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Stéfanie Delestré (Préfacier, etc.)Hervé Delouche (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070787685
224 pages
Joëlle Losfeld (30/11/-1)
4.14/5   18 notes
Résumé :


Au lendemain de la guerre, René Le Guen est condamné à la peine capitale pour avoir commis trois meurtres. En attendant l’issue du recours en grâce, il revient sur son passé et l’enchaînement des petits faits qui ont construit sa vie et le conduisent, finalement, au pied de l’échafaud. Ce n’est pas un philosophe, c’est donc avec naïveté qu’il partage ses tourments et ses interrogations avec ses compagnons de cellule. Et même si Le Guen n’a rien d’un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
1 - Tu prends immédiatement un papier et un crayon
2 - Tu notes ce livre
3 - Demain, tu vas en librairie l'acheter
4 - Tu le lis dans la foulée                       
5 – On en reparle 
C'est un peu court comme argumentaire, j'en conviens. J'ai tellement été remuée par ce livre que je voudrais le mettre entre les mains de chacun d'entre vous.
C'est un texte plaidoyer contre la peine de mort qui était encore une réalité en 1952, date de parution du roman.

René le Guen est un jeune homme, presque encore un adolescent, sans repère, sans éducation, vivant dans la pauvreté. Sa violence a bien servi pendant l'Occupation. Il a été le larbin, le porte flingue des héros de la Résistance, celui qui faisait le sale boulot. Mais cette époque est terminée. Il est aujourd'hui condamné à mort pour meurtre. Dans l'oppression effrayante de sa cellule de prison, René attend de longs mois son exécution aux côtés d'autres criminels destinés également à monter sur l'échafaud. Il y a un docteur qui aurait empoisonné sa femme, un Corse qui a commis un meurtre mafieux et un ouvrier qui a tué sa fille de 3 ans.

La narration alterne entre le présent en prison et le récit du passé de René. Jean Meckert va tout à la fois raconter avec une minutie effrayante les conditions de l'incarcération et de l'exécution tout en contestant la pertinence judiciaire de la peine de mort. Il fustige la guillotine comme seule solution à des problèmes de société, fait le procès en creux de l'inégalité sociale et de la responsabilité collective.
« Nous sommes tous des assassins » est un texte fort, un véritable réquisitoire qui démontre l'absurdité de cette Loi du Talion institutionnelle, l'inhumanité et l'injustice de cette machine à tuer légale.

Ne faites pas la même erreur que moi, lisez ce livre sans attendre.

PS : hasard du calendrier, je publie sur ce roman alors que vient de disparaitre le journaliste et écrivain Gilles Perrault . Son livre « Le pull-over rouge » a forgé ma conviction à l'adolescence que la peine de mort était définitivement moralement inacceptable.
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Nous sommes tous des assassins, et Jean Meckert le démontre. Il soulève le malaise, soupèse les arguments des opposants et prouve le dysfonctionnement d'une société figée dans ses rites. On touche au vital : une société a-t-elle le droit de tuer ?

Chaque personnage incarne l'un des visages de la société française : René le Guen, Bauchet et Gino sont des meurtriers parce qu'ils sont pauvres. Si le crime n'est pas pardonnable, il ne se lave pas dans le sang et il puise ses origines dans la pauvreté. Un peuple pauvre est un peuple criminel, poussé dans ses retranchements par l'insalubrité des logements, la malnutrition, l'absence d'éducation et le chômage. Quant à Albert Dutoit, clé de voûte du roman, il symbolise l'injustice radicale : être tué pour un crime qu'on n'a pas commis.

Mais de l'autre, la bureaucratie des prisons, les juges et les gens aisés, tous ces gens aisés sont aussi des assassins : sous le couvert des « bons sentiments », ils n'hésitent pas à sacrifier le voisin pour s'offrir le choix d'avoir du luxe, ou le luxe de s'offrir le choix – s'offrir tout ce que le pauvre ne s'autorisera qu'à rêver.

C'est avec une grande force que Jean Meckert défend l'abolition de la peine de mort et la condition humaine. En dénonçant le système carcéral, qui cache ses guillotinés tout en prônant « la force de l'exemple », il crache sur la société des injustices, sur le « mépris total des gens », avec une grande transparence.

L'intégralité de la critique sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/nous-sommes-tous-des-assassins-jean-meckert-a80136610
Lien : http://www.bibliolingus.fr/n..
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Jeaqn Meckert dit Jean Amila est un auteur totalement tombé dans l'oubli aujourd'hui et c'est bien dommage. Ses romans très plaisants à lire sont emplis d'humanité et foi en la bonté humaine. Dans ce récit au travers le vécu d'un condamné à mort il prend clairement position contre la peine de mort sans pour autant être un donneur de leçons.
"Nous sommes tous des assassins" peut se lire simplement comme un excellent roman noir sans plus mais c'est également un plaidoyer pour une justice plus humaine et plus juste .
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La liberté ce n’est pas seulement un truc pour que les riches aient leur maison, et les pauvres rien du tout ; c’est aussi que ceux qui ne pensent pas comme les riches, on les tue !...
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La société exigeait moins l’innocence que la soumission ; c’était dans sa nature.
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La peine de mort en soi est une séquelle des temps barbares !
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