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Auteur de trois romans, d'un essai et de deux nouvelles, Jasper Gwyn est un écrivain à la mode en Angleterre, et un peu connu ailleurs. Mais, aujourd'hui, il se rend compte, avec une lucidité frappante, que ce qu'il fait ne lui plaît plus. Il adresse au Guardian une liste de 52 choses qu'il se promet de ne plus faire, dont la dernière et la non moins importante : ne plus écrire de livres. Autour de lui, notamment Tom Bruce Shepperd, son agent, peine à croire à cette liste. Et pourtant... le temps passant, le simple geste d'écrire lui manque. Pourquoi ne pas devenir traducteur ou guide de voyages ? Non, la seule réponse claire qui lui vient à l'esprit est copiste autrement dit écrire des portraits. Une activité aussi originale que révélatrice...

Quel personnage singulier et troublant que ce Mr Gwyn ! Écrivain en pleine fleur de l'âge qui a décidé de tout arrêter, le voilà devenu portraitiste. Non pas avec une palette de couleurs mais une palette de mots. Des portraits uniques qui se font dans des conditions particulières, qui demandent beaucoup de patience et dont les seuls lecteurs seront Jasper Gwyn et le modèle. Alessandro Baricco manie avec poésie et habileté sa plume et nous plonge dans un roman pour le moins intrigant mais subtil. Il dépeint intelligemment les notions d'écriture et la magie des mots, l'Art en général, l'être et le paraître, ainsi que l'amour et l'amitié. Ce roman, pénétrant, fantaisiste et plus profond qu'il n'y paraît, possède un charme indéniable et est une véritable lettre d'amour à la Littérature.
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Ce trop court roman d'Alessandro Baricco est un pur moment de bonheur littéraire.
J'ai suivi avec passion, Mr Gwyn, écrivain Anglais qui décide de mettre un terme à sa brillante carrière. Après avoir essuyé les foudres de son éditeur et passé quelques semaines à se demander ce qu'il allait pouvoir faire du reste de sa vie, notre homme décide de devenir copiste.
Mais attention ! Pas n'importe quel copiste. Il veut devenir copiste d'êtres humains. Peintre ? Pensez-vous ! Non ce serait trop simple et nous sommes dans l'univers de Baricco ! Non, Mr Gwyn va écrire les portraits de ses modèles.
S'ensuivra une galerie de personnages attachants, drôles ou pathétiques.
Nous croiserons une vieille dame rencontrée un jour de pluie dans une laverie, lieu qu'affectionne notre héros. Cette vieille dame décédée peu après, sera par-delà la mort auprès de Mr Gwyn lui prodiguant quelques conseils.
Ou encore, Rebecca le premier modèle qui deviendra son amie puis son assistante.
Dans ce livre, l'auteur nous donne à réfléchir sur le travail de l'écrivain, depuis la saturation face au manque d'inspiration jusqu'au plagiat.
Mr Gwyn est un personnage particulièrement attachant que j'ai adoré dans sa recherche de la perfection pour donner vie à ses personnages à l'instar de son « créateur » Alessandro Baricco qui une fois de plus par son écriture fluide et imagée m'a confortée dans l'envie de poursuivre la découverte de son oeuvre.


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Peut-on se soustraire à sa raison de vivre surtout s'il s'agit de l'écriture ?
Peut-on saisir la quintessence des êtres en les regardant simplement vivre et rendre compte grâce à l'écriture de ce qu'ils sont vraiment ?
Les thèmes de ce court roman sont certes classiques, reflet des préoccupations de l'écrivain, mais un personnage principal fantaisiste et attachant entrainé dans un délicieux suspense en font une oeuvre très plaisante à lire, qui se révèle être finalement beaucoup moins frivole que le début ne le laisse supposer.

Ce récit commence au moment où un écrivain anglais de quarante-trois ans, Jasper Gwyn, à la mode mais insatisfait, lassé par l'écriture et la pression grandissante de son agent littéraire et ami, décide de ne plus écrire. Oui mais voilà, « la nostalgie de cet effort quotidien pour mettre en ordre ses pensées sous la forme rectiligne d'une phrase » le taraude. Il cherche de nouveaux moyens d'expression et finit par décider de devenir « copiste » - c'est-à-dire de réaliser à la manière d'un peintre des portraits, mais écrits.

Art, lenteur et originalité pour des portraits désormais uniques qui ne feront l'objet d'aucune publication mais bénéficieront d'un procédé intimiste original et expérimental pour mettre à nu les dix personnes en quête d'elles-mêmes dont il va réaliser les portraits à la manière d'un artisan : voilà l'essentiel de la trâme.
Je trouverais dommage d'en révéler davantage, il faut se laisser surprendre par la fantaisie de Baricco, ses personnages souvent improbables, frisant parfois la caricature pour mieux nous faire découvrir sa vérité et comment en conclusion
« Chacun de nous est la page d'un livre, mais d'un livre que personne n'a jamais écrit et que nous cherchons en vain dans les rayonnages de notre esprit. » 
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C'est sans doute un écueil récurrent pour un éditeur que de devoir composer avec les mouvements d'humeur de leurs écrivains favoris. Aussi quand Mr Gwyn affirme tout de go que l'écriture pour nui, c'est terminé, il n'est pas vraiment pris au sérieux. Et pourtant…il semble bien que la décision soit irrévocable. Peu à peu, l'impression de liberté laisse place à un vide pas si facile à gérer. La révélation a lieu lors de la visite impromptue d'une galerie où sont exposés des portraits : la suite est claire, il serait copiste, il fera des portraits lui aussi, mais avec ses outils que sont les mots. Des portraits ultimes de modèles dénudés dans un décor qui les contraint de se révéler…

L'auteur nous propose ici une intéressante plongée au coeur de l'intime de l'écrivain, qui doit un jour faire par obligation, sous la pression, ce qui s'était imposé à lui au départ comme une nécessité. C'est aussi en accepter les contraintes, la rançon du succès, la difficulté de s‘exprimer sur un autre registre que celui où le public l'attend, l'incompréhension…pour en arriver à détester e que l'on a voulu plus que tout. Pour s'apercevoir que malgré tout écrire reste sa seule raison d'être et qu'il faut réinventer l'exercice.

Mais ce roman n'est pas une complainte d'enfant gâté. C'est aussi la quête de chemins de traverse, plus risqués que des sentiers battus, plus riches aussi d'émotions nouvelles et qui éloignent les barreaux de la prison des convenances.

On est loin du recueil de confidences d'un écrivain désabusé, l'imagination est fertile le lecteur est entraîné malgré lui dans cette aventure qui sait ménager l'attente et surprendre au détour d'un chapitre.

De quoi donner envie de s'immiscer un peu plus dans l'oeuvre d'Alessandro Barrico


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Mr Gwyn est un écrivain fantaisiste. Il ne cherche pas la gloire, juste le grain de folie qui rend la vie de bonne humeur. Il a du talent, un ami pour la vie et, contre toute attente, il décide de ne plus écrire.

Mais alors, où va-t-il caser son envie de mettre des mots sur les sentiments qui le traversent, pour mettre de l'ordre dans ses pensées ?
Lui vient alors une idée, celle d'être copiste à la façon d'un peintre de portraits. Sauf qu'au lieu du pinceau, l'artisan des mots prendra le stylo.
Dans son atelier, l'ombre et la lumière, le bruissement de la musique, le regard, le geste, le silence murmuré, le parfum, mettront à nu ses modèles. Il les croquera en quelques mots.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là.
Ce roman étrange nous fait rencontrer des personnages fascinants, des moments d'émotion, une réflexion profonde sur l'idée qu'on se fait de nous-mêmes, de notre histoire, de notre voyage.

L'écrivain est-il un copiste comme peut l'être le peintre ? Sans doute, il n'invente rien. Il observe, joue avec les mots, avec les couleurs, les impressions. Ces histoires nous ressemblent un peu puisque parfois on s'y reconnaît. On se reconnaît dans un personnage, un paysage, une odeur, une luminosité, une larme, une note, un silence…

L'univers d'Alessandro Baricco est toujours magique. Il nous fait entrevoir le monde autrement en maniant les mots avec délicatesse et fantaisie.
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Mr Gwyn est un écrivain reconnu. Il publie dans le Guardian, la liste des actes qu'il ne fera plus dont celui de ne plus écrire de livres. Alors, commence une période sans activité précise, qui le rend dépressif
Il n'a qu'un seul ami Tom qui est aussi son agent . Ce dernier souhaiterait le ramener à l'écriture, mais toutes ses propositions sont vaines.
Un jour de pluie, Mr Gwyn se réfugie dans une galerie; il y découvre le portrait d'un
homme qui le fascine. Il décide de devenir copiste d'êtres humains.
Cette activité devra être secrète et nul ne pourra jamais parler de son portrait.
Ce livre est toujours partagé entre rêve et réalité, comme les oeuvres précédentes.
Tout est recherche de perfection, narrée avec une grande finesse.
Ce petit livre se lit vite et j'ai eu beaucoup de peine à me libérer de cette histoire.
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On ne sait pourquoi, via un article dans le Guardian, l'écrivain Jasper Gwyn informa ses lecteurs qu'il n'écrirait plus de livres. Il opta pour le métier de copiste. il écrirait des portraits.

Peu accroché, il m'a fallu des semaines pour lire les trois quarts du livre et une seule nuit pour le reste, quand Gwyn a disparu depuis quatre ans et que s'éveille dans les souvenirs de sa secrétaire Rebecca, jolie mais un peu difforme, la vraie nature de ses sentiments.

Avec Rebecca, l'écriture devient plus vivace, comme quand elle oublie sa fille dans le métro. N'importe quel auteur en manque d'inspiration aurait sauté sur l'opportunité pour produire une dizaine de pages alors que Baricco, avec une élégance cocasse se contente d'un 'Il ne fut pas très simple, ensuite, de la récupérer.'

L'écriture est magique pour évoquer 'les réponses non reçues, les gestes avortés, la lumière d'un bonheur étrange' peut-être la même que celle des Catherines de Médicis?
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Traduit de l'italien par Lise Caillat

J'ai lu de nombreux livres de cet auteur et je m'aperçois que je n'en ai vraiment apprécié que deux : "Novecento : pianiste" et "Soie".
Je ne suis donc pas surprise d'avoir moyennement aimé celui-ci.
L'idée de départ me séduisait, pourtant : écrire un portrait comme un peintre dessinerait ce portrait.
Alors, oui, je suis très dubitative sur la méthode employée que je ne peux dévoiler, bien sûr puisqu'elle ne figure pas en quatrième de couverture. Et sur la fin aussi, je suis dubitative.
Une lecture en demi-teinte, en clair-obscur...
Et je suis généreuse car j'ai quand même mis 3*.
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Mr. Gwyn a pris une décision, ou plutôt 52. 52 résolutions qu'il a décidé de rendre publiques par un article dans The Guardian. Tout le monde croit à un exercice de style (normal, c'est un écrivain) mais Mr. Gwyn ne plaisante pas, surtout quand il annonce qu'il n'écrira plus de livres. La raison de sa détermination n'est pas très claire. Elle lui apparaît cependant comme une évidence, une révélation. Jasper Gwyn était peut-être jusque là un écrivain sans conviction dont la facilité à écrire et un certain succès lui avaient masqué cette réalité. J'ai apprécié la sincérité de la démarche, me suis dit que cela faisait un joli contrepoint au personnage-écrivain de l'affaire Harry Quebert où tout ce qui gravite autour de lui ne sonne que ventes, fric et contrat.
C'est une chose de savoir ce que l'on ne veut plus faire mais c'en est une autre de savoir à quoi l'on va désormais consacrer son temps libre et, au bout de quelques semaines, Mister Gwyn va sérieusement pédaler dans la semoule (à croire que l'Homme n'est pas fait pour l'oisiveté, si, si) ce qui, avec le talent d'Alessandro Baricco donne une crise existentielle finement décrite. En fait, c'est l'acte d'écrire qui lui manque, à tel point que notre écrivain repenti songe à devenir copiste. A peine étais-je en train de l'envisager tel un moine dans le scriptorium, assidu à sa tâche que l'auteur m'a fait comprendre que ce ne serait pas ce genre de copiste. Trop convenu, trop facile. L'inspiration trouvée dans une galerie d'art le décidera à écrire des portraits (et là, je pose une question sans doute naïve, pourquoi l'auteur s'est-il arc-bouté sur ce terme de "copiste" qui selon moi ne correspond pas à l'acte créatif dans lequel il se lance finalement ?). Quoi qu'il en soit, voilà Jasper Gwyn à nouveau fort déterminé et qui porte un soin minutieux à créer son ambiance par le choix du local bien sûr mais aussi du "sons-et-lumières". La réalisation de la bande sonore est particulièrement originale (on devine toute l'expertise de Baricco en matière de musicologie). Quant à celle de l'ambiance lumineuse, c'est véritablement un petit bijou. Rendre poétique une ampoule électrique n'est pas donné à tout le monde, Alessandro Baricco y parvient. Je pourrai conseiller ce livre, rien que pour ça.
L'ex-écrivain-copiste-portraitiste réalise donc son premier portrait, dans des conditions que je ne dévoilerai pas, avec pour modèle, Rebecca, l'assistante de son ami et agent, Tom.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Rebecca qui humanise un peu toute cette histoire car avec Mr. Gwyn, on reste plutôt confiné dans le domaine poétique et créatif (même si son sujet d'étude est l'humain) mais les sentiments coincent un peu tout de même. J'aurais vraiment apprécié que l'auteur incorpore dans son roman le portrait de Rebecca par Gwyn, notamment parce que j'aurais mieux compris de quoi il s'agissait (ne pas s'attendre à un portait sous forme classique, dans ce livre, les ampoules électriques ont un nom, c'est dire). Certes, il l'explique mais selon moi, cela reste un peu théorique.
Un roman qui nous installe au coeur d'un processus d'écriture, qui questionne avec intelligence et originalité ce qui fait sens pour un écrivain, en l'occurrence, une quête pour établir un être humain dans sa sincérité la plus limpide.



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Que dire, sinon magique. Encore un livre de Mr Alessandro Baricco qui m'a emportée, loin dans son univers. Ce n'est pas un univers onirique ou enchanteur, c'est une plongée au profond de soi-même à travers ses personnages. C'est un voyage au coeur des arts, là où personne n'a encore jamais mis les pieds.
Mr Gwyn, écrivain reconnu, solitaire, décide de ne plus jamais écrire de livres, chose impensable pour Tom, son agent et ami, qui se refuse à le croire. Après deux ans d'inaction, une rencontre le sortira de sa léthargie et une chose en amenant une autre, il décidera de faire des portraits, d'après des modèles vivants. le problème est que Mr Gwyn n'est pas peintre. Comment compte t-il s'y prendre ? Ne comptez pas sur moi pour vous l'apprendre, pour le savoir, vous savez ce qu'il vous reste à faire ;-)
Introspection, humour, émotions (notamment la scène dans la chambre d'hôpital). Bravo !
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