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Critiques de Titiou Lecoq (735)
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Les grandes oubliées : Pourquoi l'histoire a ..

Avec « Je suis une femme sans histoire », Alice Zeniter s’amusait déjà à démontrer que la littérature a toujours été une affaire d’hommes. Avec « Les Grandes Oubliées », l’essayiste Titiou Lecoq porte encore un peu plus haut le flambeau du mouvement féministe.



Pourquoi les femmes sont elles absentes de nos manuels d’histoire ? S’agit-il d’un oubli, d’une omission, voire carrément d’un effacement volontaire ? À travers ce roman, l’autrice propose une relecture chronologique et radicale de l’histoire, de la préhistoire jusqu’à nos jours, redonnant une voix et une place à ces femmes « oubliées »… la place qu’elles méritent et pas seulement celle que les hommes ont bien voulu leur donner.



Appuyant cet éclairage féminin sur un travail de recherche rigoureux et saupoudrant le tout d’un ton léger et délicieusement cynique, Titiou Lecoq livre un récit accessible et didactique, qui démontre que les droits des femmes n’ont pas toujours progressé au fil des siècles, bien au contraire, et que leur combat est encore loin d’être terminé.



En retirant le féminin des métiers exercés de son dictionnaire et en décidant que le masculin l’emporterait toujours sur le féminin pour l’accord des adjectifs, l’Académie Française aura également contribué à asseoir la supériorité du genre masculin… jusque dans cette belle langue que l’autrice utilise à merveille pour nous démontrer le contraire.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Les grandes oubliées : Pourquoi l'histoire a ..

Vous saviez que contrairement aux idées reçues les droits des femmes ne sont pas allés crescendo?Qu’elles étaient plus libres au moyen-âge qu’au siècle des Lumières ? Qu’il existait des chevaleresses, des jongleresses, des bâtiseuses de Cathédrales, des autrices et même des reines françaises qui régnaient non pas dans l’ombre d’un roi mais seules ? Que ces mots ne sont pas inventés ou tirés du masculin mais qu’il s’agissait bien de mots féminins ? Que le masculin ne l’a pas toujours « emporté sur le féminin » ? Ce n’est qu’au XVIIème siècle que l’Académie Française en a décidé ainsi arguant du fait que l’homme était supérieur à la femme. Alors, l’écriture inclusive on aime ou on n’aime pas mais c’est quand même sacrément gonflé de dire que l’on dénature la langue française quand on sait ça !



Mais voilà le problème est là, on ne le sait pas car tout ça les manuels d’histoire n’en parlent pas. Des femmes non plus d’ailleurs, en moyenne sur un manuel de 200/220 pages, 7 ou 8 sont consacrées aux femmes. A ce stade il ne s’agit pas d’un oubli mais bien d’une volonté délibéré de gommer le rôle des femmes dans l’Histoire et d’enseigner et de transmettre l’Histoire de France au masculin.



Je vous vois arriver avec votre argument : ben c’est parce qu’il n’y a rien à dire. Ta ta ta je ne veux pas entendre ça ! Il y a matière c’est juste qu’on a fait disparaître le rôle de la moitié de la population française de nos enseignements.

Pourtant les femmes font partie de l’Histoire autant que les hommes. Et il y a de quoi faire comme le montre Titiou LECOQ dans son livre foisonnant de connaissances. Elle s’appuie sur des recherches sérieuses et étayées, cite ses sources, donne des références. Ce sont des faits qu’elle relate pas des carabistouilles ! Elle nous raconte tout ça sur un ton drôle et mordant avec dynamisme et passion. Le livre ne se lit pas il se dévore !



L’autrice envoie valser les idées reçues et recadre les choses. Elle redonne à ces grandes oubliées la place qu’elles auraient toujours dû occuper parce que ce qu’elles ont accompli le justifie. Guerrières, chevaleresses, reines, ouvrières, militantes, suffragistes (non pas suffragettes) autrices résistantes, depuis toujours elles luttent, défendent leurs droits leur pays, leurs idéaux, leurs convictions et parce que ce sont des femmes tout cela est passé sous silence.



Les femmes ne sont pas les petites choses fragiles pour lesquels la société veut les faire passer depuis des lustres. Elles sont en lutte constante : pour le droit de vote, le droit à disposer de leur corps, l’IVG, la contraception, le droit à hériter, à travailler, à être autonome… tous ces droits les femmes les ont arraché à force d’obstination. Parce qu’entre le droit et la religion on part de loin ! D’ailleurs merci Napoléon pour ce beau code civil qui nous classe parmi les biens meubles de nos chers époux !

Vous allez me dire que si tout ça vous l’avez vu en histoire. Super alors interro : le nom d’une femme militante pour le droit à l’avortement ? quelques noms du manifeste des 343 ? Le nom d’une reine de France (pas la femme d’un roi hein une vrai reine!), le nom d’une autrice du siècle des Lumières ? D’une sculptrice ? D’une peintre ? Le nom d’une révolutionnaire (non pas Olympe de Gouge c’est trop facile!)…Ah ah c’est pas facile. Essayez avec des noms d’hommes vous allez voir c’est beaucoup plus accessible.



De la préhistoire à aujourd’hui Titiou LECOQ balaie les a priori sexistes et revient aux faits établis par les historiens (surtout les historiennes d’ailleurs).



Un livre qui n’a rien d’un pamphlet à l’encontre des hommes mais qui incite à la prise de conscience et à lutter contre ce que l’autrice appelle l’oublioir (terme emprunté à Aimé CESAIRE). Parce que non on ne fait pas des « trucs de mecs » on fait ce qu’on a envie de faire. Et non nous ne sommes pas des garçons manqués, juste des filles réussies !



Quand les petites filles pourront enfin s’identifier à leurs aïeules, femmes des cavernes, chevaleresses du moyen-âge, révolutionnaire chantant la carmagnole, militante pour le droit à l’avortement, résistante pendant l’occupation nazi ? Rendez nous nos héroïnes !



Ce livre passionnant et plein de connaissances se lit comme un roman. Enthousiasmant !
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Honoré et moi

J'aimais déjà beaucoup Titiou Lecoq, brillante journaliste et essayiste féministe dont je suis les chroniques sur le magazine en ligne Slate.fr, dont j'ai apprécié ses articles parus chez Libération sur les féminicides et les meurtres conjugaux.



J'ai aimé d'emblée la couverture de son Honoré et moi, du orange et violet qui claque, un portrait De Balzac et une phrase drôle « parce qu'il a réussi sa vie en passant son temps à la rater, Balzac est mon frère ».



Souvent, je trouve ça très chiant, les biographies, trop souvent empesées voire ampoulées. J'en lis pour approfondir mes connaissances, certes, mais rarement je m'éclate ! Et là, ça a été l'éclate totale ! Titiou Lecoq a réussi à dépoussiérer complètement le genre pour en faire un récit vivant et très drôle. Et après cette réjouissante opération de décapage, j'ai découvert un Balzac terriblement moderne et attachant.



J'ai appris plein de choses ( je partais de très bas, ne connaissant presque rien de la vie De Balzac ) dans un tourbillon alliant documentation biographique solide et plume allègre maniant sans complexe un vocabulaire actuel volontairement anachronique. En vrac, voici mon top 5 des informations que je retiens :



1- Balzac était le roi de la foirade, obsédé par l'argent, voulant à tout prix devenir riche … mais tout le temps surendetté et acheteur compulsif de fringues extravagantes et d'objets de déco ! Les femmes de sa vie l'ont bien rincé pour éponger ses dettes.



2- Il était ultra complexé, édenté, court sur pattes, joufflu, robuste, avec une tête, selon les critères de ses contemporains, «  à vendre des saucisses sur un marché du Tarn » … bien loin d'un Lord Byron «  beau mec version dépressive ». Déjà qu'on lui reprochait de trop écrire pour des raisons mercantiles …



3- Lui qui était plutôt très réac dans ses idées politiques a été un féministe avant l'heure. Dans son étonnante Physiologie du mariage ( 1831 ), il lance un appel aux maris à ne pas violer leurs jeunes épouses lors de la nuit de noce et enjoint les maris à ne jamais «  se permettre un plaisir qu'il n'ait eu le talent de faire désirer par (leur) femme » !



4- Pour se faire de la thune, il a eu le drôle de projet ( jamais réalisé, ha ha ) de planter chez lui 100.000 pieds d'ananas dans des serres … pour vendre ensuite les fruits dans une sorte de supermarchés tenue par des écrivains, George Sand à la caisse, Théophile Gautier au rayonnage et lui à servir les clients.



5- En 1899, grosse dispute suite à la proposition de la gauche de panthéoniser Balzac , refus catégorique et offusqué de la droite. Cela aurait eu de la gueule, pourtant un triumvirat Hugo-Zola-Balzac dans les cryptes du Panthéon !



Un régal que cette biographie décomplexée et ludique, que l'on soit intéressé ou pas par le personnage De Balzac, ce n'est que du pur plaisir. Personnellement, j'ai comme une envie furieuse de me plonger à nouveau dans un de ces romans ! Suis allée chercher La Femme de trente ans que je n'ai jamais lu.



Lu dans le cadre du jury Grand Prix des lectrices Elle 2020, catégorie Essai
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Les grandes oubliées : Pourquoi l'histoire a ..

Titiou Lecoq fait une relecture de l'histoire, de la préhistoire au monde contemporain, à travers une question : pourquoi ne parle t'on jamais, ou si peu, des femmes dans les livres d'histoire ?

Elle démontre que les femmes ont eu une importance sociale que la modernisation de la société a progressivement réduit, jusqu'à les réduire au 19ème siècle à des génitrices honteuses (on leur demande de procréer tout en glorifiant leur virginité). Ce n'est qu'au milieu du 19ème siècle, et surtout au 20ème, que les mouvements féministes ont commencé à agir pour inverser la tendance.



J'ai retrouvé dans cet ouvrage la plume et la verve espiègles que j'avais découvertes dans le précédent ouvrage de l'autrice (elle m'a convaincu d'utiliser ce terme, plutôt que "auteure"), Honoré et moi, chez le même éditeur. Elles sont mises ici au service d'une cause, une cause que l'on pourrait qualifier de "féministe" mais que je préfère dire de "vérité historique"...

En effet, le propos de Titiou Lecoq n'essaie pas de nous convaincre, frontalement, que la lutte féministe est juste. Elle cherche à nous montrer que le patriarcat a revisité l'histoire, en gommant le rôle des femmes, et l'évolution de ce rôle, dans les sociétés, au fil du temps ; en caricaturant à peine, c'est comparable à ce que faisait le pouvoir stalinien en URSS en effaçant sur les photos officielles les dirigeants tombés en disgrâce...

Le résultat est un essai qui se lit facilement, un peu comme un roman biographique dont le personnage principal serait La Femme.

Personnellement, je ne lui ferai qu'un petit reproche, une petite frustration : de nombreux personnages féminins sont évoqués dans le livre ; j'aurais souvent aimé en apprendre plus sur eux, par exemple avec des fiches biographiques en annexe. À défaut, cherchons sur Wikipedia et Internet...




Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Honoré et moi

Démythifiant le grand homme, Titiou Lecoq souligne la modernité d'un Balzac qui veut devenir riche et célèbre grâce à sa plume. Qui, s'il estime que les femmes se doivent d'êtres douces (et ce que ne dit pas l'auteure, que son féminisme fait contrepartie à la misogynie de bien de ses textes), prend le parti des femmes, dénonçant leur assujettissement aux hommes. Qui pense aussi (déjà en 1846 !) que le mal qui ronge la société est l'envahissement de la finance. Toutes choses très mal vues à son époque. Mais clairvoyant Balzac ne l'est pas dans tous les domaines. Loin s'en faut. Dépensier et piètre homme d'affaires, Honoré n'a cessé de se lancer dans des entreprises hasardeuses qui l'ont endetté. Dettes qu'il n'honorait pas quand il le pouvait — préférant dépenser son argent à des choses plus frivoles — surtout si le créancier était sa mère, à laquelle il reprocha sa pingrerie, ce qui avouons-le relève de la franche ingratitude !



J'ai beaucoup aimé cette biographie, pour le ton libre de l'auteure, son féminisme de bon aloi, sa connaissance du sujet distillée avec humour et familiarité. Un essai très réussi qui, sans assommer le lecteur avec une science mal digérée et des affirmations péremptoires, instruit (tout en gardant à l'esprit qu'une biographie n'est qu'un point de vue), et donne furieusement envie de relire Balzac.

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Honoré et moi

Je me suis fait un nouveau pote! C’est Honoré, qui cache bien son jeu quand on ne se donne pas la peine de fouiller un peu sa biographie. Heureusement qu’il y a des auteures comme Titiou Lecoq, qui se mettent la tâche et explorent la documentation pour en sortir une très intéressante biographie de ce monstre de la littérature classique française.



C’est passionnant, parce qu’on en découvre de belles sur l’auteur de la Comédie humaine, et en particulier sa relation particulière à l’argent, qui lui file entre les doigts. Qu’il en ait ou qu’il n’en ait pas (il a connu des épisodes de vache maigre avant le succès), le résultat est le même, il est poursuivi par des créanciers. Très en avance sur son temps, il a pratiquement créé le concept de surendettement. Au moins il en aura profité, vivant dans un luxe largement au-dessus de ses moyens.



On le connait pour sa capacité de travail hors du commun, mais on sait un peu moins qu’elle était lié à ces besoins urgents de remboursement de ses créanciers, qu’il ne parvenait pas toujours à maintenir à distance.





On en sait aussi un peu plus sur sa famille, qui a sans aucun doute subi les conséquences de la légèreté de l’acheteur compulsif qu’il fût .



C’est écrit avec humour, Titiou Lecoq utilise ce ton familier que l’on réserve le plus souvent à des proches, ce qui rend le propos drôle en plus d’être instructif. Il est probable qu’à la lumière de ces révélations, certains personnages des romans de Balzac apparaissent sous un nouveau jour.



Dès que j’en aurais fini avec Emile, j’attaque Honoré!


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Les grandes oubliées : Pourquoi l'histoire a ..

Voici un livre a mettre entre toutes les mains, un livre qui casse les idées reçues et nous amène à découvrir ou revoir le rôle des femmes dans l'Histoire. Titiou Lecoq, dans un style clair et bourré d'humour, nous fait découvrir ces femmes, omises, oubliées, effacées (le choix du mot a son importance) des leçons d'Histoire.



Lorsque je dis que le choix du mot a son importance, ce n'est pas seulement pour signifier qu'en fonction de celui qu'on choisira, l'intention n'est forcément pas la même : oublier est une chose. Effacer en est une autre...

Les mots ont tellement d'importance, qu'en faisant disparaître au XVIIième siècle de son dictionnaire le féminin de métiers exercés également par les hommes et les femmes, l'Académie Française a contribué à leur en compliquer puis interdire l'accès : Ce n'était plus une évidence qu'il y ait des autrices, des médecines, des bâtisseuses de cathédrale, des peinteresses...., jusqu'à ce que cela ne leur soit plus possible de l'être. Tout simplement. C'est affligeant comme cela peut paraître simple sur le papier : On efface un mot et Hop ! au fil des ans, ce qu'il signifie s'envole avec lui. L'articulation du signifiant et du signifié, au cœur de temps de maux, dans ce domaine comme dans bien d'autres...



Simple ? Il ne faut pas croire que cela s'est fait sans résistance et sans heurts. Titiou Lecoq nous donne à lire ces combats, nous incite à découvrir, vérifier ses sources (si vous avez des doutes, c'est open bar, tout y est !), sans en faire un pamphlet contre les hommes. Il faudrait qu'on arrive à dépasser cette dichotomie, qui n'a d'utilité pour les uns et les unes, que de faire taire les autres (peu importe ce qu'ils ont - ou pas - entre les jambes).



"On ne peut pas comprendre les difficultés qu'ont affrontées les femmes pour gagner en égalité si on ne comprend pas que leur refuser ces droits était l'une des bases idéologiques de notre culture. Leur accorder l'égalité, c'était remettre en cause les fondements mêmes de notre civilisation, et pour cela il fallait révolutionner notre vision du masculin et du féminin. Cela signifie également qu'il n'y a pas un sens dans lequel irait l'histoire, où les femmes gagneraient forcément de plus en plus de droits. Il y a des périodes durant lesquelles elles en ont perdu - et toujours, elles se sont battues pour être mieux considérées."



Posons les faits tels qu'ils sont et voyons comment faire évoluer notre société pour (re)donner aux femmes, non la place qui est la leur (cela voudrait dire quoi, d'ailleurs ?) mais tout simplement DE la place ! Et pas que dans les livres d'Histoire, mais dans la "vraie vie" : les métiers, les plateaux de TV, les terrains de sport, les centres de recherche, les bars et les rues à toute heure du jour et de la nuit... sans avoir à se justifier pour les unes ou grincer des dents pour quelques autres !
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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Honoré et moi



Un livre qui vaut vraiment le coup, bien documenté mais particulièrement distrayant, nous attachant inexorablement à ce Balzac de panache et de fougue. L'auteur rechigne à finir son livre, elle veut rester encore un peu avec Honoré ! Et bien nous aussi.

Elle s'imagine discutant le bout de gras avec lui , affalé dans un fauteuil crapaud couinant sous son poids généreux et partageant quelques boutades bien senties sur la petite bourgeoisie éternelle.





Il s’agit bien d'un livre sur Honoré , plus que sur Balzac-écrivain ; pas de prétention à l’exégèse, pas de biographie exhaustive non plus, mais un ton familier et drôle pour parler d'un personnage qui passa toute sa vie la tête plongée dans des soucis triviaux, comme vouzémoi .





Il courra après l'argent toute sa vie, enchaînant avec une constance remarquable plans foireux (culture d'ananas et mines d'argent !) et faillites fracassantes, poursuivi de près par la tête chercheuse d'une scoumoune surnaturelle qui ne le lâchera jamais, tout comme la horde de ses créanciers sur les dents.



L'argent il adore ça , ça l'attire énormément, tout comme la célébrité le fait rêver. Il semble que ses fiascos à répétition n'aient pas anéanti sa bonhomie constitutive et son optimisme increvable . Et elles auront eu le mérite de le contraindre à écrire au kilomètre, une de ses qualités étant son énorme capacité d'écriture, heureusement d’ailleurs car bien souvent il avait déjà dépensé l'argent des livres qu'il n’avait pas encore écrits.



Il adore également d'autres formes du superficiel, fringues, tapis, bibelots, meubles, un véritable décorateur d' intérieur doté de plus de talent dans ce domaine que dans celui de la finance où il était une bille complète.





Rondouillard comme une bille justement, il l'était aussi, teint rosé, dentition fantaisiste, Honoré n'a pas un physique facile . Mais, foin du cliché du grand écrivain ascétique et lointain plein de componction, il suscite la sympathie par l'effet petit-gros-jovial. On était frappé aussi apparemment par l'éclat de ses yeux où pulsait une véritable chaleur tournante.

Il captivait par ce regard, séduisait même.

Il sera aimé, son souhait le plus ardent, quoi d'autre ?

Par des Victor Hugo ou Théophile Gautier, reconnaissant son talent et sa finesse d'analyse des jeux sociaux. Par des femmes surtout (riches... !), aiguillonnées par son insolente passion de vivre.



Décrivant sans concessions la réalité peu reluisante que vivent les femmes de son époque, réduites à de pâles moitiés, il émet des vœux clairs pour une nouvelle place pour elles, reprenant la main sur leur vie sociale et amoureuse.

A moins que ce ne soit une ruse attrape-mouche supplémentaire ? Et si l'écriture n'était elle même qu'un faire-valoir pour ses ambitions ? Peu importe, une œuvre est née de cette énergie exubérante et insubmersible et il aura livré un portrait acide et lucide de la société de son époque.





Cupide et dépensier compulsif, Balzac cultive également une mauvaise foi fascinante . Notamment à l'égard de sa mère qui se dévouera et se ruinera pour son fils avec une phénoménale ingratitude en retour.



Oui, Honoré fut parfois détestable; mais ce que Titiou Lecoq a tant apprécié chez lui, c'est sa ténacité à poursuivre ses envies, quitte à les vivre sous sa plume, il lui faut de la démesure , du désir, et on peut constater que jamais il ne plia échine devant la réalité et ses fâcheuses contrariétés. Le contraire d'une vie au petit-pied, mesurée et frileuse, échappant au poste de clerc de notaire qu'on lui destinait.







Titiou Lecoq finit sur un magnifique post-scriptum irradiant de sincérité, où elle nous livre au débotté ses conclusions provisoires sur la vie, elles sont décapantes et font mouche. C'est sa fraternité avec Honoré : il lui faut du sens à elle aussi, impérativement, et elle nous convie à faire passer à la question nos choix d' existence pour voir ce qu'ils ont dans le ventre.



Beaucoup de plaisir à lire, une réussite !
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Le Couple et l'Argent

C'est un essai profondément féministe, qui parle d'un truc un peu tabou, un peu secret : l'argent , l'argent et les femmes... Pour appuyer son propos mordant et malicieux, Titiou Lecoq invente trois personnages ...



C'est l'histoire de Gwendoline et Gwendolin, frère et soeur, élevés (presque ) pareil, car dés le départ, l'auteure démontre que l'on fait des différences.

Gwendoline rencontrera Richard, se mettra en couple , se séparera, et y perdra des plumes ! Car tout du long, Titiou Lecoq nous aura prouvé par A+B, que les grandes perdantes financières, sont les femmes. Tout a changé, mais rien n'a changé !



Gwendoline adolescente fera connaissance avec ce qu'on nomme joliment “la taxe rose”, qui consiste à tout faire payer plus cher aux femmes, sous prétexte que le rasoir ( la créme , la bicyclette, etc..) , a du rose ou des paillettes sur le packaging. Elle paiera plus cher chez le coiffeur, dépensera davantage ( en épilation, manucure etc...) pour être jolie / propre sur elle/ presentable/ "bonnasse" .

Elle choisira un travail moins bien rémunéré que celui de son frère, parce qu'elle aime s'occuper des autres. [ Oui, parce que les femmes savent mieux s'occuper des autres....]

En couple , elle paiera les courses, au lieu des crédits auto et immobilier, et se retrouvera comme la cigale une fois séparée... Elle se mettra à mi-temps pour s'occuper des enfants, et le regrettera le temps de la retraite venu..

Oui, Gwendoline se fait un peu avoir... On est toutes des Gwendoline, avec la complicité de la société , des politiques qui ne font pas grand chose pour que ça avance.

Titiou Lecoq propose des solutions, des conseils , et cet essai est super agréable ET FACILE à lire. L'auteur est mordante, amusante, sincére, et se livre autant qu'elle nous alarme.



Si vous êtes une femme ( une jeune femme ), cette lecture s'impose...

Si vous êtes moins jeune, comme moi, vous savez déjà tout ça et , vous savez aussi qu ' il existe, aussi, des Gwendoline très futées qui ont su tirer leur épingle du jeu , au détriment de leurs Richard ou Gwendolin !



Un petit regret : un livre que je regrette d'avoir lu seule . J 'aurai aimé échanger avec l'auteure ou dans le cadre feutré d'un Club de lecture. ..
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Les grandes oubliées : Pourquoi l'histoire a ..

Voici un ouvrage passionnant et piquant que j'aurais voulu découvrir beaucoup plus tôt pour mieux apprécier mes cours d'Histoire !



Titiou Lecoq m'a fait redécouvrir des millénaires d'Histoire comme je ne l'ai jamais étudié! En partant de la période préhistorique jusqu'à nos jours, Titiou Lecoq nous explique, et ce pour notre plus grand plaisir, les raisons pour lesquelles L Histoire (et donc les Hommes) a délibérément décidé d'effacer les femmes dans ses récits.



Je suis très contente qu'Audiolib propose dans son catalogue ce récit engagé et très instructif où l'on découvre de nombreuses anecdotes croustillantes et passionnantes. Autre petit plus de cette écoute très agréable ; le texte est lu par Titiou Lecoq.



Je tiens vivement à remercier l'autrice, Audiolib et Netgalley France pour m'avoir fait redécouvrir de manière originale L Histoire avec une grand H.

Que l'on soit adolescent ou adulte, cet ouvrage ne peut que passionner!
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Honoré et moi

Merci à Babelio et à L'Iconoclaste de m'avoir permis de découvrir ce livre.



Nous connaissons tous Honoré de Balzac, génial auteur de La Comédie humaine. Nous connaissons moins bien l'homme.= qui se cache derrière l'écrivain.

Avide d'argent mais piètre gestionnaire, ils vivra lourdement endetté toute sa vie.

Amoureux transis tout autant qu'infidèle, il mettra des années à conquérir les femmes de sa vie.

En recherche de reconnaissance et de pouvoir, il ne se satisfera jamais de ce qu'il avait acquis.

Egoïste, puéril et ingrat, il rejettera toujours la responsabilité de ses échecs sur les autres, notamment sa famille et particulièrement sa mère...



C'est cette homme là que nous raconte Titiou Lecocq avec sa gouaille. Elle nous le décrit sans chercher à embellir son caractère ou travestir ses actes. Mais elle y met tant d'amour, qu'elle finit par nous le rendre sympathique, ce diable d'Honoré !



Avec son langage et son sens de la narration, elle nous dessine le portrait jubilatoire d'un écrivain de génie qui n'a pas su surpasser ses démons pour s'imposer comme un homme d'influence, à l'image de Hugo ou Zola, au cours de sa courte vie.


Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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Sans télé, on ressent davantage le froid : Ch..

Alors Titiou Lecoq, connaissais pas.

Cependant, on peut tout ignorer d'une personne et nourrir tristement à son égard un certain a priori frôlant dangereusement la moche réserve pré-lecture.

D'autant plus qu'il était fièrement notifié en couv' qu'elle avait précédemment déjà commis Les morues. M'ouais, comme un début d'entame à reculons semblait vouloir s'enraciner durablement.

Le fait qu'elle se soit librement inspirée de son blog n'était pas fait pour me rassurer. J'imaginais facilement devoir me gaver du triptyque magique fringues/mecs/kilos, tiercé pas forcément dans l'ordre mais forcément rébarbatif.

Mais comme je suis un garçon courageux, enfin c'est ce que dit mon petit neveu de 11 ans moyennant un kinder à moitié bouffé et la promesse d'une place de concert futur pour aller moonwalker comme un ouf' lors du prochain passage de Bambi à la capitale - mon dieu, que les enfants sont naïfs -, c'est empli d'un relatif empressement que je me ruais lentement sur ces Chroniques de la Débrouille.



Et là, la très bonne surprise. Forcément, lorsque l'on s'attend au pire, la surprise ne peut être que favorable.

Une écriture actuelle survolant moults sujets aussi sérieux que futiles.

La force de ces chroniques, un style léger emprunt d'un humour féroce saupoudré d'une auto-dérision à tout crin.

Une fois habitué à cette image soûlante d'auteure autoproclamée glandeuse de niveau olympique et s'en gargarisant toutes les dix pages, le constat est là, c'est drôle et ça dépote.

On aimera ou détestera ce style souvent cru. Pour ma part, j'ai dévoré ces chroniques, le sourire vissé aux lèvres, perf' notable au vu de l'entrain initial affiché!



3.5/5



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Les morues

"De mon temps", on appelait ça de la (bonne) chick-lit... j'aimais ça, et j'aime toujours ça !



Car 'Les morues' parle de nos vies, de nos dilemmes, de nos amours, de nos doutes, de nos jobs, de notre sexualité, de nos amitiés... J'ai même un peu pensé à Vernon Subutex, lors de ma lecture. En moins trash et entouré de copines...



Concrètement, 'Les morues' raconte la vie de 4 trentenaires parisiens, 3 femmes et 1 homme, confrontés à un suicide inattendu et mystérieux, mais aussi aux difficultés de la vie moderne.



C'est le premier roman de Titiou Lecoq, c'est frais, c'est tragique, c'est juste, on s'y reconnait, ça donne envie de profiter de la vie et d'écouter les playlists à fond. Bref, emmenez ces morues en vacances !
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Honoré et moi

Un bail que j’ai lu Balzac qui m’était resté en tête comme un incontournable du Lagarde & Michard, un forcené de la plume qui nous a légué plus de 90 livres et une flopée de personnages inoubliables. Il aurait été dommage de ne pas faire la connaissance de ce « roi de la foirade » au destin drôle et tragique !



Titiou Lecoq écrit très bien et sa passion pour Balzac s’est avérée tout à fait communicative. La vie de l’écrivain est incroyablement romanesque et sa personnalité fascinante : une âme d’artiste sensible bien cachée derrière un physique bonhomme ; une fantaisie, une excentricité tape-à-l’œil si immodérées qu’elles en deviendraient presque drôles ; une envie ardente de faire fortune et une capacité hors-normes à concevoir les idées les plus foireuses, de l’édition d’œuvres complètes illustrées imprimées tout petit, en passant par la politique et le commerce d’ananas. Ajoutez à cela, face aux échecs, une obstination qui frôle l’acharnement et un art de l’autodérision tout à fait désarmants. Et une manière un brin angoissante (pour le lecteur comme pour l’entourage de Balzac) de justifier constamment de nouvelles dépenses de fringue et de décoration intérieure dignes de son génie et des impératifs de la vie mondaine ! Le décor n’est pas en reste : un Paris en profonde ébullition politique, littéraire et intellectuelle en cette première moitié du XIXème siècle.



Mais ce qui est le plus fascinant, c’est la façon dont cette biographie vient éclairer l’œuvre balzacienne. L’écrivain fait l’amère expérience des enjeux d’argent ? Il les fera entrer en littérature. On se gausse de lui parce qu’il doit vivre de sa plume ? Il assumera de devenir un marchand de livres, voire un épicier des lettres. Il est seul avec ses entreprises ratées ? Il s’inventera les vies qu’il aurait aimé avoir. J’ai été très intéressée par les pistes d’analyse proposées, sous l’angle des questions d’argent, mais aussi des femmes, de l’intime ou de l’ambition littéraire.



Titiou Lecoq brosse un portrait terriblement humain et touchant, « flamboyant contre-exemple » des obsessions contemporaines de réussite absolue. Son livre se parcourt avec beaucoup de plaisir – et donne envie de courir se replonger dans La comédie humaine !
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Les morues

Tout commence avec la commémoration de la mort de Kurt Cobain. « S’il nous voyait maintenant, une bande de trentenaires parvenus qui se souviennent du grunge une fois par an, il se tirerait une deuxième balle. » (p. 9) Tout s’enchaîne avec l’enterrement de Charlotte. Tous ses amis d’enfance sont sous le choc : pourquoi s’est-elle suicidée puisque tout lui réussissait ? Et la question devient : s’est-elle suicidée ? Pour Ema, la meilleure amie de Charlotte, quelque chose cloche. En fouillant dans ses affaires et dans son boulot, Ema découvre une affaire d’économie et de politique qui la dépasse. Avec l’aide de Fred, elle mène une enquête dont les conclusions ne seront pas de celles qui apaisent.

Les Morues, ce sont trois femmes et un homme. Il y a Ema la sadomaso, Alice la barmaid accro aux réseaux sociaux, Gabrielle la superbe descendante de la favorite du Vert Galant et Fred qui boit trop de Nesquik. Les Morues sont résolument féministes et rédigent une Charte qui prône l’indépendance de la gente féminine, mais aussi sa libération des clichés en tout genre. Oui, les hommes sont des enfoirés, mais ils sont comme ça, non ? Aux femmes d’assumer ce qu’elles veulent sans accuser les hommes d’être des obstacles. « Les femmes ne pouvaient pas demander aux hommes de s’occuper de leur émancipation. […] Pour les Morues, il paraissait évident que les réflexes sexistes dont on accusait les hommes, c’était d’abord chez les femmes qu’il fallait les traquer. Tous ces automatismes enfouis, larvés et fruits d’un long conditionnement. Mais il était foutument plus difficile, car honteux, de se reconnaître un comportement de femme soumise que de balancer aux hommes qu’ils étaient des machos en puissance. » (p. 33 et 34) Ni pute, ni soumise ? Ça va plus loin que ça : c’est toute une réflexion sur la sexualité au féminin que l’auteure met en branle. Accrochez-vous à vos soutifs les filles, ça démarre au quart de tour !

Si le personnage principal semble être Ema, il ne faut pas négliger l’importance de Fred à qui plusieurs chapitres sont consacrés. Petit génie adoré par ses parents, en conflit permanent avec son grand frère Antoine (l’ex d’Ema), Fred se satisfait de son boulot de secrétaire qui lui laisse tout loisir de rêver à des nymphettes qu’il aime richement pourvues en courbes mammaires. Alors qu’il n’aspire qu’à la banalité, Fred semble incapable d’y parvenir. « Mais par un curieux paradoxe, cette volonté d’être comme tout le monde suffisait à faire de Fred quelqu’un de marginal. Et chaque jour, il butait sur cette aporie. » (p. 52) Pas facile d’avoir conscience de sa différence et de l’impossibilité de la réduire ou de s’en accommoder…

Avec une large part laissée à la culture sous toutes ses formes, ce roman tape large et juste. À l’heure d’Internet et des blogs, le rapport à l’art et à la responsabilité artistique – et donc à l’anonymat – sont donc remis en question. Plus largement, Titiou Lecoq interroge sur l’expérience artistique. « Plus qu’à la qualité intrinsèque et a-temporelle d’une œuvre, il croyait à une conjonction plus ou moins miraculeuse mais profondément temporelle, à la rencontre à un moment x entre un public et une œuvre dans laquelle ce dernier puisse s’identifier et reconnaître ses aspirations et ses dégoûts. Et la forme même du blog se prêtait plus que toute autre à ce processus d’appropriation. » (p. 266) Nul doute que si on m’avait proposé une telle réflexion pendant mes années prépa, je n’aurais pas décroché des cours de théorie littéraire ! On sait le passé (et le présent) de blogueuse de Titiou Lecoq et cette réflexion n’en est que plus pertinente.

Ce qui semblait dès la couverture être un roman girly aux portes de la chick-litt ou un autre roman tiède sur des trentenaires en mal de vivre emprunte au thriller politico-économique, au Kâma-Sûtra (ou pas loin) et aux traités sur les vertus de l’alcool et de la miurge. D’une page à l’autre, on passe des classiques très policés étudiés à l’école aux must-have musicaux du rock. J’ai trouvé quelque chose de puissamment cathartique dans cette lecture, même si c’est assez difficile à expliquer. Disons que Titiou Lecoq a réussi à mélanger tout ce que j’aime et à le rendre parfaitement digeste. Je lui tire mon chapeau parce que quand j’envisage de mixer du chocolat, une Calzone, une Guinness et un thé à la cerise, je doute vraiment du résultat ! Bref, je n’ai pas boudé mon plaisir et je recommande ce roman à ceux qui aiment voir plus loin que le bout de leur nez tout en considérant que leur nombril reste une chose vachement importante !

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Les grandes oubliées : Pourquoi l'histoire a ..

Après avoir pris un véritable shoot de plaisir lors de ma lecture du précédent ouvrage de Titiou Lecoq, j’avais tellement hâte de retrouver sa plume, son ton à la fois drôle et totalement cynique. Autant vous dire que j’ai acheté son nouvel ouvrage le jour de la sortie et puis… le temps a filé et je me rends compte qu’il trône dans ma pile à lire depuis un moment, sacrilège !



Il faut reconnaitre que Titiou Lecoq ne manque pas de toupet et de bravoure. Non contente d’avoir dépoussiéré Balzac et d’avoir remis son histoire au goût du jour, cette femme engagée décide de s’attaquer à un immense chantier – ou champs de mines ? – : la place des femmes dans l’Histoire de France.



C’est vrai qu’il est étonnant de constater que seule Jeanne d’Arc a le droit d’apparaître dans les livres scolaires car certaines de ses semblables ont également mené des combats acharnés pour leur liberté ou bien encore pour acquérir des droits – eh oui Messieurs, dames, durant la Révolution Française, les femmes ont combattu sur les barricades et ont également milité pour un statut complet de citoyenne !



J’avoue qu’en ouvrant ce livre, les interrogations ont fusé dans mon cerveau. Comment faire bouger les lignes ? Et, surtout, comment l’auteure allait-elle faire passer son message aux lecteurs… Pour ma part, j’espérais y trouver des références solides et sérieuses mais également quelque chose de divertissant.



Côté références sérieuses, on est servis. J’ai sauté de joie en voyant le nom d’un des historiens spécialiste du Moyen Âge cité dans ce livre ! Titiou Lecoq a visiblement mené un travail de dingue concernant les sources, elle a vraiment été gratter, fouiner pour trouver des références solides et qui viennent appuyer/renforcer ses dires !



Les exemples choisis sont également d’autant plus passionnants que ce ne sont pas ceux que l’on a l’habitude d’entendre, forcément je ne peux que féliciter l’auteure pour ce joli pied de nez aux hommes que l’on présente comme les seuls acteurs de l’Histoire ! Voir défiler sous la plume de Titiou Lecoq la vie et le combat de nombreuses femmes donne presque l’impression de vivre une grande épopée au travers des siècles ! La lecture est facilitée par les nombreuses anecdotes que l’auteure relate.



Mais, et c’est pour moi le seul bémol au sujet de ce livre, l’auteure a choisi de les présenter avec une légèreté qui flirte parfois avec une sorte de familiarité qui m’a parue excessive. Brunehaut aurait-elle apprécié d’être surnommée « Bru Bru » ? Et, ici, cela apporte-t-il quelque chose à la lecture ? Par moment, on en vient presque à se demander si Titiou Lecoq aurait appelé Napoléon « Napo »… ou Charlemagne « Cha Cha ». Or il s’agit de proposer un même traitement des hommes et des femmes, à la hauteur de leurs faits et gestes, non ?



Quoi qu’il en soit, il s’agit là d’un livre nécessaire qui remet les choses à leur juste place, pour toutes celles et tous ceux qui considèrent que, pour faire un pas de plus vers une égalité entre femmes et hommes, il faut que les premières retrouvent leur véritable place dans l’Histoire de France !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/1..
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Les grandes oubliées : Pourquoi l'histoire a ..

Audiolib – Lu par Titiou Lecoq : 6h25



Voilà bien un livre que tout le monde devrait lire ou écouter d’autant plus qu’il n’est pas long et surtout bien écrit, détaillé et pertinent sur le choix des exemples !



Nous avons, j’ai oublié, plein de choses mais les avons-nous seulement sues ou fait attention à elles ? Les femmes avaient beaucoup plus de droits avant, au Moyen Âge par exemple, et petit à petit tout a été supprimé, volé, escamoté par les hommes au pouvoir, tout pour flatter l’égo des autres hommes !



La religion a une grande part dans cet oubli et ces restrictions, c'est une réalité qui perdure d’ailleurs. Mais le plus grave à mon sens c’est qu’insidieusement les noms féminins ont été enlevés des dictionnaires et autres livres d’instruction ; que les femmes ont été gommées de l’Histoire et que petit à petit les femmes elles-mêmes ont été lobotomisées pour finir par s’oublier et croire ce que disait le mâle dominant !



Elle a ravivé ma mémoire paresseuse et oublieuse de ce qui fut avant, des combats qu’il faut continuer à mener !



Le tout est écrit et lu avec beaucoup d’humour et de justesse, tout ce qu’elle dit est vérifiable et ne peut être mis en doute ! Merci Titiou Lecoq !



#LesGrandesOubliées #NetGalleyFrance
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La Théorie de la tartine

- 2006.

Quand Christophe, pour les besoins de son son métier de Journaliste-Web, va faire un tour sur un nouveau site porno, [ "recherches" qu'il exécutera avec beaucoup de conscience professionnelle...], et qu'il croit reconnaître , Marianne , une blogueuse-actu, il la prévient . Et il poussera , cette délicate attention , jusqu' à lui trouver un hackeur pour tenter d'effacer cette vidéo postée par l'ex de Marianne en mode "revanche".

De là, naîtra une belle amitié entre ces trois personnes que rien (à part internet ) ne rassemble.

Christophe vit en couple, est sur le point d'avoir un deuxième enfant et croit, dur comme fer, à l'avenir d'internet dans le monde journalistique. Marianne est en DEA, et peine à commencer son mémoire,

Paul a 19 ans, il déteste autant son père (psychiatre) que sa mère et passe sa vie devant son ordi .

- On est dix ans plus tard, que sont-ils devenus ?

Et au-delà de ce trio , qu'est devenu le net ? Et quelle place tient-il dans leurs vies, à ces trois accros ?

Une grande réflexion sur cette outil , une réflexion qui se veut ambitieuse et pour laquelle , je ne suis pas la mieux placée pour "juger", n'y connaissant rien. Pourquoi prendre cette date de 2006, pour commencer son histoire ? ( Et bien (il parait que ),c'est avant qu'internet arrive sur les téléphones portables, et que donc, il soit éminemment facile d'y accéder à tout moment... Personnellement, pour rendre le côté "découvreurs" et pionniers" des personnages, j'aurai fait commencer cette histoire bien avant, mais bon...

Ce genre de réflexions sur les dérives d'internet, j'ai l'habitude de les trouver dans les romans policiers ou thrillers, dans lesquelles elles s'intègrent à merveille, sans lourdeur . Aussi, lorsque je les découvre dans de simples romans , j'ai beaucoup de mal. Qu'ils raisonnent comme des pamphlets donneurs de leçons/philosophico/ bistrot ou qu'ils soient trop techniques, et qu'ils me perdent, le résultat est le même , je m'ennuie...

J'aurai aimé plus de "Christophe/Marianne/Paul" que Titiou Lecoq croque à merveille, véritables Petits enfants du siècle. Cette auteure , au style un peu cru et franc, ressemble à une petite-soeur de Virginie Despentes, en plus édulcorée, plus bobo, et un peu moins "vénère" ...

Je continuerai avec cette auteure, parce que je suis friande de jeunes auteurEs qui écrivent sur leur époque, des filles qui parlent "vrai, et dont l'esprit est frais, vif et non complaisant.

Un esprit tellement vif, que je ne suis pas sûre d'avoir compris le titre !
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Les morues

Une couverture avec deux jambes de poupée Barbie gainées de bas résille blancs. Un titre - Les Morues - pour le moins évocateur. J'avoue avoir débuté ma lecture à reculons, m'attendant à une succession illimitée de confidences sentimentalo-sexuelles desdites Morues, alias Ema, Alice et Gabrielle (et Fred "le" morue du groupe).



Alors certes, il y a de cela. Mais, heureusement, pas que. Après un prologue autour d'une commémoration entre amis d'enfance de la mort de Kurt Cobain, on embraye sur les funérailles d'une de ces amies d'enfance, Charlotte, qui s'est suicidée façon Kurt, sans laisser de mot explicatif de son geste. Pour Ema, journaliste, dont Charlotte était la meilleure amie avant une fâcherie, le suicide ne la convainc pas. Elle commence à piocher des éléments de ci de là, aidée dans ses recherches par les Morues, entre quelques (doux euphémisme) shots de vodka.



Titiou Lecoq mêle différents genres littéraires comme Alice la barmaid les alcools dans un cocktail. L'auteure dresse, pour son premier roman, toute une galerie de portraits vraisemblables. Ses personnages, trentenaires au moment des faits (2011), s'interrogent énormément sur le sexe, l'amour (si tant est qu'ils y croient encore), les relations hommes-femmes et sur les rapports humains en général, à un moment où Internet et réseaux sociaux explosent et changent définitivement la donne. Derrière l'allant et le brillant de fêtarde d'Ema en particulier se cachent des anxiétés et des questionnements plus ou moins existentielles, qu'elle essaie de remiser à coups de vodka et de bières. Pour Fred, c'est le Nesquik contre chagrins et angoisses. Et avec son intelligence hors catégorie et sa trop grande lucidité, il en a bien besoin... J'ai beaucoup apprécié ce personnage qui s'est mis en marge de la vie.



Enfin, à travers l'enquête souvent bancale sur la mort de Charlotte, Titiou Lecoq aborde les changements dans le champ étatique français, sous la présidence Sarkozy, avec la fameuse (fumeuse?) RGPP - entendre Réforme Globale des Politiques Publiques - ou comment opter pour une gestion libéraliste et entreprenariale de l'État et de la fonction publique. Pour l'avoir vécue de l'intérieur, certains des éléments apportés par l'auteure sont plutôt convaincants et réalistes.



Au final, en dépit de mes appréhensions, j'ai passé un plaisant moment avec Les Morues, même si ça ne restera pas LA lecture de l'année. C'est parfois bien de sortir de sa zone de confort, aussi large soit-elle. Aussi je me dois d'en remercier mon libraire qui m'a donné ce livre.
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Les morues

Un roman assez déconcertant je dois dire. Cela commence comme une histoire à l'eau de rose où une bande de vieux copains, trentenaires, se réunissent pour honorer la mémoire de Kurt Cobain, le chanteur de Nirvana, réunion annuelle arrosée par une bonne bouteille de vodka. Cette préface, si l'on l' peut appeler comme ça, déroute assez le lecteur qui ne sait pas du tout à quoi s'attendre

S'agit-il d'une commémoration au chanteur disparu, d'une interrogation sur la vie et la mort ou simplement d'une comédie post-ado ayant comme personnages principaux de vieux copains ?



En fait, il s'agit d'un peu de tout cela à la fois agrémenté d'un mélange de polar car une bonne partie du roman tourne en réalité autour de la seule personne que le lecteur ne rencontre jamais, à savoir Charlotte qui vient, selon les conclusions de la police, de mettre fin à ses jours. Pour un peu mieux vous situer dans le roman, il faut que je passe inexorablement par une présentation sommaire des personnages.



Outre cette fameuse Charlotte, nous retrouvons Ema, sa meilleure amie d'enfance et adolescence qui forme dorénavant ace Alice (la barman) et Gabrielle le club des "Morues", d'où le titre de l'ouvrage. Attention, ce nom n'est absolument pas péjoratif puisque ce "sélect club" composé de ces trois filles s'est octroyé le devoir de rédiger une charte sur le féminisme et donne, à l'occasion, des soirées "DJ Morues" dans le bar où Alice travaille en faisant des mixages avec leurs MP3.

Se rajoute à cette bande de joyeux lurons, Gonzo, Gilles, Blester (le petit ami d'Ema mais du genre, "oui on n'est ensemble sans vraiment être ensemble") et enfin Antoine (le grand frère de Fred que l'on découvrira plus tard).



A part Antoine qui semble avoir trouvé un équilibre dans sa vie conjugale, les autres vivent des relations amoureuses assez chaotiques et plutôt complexes. Mais, me direz-vous, s'agit-il uniquement d'un livre consacré aux amours et désamours des uns et des autres ? Eh bien, pas du tout.

La mort de Charlotte va réellement être le fil déclencheur de l'histoire puisque l'ouvrage va alors prendre une orientation de polar puisqu'Ema se refuse à voir la mort de son amie comme un simple suicide. De fil en aiguille, des liens plus forts vont se tisser entre certains des personnages et Fred, bien qu'il ne soit pas une fille, va même être officiellement accepté en tant que membre officiel des "Morues", étant relativement plus intelligent que la moyenne mais faisant tout pour le cacher...il travaille comme simple secrétaire bien ayant été admis à Sciences Po et Polytechnique ! De plus, il a le coeur sur la main et, bien que réagissant souvent comme un gamin de 15 ans face à une jolie fille, il recèle une sensibilité artistique cachée.



J'ai un avis assez partagé sur cet ouvrage car, bien que je l'ai trouvé très attendrissant par moments, comme par exemple cette amitié et cette force qui unit le club des "Morues" auquel Fred fait désormais partie et intriguant à d'autres, surtout en ce qui concerne la mort de Charlotte et le mystère qui plane autour, je l'ai aussi trouvé très cru lors des descriptions des actes sexuels que pratique notamment Ema. Cette dernière ayant été violée durant son adolescence, on peut probablement expliquer cette recherche du plaisir à travers la violence mais toujours est-il que cela m'a un peu choqué à travers le vocabulaire employé par l'auteure.

Cette critique mise à part, le plus l'emporte finalement sur le moins et je dirais tout simplement qu'il s'agit d'un ouvrage plaisant où les relations humaines sont complexes (comme elles le sont dans la vie de tous les jours d'ailleurs) et décrites avec sincérité et émotion. Une lecture agréable et j'en profite pour remercier Babelio de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage !









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