Après avoir entendu beaucoup parler de cette auteure américaine, je me suis enfin laissée tenter par l'atmosphère de ses livres. J'ai commencé ma rencontre avec
La Reine des Délices et je suis très heureuse d'avoir tenté l'aventure.
Pour moi, ce roman fut un régal de douceur et de magie. Comme les sucreries ou les pâtisseries que l'on prend plaisir à déguster et que l'on aimerait garder longtemps sous notre palais, ce livre se laisse manger sans faim. Une fois ouvert, impossible de le poser.
Ne vous laissez pas réfréner par la banalité apparente de l'histoire…Tout est dans l'atmosphère. Entre le conte et le roman, l'auteur nous engloutit dans un monde fait de romance, de réalisme et de fantaisie bien agréable.
A mesure que les chapitres se sont égrenés, je me suis laissée ensorcelée par l'auteur. Ce fut un véritable coup de coeur. J'avais l'impression d'être invitée chez moi. C'est assez étrange comme sensation.
Je ne me sentais pas dépaysée. J'aurais donc pu m'ennuyer. Bien au contraire! le livre m'a comme qui dirait pointé du doigt les choses que j'ai tendance à oublier ou qui me poussent à procrastiner. Ce n'est pourtant pas un roman moralisateur! Comme le décrit si merveilleusement l'auteur au travers de cette citation, ce livre m'a parlé personnellement:
« – J'ai… une relation particulière avec les livres.
– Ils peuvent être possessifs, hein ? Vous marchez dans une librairie, et soudain l'un deux vous saute au visage, comme s'il avait bougé de lui-même, rien que pour attirer votre attention. Parfois, ce qui se trouve à l'intérieur change votre vie, mais parfois il n'y a même pas besoin de le lire. Sa simple présence peut être réconfortante… »
Merci à Milly, pour m'avoir fait découvrir cette auteure dont je dévore presque littéralement ses livres.
Résumé de la quatrième de couverture :
A la mort de son père, Josey décide qu'elle doit cesser ses caprices de petite fille et fait la promesse de dévouer corps et âme à sa mère. Vingt ans plus tard, éteinte d'avoir été trop couvée, elle soigne sa solitude dans le placard de sa chambre, où elle cache des monceaux de sucreries.
Et le jour où Della Lee Baker, battue par son compagnon, vient se réfugier dans cette même penderie, la vie de Josey bascule. Titillée par son aînée, elle s'ouvre enfin au monde et rattrape le temps perdu d'une jeunesse bridée. A 27 ans, elle commence enfin à vivre…
Mon avis:
L”histoire commence par nous présenter Josey Cirrini, une jeune femme potelée qui consacre sa vie à sa mère, dans l'espoir secret de gagner l'amour de celle-ci.
Malheureuse, Josey s'isole et s'enferme dans sa chambre. Elle n'a pas d'amis et sa mère reste aujourd'hui le seul membre vivant de sa famille.
Son seul bonheur réside dans le placard de sa chambre.
« Le placard secret était en réalité la penderie de la chambre voisine. Celle-ci contenait une immense armoire, un meuble épouvantablement lourd hérité de la famille Cirrini, qui occupait presque un mur entier et dissimulait cette penderie. Josey avait découvert par hasard la porte de communication et avait pris l'habitude de s'installer dans le réduit pour manger les bonbons qu'elle dissimulait dans ses poches étant enfant. A l'époque, elle se cachait juste pour inquiéter sa mère, puis elle s'était mise à remplir le placard de magazines, de romans à l'eau de rose et de sucreries. Des tas et des tas de sucreries. Des Pepito et des sablés, aux noix de pécan, des Régalad et des mi-cho-ko, des caramels mous et des bonbons aux noisettes, des pastilles à la cannelle et des berlingots au miel, des paquets de muffins Little Debbie. L'endroit dégageait une odeur réconfortante, une odeur de Halloween, de chocolat, de sucre et d'emballages de plastique froissés. »
Son placard et son secret amour pour le facteur sont les seuls plaisirs de Josey dans la vie. Toutefois, cette routine soigneusement construite va bientôt être remise en cause avec l'arrivée inopinée de Della Lee dans le placard de sa chambre. Della Lee élit domicile dans le placard de Josey pour fuir une vie de mauvaises fortunes. Josey est assez surprise par cette intrusion. Néanmoins, comprenant que Della Lee n'a nulle part où aller, elle va décider de lui prêter son placard jusqu'à ce que celle-ci se sente prête à partir.
« Si Della lee avait été une friandise, elle aurait été une frite colorée acidulée, de celles qui sont à la fois sucrées et acides, qui font pleurer les yeux et sourire malgré soi ».
Malgré le caractère différent des deux femmes, elles vont se rapprocher.
Della Lee, qui a une grande affection pour Josey, va tout mettre en oeuvre pour changer la vie de son hôtesse. Ainsi, sur le conseil de Della Lee, Josey va rencontrer une femme, Chloe. Comme pour Josey envers le facteur ou l'arrivée de Della Lee dans son placard, Chloé a également un secret. Elle a une relation particulière avec les livres. Ils lui apparaissent mystérieusement, dès lors qu'une situation qu'elle vit est difficile, comme un ami qui cherche à l'aider.
Ce roman est bien plus qu'une simple histoire portant sur trois femmes…
Ce livre qui déborde de chaleur humaine, d'intelligence et de magie, apporte au lecteur un joli conte sur l'amitié, l'amour et donne l'espoir à tous ceux qui ont perdu la foi de trouver des solutions à leurs soucis.
Sarah Addison Allen aurait pu écrire une note à l'intention du lecteur et la glisser derrière la dernière page que ça ne m'aurait pas plus surpris, quelque chose dans cet esprit-là : « La magie est présente partout dans ce livre, comme elle est partout dans la vie, Regardez autour de vous. Elle n'apparait peut être pas sous les traits d'Harry Potter, mais elle est là, toujours ».
Je comprends maintenant pourquoi cette auteure est souvent plébiscitée. J'ai autant dégusté l'histoire que le procédé de narration employé, le lyrisme ou le style oral qu'elle utilisait.
Cela fait un moment que j'ai terminé cette histoire et pourtant elle me hante toujours autant. Allen a le don de nous révéler la magie dans chaque chose, même la plus anodine : le pouvoir des livres, les couleurs, les gens….
«Tout le paysage était recouvert d'une délicate pellicule nacrée, tel le glaçage d'un gâteau (…) Elle sortit la tête et inspira longuement. Si elle avait pu manger l'air glacé, elle l'aurait fait. Elle trouvait que les vagues de froid ressemblaient à des cookies ou des biscuits au gingembre. Elle les imaginait tels de gros morceaux de chocolat blanc nappés d'une couche de vanille fraîche et croustillante. »
Je crois que mon coup de coeur va autant au livre qu'au plaisir que j'ai ressenti de pourvoir partager avec quelqu'un d'autre des choses que je garde trop souvent pour moi seule.
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