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Critiques de Thierry Hesse (35)
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Une vie cachée

Hesse Thierry – "Une vie cachée" – Ed. de l'olivier, 2021 (ISBN 978-2-8236-1841-9) – format 21x14cm, 184p.



Une véritable imposture ! La quatrième de couverture annonce un ouvrage portant sur la vie du grand-père de l'auteur, mosellan habitant de Metz, né en 1891, décédé en 1974 (p. 16) : il s'agit là d'un parfait exemple de publicité mensongère !

En effet, la biographie du grand-père est grossièrement expédiée en cinq pages (pp. 88-92), complétée par quelques rares paragraphes disséminés ça et là, ne représentant au total qu'un petit dixième de ce texte ampoulé, centré en revanche sur la seule petite personne de son auteur.



Lequel nous abreuve de digressions aussi fumeuses que plates sur Kafka ou Melville, sur l'urbanisme récent de Metz (certes aussi catastrophique que dans les autres villes), sur les paysages meusiens (en ne mentionnant Verdun et Douaumont qu'avec une effarante désinvolture, au détour d'une ligne !) et autres fariboles autocentrées à la gloire de son ego.



Cet auteur souffre – gravement – de nombrilisme narcissique boursouflé.



Il est donc bien incapable de s'intéresser à son grand-père ! Ses recherches historiques n'ont guère dépassé le stade du tourisme intellectuel le plus superficiel.

A titre d'exemples : il ne sait même pas ce que signifie la mention i/E suffixant les mentions de "Strassburg" sur les cartes postales allemandes antérieures au rattachement de 1918 (p. 61), il ne comprend même pas pourquoi le prénom "Franz" est devenu "François" sur un acte d'état-civil établi en 1954 (p. 58) – constats courants pour toute personne originaire d'Alsace-Moselle.



Il ne répond jamais à la question qu'il pose lui-même (p. 40, en italiques dans le texte) "que signifiait pour Franz être né allemand ?".

Il ne sait même pas préciser la pratique linguistique quotidienne (allemand ou français ?) de ses grands-parents (toute une branche de notre famille mosellane parlait un magnifique allemand rhénan "lorelei", le plus bel allemand que j'aie jamais entendu et pratiqué, aux antipodes du lourd prussien panzérien).



Son ignorance n'est pas due au hasard, mais au fait que ce type-là ne s'intéresse qu'à son propre nombril : son texte constitue une insulte à la mémoire de son grand-père, ne serait-ce que par son hypocrisie confinant à la cuistrerie.

Son bouquin ne mérite que la poubelle.



Pour celles et ceux qui s'intéresseraient réellement à un travail d'histoire familiale honnête, je recommande en tout premier lieu le remarquable "Les disparus" de Daniel Mendelssohn (publié en 2007), ou encore "L’origine de la violence" (2009) ainsi que "Eden utopie" (2015) de Fabrice Humbert.

Concernant le vécu de gens vivant sur les marches germaniques de notre hexagone, je recommande par exemple "La splendeur dans l'herbe" de Patrick Lapeyre (2016). Sur les destinées, compliquées voire tortueuses, des générations allemandes nées depuis la fin du dix-neuvième siècle, je renvoie au remarquable roman de Dominique Pagnier, "Le cénotaphe de Newton" (2017). Qu'il me soit permis d'évoquer ici également "Les tilleuls de Lautenbach" de Jean Egen, même s'il est centré sur un "Changala" alsacien (et non mosellan).



Pour conclure avant que la liste ne devienne trop longue, je recommande l'ouvrage de Jean-Claude Berrar intitulé "Metz défiguré dans les années 60-70" (éd. Serpenoise, 2011), comportant de nombreuses reproductions de cartes postales ou photos anciennes.



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Jura

Je me suis accrochée pendant presque la moitié de ce livre en essayant de comprendre où voulait en venir l'auteur mais j'ai finalement abandonné et feuilleté rapidement la fin à la recherche d'un indice... que je n'ai pas vraiment trouvé.

Le roman débute par la naissance de la fille du narrateur, attente du père bizarrement entrecoupée de réminiscence de souvenirs footballistiques.

Tout est difficile à suivre je trouve car entremêlé de "flux de conscience", la quête du narrateur sur son enfance et les souvenirs de sa mère, sa vie d'écrivain, le tout dans une écriture très subjective.

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Le roman impossible

Associations d’idées et faux hasards se mêlent dans ce roman étonnant, où psychanalyse lacanienne et théorie littéraire nourrissent la fiction.


Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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Démon

Récit historique de notre époque apocalyptique ; un journaliste en quête du passé de sa famille paternelle.
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Démon

Pierre Roko ignorait l'histoire de sa famille, son père lui raconte avant de se suicider. Alors commence pour Pierre l'enquête de sa vie. Ses grands-parents juifs de Russie, assassinés lors de l'invasion allemande en 1942, son père caché par des amis, son exil...Mais Pierre veut aussi sentir la peur, éprouver ce que ses grands-parents ont vécus, il part en Théchénie, cette guerre oubliée... Très beau livre, sur la recherche des racines. Nena
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L'inconscience

La trajectoire de deux frères, issus d'une famille bourgeoise à Metz. L'un semble plus fantaisiste que l'autre: après un itinéraire errant, des débuts comme éducateur dans une cité, il reprend des études de sociologie et enseigne en fac où son occupation principale semble être la séduction de jeunes étudiantes futiles. L'autre est devenu cadre dans les assurances, il n'a pas quitté Metz, a épousé une jolie femme et a des enfants qu'il aime. Pourtant sa vie va basculer, et celui qu'on croyait conventionnel et casé a eu la force de vivre une aventure tragique et passionnelle... Ce livre n'est pas mal raconté, même si je trouve qu'il n'invente rien esthétiquement parlant, mais il parle assez bien de la difficulté de vivre la passion dans notre société. Il parle aussi de fraternité, de ressemblances et d'oppositions, d'éloignements et de rapprochements. J'ai passé un bon moment en le lisant.
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Démon

"Démon" est un roman très dense qui associe la grande Histoire ( seconde guerre mondiale, régime stalinien, guerres de Tchétchénie, attentas du 11 septembre) à l'histoire personnelle de Pierre Rotko, journaliste spécialisé sur les inondations.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Démon

Le démon du titre (ou plutôt les démons), ce sont de Pierre, un journaliste dont le père, Lev Rotko, vient de se suicider en laissant derrière lui un épais mystère. Lev a perdu, étant enfant, ses parents pendant la seconde guerre mondiale. Il a toujours jeté, par la suite, un voile de silence sur cette partie de sa vie passée dans le Caucase.

Poursuivi par des démons familiaux, et cherchant à comprendre le destin de Franz et Elena, ses grands parents inconnus, Pierre décide d'assumer l'histoire familiale, de l'endosser presque. Il part brusquement, quitte Paris pour Grozny, comme s'il cherchait à faire l'expérience ultime de la désolation. Il y découvre la guerre, la peur et l'horreur de l'arbitraire, mais la vie, malgré tout, poursuit son cours tant bien que mal.



"A Grozny, la collecte des ordures avait depuis longtemps cessé, du moins de manière régulière. De nombreux détritus s'entassaient à l'extrémité des boulevards, sur la plupart des places, et même dans certaines cours d'école qui n'avaient plus connu d'élèves depuis les trois dernières rentrées. Ce désordre constituait pour les habitants une préoccupation mineure. Si leurs déchets empestaient l'air de manière continue, ils s'y étaient habitués. Un peu partout des remugles les suivaient, c'était le parfum ordinaire de la ville. Il y avait aussi ça et là des odeurs de gaz, d'incendie et de poudre noire, des odeurs de pétrole, d'essence frelatée, des odeurs d'urine et de déjections, des odeurs d'égout (car le réseau avait été en grande partie détruit), des odeurs de poussière et de fange, et puis des odeurs de mort" (page 335)



En partant de cette trame, Thierry Hesse nous balade à travers tout le XXe siècle (avec même des incursions plus anciennes), de la mort de Staline aux attentats du 11 septembre 2001, de la famine d'Ukraine à l'opération Barbarossa, de la guerre de Tchétchénie à la prise d'otages du théâtre de Moscou, des guerres caucasiennes de l'époque tsariste à la rafle du Vel d'Hiv'. Cet aspect du livre n'est d'ailleurs pas sans rappeler Waltenberg d'Hédi Kaddour. Par d'autres aspects, en particulier en ce qui concerne la quête personnelle de l'auteur sur les traces de ses grands-parents, le roman évoque Les disparus (un bijou de Mendelsohn, un des meilleurs livres que j'ai lu ces dernières années).



Ces promenades dans le temps et dans l'espace participent à une construction très spécifique ; malheureusement pour moi, j'ai lu ce livre en septembre, c'est-à-dire au milieu de moult soucis de rentrée, et donc de manière décousue (j'ai rarement mis un mois entier à lire à livre relativement court !), ce qui ne m'a pas vraiment permis d'entrer dans le rythme propre du livre. Je suis persuadée qu'une lecture plus resserrée est plus intéressante à mener. Prenant la forme d'un véritable voyage en enfer, le livre gagne sa force dans le rapprochement du génocide juif et de la guerre en Tchétchénie - c'est d'ailleurs, à ma connaissance, l'un des rares livres traitant de cette question tchétchène, hélas bien oubliée.



Un roman grave et très beau, dont mon petit doigt me dit qu'il pourrait plaire à Vincent D. !
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Démon

voici un roman foisonnant et pourtant difficile à suivre. Vous savez que j'ai en horreur les disgressions, hors le cour de la narration de "Démon" n'est pas linéaire, ce qui me bouscule au plus haut point.

Pour autant je n'ai pas lâché ce roman qui nous parle surtout de la guerre en Tchétchénie et des derniers jours de Staline (chercher le rapprochement).

L'explication sur le suicide du père, Lev, est assez terrible mais tout à fait plausible.

Pourtant, je n'ai pas accroché à l'explication sur le "démon" du narrateur, et qui donne son titre au roman.

Un livre dérangeant par sa forme comme par le fond.

L'image que je retiendrai :

celle de l'émigré Lev arrivé en France avec seulement son manteau jaune-rose et sa valise vide.


Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Le cimetière américain

Dans quelles circonstances, Reine, une jeune adolescente de quinze ans, a-t-elle disparue le mardi 13 décembre 1983 dans les Vosges ? A-t-elle fait une mauvaise rencontre, une fugue ?

Tout en nous invitant à suivre l’enquête au plus des évènements, Thierry Hesse décrit le milieu socio-économique de cette région rurale du massif vosgien, dans les années 80, plantant ainsi le décor de cette sordide histoire. Il revient notamment sur le déclin de l’industrie textile et la fermeture en série des filatures qui ont occasionné la décroissance des communes et l’appauvrissement de la classe ouvrière contrainte au chômage.



Le romancier ballote les lecteurs dans le temps et se complaît à entretenir le mystère. Son style littéraire est assez original : il écrit des chapitres très brefs qu’il mélange judicieusement, utilisant les faits comme des pièces de puzzle, pour les placer en désordre, tout au long du roman, nous laissant la charge d’en rétablir l’ordre pour démêler le vrai du faux et reconstituer l’énigme, au fil des pages. Le mélange du fait divers et de l’Histoire est assez surprenant dans ce récit dont l’intrigue nous tient en haleine jusqu’à l’épilogue.

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Jura

ce livre m'a laisse un peu perplexele rapport entre andrés escobar footballeur colombien et samuel richard, auteur ,futur pére en recherche de ces souvenirs d'enfants ne m'ai pas apparue. Je suis restée perplexe fasse à cette lecture.Seule la description ironique des résidences d'écrivain de 3éme categorie m'a amusé. Pour moi ce livre reste un mystére
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Le roman impossible

Le roman impossible - Thierry Hesse



Étrange, fascinant.



Hesse nous invite au questionnement par moments.

Parfois, quelques longueurs...



On entre dans la peau du romancier, de ses inquiétudes en cours de création. Quelques bons passages..Hesse a une belle plume. J'aurais quand même préféré un roman «possible». :-)
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Le roman impossible

Ce Roman impossible résonne fortement dans le chaos actuel que la littérature contribue à interroger.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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L'inconscience

De longs passages qui auraient davantage place dans une étude socio économique de la région de Metz que dans un roman, des détails sur la profession d'assureur ou sur les revues musicales des années 1970.... ont rendu la lecture pesante et parfois ennuyante.

Pourtant, le suspens est là ..pourquoi et comment la vie de deux frères basculent.. nous n'en avons pas toutes les explications. Dommage !



J'ai comme l'impression que l'intrigue n'est pas totale fiction.... me trompé-je ?

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Le cimetière américain

Au-delà du fait divers, l'écrivain nous permet d'écouter les voix des victimes et des assassins, édifiant un magnifique tombeau pour Reine et tous les morts-vivants.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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