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Pauline Baer de Pérignon (Autre)
EAN : 9782234089488
270 pages
Stock (09/09/2020)
3.41/5   96 notes
Résumé :
"Tout a commencé avec une liste de tableaux griffonnée par un cousin que je connaissais à peine. Sur ce bout de papier, des chefs-d'oeuvre impressionnistes, Renoir, Monet, Degas, exposés aujourd'hui dans les plus grands musées du monde, qui ont tous appartenu un jour à mon arrière-grand-père, Jules Strauss. Je ne connaissais rien de sa histoire, ni de sa collection disparue. Ces quelques mots notés à la hâte allaient changer ma vie, me conduire du Louvre au musée de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,41

sur 96 notes
Décidément, ces temps-ci, mes lectures les plus passionnantes ne sont pas des romans, mais des récits. Celui-ci m'a captivée de bout en bout. "Tout à commencé avec une liste de tableaux griffonnée par un cousin que je connaissais à peine. Sur ce bout de papier, des chefs-d'oeuvre impressionnistes, Renoir, Monet, Degas, exposés aujourd'hui dans les plus grands musées du monde, qui ont tous appartenu un jour à mon arrière-grand-père, Jules Strauss.
Je ne connaissais rien de son histoire, ni de sa collection disparue. Ces quelques mots notés à la hâte allaient changer ma vie, me conduire du Louvre au musée de Dresde, des archives de la Gestapo au Ministère de la Culture."

Jusqu'à ce jour, l'auteure ne s'était pas vraiment questionnée sur cet arrière-grand-père dont on ne parle pas dans la famille. le cousin émet l'hypothèse que les tableaux mentionnés sur la liste ont pu être spoliés à Jules Strauss par les nazis. Elle ne sait pas encore qu'elle s'embarque pour trois ans de recherches difficiles, parce que les témoins de l'époque ne sont plus là pour la plupart. Elle s'appuie beaucoup sur sa grand-tante, Nadine, dont la mémoire n'est plus aussi fiable.

Jules Strauss habitait un hôtel particulier avenue Foch, qu'il a quitté en 1942, de son plein gré ou contraint ? Les tableaux ont-ils été volés ou vendus ? La quête de Pauline Baer sera semée d'embûches, ce n'est pas une professionnelle, elle a tout à apprendre. Elle découvre le milieu de l'art où évoluait Jules, collectionneur avisé, qui n'achetait que ce qu'il aimait et avait un sens pour lui.

Comme dans toute recherche, il y aura des pas en avant et des reculs, de l'enthousiasme et du découragement. Elle remonte peu à peu la piste des tableaux, cherchant à cerner la personnalité de Jules Strauss et à reconstituer l'histoire qui ne lui a pas été transmise. Je n'entrerai pas dans les détails, le livre est foisonnant avec des visites d'archives notamment dans les musées, en France, notamment à Orsay et au Louvre, en Allemagne aussi.

Elle est aidée surtout par des femmes qui connaissent les labyrinthes administratives de l'époque, en tout premier lieu les archives de Rose Valland, cette conservatrice qui notait scrupuleusement toutes les oeuvres envoyées en Allemagne par les nazis. On croise aussi la haute silhouette de Patrick Modiano, dont la connaissance de Paris sous l'occupation est précieuse.

Pour Pauline Baer c'est surtout une quête intime parfois éprouvante, elle remue des histoires qui peuvent déranger, sans compter l'évidente mauvaise volonté de certains musées, peu enclins à se pencher sur l'origine des oeuvres qu'ils possèdent.

C'est un récit mené de manière très vivante, qui nous plonge dans une époque et un milieu, celui des grands collectionneurs juifs du XXe siècle et qui met le doigt sur les blessures profondes de la guerre, encore actives aujourd'hui.

Une lecture qui ne se lâche pas une fois commencée. Je recommande fortement.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Un cousin, rencontré lors d'un concert et voici Pauline Baer de Pérignon partie à la recherche d'oeuvres d'art ayant appartenu à son arrière grand-père, Jules Strauss.

Et c'est une quête de trois années dans les archives françaises et allemandes, dans les musées français et allemands.
C'est un périple plein de tristesse, d'exaltation, d'embûches. Ce n''est pas pas seulement la restitution de biens spoliés, c'est aussi l'occasion pour l'auteure de faire connaissance avec cet aïeul dont personne dans sa famille ne lui parlait.

Le malheur est présent dans cette famille : spoliations, déportations...Et de ce passé accablant, rien n'est dit dans le cercle familial.

Et puis à l'occasion de ce voyage dans le malheureux passé familial, Pauline Baer de Pérignon se pose la question : qu'est-ce qu'être juif ? Quoique vous pensiez, n'est-ce pas le regard des autres qui fait de vous un juif ?. ..que vous soyez croyant ou non.

Ce récit met en lumière sur un monde d'affairistes, de délateurs, d'intermédiaires...français, travaillant, faisant du business avec les services de l'occupant allemand...Et ce, bien sûr, avec l'aide de l'administration française, si serviable à l'égard des Allemands.

Autre moment pénible : la mauvaise foi, la réticence des musées à restituer le bien volé.

A la salle de vente Drouot étaient vendus tous les biens volés aux Juifs traqués, des oeuvres d'art jusqu'aux biens des familles modestes comme la vaisselle. Et son entrée était interdite...aux Juifs.

Les commissaires priseurs et les transporteurs d'oeuvres d'art ont connu une époque florissante sous l'Occupation...la nausée.

Un livre vraiment très émouvant.
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Un cousin rencontré par hasard un soir à un concert, une phrase faisant allusion à des tableaux de famille volés et Pauline de Baer de Perignon se lance dans une recherche éperdue de Jules Strauss, son arrière-grand-père, grand collectionneur. Elle découvre alors des faits que sa famille juive a tu ou ignoré pendant des années.
Ecrivain en mal de sujets, elle trouve là une raison d'écrire qui va la passionner. Elle n'aura de cesse d'enquêter sur Jules Strauss et ses tableaux disparus en 1942 et découvre la terrible réalité de la spoliation. Plus qu'une quête des oeuvres volées, c'est une quête d'elle-même et de ses origines. En quoi est-elle juive, elle aussi ?
Un récit intéressant que Pauline de Baer de Perignon raconte avec émotion et sincérité. Malgré quelques redites, on apprend beaucoup sur cette triste période de la guerre qui n'a pas épargné le monde de l'art.
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Pauline Baer nous raconte comment elle s'est lancée dans la restitution des oeuvres d'art spoliés à son ancêtre Jules Strauss, banquier juif, devenu un des plus grands collectionneurs français, pendant l'Occupation.

Sujet très intéressant et pas si connu que cela du grand public (enfin...personnellement je ne suis pas très au fait sur ce sujet). Aussi je me suis plongée très attirée par le récit. Et finalement je n'ai pas réussi à accrocher au livre de P. Baer.

Je l'ai trouvé fouillis, agrémenté de considérations qui ne m'ont pas saisies ni touchées. Par moments, le côté "ma meilleure amie est untelle, je connais bien tel écrivain, mon frère Edouard ceci" etc...etc... m'a un peu soulé.

Néanmoins je retiens deux point positifs de cette lecture :
- Pauline ne fait pas une enquête, elle part à la quête d'un graal familial. Cet aspect est bien rendu;
- J'ai beaucoup apprécié les quelques pages sur les échanges avec les autorités du musée de Dresde.

A lire pour découvrir.
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nine_entre_les_lignes
La collection disparue de Pauline Baer de Perignon

Une enquête intimiste au coeur de l'histoire de l'art dans les heures sombres de l'occupation.
Pauline Baer de Perignon apprend d'un cousin éloigné l'existence d'une collection d'art aujourd'hui disparue. Un aïeul commun, Jules Strauss, arrière-grand-père de l'auteure, collectionneur et mécène aurait rassemblé entre 1860 et 1940 des tableaux de Manet, Degas, Renoir, Sisley… Jules Strauss fait partie des Juifs spoliés par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale.
C'est une enquête fascinante que Pauline Baer de Perignon va mener pour retrouver la collection perdue. Une recherche qui s'avère compliquée. Il y a les survivants qui ont du mal à parler, à restituer les souvenirs, entre pudeur et oubli, et ceux qui ont tourné la page et qui en garde une blessure secrète.
Il y a aussi les salles du Louvres, celles que l'on n'ouvre pas au public, où les oeuvres sont en attente de restauration, de restitution… ou tout simplement endormies !
Pour celle qui n'est ni historienne, ni particulièrement organisée, il va falloir fouiller les archives, éplucher les catalogues de ventes, visiter les divers ministères des affaires étrangères, trouver des alliés. La quête familiale durera trois ans, se heurtera à l'histoire pour venir bouleverser l'ordre établi et contrarier les institutions.
Pauline pourra aussi compter sur la conjoncture des hasards et des coïncidences et des rencontres aussi : tel Modiano, figure incontournable du souvenir, l'âme du paris après-guerre, et une héroïne de l'ombre Rose Valland qui eut l'idée magique de répertorier les oeuvres volées dans le dos de l'ennemi…
Et enfin un tableau réapparait, puis un autre, puis le fauteuil de Jules, puis un bout de papier griffonné.

Aujourd'hui, il y a un peu de Jules Strauss resté au musée du Louvre.

Ce livre représente un travail de grande envergure et suscite toute mon admiration.
Un éclaircissement sur l'histoire, un devoir de mémoire. Un coup de coeur !
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critiques presse (1)
LeFigaro
19 octobre 2020
Lancée à la recherche des œuvres volées par les nazis à son arrière-grand-père, elle raconte cette quête intime dans un livre.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Avant même d’envahir la France, les Allemands ont établi la liste des collections d’art importantes, il connaissait Jules par ses deux ventes de 1902 et 1932. Tout grand collectionneur juif pendant la guerre figurait sur les listes de le ERR, l’Einsatzab Reichsleiter Rosenberg, l’organisation dirigée par l’idéologue du parti nazi Alfred Rosenberg, qui a été jugé et exécuté à Nuremberg. C’est lui qui a organisé les confiscation des œuvre d’art appartenant aux grandes collections juives dans les territoires occupés à partir de juillet 1940 à Paris environ vingt-deux mille objets ont été saisies pendant la guerre
L’ERR est installée au Jeu de Paume, où transitent les œuvres pillées avant d’être envoyées en Allemagne. Je découvre l’existence de Rose Valland, qui devient mon héroïne. Attachée de conservation au Jeu de Paume, prétendant ne pas comprendre un mot d’allemand, elle note tout des vols d’œuvre d’art. Elle consigne les nombreuses visites de Goering venu faire son choix, et les envoie en Allemagne. Rose Valland parvient ainsi à établir l’inventaire détaillé des œuvres transférées et leur déplacement de 1940 à 1944. Son action de résistance permet la récupération après guerre d’un nombre important d’œuvres spoliés. Devenu alors membre de la commission de récupération artistique, capitaine de la 1re Armée française, elle travaille avec les monuments Men à la récupération des œuvre et à la reconstitution de leur trajet
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La collection de Jules est-elle ma ville de Troie, mon trésor de Priam ? C'est encore le début des fouilles, et je n'ai aucune idée de ce que je cherche, ni de ce que je vais exhumer. Mais j'aime cette chasse au trésor dans le passé de ma famille. Comment ne pas penser à la valeur actuelle des tableaux de la collection Strauss ? Des dizaines et des dizaines de millions sans doute. Je retrace inlassablement et de manière presque obsessionnelle le voyage de chacun des dix tableaux de la liste, du jour où Jules l'a aimé, choisi et acheté, jusqu'au jour où ma grand-mère Elisabeth Baer l'a déclaré volé par les nazis. C'est tout un itinéraire à reconstruire.
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Chez elle, la dépréciation est une pudeur naturelle, une ruse pour ne pas se laisser envahir par les émotions, ne pas sombrer dans la nostalgie. J'ai appris à l'interpréter comme une marque d'affection.
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Les tableaux voyagent et sont les témoins de nos vies et de nos revers de fortune.
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Michel semble donc convaincu que la famille a eu beaucoup de chance et que « les œuvres traversèrent miraculeusement la guerre ». Faut-il croire au miracle ? Même si pour l’instant je n’ai aucune preuve, un collectionneur juif a-t-il pu vraiment échapper aux persécutions ?
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Videos de Pauline Baer de Pérignon (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pauline Baer de Pérignon
Les voies de la narration. Apprendre l'art de raconter des histoires dans le monde contemporain
Avec David Foenkinos, romancier, dramaturge et scénariste, Fanny Sidney, réalisatrice, scénariste, comédienne et Pauline Baer, écrivaine et animatrice d'ateliers d'écriture
Au cours des deux dernières décennies, les histoires, les récits, les narratifs sont sortis du champ strictement littéraire et culturel pour investir d'autres espaces – politique, économique, informationnel. Portée par l'essor des industries créatives et par la multiplication des canaux et des formats, la « fabrique » à histoires s'est développée en réponse à des besoins variés : assouvir une quête de sens, se réapproprier une histoire familiale, fédérer autour d'un projet collectif, incarner une ambition entrepreneuriale, donner du souffle à un projet politique, redonner de la cohérence aux événements du monde, ou tout simplement répondre à notre envie d'être transporté et tenu en haleine… du récit intime qui bouscule au récit politique qui veut marquer son temps, de l'histoire qui captive au narratif d'entreprise qui conjugue stratégie et raison d'être, chacun cherche l'histoire qui fait vibrer, donne du sens, motive, divertit ou répond aux questions du siècle.
Si le besoin de récit est partout, il faut (ré)apprendre à raconter des histoires de manière adaptée aux usages contemporains, sans perdre de vue la vocation humaniste de toute narration et les ponts qu'elle peut jeter entre générations et entre communautés. Une nouvelle génération d'auteurs, ainsi que la demande des industries culturelles interrogent l'idée – très française, et à l'opposé de la mission de la Scuola Holden de Turin fondée à Turin par Alessandro Baricco en 1994 – que l'art du récit ne s'apprend pas, à moins de le faire comme un outil pour accéder à un métier et à un média. Et s'il fallait une « école Holden à la française » pour décloisonner les industries culturelles et les générations ?
Table ronde proposée par Claudia Ferrazzi, fondatrice de VIARTE.
À lire – David Foenkinos, Charlotte, Gallimard, 2014. Pauline Baer, La collection disparue, Folio Gallimard, 2020. Alessandro Baricco, The game, Folio Gallimard, 2019. Alessandro Baricco, Les barbares. Essai sur la mutation, Gallimard, 2014. Yves Lavandier, La dramaturgie : les mécanismes du récit, Les impressions nouvelles, 1994. Maureen Murdock, The heroine's journey, Shambhala Publications Inc, 1990.
+ Lire la suite
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