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EAN : 9782374481234
520 pages
XO Editions (07/03/2019)
4.13/5   82 notes
Résumé :
Pour la première fois, le directeur d’un EHPAD témoigne

Pendant près de trois ans, Jean Arcelin a dirigé un EHPAD dans le sud de la France, avant de renoncer, épuisé par un trop-plein d’émotions et révolté par la faiblesse des moyens mis à sa disposition. Il a côtoyé le pire mais aussi le beau : l’existence de vieilles personnes isolées, le plus souvent sans visites, qui s’accrochent à la vie, se réconfortent, reconstituent des parcelles de bonheur. <... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Jean Arcelin a été de nombreuses années responsable d'une succursale de voitures de luxe avant de se reconvertir au service de l'humain en tant que directeur d'EHPAD. Bon nombre de ces personnes de la santé se penchent vers ces professions liées à l'humain comme une façon de s'occuper également d'eux mêmes. le bien apporté aux autres ricoche toujours d'une façon ou d'une autre jusqu'à soi. C'est du moins la conviction de Jean Arcelin.

Ce récit à la fois « tendre et glaçant » est un condensé immersif dans le quotidien d'une maison de retraite. Tendre car il évoque avec pudeur les confidences des pensionnaires et glaçant car il montre, chiffres à l'appui, l'hécatombe des maisons de retraite.

Quand Jean Arcelin prend ses fonctions dans un EHPAD, il était à cent lieues d'imaginer les lacunes et la détresse en ces lieux. Ça crie pour être lavé le matin, ça crie pour être enlevé de la chaise percée, ça crie même au loup et ce constat se heurte au manque d'effectif qui se heurte à son tour aux restrictions budgétaires. L'homme sera aussi confronté aux frontières de l'humain, jusqu'où donner de soi. Il se montrera directeur respectueux et bienveillant, présent pour son personnel comme pour ses pensionnaires.

Beaucoup de choses passent dans ce récit. La fatigue des aides-soignants, le burn out, l'absentéisme, la maltraitance, les limites de la liberté d'action, les exigences externes, les visites trop rares,...
Le tout dans un style fluide et sensible parsemé de réflexions dignes d'intérêt. Un ouvrage immersif et très ludique ! Tout en étant tendre et rempli d'empathie.

Le récit est d'autant plus agréable qu'il nous sert des anecdotes sur l'un et l'autre pensionnaire, parfois drôles et souvent très émouvantes.

Jean Arcelin écrira que nous avons beaucoup à gagner à passer un peu de notre temps avec la personne âgée, qu'il faut endiguer cette vague qui semble vouloir engloutir la dernière vie avant la mort.

Je lui donne raison et le remercie vivement d'avoir écrit ce très beau récit qui devrait avoir le mérite de réveiller les consciences et d'y voir plus clair sur les coulisses d'une maison de retraite.

Merci à Babelio et aux éditions XO pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de la dernière masse critique.
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Un aïeul qu'on a chéri, son décès, son souvenir, et la révélation : changer de vie pour s'occuper des vieux.
« Vieux » n'est pas un terme péjoratif. Il ne doit pas effrayer, et Jean Arcelin nous dit même qu'il contient le mot « vie ». La Vie-Eux, ils l'ont aimée, mais ils l'aiment un peu moins en Ehpad privés, ceux détenus par les grands groupes. L'auteur fut directeur de deux d'entre eux. Il témoigne aujourd'hui de son impuissance face à un système redoutable qui ne vise que le profit sur le dos de nos aînés.

Quand les fonds de pension font du mal aux pensionnaires.

Ce livre, récit autobiographique d'un homme ayant opéré un virage radical dans sa carrière, est un plaidoyer pour la bientraitance des personnes âgées, et une dénonciation réaliste d'un système qui l'a mené au « Burn out ». Il fut victime lui aussi d'un fonctionnement dont il ne se voulait pas complice. Après avoir été l'un des magnats du secteur automobile de luxe, il avait choisi de s'intéresser de très près aux anciens, et son CV le lui permettant, complété par les formations ad hoc, il avait accédé à ce poste de Directeur.

C'est avec réalisme que cet homme très empathique nous conte son expérience, précisant cependant qu'il n'en fait pas une généralité, mais nous alerte. Il n'est pas le premier à tirer la sonnette d'alarme et il ne sera pas le dernier. Il jette l'opprobre sur ces grands groupes privés qui avalent de plus en plus d'Ehpad et se targuent d'offrir des prestations de qualité là où en réalité tout n'est que profit à coups de malbouffe à bas prix (Hoki et Panga à volonté), de rationnement des couches par exemple (indispensables souvent) et du personnel.
Il semble avoir fait preuve d'une grande humanité, que ce fût vis-à-vis des résidents ou du personnel, et son récit est étayé de mille exemples en ce sens.

Il conclut par des conseils pour choisir du mieux possible un Ehpad pour son parent âgé, puisque la réalité est telle que nous ne pouvons pas toujours les accueillir chez nous ni les maintenir à domicile.
Cela m'a intéressée de passer de l'autre côté du miroir, moi qui ai travaillé en Ehpad, et ai pesté plus d'une fois contre les directeurs.
Je remercie XO éditions et la plateforme NetGalley pour l'accès à ce document.

#TuVerrasMamanTuSerasBien #NetGalleyFrance
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Je tiens à remercier #NetGalley et Xo Éditions pour l'envoi du livre de Jean Arcelin en échange d'une chronique… Un titre accrocheur, Tu verras Maman, tu seras bien… pour nous donner à lire « la vérité tendre et glaçante d'un directeur de maison de retraite ».

Ce sujet me tient à coeur pour plusieurs raisons…
Sur le plan professionnel, j'ai terminé ma carrière en tant que membre de l'équipe médico-sociale chargée des personnes âgées d'un Conseil Départemental ; j'y étais plutôt spécialisée dans le maintien à domicile et j'allais sur le terrain au plus près des bénéficiaires de l'Allocation Personnalisée d'Autonomie, postures que je défends encore et toujours et que la lecture de ce livre vient, s'il était besoin, vivement conforter.
Sur le plan personnel, je soutiens l'attitude de mon père, un guerrier de 94 ans et demi qui vit seul depuis le décès de Maman, survenu en 2013, et qui estime que « l'on va en maison de retraite quand on est foutu !», pas avant… ; j'essaie aussi d'expliquer à ma belle-mère, âgée de 82 ans, qu'il vaut mieux qu'elle et son compagnon, à peine plus vieux qu'elle, restent chez eux le plus longtemps possible alors qu'ils semblent persuadés qu'ils seraient mieux en EHPAD…
Entre ces deux niveaux, j'ajoute que j'ai fait partie du Conseil d'administration d'une maison de retraite associative quelques années jusqu'à sa reprise par un grand groupe gestionnaire. Les échos que j'en ai depuis ce changement de gestion ne sont pas bons pour le bien-être des résidents : l'ambiance se dégrade entre les personnels, le fruit frais a été supprimé de la collation de l'après-midi, il n'y a plus de volières pour les oiseaux…
C'est donc à la fois avec un avis déjà tranché et un grand intérêt que je me suis plongée dans ce livre.

Au début, la démarche de Jean Arcelin m'a un peu agacée… Il venait d'un milieu professionnel tout à fait différent, animé des meilleures intentions… Sa reconversion, à presque cinquante ans avait un côté aventureux, une part d'inconnu, une idée de défi ; mais le côté personnel est émotionnel m'inquiétait un peu. Et puis, j'ai découvert une écriture très efficace et surtout très équilibrée entre le factuel et le personnel ; j'ai rapidement salué son excellente maîtrise du sujet.
Les chapitres sont courts, bien calibrés. L'auteur mêle à son parcours des bribes de vie, la sienne et celles des résidents ; l'ensemble est romancé, les noms ont été changés mais tout cela sonne très juste ; la vérité se lit et s'entend.
Il y a une réelle volonté didactique pour expliquer les sigles barbares pour le néophyte, pour schématiser les fonctionnements des grands groupes gestionnaires d'EHPAD et leurs applications dans le détail décisionnel. Jean Arcelin mêle avec brio l'indicible (certaines scènes sont insoutenables), l'humour, le réalisme, le rire et les larmes, le sentiment d'impuissance et la volonté à toute épreuve. Son récit est une succession d'observations, de réflexions, de portraits humains, de tentatives menées à bien ou pas, de victoires et de défaites, de conseils, de métaphores, de chiffres, d'interprétations… C'est aussi un bel hommage aux personnels qu'il a cotoyés.

Je vais garder en mémoire l'allégorie du colibri… Il vous faudra lire ce livre pour vous l'approprier aussi…
Je vais rêver que tous les directeurs(trices) d'EHPAD sortent de leurs bureaux et s'intéressent autant au quotidien de leurs résidents et de leurs personnels que Jean Arcelin l'a fait au cours de son expérience de ce poste au combien difficile, pris entre le marteau et l'enclume…
Ce livre est un constat, un terrible constat : « une société qui ne respecte pas ses anciens porte en elle le virus de la mort »… Ce livre peut aussi devenir un outil de travail ; tous, autant que nous sommes, allons vieillir, allons devenir dépendants. L'avenir que nous décrit ce livre n'a rien de séduisant. Une part de moi se demande si j'aurai le courage et la possibilité de mettre fin à mes jours avant de risquer de finir ma vie dans un EHPAD… Une autre part, qui croit en l'humain espère sincèrement que notre société va, enfin, se donner les moyens de réfléchir à la vieillesse et à la fin de vie en partant de valeurs humanistes et non plus financières.

Un livre démoralisant mais nécessaire…
Merci Jean Arcelin.
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Livre , témoignage, réquisitoire , un peu des trois sans doute .
L'auteur dresse un beau portrait des résidents mais également des soignants .
Un livre à lire même s'il y a des passages très durs , presque insoutenables .
L'argent , le nerf de la guerre , le profit qui empêche d'embaucher du personnel supplémentaire et pourtant l'auteur le démontre si bien , le confort des résidents passe par une augmentation en nombre du personnel , plus il y a de personnel et plus on s'occupe des résidents .
Les jours où le personnel est au complet , tout le monde en bénéficie , il y a moins de stress , plus de ' bien - être ' , l'équilibre est à ce prix mais c'est sans compter sur l'odieux cercle vicieux sur le fameux taux d'occupation .
Quand les équipes s'épuisent quand il y a un absentéisme sauvage les résidents en font les frais . Et on peut vite arriver à des situations catastrophiques simplement par un nombre insuffisant de soignants.
Il est primordial de valoriser le personnel , de lui donner les moyens de faire ce si beau métier .
Tant de choses à dire sur l'administration des EHPAD , la recherche du profit à tout prix alors qu'on parle d'humains .
J'ai particulièrement apprécié le portait des résidents , ces personnes devenues âgées , parfois très dépendantes.
L'auteur explique bien que certaines situations de grande dépendance , de grande démence font peur , certaines familles redoutent les visites et parfois y renoncent .
On complexifie la vieillesse en demandant au personnel toujours plus de réunions , de
tâches administratives complexes qui éloignent du terrain et qui n'ayons pas peur de le dire , protège , protège de cette vision d'une vieillesse qu'on préfère garder à distance .
Il évoque ce difficile équilibre entre sévir quand une faute , un manquement est commis et être le plus clément possible avec le personnel dépassé par une tâche ingrate , personnel qui est toujours présent et qui voit passer les directeurs comme dans ...Tournez manège ,
J'ai hésité quelques jours avant de me lancer dans cette lecture , je ne m'attendais pas du tout à ce que le regard de l'auteur soit si juste , si nuancé .
Pour conclure , je dirai ' qu'est ce qu'une société qui ne prend pas soin des anciens ? ' , il est grand temps de former le futur personnel , de le valoriser , de continuer sans relâche les formations pour ceux qui travaillent déjà .
Notre société est confrontée depuis quelques années au très grand vieillissement pour la première fois , nous nous retrouvons devant un défi qui semble insurmontable, donnons nous les moyens de le relever , il y a urgence .
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Funambule marchant sur le fil de nos incertitudes, Jean ARCELIN nous invite à prendre position face à un modèle de Société qui verra de plus en plus ses vieux vivre longtemps, dans une dépendance croissante. Sommes-nous droits dans nos bottes lorsque nous leur reconnaissons de moins en moins le droit d'exister pour ce qu'ils sont et pour ce qu'ils ont déjà donné aux générations suivantes? L'Homme peut-il se regarder en face lorsqu'il ‘marchandise' ses vieux? Que dit d'elle-même une Société qui exploite la vieillesse, lui fait payer plus que son dû, lui refuse toute dignité dans le logement, les soins, l'alimentation et toute vie relationnelle?

Avec un regard tendre sur une face du miroir, glaçant sur l'autre, Jean Arcelin ose accuser un système construit sur l'appât du gain facile et les dictats des actionnaires qui serrent dans leurs griffes les responsables de la gestion des EHPAD. Il l'affirme haut et clair, en France comme ailleurs, s'il n'existe pas un sursaut citoyen réclamant du Législatif un sérieux contrôle des objectifs de rentabilité fixés par les patrons du capital et des moyens de gestion octroyés aux directions et aux équipes soignantes des EHPAD, la prise en charge de nos aînés sera un parfait modèle de non-assistance à personnes en danger, doublé d'une prise d'intérêt personnel sur bien commun appartenant à autrui!

Le document que signe Arcelin est un essai… à ce titre, il ouvre au questionnement bien plus qu'il n'apporte des solutions toutes faites. Même dans ses propositions de fin de livre (heureuse initiative!), les propos restent somme toute assez théoriques et ne règlent pas tout, loin s'en faut.

Mais Jean Arcelin a le mérite de crier « Aux loups! » Il tire une sonnette d'alarme qu'il est grand temps d'actionner et il peut le faire même si son expérience à la direction d'une EHPAD n'est guère plus dense qu'à peine trois ans et quelque passés dans ce milieu. Il est néanmoins crédible parce qu'il ne jette pas l'opprobre sur tous les acteurs du système. Il nuance. S'il dénonce la cupidité humaine des actionnaires, il reconnaît les trésors de patience et de passion, d'attention et de soin, d'inventivité et de combativité offertes aux résidents par des hommes et femmes de terrain qui tentent l'impossible pour améliorer l'alimentation, l'encadrement, le cadre et les soins que peuvent offrir ces lieux de vie à nos aînés, nos anciens, nos vieux.

Ces derniers ont droit au respect, le nôtre comme celui de la Société toute entière. Jean Arcelin ne cesse de le crier sur tous les tons tout au long de cet essai qui mérite d'être lu, relu et réfléchi!

Merci à NetGalley France et aux Editions XO pour leur confiance et le cadeau qu'ils m'ont fait en permettant l'accès à ce livre.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Les maisons de retraite sont peuplées de femmes et d’hommes admirables, modestes, petites mains nourricières, héros inconnus, qui chaque jour, tissent la chaîne humaine, en prenant soin de personnes âgées vulnérables. Ils offrent leur énergie, leur patience, avec le sourire, naturellement. Beaucoup incarnent l’abnégation. Ils nettoient des corps usés, souillés, écoutent des cerveaux blessés, avec cœur et méthode, tout simplement. C’est leur devoir, leur mission, leur travail. C’est beau à voir formidablement humain.
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Le respect de l’intimité est fondamental. C’est respecter un territoire, si réduit soit-il, une pudeur, déjà bien malmenée en EHPAD, une personnalité, l’altérité, des émotions que l’on ne veut pas montrer, des petites manies que l’on a toujours cachées. Respecter l’intimité, c’est faire vivre l’autre comme il l’entend, le laisser penser qu’il est encore chez lui sur ce tout petit coin de terre qu’est sa chambre.
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Les démences, la fin de vie, ça fait fuir. Et ces résidents n’ont à offrir que leur présence, insupportable pour beaucoup. Les familles pensent que c’est foutu, ça ne sert plus à rien. Mais c’est faux et incroyablement égoïste ! Jusqu’au bout, les visites, les caresses, c’est essentiel.
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J'ai travaillé pendant plus de vingt ans dans l'industrie automobile et d'autres secteurs d'activité, je n'ai jamais connu de fonction où la pression commerciale soit aussi forte qu'au poste de directeur d'EHPAD .
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Et depuis quelques années, avec cet impératif permanent de rentabilité et l'entrée en Bourse des grands groupes, les actions montent et l'humanité chute…
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Videos de Jean Arcelin (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Arcelin
Linda, prostituée jusqu'à l'âge de 76 ans, nous raconte la mauvaise rencontre qui a fait basculer sa vie.
Son récit co-écrit avec Jean Arcelin, "L'Ange de Pigalle", est disponible en librairie ! Plus d'informations https://bit.ly/langedepigalle
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