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Critiques de S. A. Cosby (271)
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Les routes oubliées

Beauregard Montage, Bug pour les intimes est le héros de ce roman noir. Après cinq années en prison, un mariage et deux fils qui ont suivi la naissance d’une première fille avec une femme qui l’avait rejeté, sa vie avec Kia semble s’être enfin stabilisée. Il dirige un garage dans lequel il travaille avec son cousin Kelvin.



Mais à Red Hill, petite ville de Virginie, la vie est dure pour les Afro-Americains, même s’ils ont décidé de rester dans le droit chemin. Lorsque les ennuis financiers s’accumulent, aucune solution honnête n’est possible.

La seule qui se présente est de rempiler et servir de chauffeur pour un casse sans histoire qui doit rapporter gros.

Organisée par deux frères ni très malins ni très honnêtes, l’aventure tourne au fiasco. Les petits poissons se sont attaqués à un trop gros gibier.



Pour Bug, plus possible de rester dans le droit chemin et d’être exemplaire pour ses fils. Lui qui rêve du meilleur pour ses trois enfants se voit embarqué dans les plans les plus sordides, les pièges les plus sanglants, acculé aux extrémités les plus violentes sans l’avoir décidé.

Mais il n’a qu’une raison d’être, vivre et sauver sa famille quel qu’en soit le prix.



Un roman qui se lit d’un souffle. Malgré la violence et les personnages aussi détestables les uns que les autres, l’intrigue est particulièrement bien menée. On s’attache à Bug, en ayant envie de comprendre le jeune garçon à l’enfance démolie par le départ du père et le manque d’amour de sa mère, mais aussi à sa famille et à ses proches. On déteste ce qu’il est contraint de faire mais on le comprend et on le soutien. Le personnage est ambigu avec une grande justesse, balançant entre le mal et le bien, le côté sombre et celui qui souhaite le bonheur des siens.

Dans l’Amérique rurale, le racisme ordinaire est présent, la violence est aussi verbale que physique, les coups pleuvent et la mort de l’adversaire semble être la solution appréciée de tous.



https://domiclire.wordpress.com/2023/08/17/les-routes-oubliees-s-a-cosby/
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Le Sang des innocents

Très bon polar américain tout y es, l'ambiance le rythme les problèmes humains entre blanc et noir. Au fond de l'Amérique silence et mystère entre un shérif noir et une communauté blanche qui complote se soutien dans un lieu d'histoire sudiste. Un auteur à découvrir et à suivre.
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La Colère

Plus que de la colère, ce sont des regrets éternels derrière lesquels courent les deux protagonistes du livre. Le titre original « Razorblade tears », c’est-à-dire des larmes de lames de rasoir, prend tout son sens dans le paragraphe final.

Parce que le cœur de pierre de ces deux pères, loin d’être exemplaires durant la vie terrestre de leurs fils respectifs, a salement saigné quand il leur a fallu faire face à l’assassinat de leurs garçons qu’ils aimaient aussi fortement qu’ils détestaient leur orientation sexuelle. Mais cet amour est malheureusement posthume.

Le mariage d’Isiah et Derek, l’un noir et l’autre blanc, a définitivement coupé les relations avec leurs géniteurs. Cependant la volonté de ces anciens taulards de trouver le ou les assassins de leurs fils va donner lieu à une quête aussi spirituelle que sanguinaire pour l’honneur et la réhabilitation des enfants de ce duo improbable.

L’ambiance est pesante, lourde, virile. Si les deux pères ne dévient pas de leur route pour toucher à leur but, leurs esprits vont aussi s’ouvrir pour raviver encore davantage leur chagrin de n’avoir pas été le père qu’ils auraient dû être.

Leur métamorphose est spectaculaire au fil des pages, tout comme le suspense qui fait tourner les pages.

Les personnages sont-ils trop manichéens, auraient-ils mérité un peu plus de nuances? C’est possible.

Mais cela ne gâche pas le plaisir de les suivre dans leur parcours jusqu’au-boutiste. Pour que la vérité éclate, pour que les tabous sautent et que les préjugés disparaissent.

C’est l’un des plus grands mérites d’Ike Randolph et de Buddy Lee Jenkins d’avoir su admettre leurs erreurs, de déplorer leur comportement et de mener leur investigation pour arriver à leurs fins malgré une multitude d’obstacles.

Leur colère va faire des dégâts. Elle leur servira aussi d’éxutoire. Pour que leurs fils ne soient pas morts pour rien.
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La Colère

Une excellente lecture, l'histoire d'une rédemption de deux père pétris de préjugés homophobes, un noir, un blanc, tous deux ex taulards endurcis, dans une amérique raciste. Ces pères, au départ dans des camps opposés, vont se lancer dans une quête de vengeance, emportés par leur colère, issue de regrets de n'avoir pas su aimer leurs enfants avant qu'ils soient assassinés.

Un récit très noir, très lourd, au point de devoir poser mon livre un moment pour digérer des passages très difficiles. Mais une histoire très bien racontée, bouleversante, à lire absolument.
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Le Sang des innocents

« Il y a une fusillade en cours au lycée… »



Tout commence par cet appel reçu par Titus Crown, jeune shérif noir du comté de Charon en Virginie. Un jeune lycéen vient de tuer un professeur aimé des habitants semant la terreur au sein de l’établissement. « Je suis la mort » hurle Latrell, armé d’une carabine quand il sort sur le perron. Titus tente de négocier et de calmer l’assaillant qu’il connait comme le fils d’un ami. En vain. Latrell s’avance, les adjoints du Shérif font feu et l’abattent…



La tragédie initie une enquête dans l’horreur. Les révélations démontrent que le professeur tant adulé n’était pas si angélique que cela. A la clé une succession de meurtres d’enfants noirs qui bouleverse le héros.



Scènes macabres, racismes et violences nourrissent ce roman époustouflant. S.A. Cosby met en lumière un Shérif attendrissant et lumineux. Ancien du FBI revenu dans sa ville pour être proche de son père veuf, Titus incarne ce désir de justice quand le passé remonte à la surface avec toutes les horreurs qu’il brasse. Le roman s’emballe au rythme des découvertes tout en mêlant l’histoire d’un pays en proie au racisme, à la violence exacerbée par les armes. Titus Crown est ce héros qui veut bien faire. Lui le premier Shérif noir de son comté natal qui désire plus que tout changer les comportements de la police raciste là où les habitants ne jurent que par les armes et la religion.



S.A. Cosby réussit à entremêler toutes les problématiques des Etats-Unis en peignant à merveille une intrigue digne des plus grands polars. C’est un livre aux scènes dessinées avec virtuosité dans un rendu cinématographique haletant. Visuel, ce polar est un roman dont on ne sort pas indemne, un roman d’un grand auteur.


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Le Sang des innocents

Comté de Charon, face sud des Etats-Unis.Un territoire rural, raciste, tiraillé entre différentes communautés religieuses, bloqué dans le temps de la Sécession... et un shérif nouvellement élu, Titus Crown. Particularités: ancien agent du FBI, marqué par une ancienne affaire, revenu dans le sud pour s'occuper de son vieux père.... et noir.

Le comté s'embrase quand un jeune noir tue un prof respecté de tous dans le lycée local avant d'être abattu par l'équipe du shérif. Titus Crown commence alors une enquête complexe qui prend une dimension supplémentaire quand il découvre que le prof en question n'était pas vraiment celui qu'on pensait....

Avec ce troisième roman, S.A. Cosby continue de poser son regard acéré sur les sud des Etats-Unis et ses tensions raciales autour cette fois d'un personnage de shérif noir très attachant. Le contexte est remarquablement dépeint et on sent toutes les forces qui s'opposent au sein de ce territoire avec au centre un Titus Crown droit et courageux.

Tout était réuni pour un coup de cœur et c'est passé tout près...pourtant il m'a manqué quelque chose. L'aspect polar passe souvent au second plan laissant le champ à l'analyse politique et sociale. J'en sors donc avec un goût d'inachevé... Mais S.A. Cosby, et Titus Crown, méritent qu'on s'intéresse à eux !
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Le Sang des innocents

Malgré mon observation attentive des sorties livresques, il m'arrive parfois d'être négligent. Les deux premiers romans de SA Cosby avait fait grande impression sur la blogosphère mais je suis passé à côté. Shame on me ! Heureusement, le dieu de la littérature m'a remis dans le droit chemin en me confrontant à son nouveau texte.



L'auteur nous invite dans une petite bourgade typique du sud des Etats-Unis. On suit les traces de Titus, un shérif qui a la particularité d'être noir dans ce territoire historiquement hostile. Lorsqu'une intervention tragique fait naitre une découverte macabre, la communauté se fractionne. Chaque individu, avec ses croyances et ses préjugés, va mettre des bâtons dans les roues de Titus. Il doit donc mener son enquête dans cette atmosphère de haine et de rejet.



Dans « le sang des innocents » est réunie une bonne partie des composants que j'aime retrouver dans mes lectures. L'écrivain mélange un roman noir immersif à un polar bien ficelé. Les deux parties sont parfaitement encastrées pour nous entrainer dans son univers sombre. Mais outre l'ambiance parfaitement retranscrite, le récit a une véritable portée sociale. Avec une plume magnifique, SA Cosby dessine un portrait sans concession des habitants de ses lieux isolés où l'Histoire a laissé des traces indélébiles. A travers le parcours de son héros charismatique, il nous expose un monde rural, gangréné par le racisme et la religion. L'héritage du passé de cette région repose sur des cendres qui ne demandent qu'à être rallumées. Il met le pays face à ses imperfections et nous en montre les conséquences.



Nous ne sommes qu'au mois de janvier mais je peux déjà vous annoncer que ce livre fera partie des meilleurs livres de cette année. Un grand roman noir, brut, qui vous fera passer par toutes les émotions ! du grand art !
Lien : https://youtu.be/TBmgbG6UgIY..
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La Colère

Ce livre m’a fait de l’œil dès que je l’ai découvert au travers de chroniques élogieuses. Et le résultat est à la hauteur de mes attentes… un gros coup de cœur ! « La colère » raconte surtout l’histoire de deux pères qui viennent de perdre chacun leur fils, assassinés comme des chiens dans la rue. Ils sont dévastés par cet assassinat d’autant plus qu’ils n’ont pas été des pères modèles. En effet, Isiah le fils d’Ike et Derek le fils de Buddy Lee s’aimaient et en Virginie occidentale cela ne se fait pas. Les deux hommes, bien qu’aimant leurs fils, n’ont jamais accepté leur homosexualité de leur vivant. Et maintenant qu’ils sont morts, les regrets, les doutes, la douleur, la colère et la haine sont là qui les dévorent de l’intérieur. Tous les deux sont d’anciens taulards avec des vies parsemées de violence. Ike est noir dans un monde sudiste, raciste, suprémaciste. Il a fait partie de gangs et pour avoir tué il est allé en prison. Mya, sa femme, a dû élever seule de longues années leur fils qui lui n’avait plus son père. Et pour couronner le tout, Isiah est gay. Ce que Ike n’a jamais accepté et à chaque fois que son fils a voulu lui en parler, cela s’est terminé par des disputes violentes. De son côté Buddy Lee lui est blanc, alcoolique, né dans une famille raciste et dépravée. Il a fait également de la prison pour braquage et autres délits. Lui aussi est assez violent et n’a jamais accepté l’homosexualité de son fils. Tandis que Buddy Lee se noie dans son alcoolisme sans réagir, Ike de son côté est revenu dans le droit chemin depuis sa sortie de prison et dirige une petite entreprise de jardiniers. L’assassinat de leurs fils va faire se rencontrer ces deux hommes que tout sépare et la douleur, l’incompréhension, le remord et la haine vont sceller leur destin. En effet devant l’inaction de la police, les deux hommes vont se lancer sur la piste des assassins qui ont tué Isiah et Derek. Et ce chemin vers ce but ultime va être semé d’embûches, de violence, de mort. Etrangement, une sorte d’amitié naîtra entre les deux hommes de cette douleur intolérable et de cette rage. J’ai énormément aimé ce livre certes violent et dur mais avec ces deux personnages très attachants, empêtrés dans leurs contradictions et leurs remords. Eux qui ont été tellement mauvais pères du vivant de leurs fils tentent, sans doute en vain, de réparer un peu les choses en poursuivant leurs assassins maintenant qu’ils sont décédés. Gravitent autour d’Ike et de Buddy Lee d’autres personnages attachants (Mya la femme d’Ike, Jazzy, sa secrétaire, Arianna, la petite-fille d’Ike et Buddy Lee, Margo la voisine de Buddy Lee, Tangerine etc.). Par ailleurs, l’auteur décrit très bien ce Sud américain, raciste, violent, homophobe, l’ambiance qui y règne, les groupuscules suprémacistes ultraviolents comme ces bikers, les Sangs purs, qui ont tué Isiah et Derek. Alors oui Buddy Lee et Ike (Riot quand il retrouve son passé de violence) sont violents dans leur vengeance mais tellement touchants dans leur douleur, leur résilience et leurs regrets. Sur ce dur chemin, ils évoluent vers une sorte d’humanité. Et c’est aussi ça qui m’a profondément émue et bouleversée. Bref, je ne peux que vous conseiller cette lecture prenante et indispensable. Oui indispensable car ce livre nous renvoie à nos propres convictions et nos questionnements sur la vie. Je vais suivre cet auteur sans aucun doute.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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La Colère

En Virginie, Ike, un homme noir d'une soixante d'années et ancien taulard, doit faire le deuil d'Isaiah, son fils. Il a été assassiné avec son mari Derek. Ike a toujours eu beaucoup de mal à accepter l'homosexualité de son fils. Ils étaient en froid depuis plusieurs années et le deuil est encore plus compliqué. En plus l'enquête de police n'avance pas. Alors quand Buddy Lee, le père de Derek, lui aussi ex taulard mais blanc, lui propose d'allier leurs forces pour retrouver les assassins de leurs fils, Ike voit un moyen de racheter sa culpabilité envers son fils.



J'ai adoré ce roman ! Les personnages de Buddy Lee et Ike sont tonitruants, attachants, émouvants. Les phases d'enquête sont explosives. J'ai rarement lu un livre où l'action se mélange autant à l'introspection. Il n'y pas une page d'ennui, le rythme est tout le temps soutenu.



Vraiment encore une excellente découverte chez Sonatine !



Merci à Netgalley et Sonatine pour cette lecture.
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Le Sang des innocents

En s’inspirant de l’histoire de George Floyd, tué par un flic à Minneapolis en 2020, S.A. Cosby frappe fort. Dans son roman, j’ai ressenti qu’il lui tenait à cœur de parler de la Virginie, là où il vit, des tensions politiques et raciales faisant rage, des religions écrasant la population et des opioïdes brisant des vies. La tension est palpable dès les premières lignes et ne s’essouffle pas. Une plongée dans l’Amérique rurale d’aujourd’hui dont les portraits sont criants de vérité !

http://www.mesecritsdunjour.com/2024/04/le-sang-des-innocents-s.a.cosby.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Le Sang des innocents

Ce roman est porté par un beau personnage, un homme noir cultivé et instruit, un enquêteur ancien du FBI, qui vit et exerce son métier dans un état des USA au milieu des suprémacistes blancs. Il fait preuve d'une droiture et d'une patience remarquable, est-ce la clé face à un siècle de haine?

Les meurtres sont terribles et l'enquête ainsi que l'écriture fluides, les pages défilent dans cette Amérique détestable et rongée par une religiosité exacerbée et pervertie.

J'ai beaucoup aimé ce thriller malgré quelques raccourcis rapides pour résoudre l'enquête mais bon c'est parfois dans quelques mots que l'on trouve les plus gros indices...

Elle est laide l'Amérique de Cosby, laide et dégoûtante , heureusement c'est de la fiction! (ironie ou réalité, à vous de voir)
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Les routes oubliées

Ca démarrait mal : le premier chapitre est entièrement consacré à une course de voitures avec arnaques à la clé. Qui plus est, les modèles des voitures nous sont détaillés, ce qui a le don de m’ennuyer.



Mais dès le second chapitre, j’ai aimé suivre Beauregard, sa famille, son garage, ses ennuis d’argent.



Coup de chapeau à la mère en maison de retraite qui ne fait que se plaindre et que la directrice fait tout pour mettre à la porte.



J’ai aimé Kia, sa femme, qui connait son passé de braqueur mais accepte ses choix, même si elle n’est pas d’accord.



J’ai aimé Ronnie Session qui fait tout pour s’attirer la poisse chaque fois qu’il monte un coup.



J’ai fini par aimer ce fou du volant qui est prêt à replonger dans le banditisme pour que son garage ne coule pas et que sa famille ne tombe dans la pauvreté.



Mais j’ai également eu de la peine pour lui lorsque son fils aîné suit son chemin.



J’ai été triste pour Beauregard qui ne peut vendre la voiture de son père malgré les années passées.



Un roman sur le deuil difficile et les hommes qui doivent faire des choix, et font parfois le mauvais.



L’image que je retiendrai :



Celle des billets cachés dans des boîtes de céréales par Ronnie : une excellente idée.
Lien : https://alexmotamots.fr/les-..
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Le Sang des innocents

S.A Cosby nous propulse en Virginie, dans le Sud des État-Unis. À Charon, ville calme, mais au nom chargé de sens et d'un passé trouble fondé sur le chaos, la violence et le sang.



Le Sang des Innocents est un excellent thriller porteur de messages puissants et essentiels, mais tout en restant un divertissement pour le lecteur. L'écriture de S.A Cosby est très imagée et visuelle, j'ai eu la sensation d'être devant un chef d'oeuvre que pourraient porter David Fincher et Jordan Peele.



Une fusillade dans un lycée…point de départ d'une affaire sordide qui va mener le shérif Titus Crown, ex-agent du FBI et ses adjoints au coeur d'une enquête où racisme, religion, perversion, sadisme, cruauté, détournement de fond, fanatisme et abus de pouvoir se côtoient. Titus devra tout au long de son investigation faire face à la pression des extrémistes qui veulent le décrédibiliser et manifester pour célébrer le passé confédéré idéalisé de suprémacistes blancs à l'occasion de l'annuelle Fête de l'Automne et d'un jeune pasteur noir et ses adaptes qui ne croient plus en la justice.



En plus d'une superbe plume, la beauté et la réussite de ce polar tiennent à plusieurs raisons évidentes, des cliffhangers inattendus, des scènes d'une violence inouïe qui provoquent des hauts le coeur, un psychopathe introuvable profondément traumatisé par une enfance cruelle…mais surtout à son personnage principal, Titus Crown. Atteint de troubles obsessionnels compulsifs depuis la mort de sa mère, Titus a perdu la foi contrairement à son père très pieux. Il essaie tant bien que mal d'être le plus juste, le plus humble et le plus bienveillant possible dans une ville régie par la religion et les préjugés. Son cynisme m'a fait sourire plus d'une fois, la relation qu'il entretient avec son père, Albert est si tendre…Je pense que je ne m'étais jamais autant attachée à un personnage de Shérif/policier.



S.A Cosby dénonce la religion mais s'interroge surtout sur la foi et ce qu'elle nous apporte. Un passage résume clairement ce message qu'il tente de nous faire passer : la vraie foi n'est pas dans le beau discours mais dans les actes, et la charité en fait partie. Il s'interroge sur le fanatisme religieux qui passe par des intérêts personnels sans altruisme qui révèle racisme, maltraitancce psychologique et physique.



L'auteur dénonce aussi tout au long du livre le racisme avec beaucoup de sensibilité et d'intelligence, évidemment par les menaces proférées qui proviennent des suprémacistes mais aussi en faisant état d'un racisme banalisé notamment par des regards, des réflexions et des attitudes des habitants de Charon. Racisme ordinaire accentué lorsqu'un employé de Titus soumet l'idée que tous les blancs qui sont fiers de leur passé ne sont pas des racistes…L'auteur à travers Titus donne une voix à l'importance de l'intégrité, de la tolérance et de la lutte contre la discrimination, il est essentiel de condamner tout ceux et celles qui ne condamnent pas de près ou de loin le racisme tout autant passé qu'actuel car comme il le souligne « le racisme est loin d'avoir disparu ».



Je conseille sans modération ce roman, qui est un gros coup de coeur et que je mets dans mon top 10 polar !



J'ai toutefois quelques réserves,

La traduction du titre en français, je trouve que le titre original a beaucoup plus d'impact.

Le choix de la couverture française qui je trouve nous promet tout sauf un thriller musclé.

S.A Cosby nous informe que Titus est atteint de TOC mais ne s'en sert pas, que ce soit dans l'écriture ou l'intrigue, ce n'est pas grave en soi, mais je trouve que c'est vraiment dommage !



**Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE - lauréat du mois de janvier dans la catégorie Polar
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Le Sang des innocents

Titus Crown a été élu premier shérif noir de Charon County une petite ville du Sud des Etats unis, terreau fertile des suprémacistes blancs. Il est bien décidé à faire preuve d’impartialité malgré la promesse qu’il s’est fait de lutter contre l’oppresseur.

Lorsqu’une fusillade intervient dans un lycée, l’auteur des faits, un jeune noir à la dérive, est rapidement abattu sur place. Sa seule victime est un professeur blanc. Pour tout le monde l’affaire est bouclée, l’assassin n’a eu que ce qu’il méritait. En proie aux pressions des deux camps, Titus, impassible, décide de découvrir ce qui a bien pu pousser ce garçon à tuer ce professeur aimé de tous. Ce qu’il va découvrir est bien plus tordu que ce à quoi il s’attendait.

Pas de rédemption pour Charon County devenue berceau du mal, Titus le sait, mais il n’est pas le seul …

Alors on serait tenté de dire que c’est encore la énième histoire sur le Sud esclavagiste, la communauté noire opprimée, le type au milieu qui fait tampon et s’en prend plein la face, blablabla …

Mais quelle erreur ! C’est sans compter sur la qualité narrative du récit et le talent inouï de S.A. COSBY qui écrit d’abord avec ses tripes et ses convictions. Il nous offre une lecture sans concessions en nous brossant le tableau persistant de toutes ces villes gangrénées par un racisme crasse, ancré depuis des générations, par l’ostracisation des plus faibles, et combien il peut être difficile d’être un homme loyal au sein d’une société corrompue.

C’est un roman à l’ambiance sombre emprunt de violence et de revendications, avec des personnages qui ne sont absolument pas dans la caricature, son héros d’ailleurs est de ceux que l'on n’oublie pas une fois le livre refermé et puis surtout c’est une enquête captivante qui à aucun moment ne ménage le lecteur.

Un coup de cœur monstrueux pour cet auteur !
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Le Sang des innocents

Titus Crown, ex-agent du FBI devient le premier shérif noir du comté de Charon en Virginie. Il se trouve confronté à un tueur en série, dont la traque s’avère délicate et mobilise toutes ses ressources, son expérience d’ancien du FBI et des adjoints plus ou moins efficaces. Une intrigue bien maîtrisée dans une ambiance persistante de racisme sudiste et de fanatisme religieux, des personnages qui dévoilent progressivement leur personnalité font de ce polar noir un grand moment de lecture.
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Le Sang des innocents

« Le sang des innocents » est le troisième roman de Shawn. A Cosby paru en France et édité aux éditions Sonatine. Son second, « La colère » figurait sur la « Summer reading list » de Barack Obama. Rien que ça ! Shawn est né en Virginie occidentale, issu d’une famille pauvre et élevé en milieu rural. Il connaît donc parfaitement la notion d’appartenance à une communauté, les avantages et les inconvénients de vivre dans un monde relativement cloisonné. Aussi, à travers ses écrits, il décrit ce qu’il a expérimenté, constaté et ressenti, sur des sujets qui ont fait partie intégrante de son existence. Par exemple, dans « Les routes oubliées » il met en lumière ce que l’homme est capable de faire pour combattre la pauvreté, dans « La colère » il décortique l’intolérance, le racisme et l’homosexualité. Quid dans « Le sang des innocents » ?



Titus Crown, ancien agent du FBI, est de retour dans la ville qui l’a vu naître : Charon en Virginie. Il revient sur sa terre natale pour prendre soin de son père, mais pas seulement… Un évènement traumatique le hante. Durant ce temps passé à Charon, il décide de se porter candidat pour le poste de shérif. Contre toute attente, il remporte cette élection alors que traditionnellement le shérif a toujours été de couleur blanche. Titus Crown et donc le premier shérif noir à accéder à ce poste. En règle générale, il ne se passe rien de bien grave dans cette petite ville aux taux de criminalité relativement bas. Mais alors que Titus va célébrer sa première année de mandat, la communauté est secouée par un shooting au lycée Jefferson Davis. Lors de l’intervention des forces de police, le tueur est assassiné. Il s’agit d’un très jeune étudiant sans histoire. Il n’y a eu qu’une seule personne tuée lors de cet assaut : un professeur de géographie extrêmement apprécié de ses élèves et très respecté de la communauté. Une enquête est alors ouverte qui va révéler bien des zones d’ombre chez chaque protagoniste impliqué dans cette histoire, et amener les équipes de la police, mais aussi les habitants à s’immerger dans les ramifications d’une histoire sordide qui va secouer toute la communauté.



« Le sang des innocents » c’est d’abord le récit d’une communauté et du fameux « vivre ensemble » qui peut exciter autant que paralyser. S.A Cosby connaît et aime sa région. C’est sans doute ce qui lui permet d’en retranscrire l’atmosphère avec tant de pertinence et de finesse. Les descriptions qu’il fait de Charon permettent une immersion totale du lecteur autant au niveau de l’ambiance qu’au niveau du langage qu’il place dans la bouche de ses protagonistes. Car dans ce sud, celui qui a fait l’Amérique par son brassage culturel, sa diversité, ses évènements historiques et ses batailles, les problématiques inhérentes aux petites villes sont bien différentes de celles des grosses mégalopoles. « Bref, Charon était semblable à la majorité des villes et des comtés du Sud : son sol était imbibé de plusieurs générations de larmes et, ici, comme ailleurs, violence et chaos étaient érigés en symboles d’un passé idéalisé qu’on célébrait tous les ans, à l’occasion de la fête des Pères fondateurs. » Plus qu’ailleurs, à Charon, survivre est un combat permanent.



« Le sang des innocents » relate une enquête qui débute par une attaque armée dans une école, phénomène tristement fréquent dans les établissements scolaires américains : un prof aimé de tous, un gosse sans histoire, un flic chargé de l’enquête. Une histoire qui pourrait s’arrêter là sans l’exigence que Titus Crown place dans sa fonction. Personnage phare du roman, Titus a une haute opinion de sa mission et possède un vrai code moral. Chargé de « protéger et servir », de maintenir un code d’honneur basé sur l’irréprochabilité de sa fonction, Titus se fait un point d’orgue à suivre les procédures et à élucider ses affaires jusqu’au bout… quitte à subir les foudres de sa communauté lorsqu’il impose une enquête approfondie sur le tireur Latrell Macdonald, mais aussi sur la victime Jeff Spearman. De quoi s’attirer les foudres de la communauté blanche ET de la communauté noire. Car toute la problématique de ce personnage réside là : Titus est accusé d’être à la solde des blancs par ses pairs, mais aussi de protéger ceux de sa couleur de peau. Titus aime sa ville, mais celle-ci ne lui rend pas forcément son affection… Un amour à sens unique, pollué par un racisme intrinsèque générationnel. Cette enquête va pousser toute une communauté dans ses retranchements, et Titus dans les siens.



Je ne vais pas expliciter plus en détail l’enquête abominable à laquelle va être confronté Titus, je préfère mettre l’accent sur la photographie que S.A Cosby fait de l’Amérique et des thématiques qu’il soulève. Il y a le racisme dont sont victimes les Noirs américains et dont les récents événements d’actualité démontrent l’omniprésence, mais il y a aussi la religion à laquelle Cosby consacre une très grande partie de son roman. Il faut comprendre que l’Amérique fonctionne sur un système de communautés : celle de l’école, celle de l’église, celle des opinions politiques. Les relations amicales se font uniquement par ce biais. Or, dans le comté de Charon, il existe vingt lieux de culte. Pour une si petite communauté, c’est énorme et cela divise. Le titre anglais du roman « All the sinners bleed » (littéralement, tous ceux qui ont commis des péchés saignent) met bien en avant cette notion de communautarisme par la religion. Dans « Le sang des innocents », le lecteur rencontre des confessions proches, mais différentes avec un regard assez cynique sur le sujet : « Une église aussi rentable aurait dû avoir les moyens de s’offrir un climatiseur central dernier cri. Ainsi que des bancs de meilleure qualité. Et un nouveau bardage. Par ailleurs, il ne pouvait pas s’empêcher de remarquer la belle robe noire aux broderies d’or du révérend Jackson, tout comme il n’avait pas manqué de remarquer la Lexus flambant neuve stationnée sur l’emplacement réservé au pasteur. Chaque année, une nouvelle voiture semblait y faire son apparition. Peut-être que c’était ça, en fin de compte, ce que les vrais croyants appelaient un miracle. » La balance incarnée par Helen, mère de Titus décédée est savoureuse : « Il ne suffit pas de monter dans une chaire pour être un pasteur, tout comme il ne suffit pas de se rouler dans la boue pour être un cochon. »



Certaines branches comme celle du Rocher Rédempteur en la personne du pasteur Elias Hillington décortiquent un microcosme de religion blanche pour blancs : « Le pasteur et les membres de sa congrégation ne cachaient pas leurs orientations politiques : entre deux sermons sur les flammes de l’enfer, Elias n’hésitait pas à s’emporter contre le mariage gay, la menace socialiste ou le mouvement Black Lives Matter. Les fidèles du Rocher sacré ne portaient pas de robes blanches et ne brûlaient pas de croix, mais Titus savait très bien ce qu’ils pensaient de lui et de tous ceux qui lui ressemblaient. Cela émanait d’eux par vagues, comme la puanteur qui se dégage d’une plaie infectée. Dans leur cas, c’était l’âme qui était vérolée. » D’ailleurs, l’anecdote de ce pasteur qui vit au milieu des serpents et les utilise pour ses prêches est tout à fait réelle, il vous suffit de taper « snake handling » ou « serpent handling » sur internet pour vous rendre compte du phénomène. Ce procédé sous-entend que leur foi est si forte que les serpents ne les mordront pas.



Même si Titus Crown est très critique face à la religion et qu’il a mis « un terme à cette relation abusive il y a déjà un bon moment », il respecte absolument les croyances de son entourage, notamment celle de son père. Ils existent chacun avec leurs croyances, mais existent aussi individuellement, en dehors de leurs spiritualités respectives. S.A Cosby fait d’ailleurs une différence majeure entre religion et spiritualité. Nul besoin d’aller à l’église pour être croyant – la foi est quelque chose de très personnel, hypocrisie de ceux qui se disent croyants et commettent ensuite les pires atrocités qu’ils vont confesser dans des lieux saints, mais qui ne les empêchera pas de recommencer leurs méfaits. Je voudrais d’ailleurs insister sur cette magnifique relation que Titus a avec son père, une relation d’amour désintéressé, sans jugement, respectueuse et incroyablement inspirante.



« Le sang des innocents » évoque également le sujet des armes à feu, autre problématique récurrente sur le sol américain. Comme vous le savez, sans doute la NRA, toute puissante, génératrice de lobbying et militante du fameux premier amendement de la Constitution, ne permettra jamais de résoudre ce problème. Shawn A. Cosby le sait très bien, et en profite pour aborder ce sujet de façon parfois assez cynique (« Vous voyez, c’est pour ça que j’ai toujours dit qu’il fallait que les enseignants aient le droit de porter une arme. ») ou de façon plus sérieuse (« Le comté de Charon comptait plus d’armes à feu que d’habitants, pour la bonne raison que la plupart des habitants possédaient plus d’armes à feu que nécessaire. »).



À travers le personnage de Titus Crown et des thématiques abordées, Cosby a un merveilleux alibi pour décortiquer avec lucidité son Amérique. Le dilemme de Titus, de devoir prouver qu’un shérif noir peut être aussi impartial et intègre qu’un shérif blanc est une croix quotidienne. « (…) s’il était élu, il serait un shérif noir, mais pas le shérif de la communauté noire. » Irréprochabilité, transparence et moralité combattent une affaire où mensonges, secrets et cruauté prennent toute la place. Dans une si petite communauté où chacun porte un masque, sait des choses qu’il faut taire, difficile de démêler le vrai du faux… « La vérité est encore à faire ses lacets que le mensonge a déjà parcouru la moitié du globe. » « Le sang des innocents » coule sur les terres de Charon, et il est principalement noir. Malgré un sentiment d’appartenance fort, et un amour sincère, pour ce lieu, les sentiments du shérif face à l’enquête qui doit mener restent ambivalents ; « C’était une période où, il devait bien le reconnaître, il avait honte de sa ville natale. Honte des péquenauds arriérés et racistes qui la peuplaient et de la petite mesquinerie de province qui la caractérisait. »



Toute la complexité de l’être humain et à travers lui de l’Amérique est présente dans ce roman. Une belle réussite pour un auteur qui prend incontestablement de l’ampleur !
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Les routes oubliées

Un roman noir, prenant.



En commençant ce thriller, je ne savais pas à quoi m’attendre. Le rythme est lent mais convient parfaitement à l’histoire. Nous suivons Beauregard qui n’a pas eu de chance dans la vie mais qui n’a pas non plus fait les bons choix. Et ce sera encore le cas…



Il sort de prison, doit se ranger, mais rongé par les dettes qui s’accumulent, les frais qui tombent, il veut faire le dernier casse. Celui qui permettra de se ranger définitivement et de mettre sa famille à l'abri. Car oui, Beauregard n’est pas seul. Il a femme et enfants sur qui il doit veiller et pour qui il doit rentrer dans le droit chemin.



Lors de cette lecture je me suis demandée si on peut s’en sortir, quand dès le départ la famille n’est pas assez présente, ou pire trempe dans des trafics douteux… Car c'est le cas de Beauregard, et peut-être que cet environnement l’a conditionné à ne pas chercher mieux, à fermer les yeux. Dans un pays où le racisme ambiant est pesant, ce thriller nous entraîne vers les choix sombres du personnage principal.



On pourrait presque voir deux hommes, Beauregard, ce père de famille qui aime ses proches et ferait tout pour eux et Bug (j’ai d’ailleurs eu du mal à m’y faire) cet ex taulard qui ne sait pas arrêter quand il le faut.



Je me voyais bien dans mon canapé à regarder l’adaptation ciné de ce roman noir qui m’a pris aux tripes. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à le lire.



Ce titre concourt aux Nouvelles Voix du polar 2023, dans la catégorie littérature étrangère face aux “Samaritains de Bayou”..
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La Colère

📚Le polar a toujours été un genre ancré dans la société et porteur d'interrogations de notre temps. Et, en attribuant le Prix Quais du Polar des Bibliothèques 2024 à Shawn A. Cosby pour La Colère, la ville de Lyon ne s'y est pas trompé. Dans son roman, l'auteur américain réunit deux pères dont les fils respectifs viennent d'être assassinés. Deux pères dont les fils étaient mariés l'un à l'autre et parents d'une petite fille. Deux pères, l'un noir, l'autre blanc, qui vont mener l'enquête pour venger la mort de leurs enfants. Ces enfants qu'ils avaient rejetés pour leur homosexualité et dont ils vont vouloir venger l'honneur. Et la vengeance a un goût amer...



🖊La Colère de Shawn A. Cosby est une photographie sombre et violente de l'Amérique contemporaine, gangrénée d'homophobie et de racisme. A travers la quête de vengeance de deux pères old school et empreints de préjugés qui vont s'unir pour défendre l'honneur de leurs fils, on découvre cependant que la colère peut amener à la rédemption. Le duo d'Ike et Buddy Lee est percutant (au sens propre comme au sens figuré) et leur fureur débordante n'empêche pas la remise en question. Pour que les larmes qui coulent comme des lames de rasoir deviennent des larmes de pardon.



👩chronique complète : https://www.mtebc.fr/la-colere-cosby/
Lien : https://www.mtebc.fr/la-cole..
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Le Sang des innocents

Dans le cœur du Sud des États-Unis, "Le Sang des Innocents" nous plonge dans l'atmosphère électrique de Charon County, une ville épicentre de tensions raciales exacerbées par la crise des opioïdes.

À travers les yeux de Titus Crown, premier shérif noir du comté et ancien agent du FBI, l’auteur dépeint une société en ébullition, où le racisme et les vestiges de l'esclavage tissent le quotidien d'une communauté déchirée.

Charon County, cette ville de Virginie, apparait presque comme un personnage à part entière, et ses rues et ses secrets racontent l'histoire d'une ville, d’un pays en lutte constante contre ses démons.



Titus Crown est un héros profondément humain, marqué par un fort lien avec sa mère défunte qui continue, malgré son absence, de guider ses pas. Sa solitude et sa scrupuleuse intégrité dans l'exercice de ses fonctions contrastent avec la méfiance qu'il suscite de toutes parts.

Entre le rejet d'une partie de la communauté blanche et la défiance d'une frange de la communauté noire, Titus incarne la complexité d'être à la fois gardien de l'ordre et minorité visible. Sa relation avec son père et son frère participe également à cet attachement qu’on ressent pour lui.

Tiraillé entre son devoir et son identité, il parcourt ce roman de façon particulièrement forte.



Le roman explore aussi la place laissée à la religion dans la vie de Titus, illustrant la quête d'un homme pour trouver sa propre voie entre foi et scepticisme, héritage familial et convictions personnelles.



J’ai vraiment adoré cette lecture, c’est bien écrit, fluide, on ressent la tension palpable et l’atmosphère à chaque page. L’auteur tisse habilement les fils où le passé et le présent s'entrelacent, révélant les stigmates d'une Amérique déchirée.



C’est un roman bien noir et puissant dont on a du mal à lâcher la lecture !



La confrontation entre les communautés blanche et noire et la difficile acceptation d'un shérif noir rendent le récit à la fois poignant et profondément actuel.



Ce n’est pas qu’une enquête policière, c’est aussi une exploration nuancée des fractures sociales et raciales d'une Amérique toujours en proie à ses vieux démons.

À lire absolument !



Et la fin nous laisse un peu dans l’expectative, y aura-t-il une suite ? On a vraiment envie de savoir ce que devient Titus !

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Le Sang des innocents

Titus est le 1er shérif de couleur de Charon ville du Sud des États Unis. La ville est marquée par son histoire ségrégationniste et la présence d’un sherif noir n’est pas acceptée par tout le monde. Dans ce décor il va se produire une fusillade dans le lycée de la ville dans laquelle le professeur le plus apprécié est tue ainsi que l tueur, un jeune noir abattu par un collègue blanc de Titus.

L’intrigue est plutôt classique mais ce qui fait que ce livre est très marquant se situe plus dans la plume de l’auteur.

En effet son écriture est très fluide le déroulé se passe à une bonne vitesse ni trop rapide ni trop lente.

Il y a l’intrigue principale avec la recherche du tueur qui est pour moi une enquête plutôt classique mais les éléments de la vie de Titus, son histoire ses doutes sont très bien distillés tout au long du récit principal et crée une profondeur à l’histoire qui sans ça serait moins prenante. On est également grâce à ca totalement plongé dans cette ville du Sud et son contexte historique. Ça m’a rappelé Brasier Noir que Greg Isles ce qui est très bon signe.

Je vais garder en tête cet auteur qui semble prometteur comme souvent avec Sonatine.



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