1 - Tu prends immédiatement un papier et un crayon
2 - Tu notes ce livre
3 - Demain, tu vas en librairie l'acheter
4 - Tu le lis dans la foulée
5 – On en reparle
C'est un peu court comme argumentaire, j'en conviens. J'ai tellement été remuée par ce livre que je voudrais le mettre entre les mains de chacun d'entre vous.
C'est un texte plaidoyer contre la peine de mort qui était encore une réalité en 1952, date de parution du roman.
René le Guen est un jeune homme, presque encore un adolescent, sans repère, sans éducation, vivant dans la pauvreté. Sa violence a bien servi pendant l'Occupation. Il a été le larbin, le porte flingue des héros de la Résistance, celui qui faisait le sale boulot. Mais cette époque est terminée. Il est aujourd'hui condamné à mort pour meurtre. Dans l'oppression effrayante de sa cellule de prison, René attend de longs mois son exécution aux côtés d'autres criminels destinés également à monter sur l'échafaud. Il y a un docteur qui aurait empoisonné sa femme, un Corse qui a commis un meurtre mafieux et un ouvrier qui a tué sa fille de 3 ans.
La narration alterne entre le présent en prison et le récit du passé de René.
Jean Meckert va tout à la fois raconter avec une minutie effrayante les conditions de l'incarcération et de l'exécution tout en contestant la pertinence judiciaire de la peine de mort. Il fustige la guillotine comme seule solution à des problèmes de société, fait le procès en creux de l'inégalité sociale et de la responsabilité collective.
«
Nous sommes tous des assassins » est un texte fort, un véritable réquisitoire qui démontre l'absurdité de cette Loi du Talion institutionnelle, l'inhumanité et l'injustice de cette machine à tuer légale.
Ne faites pas la même erreur que moi, lisez ce livre sans attendre.
PS : hasard du calendrier, je publie sur ce roman alors que vient de disparaitre le journaliste et écrivain
Gilles Perrault . Son livre «
Le pull-over rouge » a forgé ma conviction à l'adolescence que la peine de mort était définitivement moralement inacceptable.