bord. Faute de pouvoir partir, il va voir débarquer dans sa vie Colin, un musicien français arrivant chez lui avec son piano. Colin est venu s'isoler en Sibérie pour guérir l'étrange mal qui le ronge. A chaque fois qu'il se lance dans le concerto n°2 de Rachmaninov, sa main droite se recroqueville comme une pince de crabe et refuse de lui obéir. Pour l'éboueur et les soixante âmes qui peuplent Mouravia, l'arrivée du pianiste raté représente un événement aussi étrange qu'inattendu.

J'ai beaucoup aimé ce roman frais et léger, sorte de fable à la frontière de l'absurde et du surréaliste. La galerie de personnages vaut son pesant d'or. L'improbable duo Vladimir/Colin bien sûr, mais aussi Dimitri l'épicier, Sergueï l'indécrottable alcoolique, Oleg l'ancien spationaute devenu ermite ou encore Sveta la vieille rebouteuse. Et puis il y a la Sibérie. Sa nature sauvage, sa forêt profonde, son froid polaire, sa neige immaculée, sa vodka coulant à flot et ses ours parfois particulièrement agressifs.

Olivier Bleys enchaîne les scènes cocasses, les dialogues enlevés et les descriptions évocatrices. le ton devient par instants plus grave mais on fini toujours le sourire aux lèvres. Ce Concerto pour la main morte est aussi une belle déclaration d'amour à la musique et à son charme universel. Bref, ce roman est une réussite qui m'a quelque peu sorti de mes lectures habituelles et j'en suis ravi.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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A Mourava, petit village engourdi de Sibérie centrale, au bord de l'Ienissei, Vladimir Golovkine s'ennuie. Il pourrait boire comme les autres habitants du village mais il a sa dignité, il préfère rêver d'un ailleurs idyllique où tout serait possible. le problème, c'est qu'il n'a pas suffisamment d'argent pour prendre le bateau et échapper à cette vie sans intérêt. Refoulé par les hommes de bord lors d'une de ses tentatives d'embarquer, il tombe sur Colin Cherbaux, pianiste échoué là avec son instrument et un problème de main récalcitrante. Enchanté par cette improbable rencontre qui vient bouleverser sa routine, Vladimir invite le musicien français, rebaptisé Kolincherbo, à partager sa masure de célibataire. Au fil des jours, sous le regard envieux des voisins, Vladimir et son hôte se découvrent, s'apprivoisent, se confient et cherchent une solution au blocage de Colin, incapable de jouer l'intégralité du concerto n°2 de Rachmaninov.


Après avoir fait voyager un percolateur depuis l'Italie jusqu'au Costa Rica dans le maître de café, Olivier BLEYS promène un piano dans la taïga sibérienne. Et c'est toujours aussi réjouissant! Dans ce conte moderne où se croisent des ours féroces, un astronaute hypnotiseur, une valise peu coopérative et de nombreuses bouteilles de vodka, il met face à face deux hommes différents qui vont s'aider l'un l'autre à surmonter les difficultés. Son écriture très visuelle nous transporte dans ce petit coin de Sibérie où tout est encore possible : l'amitié, le partage, les rêves.
Une lecture optimiste, souvent joyeuse, qui offre une parenthèse hors du temps, une respiration, un moment d'enchantement dans ce monde de brutes. A lire avec quelques godets de vodka...ou pas.
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Je viens de voir que je n'avais pas fait de critique sur ce roman : un oubli de ma part alors que je l'ai encore en mémoire et conseillé souvent. Jolie histoire qui se passe en Sibérie avec bien sûr, comme indiqué dans le titre, un piano qui y prend une place importante. Paysage de neige, grands espaces, personnages humbles et attachants, comme ce Sergueï qui se noie dans la vodka qu'il distille lui-même. Roman (ou conte ?) léger, agréable avec une belle écriture de pensées philosophiques. Il a tout de ce que l'on demande pour s'évader. du bonheur ! Et avec le mauvais temps qui a duré, j'ai fait une devise d'une phrase de ce concerto. A savoir : Ici l'hiver dure douze mois, le reste c'est l'été (J'ai juste remplacé Sibérie par ici).
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Bienvenue chez les fous ! Pardon, bienvenue en Sibérie, dans un village où il ne se passe jamais rien, si ce n'est des cuites exceptionnelle et des froids qui le sont plus encore. Les habitants de Mourava vivent au milieu des poules, des chiens, des cochons, reçoivent parfois la visite d'un ours ou deux.
Seulement, ce n'est pas un ours qui descend du bateau – encore heureux, me direz-vous, mais Colin Cherbaux, pianiste malgré lui. Certains diront : il est impossible de devenir pianiste involontairement. Et bien, si. La littérature regorge de ces enfants qui ont obéi aux désirs parentaux, et, ô miracle, ont réussi parfaitement leur vie. Comme quoi, les parents « savent » ce qui est bon pour leurs enfants. Ce ne fut pas vraiment le cas pour Colin, dont la carrière est à la fois chaotique et inexistante.
Il s'accroche, pourtant, en dépit de son infirmité qui a résisté à tous les traitements. Et s'il débarque, littéralement, dans ce trou perdu de Sibérie que personne ne connaît, sauf les habitants et les ours, c'est une nouvelle manière de tenter de guérir.
Il se lie d'amitié avec ce vieux fou de Vladimir, dont le pouvoir d'achat grandit proportionnellement au généreux loyer que lui verse Colin. Vladimir, qui goutte pour la première fois le plaisir et la douleur d'avoir un vrai musicien chez lui fera tout son possible pour guérir Colin – et leurs aventures sont savoureuses.
J'ai beaucoup aimé ce roman, parce qu'il nous parle de musique et de musiciens comme peu d'auteurs savent le faire. Tous les pianistes ne sont pas des virtuoses, mais d'honnêtes interprètes. Ceux-ci, même s'ils n'ont pas le génie dont certains auteurs nous rebattent les oreilles avec des formules convenues, aiment la musique, aiment jouer, tout simplement, et peu importe le public.
Concerto pour la main morte, une des pépites de la rentrée littéraire 2013.
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critiques presse (1)
LaPresse
08 novembre 2013
Olivier Bleys, qui en est à son dixième roman, continue de nous éblouir avec son imagination débordante, son écriture pleine d'entrain et ses pensées philosophiques.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Naguère, peut-être, un pêcheur avait tiré sa barque sur cette grève de cailloux, un chasseur écorché des zibelines sous ces sapins. Cela avait suffi à déposer dans cette solitude, sous la forme à jamais provisoire de rondins bruts et de planches mal équarries, quelques toits protégeant les villageois des rigueurs de l'hiver.
Les habitants de Mourava menaient une vie simple, dictée par la rudesse du paysage. Les hommes s'adonnaient à la chasse, à la pêche, bricolaient des motos toujours en panne. Les femmes tenaient leur ménage et regardaient la télévision, quand l'électricité bégayante autorisait ce luxe. Leurs vies se déroulaient dans un décor de conte populaire, sombre et élégiaque. Tournant le dos au fleuve, on faisait face à la forêt ; tournant le dos à la forêt, on affrontait le fleuve, qui ne coulait guère qu'une centaine de jours par an et, le reste du temps, tendait un pont de glace aux rives opposées. Autant l'écrire : dans ce duel monumental entre l'arbre et l'eau, le village de Mourava comptait presque pour rien. Ce n'était guère qu'une déchirure du ruban noir des conifères et son reflet, une intrusion sans force dans l'étalement des eaux glissant vers l'océan Arctique.
Seul ouvrage humain deux cents kilomètres à la ronde, si l'on exceptait d'anciens goulags sombres depuis dans la végétation, Mourava n'offrait pas de l'espèce qui l'avait bâti une image bien reluisante. Dans les bois alentour se trouvaient des fourmilières mieux tenues que ce village pauvre, sale et malfamé. On ramassait dans ces mêmes bois quantité de bidons, de pneus en charpie, de conserves rouillées, de batteries pissant l'acide, et plus encore de bouteilles remplies naguère de vodka bon marché. Il faut dire que le sous-sol, gelé perpétuellement, empêchait d'y enfouir les ordures. Que feriez-vous de vos canettes ou de vos papiers d'emballage sans poubelle pour les jeter, car sans décharge pour vider les poubelles ? Peut-être, un temps, continueriez-vous d'entasser les déchets au fond du jardin, dans l'espoir qu'un fonctionnaire zélé de la lointaine Moscou dépêche vers vous un navire éboueur ? Puis, comme tout le monde, vous finiriez par confier ces rebuts à un fossé, à une rivière, pas plus honteux de souiller la nature que vous ne l'êtes de soulager votre vessie contre un arbre.
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- Ça fait huit mois que je n'ai vu personne, indiqua Oleg en réchauffant le thé. Le dernier à m'avoir rendu visite portait un sac à dos et venait de Suisse. Il prétendait faire le tour du monde à pied. Malheureusement, deux ou trois jours après son passage chez moi, il a rencontré un ours plein d'appétit. J'ai ramassé un tibia et des morceaux de crâne au bord de la rivière.
- Ce sont des choses qui arrivent, commenta sobrement Vladimir
- Il est heureux qu'il arrive encore des choses en Sibérie fit l'ermite en versant l'infusion dans des verres minuscules à culot de métal." (p.147/148)
Parfois, c'est dans un détail :
"- Comment t'appelles-tu, demanda Vladimir, très excité. Parle lentement, s'il te plaît, que j'entende bien...
- Colin Cherbaux
- Kolincherbo, répéta plusieurs fois l'éboueur, avec une délectation timide, un demi-sourire flottant dans sa barbe. (p.47/48)
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Les harmoniques..., expliqua le Français. Un piano est tendu de cordes à l'égal du violon ou de la harpe, sa cousine verticale . Quand une corde est frappée, d'autres vibrent en sympathie. Telle est la grâce de cette famille d'instruments:aucune note n'y joue seule, elles chantent ensemble! Comme nous voudrions, nous les hommes, que nos pensées et nos sentiments trouvent un aussi bel écho chez nos congénères!
Commenter  J’apprécie          80
Ce piano droit avait l’ampleur d’un piano de concert ! Il considéra un instant cette singularité et présuma que la cabane, tout en bois, faisait office de caisse de résonance. Il s’interrogea même si a forêt alentour, qui serrait le village de très près, ces millions d’arbres dont les plus avancés se reliaient aux maisons par la pointe de leurs racines ou de leurs branches – si la forêt, donc, ne vibrait pas à l’unisson. Il aurai fallu s’en assurer en collant l’oreille au tronc des sapins, mais qui jouerait pour lui ?
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Le petit village se nommait, Mourava, ce qui traduit de l'ancien russe donne à peu près "la jeune herbe". Encore ne l'appelait-on "village' que par commodité, ou pour le distinguer d'autres plus frustes encore, parfois de simples campements qui s'échelonnaient sur de grandes distances le long du fleuve Ienissï , région du Touroukhansk , Sibérie centrale.
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Vidéo de Olivier Bleys
Marcher, près de chez soi ou au bout du monde, parcourir les rues de nos villes ou s'échapper dans des espaces aux horizons plus dégagés : quelle que soit la forme qu'elle prend, la marche est parée de mille vertus pour le corps et l'esprit.
Aurélie Luneau en parle avec deux écrivains randonneurs, Noëlle Bréham et Olivier Bleys, dans "De cause à effets, le magazine de l'environnement".
Visuel de la vignette : Jordan Siemens / Getty
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