Liliane est au lycée

En désaccord avec les critiques précédentes, j'ai trouvé ce livre fort utile ! Il déconstruit les lieux communs. Combien de vos proches seraient capables de définir ce que veut dire "culture générale", à votre avis? Puis, de définir de quel biais la nôtre est entachée?

Le point de vue d'un auteur canadien sur la place de la culture générale en France est rafraîchissant. Mais le livre va bien au-delà, et plaide pour le développement d'un véritable esprit critique. Quelque chose dont nous avons cruellement besoin, en cette période de 'vérités alternatives'. Dans le petit domaine de connaissances scientifiques qui est le mien, je suis tous les jours stupéfaite de l'assurance avec laquelle politiques et journalistes débitent avec aplomb les lieux communs et les âneries, montrant qu'ils n'y comprennent pas grand chose.

Court essai de Normand Baillageron, auteur du réputé "Petite cours d'autodéfense intellectuelle", qui a connu son heure de gloire il y a quelques années.

Ce court texte (à peine 100p) se pose la question de la culture générale, et notamment en France.
Est-elle indispensable ? Trop élitiste ? Utile ? de quoi est-elle constituée (littérature ? Sciences ? Philosophie ? de production culturelle populaires ou non?

Le premier chapitre se fait l'avocat du diable, en cherchant tout ce qui pourrait lui être reproché (culture dominante, occidentale, mâle, etc.).
Le second vient mettre en avant tous les intérêts passés et présents à conserver au maximum la culture générale parmi l'éducation de nos enfants, tant pour leur propre intérêt que pour la société (le dialogue en démocratie repose sur des bases culturelles communes, sinon, impossible de se comprendre un minimum).

Le format du livre ne permet pas de développer les arguments donc on reste un peu sur sa faim.
La vision un peu manichéenne de l'auteur ressort un peu (admiration pour l'anarcho-syndicalisme) mais cela n'occupe peu de paragraphe donc pas trop gênant.

Un essai globalement assez dispensable donc forcément un peu décevant. Il s'agit d'une très courte introduction au sujet.

Normand Baillargeon signe avec ce petit essai un texte revendiquant une véritable idée de culture générale qui puisse vivre et s'incarner pour devenir le terreau de l'émancipation individuelle et de la transformation sociale. Il renoue ainsi avec une tradition radicale des anarchistes et des anarcho-syndicalistes de la fin du XIXe siècle.
«Il s'agirait donc, si je comprends bien, de me donner une culture générale.» [N.B.]
Si, dans un premier temps, il est le critique d'une certaine conception de ce qu'on appelle culture générale, il est le premier à en faire la promotion si l'on réussit à ouvrir notre vision de celle-ci afin qu'elle échappe à certaines des objections qu'il avait lui-même identifiées. Si, parfois, les arguments tournent un peu court, le format de la collection joue peut-être ici un rôle, Baillargeon nous entraîne efficacement dans une réflexion délicate sur le thème de la culture générale. Il ne tente pas de dresser la liste des éléments d'une telle culture, mais il formule un certain nombre de guides à son égard : importance de la littératie scientifique, une place de choix pour des mathématiques citoyennes, une approche historique des concepts, une confrontation aux méthodes et théories de la philosophie.
Il est malheureux que je n'y aie pas trouvé le style clair habituel de l'auteur, certaines phrases s'embourbent et on perd le fil. Cependant, les idées émises dans ce recueil méritent qu'on s'y attarde plus d'une fois.

Lien : http://rivesderives.blogspot..

La culture de Norman sent le sapin !

Les moins jeunes seront tentés de dire "Liliane, fais tes valises !" Je me dis qu'il eut-été préférable que Normand Baillargeon fasse de même.
Référence au formidable livre de chevet de Frédéric Lefebvre "Zadig et Voltaire", "Liliane est au lycée" tente de revenir sur ce souverain poncif avec son approximatif "l'Iliade et l'Odyssée" chargé d'illustrer son propos.
Et quel propos justement ?
Grosso modo, après avoir rapidement concédé qu'un peu de culture ne peut pas nuire et libère l'Homme, Norman en arrive à sa séance de défonçage de portes béantes : la culture générale est un instrument de pouvoir et de domination. Elle fait rien qu'à encourager "l'exclusion, l'oppression, la domination, le sexisme, l'ethnocentrisme....
A défaut d'être originale, cette affirmation n'est pas dénuée de tout fondement, même si comme le disait le Sâr Rabindranath Duval : "Par là, j'entends pas grand-chose!".

L'argument reste toutefois simpliste et il suffit par exemple, de faire défiler au galop dans sa tête les principaux noms des Hommes de pouvoir pour se rendre compte que ce n'est pas la culture qui les a portés au sommet, rendus puissants et bornés. le choix récent et peut-être futur du candidat des éléphants républicains ne nous détrumpera pas à ce sujet.

Norman confond, y compris dans sa laborieuse défense de la culture générale qui intervient dans la dernière ligne droite, la culture générale et l'intelligence de son utilisation. Quant à envisager un salut venant peut-être d'un équilibre entre intelligence et instinct, il faudra attendre un autre essai ou lire des ouvrages plus sérieux.

Un livre assez décevant. Construit comme un tract à l'attention de professeurs ou de syndicalistes, il enchaîne les banalités et les conclusions de bon sens. le style est volontairement simple, les exemples nombreux, tirés de l'actualité française et étrangère. le lecteur n'apprendra rien de bien surprenant. A lire si on n'a rien d'autre à se mettre sous la main.