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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Des icônes peintes ne ressemblant à aucunes autres. Une représentation qui violait la Loi juive et musulmane, une atteinte aux canons chrétiens de l'époque . Telle est l'histoire d'Avner « L'homme qui peignait des âmes ».

Avner est un jeune juif, fils de pêcheur. Son père l'envoie au monastère livrer du poisson, il est accueillit chaleureusement par les frères et ne peut s'empêcher de trouver leur religion plus joyeuse.Il aime entendre leurs chants et un beau jour va découvrir les icônes. Son plus grand souhait sera d'écrire des icônes. Pour cela il changera de religion , quittera sa famille. Sa passion le mènera toujours plus loin, mais il ne suivra pas les codes et malgré un don incroyable se verra chassé du monastère. Il continuera à peindre des portraits mettant en valeur les qualités de ses modèles.

C'est une histoire prenante d'un homme bon, passionné par son art. Malheureusement, dans un pays où les juifs, les musulmans et les chrétiens sont continuellement en conflit son attitude ne peut que lui attiré des ennuis. Est-ce un blasphémateur ? Un orgueilleux qui pense sauver les hommes par sa peinture ? En tout cas sa peinture fait de lui un homme qui s'accomode de toutes les religions et se lie d'amitié avec un musulman Mansour qui lui servira e guide et de père .

L'homme qui peignait les âmes est une bien belle histoire. Metin Arditi sait mêle avec talent l'histoire nous sommes à la fin du XIème siècle en Palestine et visiteront de nombreuses villes : mais il y a aussi l'histoire de l'art avec ce Christ guerrier attribué à Théophane le Grec mais serait l'oeuvre d'un iconographe de génie, Avner, dit Petit Anastase. Une immersion passionnante dans le monde des icônes avec ses codes très rigides . Une leçon d'humanisme mais aussi la vision d'un monde où le fanatisme religieux tue et n'autorise aucune liberté.

Un grand plaisir de lecture, une belle écriture, de courts chapitres, mon troizième roman de l'auteur, ma fidélité lui est acquise. À vous d'apprécier ce magnifique récit.

Merci aux éditions Grasset
#L'homme qui peignait les âmes #NetGalleyFrance
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L'histoire commence en 1078 : alors que son père vient livrer à un monastère les poissons qu'ils ont pêchés tous les deux, Avner ressent un lorsqu'il voit pour la première fois une icône mais aussi en entendant les chants orthodoxes :

« On y voyait trois personnages assis, le regard baissé. le fond de l'icône brillait comme de l'or, et il émanait des visages une expression de grande douceur. »

Il a alors quatorze ans, et tout va changer pour lui : il veut peindre des icônes, lui-aussi, au grand dam de son père.

Déjà, il avait ressenti de la fascination pour un papillon qu'il appelle le Roi des Rois qu'il aurait tant voulait dessiner, mais chez les Juifs, il est interdit de dessiner le monde, ce serait faire de l'ombre à Dieu de vouloir reproduire son oeuvre.

Son père lui donne le choix : si tu veux représenter ainsi, tu quittes la maison et ne reviens jamais plus. Avner résiste devant cette manifestation d'intolérance qui le fait beaucoup réfléchir, mais, il décide de partir, suivre son destin.

Il va demander au père qui dirige le monastère, Anastase, de lui apprendre la technique, mais, il ne pourra pas dépasser le troisième niveau d'étude s'il n'épouse pas la religion orthodoxe, et donc être baptisé, ce qu'il accepte. Il reçoit alors le nom de « petit Anastase ». Mais, est-il sincère dans sa conversion, son Maître en doute mais ne laisse rien transparaître. Avner apprend ainsi qu'on ne dit pas peindre mas écrire une icône, car elle est issue d'une méditation, et non un simple dessin. On parle d'iconographe pour désigner ces hommes qui écrivent une icône.

La première qu'il écrit est une représentation de la vierge, à laquelle il a donné les traits de Myriam, la fillette qui a vécu avec lui durant l'enfance et l'adolescence (et que l'on va marier contre son gré bien sûr à un homme bien plus âgé).

Il va donc commencer son voyage initiatique, Acre, Mar Saba, et plus tard Capharnaüm, Bethléem, Jérusalem apprenant le Grec, les prières orthodoxes, retrouver les chants liturgiques qu'il aime tant, se frottant à la jalousie des autres moines parce qu'il est très doué, pour choisir le meilleur bois pour le support inventer des mélanges, pour créer de nouvelles couleurs, notamment un bleu azur qui va déclencher les hostilités.

Il est accompagné par Mansour, un marchand ambulant musulman qui va lui expliquer les principes de l'Islam et devenir son ami au fil du temps, il prie avec lui pendant les voyages, chacun dans « sa langue » et Mansour lui explique comment tourner sa natte vers la Kâba, baisser la tête par humilité…

Ce voyage que l'on peut qualifier d'initiatique va être une longue méditation, un long chemin pour comprendre ce que représente une icône, que l'on doit se débarrasser le l'orgueil au passage.

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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le Christ Guerrier est une des plus célèbres Icones au monde, attribuée longtemps à Théophane le Grec, aujourd'hui, après analyse, elle daterait des XI ou XII siècle.
Metin Arditi, à partir de cette étude, nous livre un roman sur son auteur probable, Avner, un jeune juif qui découvrant une icône, décide de consacrer sa vie à cet art.
A l'époque toutefois, cette activité est réservée aux Chrétiens et soumise à des règles très strictes. Avner décide de se faire baptiser afin de réaliser son rêve, ce n'est cependant qu'une façade car il n'a pas la foi.

Il s'affranchit également des règles rigoureuses de cet art, ce qui va lui valoir des ennuis des moines orthodoxes, mais aussi des juifs et musulmans pour qui ces représentations du divin ou même de toute créature divine sont sacrilèges.

Nous avons ainsi le portrait d'un artiste libre, qui va sacrifier tout à sa passion, un artiste pour qui l'homme est au centre, quelle que soit sa religion, un artiste qui saisit en le représentant, l'âme de celui-ci.

C'est narré sous forme de conte initiatique, j'y ai trouvé un parfum d'Orient, une touche d'exotisme, quelques passages sensuels, et une profonde croyance en l'homme.

Les chapitres sont courts et le livre se dévore d'une traite.
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Avner, 14 ans, est issu de l'une des rares familles juives vivant encore à Acre.
Malgré l'interdiction formelle de son père de se rendre à l'église orthodoxe, le garçon curieux aime s'en approcher, s'allonger sous un arbre, se laisser bercer par les chants liturgiques, observer les papillons et s'enivrer des parfums du figuier.
En poursuivant un agneau sur les marches du monastère, Avner est subjugué par la beauté d'une icône.
Frère Anastase lui fait découvrir des merveilles qu'il était loin de soupçonner en tentant de lui faire partager sa passion :
« On ne peint pas une icône. On l'écrit, on n'est pas peintre mais écrivain d'icône. »
Avner ne parvient pas à se concentrer sur autre chose, si ce n'est sur Myriam sa cousine bien aimée complice de ses jeux.
« Toutes ses pensées allaient aux icônes, à leur beauté, au sentiment de sérénité qu'elles lui avaient procuré. »
Avner, à l'insu de son père, se fait baptiser pour rentrer dans l'église et s'adonner à l'apprentissage de cet art. Son habileté, sa résistance à l'effort, son inventivité chez un garçon aussi jeune font l'admiration de ses maîtres.
Metin Arditi nous fait partager le quotidien du jeune homme, nous le suivons sur les chemins à la recherche de nouveaux visages à peindre.
Il y fait de belles rencontres remplies de sagesse et d'humanité qui le mènent peu à peu à l'âge adulte et à la sérénité que procure l'accomplissement d'un rêve.
Avner est un personnage magnifique que l'auteur « peint » avec beaucoup d'amour en insistant sur la passion qui l'habite.
On ressent parfaitement le besoin de l'artiste de pénétrer jusqu'au tréfond de l'âme de ses modèles pour se rapprocher de l'image de Dieu.
Les personnages secondaires sont particulièrement attachants et bien décrits à l'instar Myriam, la cousine bien-aimée qu'Avner choisît pour représenter la mère de Dieu, ou Yasmine dont le métier est de donner du plaisir aux hommes.
Mansour, le marchand au grand coeur, toujours fidèle remplace peu à peu le père dépassé par le choix de son fils.
« L'homme qui peignait les âmes » est un grand roman comme seul peut en écrire un conteur, un raconteur d'histoire.
Roman après roman Metin Arditi y excelle.
Merci à NetGalley et aux Editions Grasset.
#Lhommequipeignaitlesâmes #NetGalleyFrance

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J'avais beaucoup aimé L'enfant qui mesurait le monde qui se passait sur un île grecque
Le charme opère à nouveau pour L' homme qui peignait les âmes , une histoire qui se passe au 11° siècle , à Acre
Avner, 14 ans pêche avec son père Dans un monastère où il vient livrer le poisson , il reste fasciné par la vision d'une icône
Il sait désormais que sa vie aura un but: écrire des icônes
Car une icône ne se peint pas mais s' écrit avec la foi chevillée au corps
Avner n' a pas raiment la foi .Peu importe.Il se convertit, apprend les textes sacrés, rencontre Mansour, un marchand ambulant musulman
ce qui le mènera à un vrai voyage initiatique en Palestine puis au monastère de Bar Saba, dans le désert de Judée où il restera 10 ans
Le problème c'est que Avner ne peint pas que Dieu et les Saints comme le voudrait la doctrine officielle
Quelle hérésie ! Il se met à peindre les gens souvent les plus ordinaires
Même chez les plus vils et les plus laids, il fait ressortir la part du divin dans chaque portrait
Il voit les âmes, il voit surtout le bon côté de chaque individu et le transpose dans ses oeuvres
Il devient vite très célèbre mais pas très riche car l'argent l'indiffère
Metin Arditi, avec son écriture tout en douceur et en poésie, nous fait entrer dans le personnage d'Avner qui n'est que bonté et amour de l'Autre
C'est vraiment très beau , très délicat
Vous devinez la suite: les tenants du dogme , toutes religions confondues, se vengeront de cet artiste poète qui met la bonté de l'humain avant la puissance de Dieu
Metin Arditi reprend ici la vraie histoire d'un personnage qui a vraiment existé et produit une oeuvre considérable
Même si vous êtes un peu dubitatif devant un roman qui commence en 1048 , je vous invite à vous laisser emporter par la plume de Metin Arditi qui est un conteur exceptionnel et un vrai poète
Un très grand livre sur la puissance de l'art
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A la recherche de l'auteur de l'icône « le christ guerrier », longtemps attribuée à Théophane le grec, Métin Arditi l'a trouvé en la personne d'Avner, iconographe du 11 ème siècle qu'il suit depuis ses débuts dans sa quête et sa passion pour les icônes.
Après un apprentissage de la technique avec Anastase et s'être converti à la religion othodoxe par le baptême, Avner réalise sa première écriture d'icône en s'inspirant de Myriam, sa cousine pour qui il éprouve une inclination certaine.
Sa vocation semble établie et il entame un voyage au long cours avec Mansour, musulman qui lui fait découvrir des monastères où officient des iconographes auxquels il va se mêler, puis se confronter au monastère de Mar Saba.
La conception originale qu'il a des icônes, contraire aux canons religieux lui vaut la destruction des ses oeuvres. En effet, il essaie de faire ressortir du divin heureux des gens qu'il représente, pour qu'ils se sentent bien, et l'autorité religieuse s'estime bafouée.
Dans cette aventure « feel good » , le héros voudrait détruire les barrières idéologiques qui séparent les religions et il a beaucoup de mal à y parvenir.
Ce voyage au pays des icônes, à cette époque est un grand moment de plaisir que je souhaite partager avec d'autres lecteurs.
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Je découvre cet auteur, Metin Arditi, avec « L'homme qui peignait les âmes », même si un autre de ses livres, « le Turquetto » est dans ma PAL depuis de nombreuses années. Mais c'est cette étrange histoire de peintre d'icônes qui m'a tentée. le récit se déroule en Palestine, au 11e siècle. Avner, né dans une famille juive d'Acre, a quatorze ans et aide son père pour la pêche. Il livre le poisson au monastère orthodoxe où le frère Thomas lui concocte une délicieuse confiture de figues issues du figuier sous lequel Avner aime se reposer et écouter les chants si harmonieux des moines. Bien sûr il n'en dit mot à son père qui ne pourrait pas tolérer pareil blasphème. Un jour qu'il vient avec sa cousine bien aimée Myriam et son troupeau de moutons vers le figuier et le monastère, le petit paradis comme il surnomme le lieu, un agneau s'enfuit. Avner le rattrape à la porte de l'église dont la porte est entrouverte. La curiosité est trop forte, Avner s'aventure doucement dans l'église avec l'agneau dans les bras. C'est là qu'il fait la connaissance du moine Anastase qui va être très important pour lui et surtout il découvre pour la première fois, subjugué, les icônes. Sa vie en sera bouleversée à jamais. Dans le plus grand secret, il commence l'apprentissage de l'écriture des icônes avec le frère Anastase et pour aller au bout de cet apprentissage, il apprend le grec et étudie les textes et se convertit au christianisme. Avner, de son nom de baptême Petit Anastase, est doué et il éprouve un bonheur extraordinaire dans l'écriture des icônes. Malheureusement, un jour son secret est découvert par son père et sur une ultime dispute, Avner quitte les siens et sa terre natale pour se rendre au monastère de Mar Saba, haut lieu de l'iconographie. Pour cela il chemine avec Mansour, un Musulman, et ses trois bêtes, des compagnons à part entière que le jeune Avner va apprendre à connaître et aimer : la chamelle Sultana, le mulet Hodja et Shekér, l'ânesse. Une profonde amitié pleine de respect et de tendresse va unir ces deux hommes de religion différente mais avec la même humanité. Peu à peu Avner se détache des codes orthodoxes très rigides de l'écriture des icônes pour ressentir le bon et le divin chez ses modèles et les peindre avec toute sa bienveillance. Il est enfin utile. Il redonne confiance aux personnes qui lui demandent de les peindre. Finalement, toute sa vie Avner aura été un insoumis, un artiste rebelle, amoureux de la beauté des hommes et de la nature, un homme qui aime avec bonté les hommes au-delà de leurs religions et de leurs conditions. Sans doute, le frère Paul avait-il raison quand il s'adressa ainsi à Avner après sa fuite d'Acre : « - Tu étais pêcheur de poissons. Plus tard, tu seras pêcheur d'hommes. Je te le prédis. Et je t'en charge. Avner le regarda sans comprendre : - Qu'entends-tu par pêcheur d'hommes ? - Tu aideras les hommes qui croiseront ton chemin à trouver la paix. » Vraiment, ce livre est un condensé d'humanité, de beauté, de sensualité, de partage entre les hommes, de bienveillance… Il a été doux et apaisant à lire. Une conviction profonde en l'universalité et la fraternité des religions ressort tout au long de ces pages. Découvrir la vie de l'auteur en donne les clés. J'ai beaucoup aimé ce livre passionnant qui nous fait découvrir le travail des iconographes, pétri d'humanité, et très bien écrit. Récit ciselé avec intelligence et bonté. Je vous le conseille vivement.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Cette histoire, où plus exactement ce conte, est celui d'Avner «L'homme qui peignait des âmes».
Enfant, Avner jeune juif fils de pêcheur, va quitter sa religion, être renié par sa famille, pour se consacrer à ce qui un jour lui est apparu comme une révélation : l'écriture des icônes. Pour se faire il va se convertir au christianisme, devenir moine avant d'être bien des années après grand iconographe.
Son voyage initiatique va le conduire à Acre, Mar Saba, et plus tard Capharnaüm, Bethléem, Jérusalem. Bien que très talentueux, il sera chassé du monastère de Mar Saba car il ne suit pas les codes que sa religion lui impose.
Cet art en effet, est d'abord et avant pour lui la possibilité de chanter la création à sa manière en faisant ressortir la part du divin qui se trouve dans chaque être, plutôt que ce qu'il y a d'humain dans le divin.
L'accompagnera Mansour, un marchand ambulant musulman qui n'aura de cesse de l'encourager et de l'aider à développer sa vocation.
Ce sont deux personnages magnifiques que Meti Arditi nous donne à découvrir le tout dans un style très plaisant, tout en sensibilité, en humanité et en humanisme. L'auteur nous montre que passer les frontières entre les religions donne accès à la fraternité, à la vraie tolérance de son prochain.
Définitivement un livre coup de coeur.
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Ce roman, c'est l'histoire d'un coup de foudre. le mien. .Pour cette histoire, pour la plume de l'auteur, pour le personnage principal. Metin Arditi, auteur que je n'avais jamais lu, a touché mon âme d'une façon extraordinaire.

Car tout est inhabituel dans ces pages. Mais commençons par le début avant que je m'éparpille sous l'enthousiasme de cette lecture. Je vais structurer cet article en 3 points.

L'époque
L'histoire commence en 1078 à Acre, petite ville d'Israël à environ 150KM de Jérusalem. En pleine période des croisades, alors que des hommes ont décidé que leur foi était la seule à avoir. Alors que pour un Dieu, ils enfreignent toutes les valeurs qu'ils ont apprises. Pour amener tout un peuple dans l'amour et la foi, ils vont torturer, effrayer et tuer.

L'histoire
Avner est un adolescent juif vivant à Acre issu d'une famille de pêcheur. Lors d'une livraison au monastère, il entend des chants venant de l'église. Bien que cela lui soit interdit par sa religion, il entre. Il sera subjugué par les icônes. Pour celles-ci, il va tourner le dos à tout ce qui bâtissait sa vie.

"Il ne s'agit pas d'un portrait mais d'un objet sacré, lui dit le supérieur du monastère. On ne peint pas une icône, on l'écrit, et on ne peut le faire qu'en ayant une foi profonde"

Très bien ! S'il faut être chrétien pour « écrire » des icônes, alors Avner sera Chrétien! Commence sa conversion par le baptême puis tous les enseignements chrétiens. Bien entendu, Avner ne s'en vente pas vraiment auprès des siens.

Anastase, le père du monastère va lui apprendre tout ce qu'il sait sur l'écriture des icônes. Jusqu'au jour où l'élève dépasse le maitre. Avner doit partir pour d'autres lieux. Avec l'aide d'un marchand musulman, Avner quitte une famille qui vient de la renier pour compléter sa formation.

Avner va parfaire son talent, son art. Car il faut bien appeler un chat un chat, Avner est talentueux, mais à cette époque les artistes n'existaient pas.

"Il n'y avait pas que les prêtres chrétiens qui avaient décidé de tenir l'homme en servitude. Les Juifs et les Musulmans savaient, eux aussi, soumettre les leurs. Jusqu'à interdire la représentation d'un papillon, sous prétexte qu'il pourrait devenir objet d'idolâtrie… Ou plutôt, source de joie, et porter ombrage à leur toute-puissance.

Si lui-même avait été chassé de Mar Saba, c'était parce que ses planches dévoilaient la tromperie des icônes, qui se voulaient incarnation de la divinité, une sorte de pourboire à l'homme, alors qu'elles n'étaient qu'une ruse pour le maintenir en soumission."

Le message
Plus que l'histoire de cet enfant, c'est surtout son message qui m'a ému. Avner est né juif, puis il s'est converti au christianisme pour enfin partager la communion musulmane avec son ami marchand.

Plus que la religion, il voit et aime les autres. Il est profondément humain. Et par cette vision non obscurcie par la religion, il soigne l'âme des Hommes.

"Il faut tout faire avec distance. Regarder avec distance, pour avoir une vue d'ensemble. Aimer avec distance, pour laisser l'autre s'épanouir. Se fâcher avec distance, pour ne jamais être prisonnier de sa propre colère."

Un magnifique roman qui a donc plusieurs lectures. Une véritable aventure, une immersion historique et une histoire humaine.
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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Avner est juif. Il passe ses journées à regarder les papillons, se reposer à l'ombre des figuiers odorants et écouter les chants des moines orthodoxes, à qui il livre du poisson. Il est fasciné par la beauté du monde.
Un jour, alors qu'il suit un agneau pour le remettre dans le troupeau, il entre dans l'église orthodoxe et se trouve subjugué par des icônes. Dès lors il n'aura qu'une obsession, apprendre l'art "d'écrire" des icônes. Car on ne peint pas une icône, on l'écrit, on donne à voir ce que le sacré a à nous enseigner. Mais Avner est juif et sa religion interdit toute reproduction du monde. Il se convertit alors au christianisme et se voit contraint de quitter le foyer, son père le chasse.
Il est recueilli par Anastase, le père du monastère, qui lui apprend son art, mêlé de technique artistique et de connaissances bibliques. Très vite, Avner se distingue par la justesse et la profondeur de ses icônes. Anastase lui conseille alors de prendre la route pour Mar Sabar, endroit où l'on écrit les plus belles icônes, afin de parfaire son art.
S'en suit un périple à travers le pays, accompagné de Mansour, marchand musulman, avec qui il liera une belle amitié.
Une fois arrivé au monastère, il excellera dans son art, quitte à en oublier les canons religieux à respecter pour produire une icône parfaite et à frôler le blasphème.
Ses icônes auront un tel succès qu'il se mettra à dos ses frères moines, jaloux de son succès et furieux de son audace.
Faut-il être fidèle à ce que l'on ressent et être seul, ou respecter les lois édictées et se trahir?
Dès le début, Avner a fait son choix, car quoi de plus louable que d'illustrer la beauté du monde et des hommes à travers le divin?

J'ai adoré cette lecture!
L'écriture est belle, tout est doux et sensuel : les corps, les odeurs, les goûts, les couleurs.
J'ai aimé la sensibilité d'Avner, la sagesse et l'humanité de Mansour, la dichotomie entre le respect des canons religieux au service de la foi et l'envie de donner à voir la beauté des choses et des hommes. J'ai été touchée par cette humanité, cette sagesse dans l'appréhension des religions, cette facilité à voir le beau et le bien dans l'autre, et le divin en toute chose.
C'est un roman magnifique, une sorte de conte philosophique vecteur de paix, d'humanité et de tolérance, dans lequel le lecteur ne cesse de s'interroger sur les valeurs humaines, la religion, l'amitié, la tolérance. Un beau message de paix!

Ce roman est un énorme coup de coeur.
Je remercie netgalley et les éditions Grasset pour leur confiance et pour ce moment de lecture lumineux!
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