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EAN : 9791037508317
Les Arènes (05/10/2023)
3.29/5   21 notes
Résumé :
Dans une petite ville du Missouri, Jimmy Mondale, shérif corrompu, doit gérer son ex-femme, sa fille rebelle, ses adjoints et son complice : un dangereux trafiquant de drogue qui utilise un magasin de pêche pour dissimuler ses activités illicites. Ajoutez à cela un télévangéliste que deux voyous minables entreprennent de faire chanter, et vous obtenez une bande d'affreux qu'un drame local va entraîner dans une spirale infernale.
Bastos, cadavres et fractures... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Franchement, ce livre est l'une de mes bonnes surprises de ce début d'année. Alors qu'il est paru, un peu anonymement je trouve, courant du mois d'octobre 2023, j'ai passé un très bon moment de lecture et je suis certaine qu'il pourra plaire à de nombreux lecteurs.

Ce roman noir, teinte d'une bonne dose d'humour noir, offre un savoureux moment d'évasion. Parfois burlesques, les personnages sont des anti-héros par excellence : le chef de la police corrompu de toutes parts, le parrain local de la drogue cachant son activité dans un magasin de pêche, des loosers qui veulent être riches en moins d'une seconde mais ne sachant pas penser plus loin que le bout de leur nez, … Bref, une panoplie de bras cassés dont certains sont, malgré tout, attachants par leurs déboires.

Hamilton, petite bourgade au fin fond du Missouri, est bien loin des grandes métropoles américaines qui font rêver des cartes postales, bien loin de tout strass ou paillettes. Dans cette ville, les choix de carrière sont quasi faibles : soit on est chômeur, soit on est dealer. Les opportunités sont donc quasi nulles mais pourtant, certains tentent vaille que vaille de s'en sortir.

Ce livre, « Les affreux », dresse le portrait d'une ville et population, abandonnées de tous, comme il y en a tant dans le Midwest américain. Cette comédie noire est finalement une très bonne satire de ce qu'il y a de plus sombre dans ces villes rurales.

Une fois que j'ai bien su placer les personnages dans leurs rôles respectifs, je me suis régalée. Les chapitres sont narrés de leurs différentes voix et s'alternent assez rapidement.

Par sa plume ironique, parfois caustique, Jedidiah Ayres offre aux lecteurs un roman déjanté au message subliminal intéressant.

J'en parle d'ailleurs dans le podcast mensuel du Club Sang de bepolar.fr parce que j'ai bien aimé ce livre. Je vous invite à aller l'écouter sur le site ou sur les plateformes de podcasts.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Bienvenue à Hamilton… Non, Lewis, pas le pilote de F1 ! Hamilton, c'est petite ville située quelque part dans le Missouri et où vivent nos affreux.

Dans les bédés, les affreux sont souvent plus bêtes que méchants, mais dans ce roman noir, si certains de nos affreux ne brillent pas par leur intelligence, ils brillent par leur méchanceté et leur violence, tandis que d'autres, en plus d'être vicieux, ont de la matière grise dans la cervelle.

Voilà un roman noir comme je les aime : serré à fond, sombre, amer, sans sucres, sans lait, mais avec plein de portraits tous plus azimutés les uns que les autres.

Entre nos deux losers, amateurs de braquages d'épiceries, de plans foireux et de plans cul, nous avons un shérif corrompu jusqu'à l'os et un dealer, intelligent, qui a su faire le ménage autour de lui et a réduit la concurrence à presque zéro.

Tous portent des armes, les utilisent, boivent comme des trous et ont les mains avec du sang dessus, certains plus que d'autre. Quand on veut protéger son business, il ne faut pas hésiter à flinguer, massacrer, réduire en cendre par le feu, les potentiels emmerdeurs.

Ne cherchez pas de la lumière ou de la rédemption dans ces pages, il n'y en a pas. le business drogues/putes/magasin de pêche de Chowder Thompson tournait bien, le shérif Jimmy Mondale le protégeait et nos deux voyous minables que sont Terry Hickerson et Cal Dotson faisaient leurs petites magouilles dans leur coin.

Et puis, un caillou est venu gripper un peu la machine bien huilée et même si Chowder, aidé de sa fille, a résolu ce premier bug, d'autres ont suivi et tout s'est enchaîné jusqu'au bordel total final.

Peu de répit durant la lecture, ne fusse qu'avec ces portraits bien brossés des rednecks du Missouri et des trafiquants en tout genre, qui ont corrompu ce qu'il fallait pour avoir la paix. Nous avons beau être avec des affreux infréquentables que l'on ne voudrait pas dans sa ville, malgré tout, on les apprécie et je me suis même surprise à espérer qu'ils s'en sortent.

Ce roman noir, c'est un peu une comédie, grinçante, cynique, sombre, violente, sanglante et sans pitié, mais comédie humaine tout de même. Les dialogues sont croustillants, épicés, avec de la saveur et le scénario m'a tenu en haleine, tiraillée que j'étais entre les méchants et le Lucky Luke débarqué dans ce jeu de quilles, prêt à tout pour coincer ce beau monde.

Comme dans les romans noirs hard-boiled d'antan, nos hommes sont des durs à cuire, pas des mauviettes et ils sont prêts à tout pour sauver ce qu'ils doivent sauver, que ce soit leur business ou leur peau.

Bien entendu, tout ce joli petit monde fait partie de l'Amérique blanche et profonde, celle du Sud, celle qui n'aime pas les autres, celle qui ne roule pas sur l'or, qui magouille, qui triche, qui se plaint, qui ne fout pas grand-chose, mais espère beaucoup, comme nos deux losers.

Anybref, c'est un roman noir qui se déguste sans sagesse, qui se boit d'une seule traite, laissant un goût de caféine en bouche et un sourire niais sur les lèvres. le genre qui se termine trop vite et dont on aurait envie de s'enfiler un deuxième.

Ambiances moites et pesantes garanties, comme il est de rigueur dans les polars noirs.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Les affreux sont comme on s'y attend également moches et méchants, l'un n'allant apparemment pas sans les autres… il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Dans cette contrée de l'Amérique profonde on règle ses comptes à coup de fusil qu'on soit du côté de la loi ou simple citoyen. Pour certains le besoin d'argent et d'adrénaline les poussent à braquer des petits commerces ou à s'improviser maître chanteur, d'autres préfèreront s'improviser dealers, chacun se débrouille et s'arrange avec la loi du mieux qu'il peut…
Jedidiah Ayres nous offre une divine comédie noire et sanglante sans aucune concession où les affreux s'en donnent à coeur joie.
Un bon moment de lecture mais moins puissant que Landsdale pour les connaisseurs.
En attendant c'est fort possible qu'une suite débarque un jour…

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Chronique de Serial Lectrice : le petit avis de Kris mêlé au petit post-it de Ge pour Collectif Polar
Tout est dans le titre !
Jedidiah Ayres nous offre avec cette intrigue emplie d'humour noir à l'écriture sèche et nerveuse ; un livre plein de bruit et de fureur et de sourire en coin. A la fois comédie policière de moeurs et satire noire sociale.
Shérif depuis vingt ans d'Hamilton, petite ville du Missouri en crise, Jimmy Mondale vit également du trafic de drogue et du proxénétisme. Il se retrouve aux prises avec un procureur qui s'intéresse à son associé, le pantagruélique Chowder, et à une paire de voyous maladroits qui font chanter un télévangéliste local. Quand sa famille est prise dans ce bourbier, la tension monte.
Une galerie de personnages plus dépravés les uns que les autres et pour certains sans la lumière à tous les étages. Tout ce joli monde évolue dans le milieu de la drogue, du chantage et de l'illégalité de préférence.
Une épopée mi-sérieuse mi-humoristique par certains côtés qui en fait un roman trop court surtout qu'on l'attendait depuis 5 ans.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Les affreux
Jedidiah Ayres
Equinox les Arènes

Connaissez-vous l'expression "redneck" et ce à qui elle fa it référence? Eh bien ce terme illustre un stéréotype de personnage américain , plutôt de type européen, qui vit en milieu rural, dans ces grands états agricoles avec des champs à perte de vue et des paysans travaillant ou pas la terre, plutôt pauvres et qui ne sont pas réputés pour leur finesse d'esprit mais pour leur rudesse et capacité à ingurgiter le pire tord boyau distillé au fond de leur hangar. Arizona, Colorado, Kansas, Kentucky ou encore Missouri sont les terres de prédilections de ces rednecks dont certains sont rompus aux petits trafics comme l'illustre Jedidiah Ayres dans "les affreux", son nouveau roman traduit par Antoine Chainas et paru aux éditions Equinox les Arènes.

Tout se passe à Hamilton, petite ville quelque part dans la Missouri. le sheriff Jimmy Mondale semble y faire régner l'ordre alors que dans sa vie privée c'est un peu le bazar. Mais l'ordre n'est que de façade car l'homme étoilé est loin d'être intègre. Avec Chowder, le proprio de la boutique de peche, ils font des petits trafics qui auraient pu durer encore et encore si des merdeux n'avaient pas tenté de faire chanter un télévangéliste et que le procureur adjoint ne mette son nez dans les affaires de Chowder. Comment tout cela va-t-il finir?

Originaire du Texas, Jedidiah Ayres connaît bien cette ambiance moite et pesante du midwest américain et ce srednecks qui occupent ces grands espaces agricoles. "Les affreux" emprunte tous les codes sociaux de cet écosystème et l'auteur n'hésite pas à dresser un portrait sans concession de son duo de personnages menant le récit. le sheriff Mondale qui se livre à ses petits trafics et fait ce qu'il peut pour suivre l'éducation de ses enfants et Chowder, son acolyte. Tout le monde semble savoir qu'ils ne vivent pas dans l'endroit le plus "hype" des USA, c'est peu de le dire. le lecteur se laisse facilement entraîner dans cette histoire qui monte doucement en pression dans une sorte de faux rythme au travers les revers de fortune qui vont s'empirer au fil des pages. "Les affreux" est un roman noir plutôt agréable sans être impérissable mais qui permet une belle immersion dans cette Amérique profonde, blanche, pauvre qui trime, triche et trinque au sens propre comme au figuré.
Lien : http://www.rcv99fm.org
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
À mesure qu’il approchait, une épouvantable odeur chimique – pire que tous les labos qu’il avait visités – agressait ses narines. Il essuya ses yeux larmoyants.
Deux halogènes, réglés à mi-puissance, faisaient office d’éclairage. Ils ne semblaient avoir d’autre objectif que mettre en valeur la crasse entre les dalles jaunes du carrelage. Un réfrigérateur marronnasse voisinait avec une table en Formica, que soutenaient de fragiles pieds métalliques. Le meuble, outre de nombreuses marques de brûlures, était parsemé de bouts de papier aluminium froissé. Le bouseux que Tate avait embauché ronflait par terre, sous la table. Des caillots de bave séchée encroûtaient sa barbe naissante.
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Jimmy Mondale était shérif du comté d’Hamilton depuis une vingtaine d’années. Il avait eu son comptant d’événements démoralisants, mais rien ne le déprimait autant que de voir le nouveau nom de famille de son ex-femme sur son écran de portable, un vendredi soir de surcroît. Qu’est-ce qu’elle pouvait lui vouloir maintenant qu’elle avait refait sa vie ? Il n’en avait aucune idée.
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Une nouvelle ampoule dans la salle de bains lui aurait sans doute épargné de poser le pied sur une canette de bière entamée — une Milwaukee’s Best —, de trébucher et de s’ouvrir le crâne sur le rebord de la baignoire. S’occuper de la fuite d’eau au plafond avant qu’elle ne s’étende lui aurait sûrement évité d’être accueilli par une odeur de moisissure au retour d’une semaine de beuverie. S’il avait jeté un coup d’œil aux freins de sa voiture, qui émettaient un larsen digne d’un solo de Jimi Hendrix à la moindre sollicitation, il aurait sans doute un véhicule encore en état de marche, au lieu d’une épave dans le jardin…
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Puis Chowder s’adressa à Cliff :
« Qui tu es, pour négocier avec moi ? »
L’intéressé lança un coup d’œil à Bug, occupé à téter son mégot.
« Tu me connais, Chowder, je n’amènerais jamais un type qui n’a aucun pouvoir. Je m’en voudrais de te faire perdre ton temps. Cliff est habilité à parlementer, crois-moi. »
Chowder continua d’observer l’envoyé.
« Ce que je vais vous dire, je ne le répéterai pas à quelqu’un d’autre dans un mois. »
Le regard de Cliff se durcit. Chowder poursuivit :
« Si je passe un marché, c’est avec vous. L’histoire s’arrête là. »
L’émissaire se tourna pour contempler la nuit.
« J’ai l’autorisation de Memphis. »
Des pneus crissèrent dans l’allée à l’avant du chalet. Chowder se décolla de la balustrade :
« Venez, j’ai prévu quelques réjouissances. »
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Cal réussit à convaincre son ami de travailler en attendant que leur chantage porte ses fruits. Il fallait avoir un vrai salaire, prétendit Cal. Aussi tous les matins, les deux hommes se rendaient sur un chantier, où ils retrouvaient le plaisir du labeur honnête.
En vérité, Terry détestait gagner sa croute à la sueur de son front. Il préférait voler, c’était beaucoup plus simple.
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