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Pierre Furlan (Traducteur)
EAN : 9782742738472
207 pages
Actes Sud (04/06/2002)
3.52/5   124 notes
Résumé :
Quelques nouvelles, longues et denses – petits romans, presque. L'Afrique, les Rocheuses, des banlieues anonymes : le décor change, les milieux sociaux également. L'univers de Banks est vaste. Mais partout, le même territoire intérieur s'y déploie. Homme ou femme, jeune ou vieux, arpentent ici un no man's land, un pays du non-retour, où chacun lance son cri muet pour appeler, de toutes ses forces, à la liberté, à la lumière. Causes perdues, espoirs trahis, et pourta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Très court recueil de nouvelles , plus exactement quatre : , nouvelles de la vie ordinaire , à la justesse psychologique et la finesse étonnantes ——- quand on sait que l'art de la nouvelle n'est pas un genre facile mais cet écrivain américain n'est pas un inconnu .

Il nous fait partager d'excellents moments de vérité , de stupeur , de rencontres , de découvertes inopinées , de séparations : tout d'abord la rupture subtile—— à laquelle le lecteur ne s'attend nullement —— rien ne le laisse présager , à part un petit incident ——-entre une fille et son père , lui cruel et un peu vaniteux , médecin , rigide , il voit trop tard qu'il vient de perdre l'estime et l'amour de sa fille Rose , il n'a rien connu de ses besoins comme de ceux de sa mère ,dont il a divorcé , parce qu'il n'a rien connu non plus des désirs différents de la mère de Rose .

Mais il est bien trop tard…

La deuxième nouvelle : «  juste une vache » évoque la séparation d'un couple d'éleveurs , Lui ,alcoolique et épuisé ….

Le Maure conte la rencontre inopinée entre une ancienne liaison interdite , un jeune homme alors et une femme mûre , trente ans après … Le temps est venu , le temps est passé,le temps ne reviendra jamais ….

Enfin la dernière nouvelle : la plus cruelle , inattendue , une serveuse frappée par la foudre , qui n'est pas comme les autres femmes , un patron de bar Noonan ,des homards , un ours mâle grand au corps épais …..

Mi révélations , mi mélancoliques ces nouvelles évoquent des moments - clés d'une vie où tout bascule , aux contours parfois les plus anodins ….

En fait une vraie leçon de vie , un point de non retour inexorable, irréversible…..
Un grain de folie qui transcende ou un simple tête à tête , un instant qu'on n'oublie pas ….
Au fond la vie se venge car ce que l'on croyait acquis s'effondre brutalement .

Une lecture courte , agréable , qui laisse quand même une sorte de malaise diffus où se mêlent toutes sortes d'émotions prenant aux tripes , partagées avec les personnages .

Le lecteur a le sentiment de partager une petite part de chacun d'eux : quatre accidents du quotidien qui forgent l'être humain': aboutissement, ,temps qui passe ,haïr tout en aimant , aimer mais quitter et protéger , mélancolie certaine ,materner et / ou diriger …
Un verbe et un style juste ,un ensemble abouti sauf la dernière nouvelle que je n'ai pas appréciée ..
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Dix nouvelles, neuf dans des petites villes des USA, comme une immersion instructive dans le Middle West et une en Afrique, dans le Katanga !
Dix histoires sans lien apparent si ce n'est de raconter un événement dramatique qui a changé le cours d'une ou de plusieurs vies.

Bien que la lecture soit aisée et que les nouvelles ne fassent que 20 pages, il n'est pourtant pas facile d'enchaîner les histoires avec des personnages et des situations toutes différentes. Si bien que, faute d'accroche, peu s'en fallut pour que j'abandonnasse cet ange sur le toit au bout de deux nouvelles!

Mais les suivantes, en particuliers, "Moments privilégiés"- sur le lien père/fille- et surtout "Les plaines d'Abraham" -l'histoire d'une photo qui relie un homme et son ex-femme- m'ont bien secoué... un ange passe.
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Ce qui frappe dans ces nouvelles, c'est l'intériorité du style : on a l'impression d'être une part de chacun des personnages. Ces nouvelles de la vie ordinaire, dont la justesse psychologique est étonnante, nous font partager des deuils, des relations père-fille, des mariages ratés et des souvenirs comme si c'était les nôtres. On est dans l'Amérique profonde du Nord-est et parmi le peuple (beaucoup de plombiers et d'alcooliques).
Mais il manque à beaucoup de ces nouvelles un peu de fantaisie, un détail qui surprend, une touche de décalage dans le déroulement des intrigues. Mais ce livre contient 2 pépites comme seul Russell Banks sait les écrire, à la fois émouvantes et drôles : les plaines d'Abraham et Warren.
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[ Édition J'ai Lu - décembre 2013 ]

Ce recueil regroupe 9 nouvelles de l'auteur Russell Banks, chacune d'entre elles traitant à sa façon un thème commun : l'instant unique où l'individu prend conscience d'un détail autour duquel tourne sa vie, un instant si bouleversant que certains feront un choix aux conséquences irréparables...

En dehors de Djinn, elles semblent toutes se passer dans le même coin des États-Unis, avec des gens plutôt "low middle-class". Des gens qui ont du mal à joindre les deux bouts, mais qui ne sont pas non plus dans les pires situations qui soient.

Djinn en est d'ailleurs la nouvelle la plus marquante, avec la toute dernière Soirée du Homard. Ce sont des nouvelles choc : un homme, une femme, en prise avec leur quotidien, et qui soudain, ne peuvent plus encaisser les agissements de personnes de leur entourage. Ce sont de loin les deux révélations les plus marquantes et porteuses de ce recueil, celles qui changeront beaucoup de choses dans l'avenir des deux personnages.

D'autres nouvelles parlent plutôt de la rupture d'un lien affectif, un lien qui s'était amenuisé au fil des ans sans qu'aucun des deux partis ne s'en soient réellement rendu compte. Comme Rose et son père dans Moments privilégiés, ou Katie et Larry dans Juste une vache. Tandis que La Visite relate une relation brisée depuis longtemps ; le narrateur éprouve toutefois encore et toujours le besoin d'y repenser, incapable de se dépêtrer de son passé.

Assistée, le Maure et Noël évoquent le temps qui passe. le sablier s'est figé quelques instants pour les héros de ces nouvelles, qui réalisent combien celui-ci s'est vidé... trop vite ... Certains opteront pour la résignation, d'autres tenteront dans un dernier effort de faire quelque chose de leur vie... et échoueront encore plus lamentablement comme Vann dans Les Plaines d'Abraham.

Ce recueil bénéficie d'une ambiance unique, mi-révélatrice mi-mélancolique. Il évoque des moments-clés de la vie quand bien même certains pourraient paraître anodins au premier coup d'oeil. Certaines nouvelles laissent un goût d'inachevé, d'irrémédiable, de tristesse ineffable,... Et pourtant, en y réfléchissant un peu, on y trouve une petite étincelle, un non-dit puissant et enrichissant, une vraie leçon de vie.

Un livre troublant dès l'introduction, où l'auteur nous parle de sa propre enfance et de la relation qu'il entretenait avec sa mère. Des questions qu'une telle relation éveille en lui à l'âge adulte. Car c'est surtout de cela dont il est ici question : d'adultes confrontés aux choix qu'ils ont faits étant plus jeunes, aux traces qu'ils ont gardé en eux de leurs parents, de leur éducation. L'heure est au bilan et il est parfois bien amer...
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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Le point commun qui relient les nouvelles de ce recueil tient dans le fait que les personnages vont tous connaître un évènement qui constituera un point de non-retour, un bouleversement subtil ou évident qui changera à jamais leur existence. Ce tsunami intérieur peut avoir sa source dans le passé, et la prise de conscience ne survient alors que bien plus tard :

"Ca aurait pu se produire n'importe quel soir. Ca s'est même peut-être produit il y a longtemps, ais nous ne nous en sommes pas aperçus sur le coup. Comme une de ces étoiles qui s'embrasent et qui meurent, et on ne s'en rend compte que bien des années plus tard tellement elles sont loin.

- Il vaut peut-être mieux que nous ne l'ayons pas vu quand ça s'est produit, a dit Larry. Peut-être que comme ça on a davantage de paix." (Juste une vache)

Issu bien souvent su hasard des coïncidences, la vie prend sa revanche et ce qu'on croyait acquis, stable s'écroule. "Une chose en entraîne une autre, faut croire." dit un des personnages de "Juste une vache" au seuil d'une rupture du couple. Ce changement soudain de trajectoire est souvent rédempteur, même si sur le moment il est source de douleur. Synonyme de lâcher prise comme dans "Juste une vache" ou "Djinn", il permet ausssi une remise en question intérieure. Dans "Moments privilégiés", un père et sa fille constatent soudain le vide qui s'est installé entre eux :

"Il voit qu'il a été quelqu'un de tout à fait à l'opposé de ceui qu'il avait cru être."

Mais d'autres évènements restent ancrés dans la souffrance, particulièrement quand ils ont eu lieu dans l'enfance. "La visite" est celle d'un homme à la maison de son enfance, prétexte pour se remémorer des souvenirs peu heureux en raison d'un conflit latent qui perdurait entre sa mère et son père, conflit dont les enfants payaient les conséquences.

Les hommes sont souvent responsables, alcooliques, infidèles, ils font souffrir leur entourage et remettent en question insidieusement les relations fragiles qui existent entre les êtres.

"L'une des choses les plus difficiles à dire à quelqu'un est celle-ci : j'espère que vous m'aimerez sans raison particulière. C'est pourtant ce que nous voulons tous dire les uns aux autres - à nos enfants, à nos parents, à nos copagnons, à nos amis et à des inconnus - en ne l'osant que rarement."

Les êtres se manquent, la vie passe et les éloigne irrémédiablement, les laissant sur le seuil de leur vie, dans une solitude désoeuvrée. Tout choix inclut un renoncement, et à l'aune de la vieillesse, les regrets ou les remords refont surface. Si nous pouvions réécrire le passé, agirions-nous à l'identique ? Vaut-il mieux tout savoir de son passé et des choix qui ont conditionnés notre existence, ou rester dans l'illusion qui nous a tenu debout jusqu'ici ?

Le temps qui passe, la vieillesse, la recherche du bonheur souvent avortée avant l'heure, sont les thèmes inhérents à ce petit recueil comme à la vie...
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
«  ——- Tu ne viendras plus jamais me rendre visite , c’est ça ? »
Elle secoue la tête pour dire non. 
«  Je suis désolée . Je crois que c’est la fin de tout ce qui a eu lieu entre nous. Mais nous verrons » ..
Elle lui dit de rentrer à son cabinet . Elle laissera le vélo dans le garage et téléphonera à un taxi pour aller à la gare des cars Trailways .
Il s’arrête , et elle continue » …
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Nous échangeons des histoires en priant que cet ange sur le toit les transforme au cours de la narration, qu'elles deviennent crédibles et parlent de nous tous, qui que nous soyons les uns pour les autres.
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Puis, du coin de l'oeil, j'ai remarqué sur ma droite une silhouette qui, du square, entrait dans l'impasse : un individu de grande taille, sombre, courbé d'une façon familière et qui titubait sans rime ni raison de gauche à droite en suivant l'étroite ruelle en direction du café. C'était Djinn : instantanément, la fascination et la peur que j'avais éprouvées autrefois se sont abattues sur moi comme une sorte de lourd manteau.
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La violence provoque une lumière blanche et la de la chaleur à l'intérieur de la tête, et cela aussi bien chez celui qui bat l'autre que chez celui qui est battu. Il n'y a jamais d'obscurité ni de froid Cela se produit à l'instant du contact violent, avant qu'on ressente de la douleur, voire de la peur ou de la culpabilité. De sorte que la douleur, la peur et la culpabilité en viennent à être considérées comme le prix qu'on doit payer après coup pour cette extraordinaire immolation. C'est comme si la violence était un cadeau sans prix. En plus de la lumière et de la chaleur, ce cadeau suscite de superbes rêves de vengeance qui durent pendant des dizaines de générations de pères et d'enfants, de maris et de femmes. C'est un cadeau qui forme et qui alimente les fantasmes où on est aussi grand qu'un glacier, aussi dur que du fer, aussi rapide que la lumière, et aussi imprévisible qu'un volcan.
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J'ai voyagé beaucoup, au cours des quelques dernières années, et par conséquent j'ai désormais accompli presque tous les pèlerinages. Quand je serai revenu sur tous les lieux où quelqu'un m'a battu ainsi que sur tous les lieux où j'ai battu quelqu'un, quand il ne me restera donc plus nulle part où aller, alors je n'aurai plus, pour le restant de ma vie, qu'à me tourner vers mes souvenirs, vers ces récits, pour retrouver la chaleur, la lumière et le moment terrible, se répétantp sans cesse, où tout cela prend fin.
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Videos de Russell Banks (44) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Russell Banks
Paul Schrader adapte pour la deuxième fois un roman de Russell Banks, décédé l'an dernier. Où Richard Gere campe un réalisateur en phase terminale hanté par son passé.
#cinéma #richardgere #cannes2024
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