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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 2012 « le Christ Guerrier » une icône d'un réalisme incroyable montrant un Christ prêt à « sortir du cadre » est confiée à un atelier de restauration. À cette occasion, une analyse des couleurs utilisées démontre que cette oeuvre ne peut pas être de la main de Théophane le Grec iconographe du XIVe siècle. Qui est donc l'auteur de cette oeuvre de génie ?
Nous sommes en Palestine, au XIe siècle, Metin Arditi nous raconte l'histoire d'Avner un jeune homme qui a le talent de représenter dans ses icônes, avec un réalisme saisissant loin des règles de l'Église, l'humanité des gens, de saisir leurs failles, leurs interrogations et leurs angoisses.

Ce roman est un voyage initiatique où nous suivons le lent apprentissage d'un jeune pêcheur aux techniques de l'iconographie, le récit est avant tout un plaidoyer contre l'intolérance, pour l'oecuménisme, une célébration de la beauté qui est en chaque homme. L'art au service de la paix, une ode à la liberté portée par une écriture où la sensualité se mêle à la spiritualité. Un conte étonnamment moderne rempli d'humanisme.

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Le sujet de ce roman est original et m'a permis un grand voyage dans le temps ( 1079) ,et dans un univers qui m'est peu familier celui des religions et de l'"écriture" d'icônes.
Alors qu'il est fils de pêcheur,Avner découvre par hasard en livrant du poisson dans un monastère,un icône qui l'éblouit. Est-ce vraiment le hasard qui l'a conduit vers "la sainte Trinité" !? Cette rencontre va bouleverser sa vie car une passion est née, celle de devenir écrivain d'icônes. Cependant,il est juif et dans la religion de sa famille la représentation d'images est un blasphème. Il est prêt à tout pour acquérir ce qu'il considère comme un art. Seulement là aussi ,il se heurte à une autre religion. Pour les chrétiens il ne s'agit pas d'un art mais d'un travail pour dévoiler aux hommes les messages divins. Il va devoir vivre beaucoup de séparations,de chagrins pour parvenir à ses fins. Mais il va aussi connaître de très grandes joies à travers des rencontres magnifiques et se révéler le meilleur de tous. Alors que les normes rigides le briment ,il est exclu de la communauté religieuse car il fait scandale.
Pourtant en suivant son coeur et sa passion,bien qu'il n'ait jamais eu la foi,est t-il si éloigné que ça du divin? Son amour pour la vie n'est t-il pas plus proche de dieu que les religieux ? Avner sait voir le coeur et l'âme des hommes,il se doit de mettre ses dons à leurs services et devenir " un pêcheur d'homme". Son chemin est semé d'embûches venues de l'extérieur mais aussi de lui même,son plus grand ennemi est peut être son orgueil .
Metin Arditi dresse le portrait d'un homme très attachant, audacieux, sensuel, charnel, intelligent, extrêmement doué et d'un amour irrésistible. Si son long cheminement fait penser à un conte philosophique,la question de l'existence réelle d'Avner est présente dès la naissance du roman. Metin Arditi puise en effet son inspiration dans la découverte récente que l'icône du " Christ guerrier" du monastère de Mar Saba qui était attribué à Théophane le Grec,a finalement été "écrit" par un autre auteur de génie.
Cet homme reste à ce jour bien mystérieux mais Metin Arditi a su lui créer une vie et un aura bien séduisantes.
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Une histoire qui se passe loin, bien loin, au Proche-Orient.
Il y a longtemps, bien longtemps, au XIème siècle.
Avner, jeune juif de dix-huit ans, est subjugué par la beauté d'une icône vue dans le monastère où il livre du poisson.
Dès lors, son obsession sera d'en réaliser lui-même.
Il reniera sa famille, sa religion, se fera baptiser pour rejoindre les moines et « écrire » des icônes.
Et il a un talent fou, ses icônes sont magnifiques.
Mais il ne suit pas les préceptes de la religion, il ne part pas de Dieu, mais de l'homme. Et cela lui vaudra bien des ennuis.
« Plutôt que de réaliser la part d'humain dans le Christ et ses saints,Avner inversait la démarche, faisait surgir la part de divin enfouie en chacun. »
Il arrivait à faire surgir la beauté du plus misérable des hommes.
Et ainsi les bonifiait.
C'est écrit comme un conte, un conte magnifique.
C'est une époque où les religions étaient maîtresses du monde.
Et l'on voit d'ailleurs que les croisés n'avaient rien à envier aux islamistes de nos jours.
Avner réussit par son amour de l'homme à respecter toutes ces religions et à les faire coexister.
Il a un talent fou Metin Arditi pour se saisir d'un sujet et en faire un livre admirable.
Ici c'est un magnifique traité d'humanité et de tolérance.
C'est un thème déjà traité par lui, faire sortir la part de beau dans l'homme.
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Metin Arditi est parfaitement dans son élément avec L'homme qui peignait les âmes qui rappelle un peu du Turquetto et de Rachel et les siens, pour ne citer que deux de ses ouvrages. Il s'agit ici d'un roman historique, situé à la fin du XIe siècle en Judée et Palestine, avec l'art et la religion comme ingrédients principaux de l'intrigue. Arditi s'empare de la vie d'un peintre d'icônes, Avner, appelé aussi Petit Anastase, dont on se doute qu'il existe peu d'informations historiques le concernant (ne cherchez pas sur wikipédia), et, avec le talent et l'imagination que l'on connait à l'écrivain, comble les trous de sa biographie de manière brillante et finalement crédible. A travers cette existence entièrement dédiée à la peinture, Metin Arditi parle d'une époque et d'un territoire où règne une intolérance religieuse qui fait écho à la situation d'aujourd'hui au Proche-Orient. Symboliquement, Avner, qui est juif, se convertit au christianisme pour pouvoir exercer son art et prie régulièrement avec son meilleur ami, musulman. Une façon évidente pour l'auteur de montrer que les trois religions sont proches et qu'un dialogue devrait pouvoir exister entre elles dans un monde idéal. Si Arditi a bien un message de paix à faire passer, il le fait comme toujours sans lourdeur aucune, privilégiant un récit très rythmé et passionnant, dans des chapitres très courts et avec un style aérien, visuel et sans fioritures. Portrait d'un artiste qui cherche à être libre dans un monde rigide et fanatique, L'homme qui peignait les âmes ne fait que confirmer le brio d'un conteur hors pair et d'un ennemi farouche des dogmes, quels qu'ils soient, lorsqu'ils ne servent qu'à attiser la haine et le rejet de ceux qui pensent ou croient autrement.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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« ... des icônes pour chanter l'Homme, la plus grande merveille de la création ».
Blasphème !

Acre 1079: Avner, jeune juif rétif aux commandements et interdits de la religion de ses pères choisit une autre voie en devenant chrétien, fasciné par le savoir-faire des moines de l'iconographie orthodoxe.
Son ardent désir de peindre et son talent très personnel, tutoyant l'hérésie, va s'épanouir non sans risque, traversant la Palestine au temps des premières croisades.

Un roman aux accents de contes bibliques qui nous enseigne la connaissance de l'écriture des icônes, essence divine de manifestation de talent artistique et de profond parcours de foi. Les petits chapitres courts déplient un récit avec aisance, portant un personnage athée, oecuménique et humaniste, ambigu pour son époque, pétri de talent, de sensibilité et sensualité.

Encore une belle rencontre avec le talent littéraire de Metin Arditi, qui, l'air de rien, nous questionne sur la foi, opposant la confiance placée en l'individu et la croyance religieuse détournée en servitudes.

Un beau récit historique empreint de tolérance et fraternité sur une terre qui en est singulièrement dépourvue à notre époque.
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« C'est de cela qu'on besoin les hommes, se dit Mansour. D'être rassurés. Et c'était cela exactement que faisait Avner. »

Avner est L'homme qui peignait les âmes, sous la plume de Metin Arditi. Avec cet ouvrage, l'auteur nous adresse un vibrant appel à la tolérance entre hommes de toutes confessions. Un ouvrage qui pêche par ingénuité tellement il est pétri d'utopie. Tellement on n'est pas habitué à s'entendre dire que les religions peuvent être complémentaires et non concurrentes.

Mais ça fait du bien de s'entendre dire crois en ce que tu veux si cela te fait du bien. Pratique la religion que tu veux si elle te réconforte de ton désarroi face à la finitude de ta condition. Adopte le raisonnement philosophique si la croyance ne t'est d'aucun secours. Ou ne fais rien si ton esprit est au repos. Mais surtout n'achète pas l'adhésion à tes idées avec des promesses que tu n'es pas en mesure de tenir. Encore moins n'impose rien à qui que ce soit profitant de sa faiblesse ou de sa crédulité. Laisse chacun trouver le réconfort dont il a besoin. Et si c'est auprès de toi, aide-le comme tu pourras.

L'homme qui peignait les âmes rendaient les hommes heureux en les soustrayant à la domination des grands prêtres, mais « ce n'est pas le Seigneur qu'il offensait, puisqu'il amenait le bonheur. C'étaient ceux qui s'arrogeait le droit de parler en son nom. »

« Son devoir était d'extraire l'homme de sa haine. » C'est avec ses icônes qu'Avner leur dévoilait leur vrai visage. « Il célébrait les hommes dans leur essence divine. »

Une belle fable que ce petit ouvrage. Un ouvrage d'apaisement qui devrait inspirer les prêcheurs de tout bord.
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Qui est vraiment l'auteur de l'icône, le Christ Guerrier, une oeuvre attribuée jusqu'en 2012 au Maitre Théophane le Grec XIV eme siècle, mais que les dernières techniques de l'étude des pigments permettent de le dater trois siècles plus tôt .
C'est de cette énigme que s'empare Metin Arditi .

En 1078 , Avner jeune juif vivant à Acre , est pécheur comme son père .
Lors d'une livraison de poissons au monastère orthodoxe , il tombe en admiration devant une icône, représentation religieuse strictement interdite dans la religion juive.
Grâce à la bienveillance du moine Anastase, il peut s'initier à la lecture des textes grecs , à l'écriture des icônes et sera baptisé , tout cela bien entendu en cachette de son père .
Secret qui ne pourra pas longtemps être gardé, le garçon est chassé de sa famille et commence un voyage en compagnie de Mansour, un marchand ambulant musulman, une figure de tolérance et de bon sens qui va l'accompagner jusqu'au monastère de Mar Saba , réputé pour ces icônes.

Conte qui évolue au fil des pages , d'abord initiatique, il devient réflexion spirituelle avec la cohabitation des religions sur la terre sainte dans un contexte historique guerrier avec les croisades

Avner, assez rapidement a un comportement ambigu, s'il montre de vrais dons dans la réalisation des icônes, dont la finalité va évoluer , s'éloignant d'emblée des règles en vigueur à l'époque dans l'Église Orthodoxe qui criera au blasphème et, en plus,totalement sacrilège dans les religions juives et musulmanes pour devenir un miroir de l'âme de ceux qu'il représente, leur redonner confiance en eux en sublimant le meilleur de leur personne.
C' est un manipulateur habile, un homme ambitieux et orgueilleux , qui se fera beaucoup d'ennemis .

J'ai peiné au début du roman, trouvant une certaine naïveté dans le déroulement des sentiments d'Avner, mais on comprend par la suite, me semble t'il, la volonté de Metin Arditi de décrire la transformation du jeune homme .
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Metin Arditi est un conteur hors-pair.
Et si je n'ai pas retrouvé dans cet "homme quo peignait les âmes" la magie de certains de ses ouvrages précédents, il n'en reste pas moins que l'auteur est fichtrement talentueux pour nous embarquer avec lui, d'Acre à Capharnaüm, dans une Terre Sainte qui va bientôt connaître les affres de la Croisade.

Derrière le prétexte de l'histoire d'Avner, jeune juif qui se convertit afin de pouvoir devenir iconographe et découvre la vie au contact de Mansour, le marchand ambulant musulman, Metin Arditi nous livre un conte philosophique. Une forme de réflexion sur la beauté, sur le dialogue - notamment entre les religions - et l'acceptation de l'autre dans toute sa différence. Et il nous livre, consciemment ou pas, une sorte de chemin de vie, au travers de l'histoire d'Avner.

Voir le beau en toute occasion, ne pas s'arrêter aux apparences, tenir bon sur ses principes, quand bien même ils peuvent amener à des ruptures douteuses, à des renoncements. Garder son âme en éveil, en quelque sorte, faire confiance à la joie du coeur.
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- Cherche en chaque homme, en chaque femme la part qui te manque, et tu trouveras certainement Dieu.

Ainsi, pourrait on résumer un livre, court, incisif, rebelle, portant haut les couleurs non pas du blasphème mais s'interrogeant sur les canons (de religion et de beauté) et leur importance, sur leur diktat.

Qu'est ce que la beauté ? Ce qui émeut, Encore et toujours.

une belle lecture !


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L'auteur suisse d'origine turque signe avec ce court roman un récit sensuel et délicat. S'y mêlent l'art et la vie, la foi et la liberté, la filiation et l'amour autour du personnage central d' Avner, « l'homme qui peignait les âmes ».
Nous sommes au XIè siècle en Galilée. Avner, un jeune garçon juif vit avec sa famille à Acre, non loin d'un monastère chrétien. Ses pas le ramènent constamment en ce lieu : il ne résiste pas aux doux chants des moines, à la saveur suave de la confiture de figues que prépare l'un d'entre eux et surtout, il y découvre la peinture. Ou plutôt l'écriture comme lui explique l'un des pères, parce que dans la conception religieuse de l'icône, le moine ne peint pas l'image, il l'écrit, inscrivant dans l'image la parole de Dieu.
Avner décide alors que c'est à peindre qu'il veut passer sa vie, il laisse derrière lui sa religion, sa famille et bientôt sa terre natale afin de poursuivre cette passion dévorante pour les couleurs, les traits, les nuances, l'image.
Ceux qui l'initient à l'art complexe des icônes constatent très vite qu'Avner ne se contente pas de peindre des sujets bibliques, ce qui l'intéresse ce sont les sujets réels, et ce qu'il cherche à représenter, c'est l'âme des hommes et des femmes, leur nature profonde, leurs beautés cachées. Il va à l'encontre des canons: ce n'est pas la manifestation du divin dans les hommes qui l'intéresse mais bien de montrer ce que les hommes ont de divin. Plus dangereux encore, il semble insuffler à ces peintures un pouvoir de conciliation, de paix qui le fait rivaliser avec Dieu.
Contraint de fuir, il entreprend un grand voyage, découvre l'islam aux côtés d'un marchand, et vit de son art, des bienfaits prodigués aux hommes par ses portraits, et finira peut-être par se trouver en chemin.
Récit iniatique et érudit, hymne à la tolérance et à la puissance de l'art, j'ai été charmée par la plume sensible de Metin Arditi que j'ai découvert avec ce texte.
#netgalleyfrance #lhommequipeignaitlesames
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