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EAN : 9782070444632
224 pages
Gallimard (02/11/2012)
2.99/5   50 notes
Résumé :

Situé dans un pays indéterminé, mais qui ressemble aux Etats-Unis, ce livre rassemble des personnages, et notamment un narrateur anonyme, confrontés à ce que l'on pourrait qualifier d’ « apocalypse », à savoir la chute de notre civilisation, l'effondrement du système, et le chaos qui s'ensuit. Un chaos qui tourne vite à la lutte pour la survie, dans un monde devenu sauvage. Et si c'était demain ?... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Steven Amsterdam donne très peu d'explications pour justifier l'existence du monde qu'il a imaginé. L'étendue des désastres semble mondiale ; la période, très proche. On ne sait pas non plus si une apocalypse s'est produite ou non au cours des nombreuses ellipses qui marquent le rythme du récit. Lorsque nous rencontrons le narrateur, il est encore enfant et passe le réveillon du nouvel an à la campagne, entre un père et une mère marqués par des dissensions concernant l'état du système et des grands-parents qui essaient de tempérer la fatalité d'une situation. Déjà, la société semble atteinte d'un mal dont on ne connaît pas le nom. Malgré tout, la vie semble se poursuivre sans trop de heurts. Plus tard, on retrouve le narrateur dans son adolescence. Beaucoup de choses semblent avoir changées, avec notamment l'émergence de zones rurales et urbaines fermement délimitées. Des maisons laissées à l'abandon sont livrées au pillage. Pourquoi ces abandons ? Pourquoi la nécessité de commettre des vols ? Débrouillez-vous pour le comprendre…
Ainsi de suite, on suit le narrateur au cours de plusieurs étapes de son existence. Entre celles-ci, c'est le grand vide et on ne peut qu'émettre des suppositions concernant les évènements qui se sont produits entre temps. L'apocalypse est-elle survenue au cours de ces périodes non mentionnées ? le narrateur est-il né après l'apocalypse ? A moins que son existence évolue parallèlement à l'avènement de cette fin du monde soupçonnée…


Ces interrogations peuvent sembler stimulantes et laisseraient croire –en théorie- qu'elles participent à la création d'une atmosphère malsaine vouée au non-dit et à la dissimulation. En réalité, cette économie des mots de l'auteur nuit à la crédibilité du monde qu'il imagine. Les périphrases évasives portent peu à peu à penser que Steven Amsterdam peine à imaginer l'état d'un monde qui s'autodétruit, et les rares évocations que l'on rencontre nous ramènent à des conceptions catastrophiques qui n'ont rien d'original : éloignement de l'homme d'avec la nature, migrations, monétisation des rapports humains, perte de la confiance, formations de tribus isolées, chamanisme… le tout s'accompagne d'un discours écologisant simple et naïf –les hommes vont mourir parce qu'ils ont perdu tout contact authentique avec la nature- et de prosélytisme socialiste tout aussi réducteur –l'union fait la force.


Vraiment prégnantes au début du roman, ces considérations ennuient voire agacent. le prêchi-prêcha moralisateur se contente d'accuser sur un ton blasé et se plaît à se rouler dans la fange du fatalisme. Mais le ton évolue parallèlement à l'existence du narrateur… Alors que sa naïveté d'enfant, sa complaisance provocatrice d'adolescent, son cynisme blasé de jeune adulte et ses rêveries utopiques de trentenaire se fondaient sur tous les clichés du genre, les quelques dernières phases de son évolution nous présentent un personnage plus complexe, tiraillé entre ses espoirs, sa lucidité et sa résignation. Les dernières pages sont d'une grande force évocatrice et laissent apercevoir l'originalité de la vision d'un écrivain.


Devant la puissance de cette dernière partie, l'ensemble du roman mériterait d'être reconsidéré. Steven Amsterdam a-t-il volontairement réduit la première partie du livre à néant pour mieux montrer l'évolution de la conscience de son personnage ? On peut aussi très bien supposer que cette transition n'était pas volontaire mais qu'elle résulte simplement d'une interprétation possible de cette projection catastrophique. Je ne suis qu'à moitié convaincue, parce qu'une fin riche de sens ne peut pas faire tout le mérite d'un texte.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Le récit post-apocalyptique, voilà un thème rabâché. Difficile de faire du neuf avec du vieux.
Pourtant, Steven Amsterdam réussit cet exercice périlleux en jouant avec la forme du récit et non pas avec le fond.
Son tour de passe-passe ? Privilégier l'histoire d'un homme au fil des ans et ne suggérer que les effets des famines/guerres/maladies/déchaînements climatiques. Ces suggestions sont parsemées au détour de l'histoire avec subtilité.
Le court roman (215 pages) est découpé en longs chapitres (20 à 25 pages), comme des tranches de vie du personnage principal.
Chaque nouveau chapitre est un saut dans le temps de plusieurs années. Procédé volontairement déstabilisant puisqu'on découvre personnages et situations d'un coup. Procédé qui ébranle le lecteur qui perd ses repères.
Déstabilisant, mais réjouissant me concernant, l'auteur laissant toute la place à l'imagination du lecteur, qui laissera son esprit vagabonder sur le pourquoi et le comment des situations. Un vrai parti pris original.
Une lecture étonnante, sur fond de débâcle écologique, avec un message pessimiste (mais pas que).
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Il s'appelle Eric.Du haut de ses onze ans, il s'apprête à passer le jour de l'an, avec ses parents, chez son Papy et sa Mamy.Jusque là tableau idyllique voire buccolique puisque campagnard.
Steven Amsterdam distille juste quelques mots:"réserves d'eau","bons alimentaires", "médicaments","postes de contrôles".
Une guerre?
Non, une débâcle écologique, suite à laquelle l'auteur va successivement ouvrir les vannes de la vie d'Eric en un flot discontinu.
Dix sept ans: "vols de nourriture","vol de voiture",barricades".
Délinquance?
Sans doute, mais nous comprenons que les médicaments sont indispensables et les vols aussi pour assurer la survie.Mort des grands^parents.Disparition des parents.
Le monde est en danger.
Vingt trois ans: Ce débrouillard, grâce à la "gestion territoriale", déniche un boulot de "relogement des populations" en détresse car "il pleut comme vache qui pisse". Fuite loin des grandes villes,aux hôpitaux-mouroirs. On tuerait presque pour une boite de conserve périmée.
Ainsi de suite,vont se succéder les étapes de sa lutte. Rencontre avec Margot, port de masques, peste, poux,la gale,infertilité masculine,incendies,trafics de cartes d'identité pour obtenir des aides, lois qui régissent les quasi-mariages, dérives,hétérosexualité,luxure, toxicomanie,perte,échelon social,corps usé d'un trop plein,violence...
Bref,tout va crescendo et "pour être en vie il faut être du bon côté" mais à quoi ne s'adonnerait-on pas pour rester en vie? That is the question!!!
Un livre fort, chargé d'un message écologique:Dépêchons nous avant qu'il ne soit trop tard.
Premier roman de Steven Amsterdam, Ces choses que nous n'avons pas vues venir s'est vu attribuer deux prix.
A lire et à méditer!


(Autre critique : Vous prenez un fond de Présages de James Hébert avec pluies diluviennes et grands embouteillages;une grosse louche de Ravage de René Barjavel avec coupures d'électricité,sècheresse, grands incendies,déplacement de population et organisation de survie;vous parsemez par ci par là de quelques touches d'amour style BD Julia et Roem d'Enki Bilal qui errent dans un désert apocalyptique;de violence du genre Orange mécanique d'Anthony Burgess, délinquance,drogue,violence; de lois tyranniques comme dans Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley, vous mélangez le tout et placez dans cette panade un débrouillard,dont vous suivez le parcours tous les cinq ans de l'enfance à la mâturité : vous obtenez un excellent livre d'anticipation:
Ces choses que nous n'avons pas vues venir de Steven Amsterdam.
Des choses qui font froid dans le dos, et qui nous pendent au nez si
nous ne redressons pas le cap des problèmes écologiques planétaires actuels.
Un beau message!
Et un crédo:"Il faut se presser pour y arriver!".)
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Roman très décevant

Le livre suit une construction elliptique, chaque chapitre relate une tranche de la vie du narrateur, Eric, que l'on suit de l'enfance à un âge plus avancé mais jamais défini. Entre ces scènes, de grands blancs, de grands silences... souvent de plusieurs années. c'est au lecteur d'écrire sa propre histoire.
On suit donc les péripéties d'Eric par tranches, sans indications réelles de temps, sans précisions sur les lieux ( à part ville ou campagne ), les nouveaux personnages rencontrés au fil du roman ne sont pas introduits, pas décrits et sans personnalité réellement construite... donc pas convaincants!

Les différentes notions habituelles du genre post-apocalyptique sont évoquées : maladie, pandémie, catastrophes naturelles, troubles sociaux, migration de population, pertes de proches, etc... Mais ne vous attendez pas à avoir plus d'explication à la lecture du livre : rien ne sera davantage détaillé.

Le narrateur, à la personnalité peu fouillé et à la psychologie minimaliste, ne s'interroge jamais sur les origines qui ont conduit à ces désordres évoqués au fil des pages, il ne poursuit aucun but, aucune quête qui pourrait en faire apprendre davantage sur cet univers

De même la désorganisation de la société induite par cette ou ces catastrophes n'est que sommairement suggérée : vol, autodéfense, rationnement, pollution, fuites de population, perte de repères moraux, etc... ne sont pas plus développés... dommage!

De plus l'écriture est lourde, simpliste voir creuse et peu fluide ( peut-être est-ce due à la traduction ... ? ) ce qui n'aide pas à rentrer dans l'histoire. On s'attache peu au protagoniste, qui ne fait part d'aucune réflexion, d'aucun sentiment, d'aucune émotion. On ne retient pas non plus les autres personnages qui disparaissent aussi vite du récit qu'il y sont apparus.

Dans " Ces choses que nous n'avons pas vues venir " seul le titre est accrocheur et correctement construit. La quatrième de couverture résume parfaitement ce roman qui aurait pu tenir en 10 lignes.
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Si la littérature est abondante en histoire d'apocalypse, ce roman dénote un peu. Loin des pandémies qui forcent le héros à protéger sa famille avec un gros calibre, loin des courses pour échapper aux vague immenses des tsunamis, Steven Amsterdam nous propose pourtant un peu tout cela à la fois, dans une succession de moment de la vie d'un personnage dont le nom n'est jamais cité. On sort de ce livre avec une impression de regret, de nostalgie. Car ici, la fin du monde est lente et immuable. Les récits ne se concentrent pas sur les évènements en eux mêmes, mais sur la manière qu'a le personnage de les gérer, comment ils l'impactent, comment il les utilise pour survivre. L'auteur trace, en filigrane, les contours d'un monde qui peu à peu s'effondre. Pénuries alimentaires, ségrégation, dérèglement climatique entraînant des catastrophes humanitaires, réfugiés climatiques et essor des maladies provoquées par l'environnement modifié par les humains, on trouve dans chacun des moments racontés un peu de tout ça. Un seul regret concernant le rôle de l'Etat qui n'est gangréné que par la corruption de ses petits fonctionnaires mais qui semble s'attacher à tirer tout le monde d'affaire tout de même, ce qui ne me semble pas très réaliste. Mais pour le reste…
Ce livre est fascinant pour la lente décomposition que l'on y trouve. La fin du monde n'y est pas brusque et surprenante, c'est un long délitement de tout ce qui nous soutenait. Famille, nature, énergies fossiles, santé… Et, comme la grenouille qui se laisse bouillir si on augmente progressivement la température de la casserole, l'humanité se contente de regarder et se raccroche à quelques espérances vide de sens, nouvelles sectes ou ancienne religions. Ce roman fait réfléchir. Est-ce que nous ne sommes pas nous même au commencement de la fin du monde ? Ou même déjà dedans ? A lire.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il dit que les désespoirs s’inscrivent d’une façon particulière dans le corps. Les problèmes de cœur, c’est dans les yeux. Les pertes matérielles touchent le pli des lèvres. Les deuils affectent la posture même du corps. Il n’a pas eu une seule relation sérieuse depuis qu’il travaille aux « Services catastrophes » et, si on voulait bien lui accorder une bourse d’études, il étudierait les effets délétères de son travail sur les relations humaines, parce qu’il voit cela sur son propre visage aussi.
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- Qu’est-ce qui le tracasse ? Ca a toujours été la fin du monde. Que nous a apporté ce siècle ? La Première Guerre mondiale, les camps de concentration, la bombe atomique. Et il a peur d’un pépin informatique ? D’une panne généralisée ? Retournons à nos moutons. On va déguster notre chocolat chaud à la crème de whisky. La faim fera peut-être sortir le loup du bois…
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C'est exactement le genre de romantique qui n 'a pas les tripes pour survivre ,
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-Pas trop d'encombrements , pour un jour de jugement dernier ...., dit Cate.
-Tu me lâches , s'il te plait ?
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Lorsque je me suis réveillé, il faisait encore nuit. Elle dormait, mais en s’agrippant à moi comme à une bouée de sauvetage. Je l’ai laissée. Depuis que je fais ce boulot, j’ai souvent vu des gens se raccrocher à des choses absurdes, comme si conserver un album de photos, l’alliance de leur mère, un porte-bonheur, pouvait les protéger quand l’eau atteindra leur porte. Cette nuit-là, dans cet appartement plein de cristaux et de petits autels voués à rien de particulier, la seule chose idiote à laquelle se raccrocher, pour elle, c’était moi, le type venu lui dire d’oublier tout ça.
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