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Critiques de Romain Puértolas (2411)
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L'extraordinaire voyage du fakir qui était re..

En général je ne dis pas « c'est mauvais », je dis « j'ai pas aimé ».

Oui mais là… c'est vraiment mauvais.

Et en plus j'ai pas aimé.



Je développe ?

Sachant que je me suis (héroïquement) envoyé l'intégralité des 253 pages de ce machin, autant argumenter.

Donc je développe.



L'histoire du fakir qui... que... tout ça, se veut loufoque, originale, irrésistiblement drôle et accessoirement moraliste. Hélas, si l'auteur a puisé son inspiration au pays d'Ikea, ce n'est certainement pas chez Jonasson ou Mankell, ç'eût été trop beau. Les aventures de son indien calamiteux se résument donc à une fablounette approximative et niaiseuse, lestée d'un assemblage de clichés maladroits et dégoulinants de démagogie politiquement correcte.



L'histoire, passe encore, mais comment parvenir à se concentrer sur celle-ci tant le style de la narration pique les yeux ? Lourdingue, indigent, malhabile…. J'en pleure encore.

De rire.

Ou de désespoir, je ne sais plus.



Tiens, exemple-type de la phrase qui pique : « Une vraie caverne d'Ali Baba. Il y en avait de partout.»



Au hasard, autre phrase qui pique (si, j'insiste) : « Si elle voulait quelque chose, elle le prenait de suite.»



J'aime pas quand ça pique.



En revanche, le linguiste avisé notera sans déplaisir un fascinant effort de syntaxe de la part de l'auteur, dont l'étourdissant répertoire d'expressions suggestives telles que joli, jolie, jolis, jolies, belle, belles, beau, beaux, très beaux, vachement beaux… force le respect. De quoi, dans quelques années et avec un peu de pratique, détrôner Enid Blyton et son incontournable Oui-Oui au pays des placards en kit.



Mention spéciale également aux multiples envolées poétiques rivalisant de virtuosité et dont je vous livre ici gracieusement quelques spécimens remarquables :



« Ajatashatru leva ses yeux Coca-Cola vers la jeune femme. Ils pétillèrent comme le soda lorsqu'on le verse dans un verre. »



« Elle reposa le combiné, dévorée par les flammes d'un feu sauvage. » (pardon, j'ai pouffé)



« L'eau qui sortait de la poire des douches avait un aspect sombre et terreux » (chez moi c'est une pomme, mais bon, ça reste du Sacha Distel, on va pas chipoter).



Dans un dernier élan d'indulgence un peu lasse, oublions le style au bénéfice de l'humour. Car bien sûr l'auteur est un comique. Comique érudit qui plus outre, qui recycle avec un opportunisme d'une rare élégance l'humour des années soixante-dix (« il attendait qu'un feu rouge crache sa pastille Valda »), les métaphores subtiles propres aux années quatre-vingt (« il fondait aussi vite qu'un glaçon sur le nombril de Kim Basinger ») ou de saisissantes références à la littérature des années deux-mille (« il ne faut pas tenter le diable… même s'il ne s'habille pas forcément en Prada… »)



LOOOL, MDR, PTDRXXL.



Courage, c'est pas fini, car je tiens à partager l'allégresse qui m'étreint à la relecture du mini-florilège de vannes-à-deux-balles proposé ci-après (dans le texte et non exhaustif hélas) :



« Le président de la France s'appelait Hollande. Tiens, quelle drôle d'idée ! le président de la Hollande s'appelait-il monsieur France, à tout hasard ? » (soupir)



« Taisez-vous et laissez-nous travailler ! Coupa froidement Demarbre, qui avait toujours un peu de mal à le rester [virgule] de marbre. » (re-soupir)



« Sophie Morceaux dut se faire à l'horrible réalité : elle était devenue borgne. Ce qui était intolérable, vous en conviendrez, pour une actrice qui n'avait même pas tourné dans Pirates des Caraïbes. »



LOL, MDR, PTDRXXL bis.



Oui j'ai pris des notes ! D'aucuns trouveront sans doute le procédé mesquin mais ce fut pour moi le seul moyen d'endurer dans la sérénité ce déferlement de pouèt-pouèt-tagada-lol-mdr-ptdrxxl, et d'être à même de rédiger mon commentaire avec l'objectivité que mérite toute entreprise littéraire, fut-elle une bouse cosmique de cette envergure.



Dans sa biographie fantaisiste l'on apprend que Romain Puértolas a exercé à ce jour d'innombrables métiers, de professeur de langues à découpeur de femmes dans un cirque autrichien (LOL, MDR, PTDRXXL). Alors, le plan arnaqueur-plumitif monsieur Puértolas, ça, c'est coché. A présent passez à autre chose hein, ça ne pourra pas être pire.



Quant à toi, vaillant ami lecteur qui aura eu la bonté de me lire jusqu'au bout, j'ose espérer t'avoir épargné la dépense parfaitement inutile de dix-neuf euros, prix-public-conseillé. Si c'est le cas, ne me remercie pas car c'est offert de bon coeur (humour des années quatre-vingt, LOL, MDR, PTDRXXL).




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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L'extraordinaire voyage du fakir qui était re..

Mouais, bof ! Voilà ce qui me vient à l'esprit en refermant ce bouquin. Je m'attendais à rire, je n'ai même pas esquissé un sourire. Pourtant, l'histoire loufoque de ce fakir venant en France avec, pour tout argent, un faux billet de 100€ imprimé d'un seul côté, devant servir à acheter un lit à clous dans l'enseigne suédoise pouvait avoir du charme. En général, je suis bon public et je ne demande pas à ce genre de livre d'être d'une grande qualité littéraire. Je veux rire, me divertir, c'est tout.



Mais là, je n'ai rien ressenti. D'abord parce que, d'entrée de jeu, le fait que l'on m'explique les jeux de mots ou qu'on me les mette en italique, des fois que je sois idiote ou myope (barrer la mention inutile), a eu la fâcheuse tendance à me mettre les nerfs en pelote. Ensuite, le style : je le disais, je ne réclame pas de grandes envolées littéraires mais un minimum quand même. J'ai repéré des non-inversions de sujets par exemple. Décidément, j'ai l'impression que c'est à la mode (cf. Hysteresis) ! J'avais lu dans des critiques de presse que ce roman était picaresque, ébouriffant de drôlerie etc. Certes, s'il y a bien des éléments faisant de cette histoire une fable picaresque, on est loin de l'Histoire de Gil Blas de Santillane pour ne citer qu'une œuvre.



Ce qui est bizarre, c'est que certains passages, notamment ceux qui évoquent de grandes causes comme la misère, sont très habilement menés et fort bien écrits. Je ne connais pas cet auteur mais je me dis qu'il n'est peut-être pas fait pour le comique. Après tout, Racine avait bien subi un échec avec sa pièce comique, Les Plaideurs. Il avait su rebondir en continuant, avec brio, dans un genre qu'il connaissait bien : la tragédie. Romain Puértolas maîtrise peut-être mieux le pathos. A voir...


Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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L'extraordinaire voyage du fakir qui était re..

L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, et bien dommage qu'il n'y soit pas resté coincé avec son livre ! À part ce titre alléchant, rien dans le livre n'a attiré mon attention.



C'est truffé de blagues foireuses du genre "le gardien de la paix Demarbre avait toujours un peu de mal à le rester, de marbre" et les innombrables jeux de mots autour du nom imprononçable du fakir "attache-ta-charrue ou je-chante-dans-la-rue ou..." Non je ne vais pas tous les faire, on s'ennuierait.

Bon pour le résumé, l'essentiel est dit dans le titre. Notre héros va croiser l'amour, voyager à sa façon, se faire courser par un gitan, rencontrer une actrice et devenir écrivain. le tout orchestré par un scénario sans intérêt aussi plat que l'humour qui s'en dégage. Ah j'oubliais ! Une happy end bien sûr puisque notre héros fait le bien autour de lui. Areuhhhhh !



Bref, à part la première de couverture, je ne vois pas d'autre chose à mettre en relief...




Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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La police des fleurs, des arbres et des forêts

Le roman commence en 1961, le mardi 18 juillet 1961 plus précisément avec la transcription d'une lettre envoyée depuis l'hôtel Au bon repos, village de P., à Madame la Procureur de la République de M., suivie de plusieurs annexes et signée : l'officier de police.



On apprend que celui-ci vient d'arriver au village de P. où a été perpétré un horrible meurtre, d'une violence inouïe. La veille a été découvert le cadavre de Joël, né le 18 mai 1945, cadavre découpé et emballé dans huit grands sacs des Galeries Lafayette. Joël vivait chez Félicien Nazarian, 72 ans.

C'est le garde-champêtre chef, Jean-Charles Provincio qui est venu accueillir l'officier de police à la gare et qui va le véhiculer dans sa vieille Renault 4CV durant son enquête. Pour celle-ci, il va aussi rendre visite au maire Basile Boniteau. Celui-ci, du jour au lendemain avait vendu ses vaches et acheté du matériel et des fruits aux exploitants locaux et avait créé une usine de confiture, ayant pressenti le développement des supermarchés. Les sacs contenant les restes de Joël avaient été retrouvés dans une cuve de cuisson de l'usine.

Durant son enquête, l'officier de police fait connaissance également avec Martine Moinard, voisine de Félicien, et avec Elvire Puget, la fleuriste. Mais la conclusion est que "Dans cette affaire, la liste des suspects est illimitée... Et pourtant une seule personne l'a fait..."

Le coupable va-t-il être démasqué ? Les lignes téléphoniques ayant été sérieusement endommagées par un fort orage, c'est au travers de la correspondance entre l'officier de police et la procureur de la République à laquelle s'ajouteront des courriers du garde-champêtre que nous serons tenus au courant de l'évolution de l'enquête : une manière surprenante et tout à fait originale.

Revenir dans les années 1960, c'est délicieux et la manière dont les gens de la ville appréhendent les gens de la campagne et inversement est vraiment succulente et jouissive. J'ai été sensible au fait que la nature soit omniprésente dans ce roman, notamment par le biais de cette fameuse gaillardia clemens, belle fleur, certes, mais pas si rare qu'il est dit dans le livre puisque j'en ai dans mon jardin ! Intéressante aussi est la référence faite à quelques auteurs comme Jean Teulé, Agatha Christie ou John Steinbeck.

Bien que prévenue dans le prologue que cette histoire qui s'est déroulée en 1961, ne pourrait plus se passer aujourd'hui, je ne m'attendais pas aux révélations des dernières pages. C'est toute la saveur de La police des fleurs, des arbres et des forêts. C'est un roman simple, bien écrit, facile à lire, drôle, captivant avec un coup de théâtre final époustouflant.




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13 à table ! 2021

13 à table ! - 2021- 13 auteurs - Éditions Pocket - Lu en décembre 2020 - 5 €



Tout d'abord, je présente le petit mot signé Les Restos du coeur,

"Chères lectrices, Chers lecteurs,



7 ans, en amour c'est dit-on, une étape. Ce premier amour que nous vivons avec le monde du livre passe cette année ce cap symbolique. Nous nous retrouvons pour cette 7è éditions de "13 à table ! ", avec toujours autant d'envie et d'engagement de toute la chaîne du livre, des métiers artistiques aux métiers techniques. Depuis le début de cette aventure, près de 5 millions de repas supplémentaires ont pu être distribués aux personnes accueillies par les Restos du Coeur, grâce à eux, grâce à vous!

Un premier amour est le thème de cette éditions, partons cette année alors sur les routes de nos sentiments et de nos sensations".



Bonjour à vous !

C'est le premier livre de nouvelles "13 à table" que je lis, j'ai vu qu'il y en avait déjà eu six ! Chaque livre acheté procure 4 repas aux restos du coeur, donc un bon moment de lecture et une B.A. en cette fin d'année 2020 sinistre pour tellement de gens.



Je ne ferai pas une chronique de chacune des 13 nouvelles de 13 auteurs-autrices différents-es, autour du thème "un premier amour".



Dans l'ensemble, je les ai bien aimées, plus particulièrement celle de :

Jean-Paul Dubois - Une belle vie avec Charlie - elle arrache des larmes.

Frank Thilliez - Un train d'avance - un voyage étonnant dans le temps François D'Epenoux - 1973, 7è B - touchante



J'ai moins apprécié celle de :

Maxime Chattam - Big Crush ou le sens de la vie, le style peut-être.

Philippe Besson - Un film de Douglas Sirk - je ne saurais dire pourquoi.



Dans l'ensemble j'ai lu ce livre avec plaisir, il ne faut pas croire que ce sont des histoires à l'eau de rose " tout ne finit pas bien dans le meilleur des mondes, loin de là.



J'ajoute que la couverture est de Riad Sattouf, un ciel bleu, un nuage blanc qui sert de coussin de lecture à un personnage allongé à plat ventre et lisant, 3 coeurs rouges au-dessus de sa tête et un peu plus bas, la Terre.



Un livre à s'offrir, à offrir, une bonne action et un bon moment de lecture, voilà qui permettra à 4 personnes de faire un bon repas , n'hésitez pas.





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Sous le parapluie d'Adélaïde

Excellent ! Mon premier rendez-vous avec Romain Puértolas fut un régal et une parfaite réussite ! J’ai adoré adoré adoré ce roman qui défie tous les codes du polar. J’en redemande !



Rose Rivières est assassinée un 25 décembre sous une pluie de parapluies. Une photo suffit à inculper un homme parmi d’autres. L’avocate réquisitionnée d’office va mettre tout en œuvre pour disculper son client.



Quel plaisir d’avoir ce sentiment jubilatoire de retourner en enfance en assemblant des pièces d’un puzzle, d’exulter à voir qu’elles s’emboîtent à merveille pour par la suite, voir apparaître devant nous, une toute autre image.



Ce roman afflue de scènes d’une réalité hyper prenante et entraînante. L’avocate de fil en aiguille se plonge dans la vie de ces êtres qui ont côtoyé de loin ou de près cette pauvre Rose, assassinée.



Le portrait de Rose est certainement le plus touchant, épouse désenchantée, on découvre son intimité avec vive émotion.



Juste ce qu’il faut de personnages qui marquent, qui restent en tête. Juste la bonne mesure d’une enquête bien ficelée dans les mains de cette avocate qui aime les fleurs dont les roses. Du suspens tout le long avec une pincée d’amour, de tendresse, d’émotions, d’empathie, d’humour bien dosé.



Sous le parapluie d’Adelaide coule une pléiade de tons, de sentiments, c’est un livre qui se lit comme un jeu où l’on passe de l’adoration à la frustration en souriant, s’émouvant, haletant d’impatience de poursuivre la quête sous le parapluie d’Adelaide. Un livre succulent qu’il vous reste à dévorer.
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Les Ravissantes

Quel dommage ce flop, ce rendez-vous manqué ! Je me faisais une joie de lire ce nouveau livre de Romain Puértolas après mes deux coups de coeur précédents (Sous le parapluie d’Adelaïde et La police des fleurs et des arbres).



Malgré ma bonne volonté à rentrer dans l’histoire, ma patience a été mise à mal. Je me suis ennuyée une bonne majorité du livre.



Nous sommes en Arizona, à Saint-Sauveur, une espèce de secte illuminée se déploie la bas avec son messie Emilio Ortega au col pelle à tarte (si vous connaissez, chapeau bas) persuadé d’être la réincarnation de Jésus-Christ.

Au même moment, trois adolescents disparaissent, Nick, Jessica et Elliot.

Le shérif Liam Golden mène l’enquête.



Comme à son habitude, Romain Puertolas distille ses indices tout du long pour qu’on tape la tête au mur à la fin de n’avoir rien vu venir. Ici, j’avoue avoir survolé les dernières pages tant je n’en pouvais plus sans me taper la tête au mur cette fois-ci. Même l’épilogue ne m’a guère convaincue.



Les chapitres donnent la voix à chaque personnage, les mères, le shérif, les personnages secondaires. Pas simple à suivre. Arrivent ovni, voyante et autres délires du genre qui m’ont plus ennuyée qu’amusée. C’est long, beaucoup trop long, ça manque à mon sens de fraîcheur, d’humour, de ce côté bucolique qui était charmant dans ses précédents ouvrages.



Grosse déception ici mais bon, je continuerai à lire cet auteur. Surtout s’il renoue avec la France, les histoires américaines à la sauce française, ce n’est définitivement pas pour moi.
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La police des fleurs, des arbres et des forêts

Probablement ma lecture la plus réjouissante depuis longtemps, le sourire tout du long, j'ai retrouvé la campagne de mon enfance.

Il s'agit d'un "polar", bucolique qui plus est, mais tellement différent en tout des standards habituels qu'il est de fait réellement à part, le résumé en dit juste ce qu'il faut, surtout pas trop et tant mieux.

Ce qui m'a rendu cette lecture passionnante tient en plusieurs points, le contexte du début des années 60, le choc culturel ensuite, l'inspecteur de la ville qui "débarque" à la campagne.

Il y a aussi le parti pris narratif qui est essentiellement épistolaire (vous en connaîtrez la raison très tôt), il y a une enquête sur un meurtre horrible qui se révèlera très vite assez atypique.

Il y a de l'humour, des situations "cocasses" mais crédibles, des quiproquos savoureux, des rebondissements, bref, il ne manque rien.

Ajoutons que c'est très bien écrit, que le rythme est idéal, sans temps mort, que les personnages sont très bien dessinés sans tomber dans la caricature, à ce stade en ce qui me concerne, cela suffirait déjà à garantir un bon moment de lecture.

Il y a surtout un scénario très habile, l'auteur joue avec son lecteur en permanence avec malice, brio et humour, c'est léger et pourtant sérieux, tout un art, j'ai adoré les nombreux clins d'oeil cinématographiques et littéraires.

Mais il y a surtout une fin réussie, sublime, car je suis de ceux qui n'auront rien vu venir avant les toutes dernières pages, un vrai bonheur de s'être fait balader de la sorte.

Pour conclure je donnerai le même conseil que se donnaient ceux qui étaient allés voir le film "Sixième sens" au cinéma, surtout ne rien dire et pour ceux qui viennent, évitez de vous faire "spoiler" !

PS : Un grand merci à Magali pour son billet qui m'a incité à lire ce livre.
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L'extraordinaire voyage du fakir qui était re..

Je ne sais pas quoi penser

Roman stupide au jeux de mots puérils (arheu arheu comme nous le dit justement « Paroles ») avec une seule et unique idée intéressante et profonde :



A cause du combat qu’ils mènent chaque jour, les clandestins sont les ultimes aventuriers de notre siècle et ils sont horriblement exploités.



Ou bien roman à prendre à un second degré vraiment bien caché ?



On sait qu’en mesurant une cabine téléphonique dans tous les sens, en multipliant le rapport de sa longueur par la moitié de la diagonale du cadran et en l’élevant à la puissance du nombre d’or, on peut trouver la distance séparant la pointe de la pyramide de Khéops du sommet du cratère Clavius sur la lune le jour de son apogée.

De même en triturant copieusement un texte on peut y trouver des sens cachés. Je m’y risque tout de même :

Ce roman pourrait être un éloge de la compassion, du bonheur qu’elle peut procurer et du pas immense qu’elle peut faire sur la voie de l’éveil.

Car notre fakir n’est pas indien pour rien et nous savons l’importance de cette voie pour l’hindouisme et le bouddhisme et l’importance qu’elle devrait avoir pour nous aussi.

Mais nous pouvons aller encore plus loin. Ajatashatru est certes indien mais il n’est pas fakir pour rien, car le fakir est un yogi qui chemine du côté obscur de la force ; un yogi qui atteint la maîtrise de son esprit, non pas pour le salut de son âme et l’extinction du Samsara, mais pour le profit immédiat et sordide, utilisant sa maîtrise acquise pour duper et exercer le pouvoir.



Or quand Ajatashatru vient en aide à autrui ce n’est pas le bonheur de l’autre mais le sien propre qu’il recherche. Ce qu’il cherche c’est le plaisir de s’envoler sur son nuage.



Et oui Ajatashatru tu es démasqué !



Ainsi donc tu vas comprendre que tes talents pourrait être utilisés pour le bien d’autrui mais fakir tu es, fakir tu resteras, tu feras donc un pas sur une autre voie ; mais toujours pas sur la bonne.



Serions-nous la devant un roman de mise en garde de la fausse voie, à ne pas suivre, lorsque l’on veut venir en aide ? Sur l’ineptie qui dirige les hommes dans leurs actes solidaires ? Chaque action menée en faveur des clandestins, chaque geste motivé par la sauvegarde de la planète, de la faune, de la flore, de la paix et, à la fin, de l’humanité est il vraiment un acte gratuit, un acte de véritable sauvetage désintéressé ?



Ce serait vraiment splendide que ce roman soit un message sous forme de mise en garde mais franchement j’ai peur de m’égarer et que, comme l’a dit « isabelleisapure », seul le titre de ce roman puisse expliquer son succès.

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La police des fleurs, des arbres et des forêts

Pendant l’été 1961, un jeune et prometteur officier de police est appelé dans le village de P., afin d’y élucider une affaire qui bouleverse la communauté. L’indice principal dont il dispose pour son enquête s’avère une mystérieuse fleur rouge aux pétales ourlés de jaune…





Le roman comporte deux récits enchâssés : celui qui sert d’introduction et vous met l’eau à la bouche, vous avertissant que la suite n’aura pour intention que de se jouer de vous et de vous surprendre, mais qu’elle vous délivrera tous les indices qui, si vous savez les voir, vous éviteront de vous laisser berner comme ce policier de 1961 ; puis le déroulement de l’enquête elle-même, au travers des rapports et des enregistrements de l’inspecteur, jusqu’à la chute tant bel et bien inattendue que vous vous sentirez pour de bon roulé dans la farine.





Vous l’aurez compris, l’intérêt de ce livre n’est pas tant l’enquête elle-même, qu’une amusante et troublante démonstration : notre référentiel social et culturel biaise nos modes de pensée et nous fait accepter des évidences, de fait toutes relatives. Au-delà du risible quiproquo présent dans cette histoire, l’on perçoit les limites et les erreurs de raisonnement que peuvent engendrer nos habitudes et nos conditionnements, mais aussi les incompréhensions qui peuvent sourdre à leur insu entre personnes et populations de cultures différentes.





Ce divertissement plein de malice se lit d’une traite avec le sourire, pour vous administrer une leçon inattendue, amusante et mémorable. Et vous, savez-vous remettre en cause votre référentiel et vos modes de pensée lorsque vous changez d’environnement ? Coup de coeur.


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Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès

Mêlant la loufoquerie facétieuse de ses précédents ouvrages à la minutieuse enquête de terrain que cet ancien flic a menée jusqu’à l’obsession, Romain Puértolas se met en scène dans un surprenant et réjouissant vrai-faux roman qui, plus sérieux qu’il n’y paraît, remet en perspective l’affaire Dupont de Ligonnès.





Alors jeune lieutenant de police spécialiste de la fraude documentaire et donc des faux papiers d’identité et du passage de frontière illégal, l’écrivain déclare avoir été immédiatement fasciné, au point, pendant des années, de passer jours et nuits à envisager toutes les pistes, par la disparition en 2011 de l’auteur du quintuple meurtre familial. Passé depuis à autre chose, le voilà récemment frappé par une ressemblance troublante entre son nouveau voisin et Ligonnès. Emerge aussitôt l’idée d’une fiction entre faits authentiques et invention rocambolesque : et si son voisin s’était vraiment avéré l’homme recherché par toutes les polices ?





Convaincu de l’absurdité de la thèse du suicide chez un individu qui a déployé tant d’efforts pour brouiller les pistes, lui-même assez capable d’imaginer une cavale après avoir changé 39 fois de lieux de vie en trente ans, l’ancien flic revient sur ses hypothèses personnelles, chacune minutieusement développée, avec réalisme et bon sens, à partir des faits avérés et des différents témoignages, signalant en l’occurrence bien des failles dans l’instruction de l’affaire. Et puis, comme au final le mystère reste entier, l’inventeur d’histoires doublé d’un humoriste impénitent s’en donne à coeur joie. Brodant pour la première fois sur le canevas d’une histoire vraie, se contrefaisant lui-même en un double fictif, il tisse ses très sérieuses réflexions dans l’un de ces imbroglios facétieux dont il a le secret et qui vous roulent à coup sûr, amusé et surpris, dans la farine de leurs trompeuses péripéties.





Quel plaisir que ce nouveau roman en trompe-l’oeil, entre fantaisie et vraie enquête, d’un auteur décidément plein de surprises et d’auto-dérision. Coup de coeur.


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La police des fleurs, des arbres et des forêts

Un titre et une couvertures intriguantes , il n'en faut pas plus pour se lancer , non ? Alors , après l'avoir lu , une seule réflexion , " c'est intelligemment écrit " ,et je me dis qu'il faut , sans plus tarder , le conseiller aux copains , tout au moins à ceux qui ne l'ont pas encore découvert....Bon , on est en 1961 ....ou là, y'a longtemps...Certes, mais moi , en 1961 , j'avais 8 ans donc , s'il vous plaît , vos sarcasmes , gardez - les , sinon........Imaginez . Un village comme il n'en n'existe plus , hélas , aujourd'hui . . La découverte d'un cadavre découpé en morceaux ( beurrrk !!!! ) trouvé dans une usine de confitures , si , si , dans les bacs .....En clair , un cadavre qui va se retrouver en pot à votre petit déjeuner ( re- beurrkk!! ) ...Ben , oui , hein , ça rigole moins les copains ...Demain matin , la " confiote " elle pourrait avoir un goût différent.....Comme l'entreprise appartient au maire, l'enjeu est ...énorme . L'inspecteur vient de la ville. Et oui , à l'époque, on ouvre de grands yeux sur tout ce qui arrive de la ville !!!! ( En ces temps préhistoriques , on ne se doute pas qu'aujourd'hui la plupart des gens voudraient faire le chemin inverse....sans chant du coq , sans odeur de purin , avec internet ou la 5G ...) . Et le garde champêtre est là pour l'épauler, et lui , franchement , s'il figurait sur le guide vert , il aurait 3 étoiles, " vaut le voyage " . Et c'est parti .Une enquéte rurale avec des personnages hauts en couleurs , des compte - rendus épistolaires ( ben , oui , 1961 .....) , les balbutiements d'appareils enregistreurs....les premiers téléphones ( fixes , oh , faut pas trop demander ...). Et ça bouge , et ça vit , et ça cogite , et ça avance ...De courrier en courrier , de l'un à l'autre , de l'autre à l'un , la vérité va vous " sauter à la figure " ...Bon Dieu , mais c'est bien sûr....Un conseil ,les amis , si vous ne voulez pas , comme moi , passer pour le plus grand des ânes ( image très négative et sûrement excessive , j'en suis d'autant plus persuadé au moment où je vous parle..) , lisez attentivement . Tel le Petit Poucet , Romain , l'auteur a tout semé en route et ...ne manque pas de se moquer de nous ( enfin , vous , je sais pas , mais moi ...j'ai tout gobé...) , il est très fort , l'animal , et il a écrit un bouquin " vachement " bien , facile à lire , bien construit , un livre " populaire " qui m'a apporté un bain de fraîcheur. Un roman que je vous recommande dans cette période bien sombre , un de ces romans où se côtoient, pour peu qu'on veuille bien les voir , drame , humour voire dérision, amitié , amour , cynisme et joie de vivre .Un bon , très bon livre quoi .Enfin , hein , c'est mon avis ...et rien que mon avis ...
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13 à table ! 2016

Pourquoi je l’ai choisi:



L’année dernière j’avais joué le jeu de l’unité derrière cette bannière du cœur, des Restos du cœur. Il me semblait évident, voire important de promouvoir ce genre d’actions car nous ne pouvons rester insensible à cette association d’entraide aux plus démunis. L’année dernière c’était 3 repas distribués, cette année 4… 5 euros ce n’est pas tant que ça d’investissement quand on sait que certains sont si dépendants de cette aide.



Ce que j’ai ressenti:



Parlons chiffre donc et du 13 en particulier. A l’heure des infos qui tournent en boucle dans le foyer, 13, n’est ce pas un chiffre maudit????…C’est donc les larmes aux yeux, la boule au cœur que j’écris cette chronique mais il me parait indispensable de rester mobiliser et de ne pas se laisser envahir par la peur, de rester soudés dans nos plus belles actions qui nous caractérisent, de faire bloc ensemble.13, quelle petite déception de ne trouver que 12 auteurs, mais bon, cette douzaine a rempli haut la main mes attentes, et ce thème de Frères et Sœurs sonne bien avec une de nos plus belles valeurs françaises: la Fraternité.



C’est un thème si riche que je ne m’étonnes pas qu’il est su inspirer ces auteurs! Un sujet fort, empli d’amour et de répulsion, une infinité d’échanges qui nous met en lumière notre propre place au sein de la fratrie qui nous est propre. Un sacré remue ménage dans nos forts intérieurs!!!!Maintenant, à table!!!!!



Françoise Bourdin ouvre encore le bal de ce recueil de nouvelles, et nous offre une fraternité d’entraide. Chacun des deux frères comblent les manques de chacun, une belle preuve d’amour!



« Dans une fratrie, la solidarité n’était-elle pas de rigueur? »



Michel Bussi m’a totalement surprise, comme à son habitude, avec ses sœurs photographes.



Chattam m’a ravie jusqu’au vomissement avec son histoire de frères et sœurs.



Stephane de Groodt m’a laissée par contre très perplexe avec son histoire de frères Coen.



François d’Epenoux nous offre une photo de famille pathétique et plutôt triste.



« J’étais leur petit frère et tout allait pour le mieux dans la meilleure fratrie du monde. »



Karine Giebel dénonce un fait de société mondial immonde et je me joins à elles, mes sœurs de cœur, qui choisissent la Liberté. Un texte fort et triste mais un mal nécessaire pour sensibiliser les gens à cette horreur perpétrée dans trop de pays encore.



Douglas Kennedy montre que les affaires de famille ne sont jamais propres, et les confidences trop souvent dangereuses!



Alexandra Lapierre nous invite à découvrir une fratrie pas comme les autres sous couvert de secrets inavouables derrière les sourires de circonstances.



Agnès Ledig nous crée une famille Nouvelle, loin de celles traditionnelles…..



Nadine Monfils m’a surprise avec son personnage rêveur et à coté de la plaque!!!!Une histoire dérangeante!



« Et qui te dis que les gens qui réalisent leurs rêves sont plus heureux que ceux qui se les imaginent? La réalité déçoit toujours. L’imagination, jamais. »



J’ai adoré le monde coloré de Romain Puertolas.



On retrouve Bernard Weber en conclusion comme l’année dernière pour une histoire de jumellité hors du commun.



L’année dernière j’avais fait un top 3 (très spécial, lol) si je devais en refaire un cette année avec ce recueil, je mettrai Michel Bussi, Maxime Chattam et Bernard Weber, car ce sont les trois histoires qui m’ont le plus déstabilisée dans ce thème de la fratrie!!!!



En bref, un bon moment de lecture dans l’ensemble!!!!


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La petite fille qui avait avalé un nuage gran..

Il faut voir la lumière pour avoir envie de traverser l’ombre tout comme il faut avoir un cœur aussi grand que la Tour Eiffel pour passer à travers les nuages. Ce petit roman est autant de petites gouttes douces qui dégoulinent lentement sur les petites têtes libérées de toute oppression intellectuelle. Nul besoin de parapluie ici, on lit, on absorbe, on laisse couler et on se sent enveloppé sous des couches de légèreté.



Providence attend à l’aéroport de Roissy que son avion en direction du Maroc se décide à décoller, il y a urgence, sa fille adoptée l’attend le cœur grand ouvert et les poumons remplis de vilains nuages qui l’empêchent de respirer librement.

Le volcan islandais n’était pas de cet avis lorsqu’il s’est déchaîné dans un brouhaha fumeux et cendré. Providence ne lâchera pas sa mission. Bien décidée à rejoindre sa fille, elle mettra tout en œuvre pour ces retrouvailles.



Beaucoup de poésie auprès de cette petite fille aux nuages, beaucoup de tendresse et d’humour pour nous éviter de pleurer devant une réalité cruelle.



C’est aussi un roman que j’ai pris un plaisir tout particulier à lire car il m’est arrivé par la poste, un père noël magicien qui parvient à conjuguer générosité et gentillesse avec beaucoup de délicatesse et d’intelligence.

Je lui dédicace mon billet afin que les valeurs de notre terre rassemblent ceux qui savent les vivre sans modération.
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Tout un été sans Facebook

Connaissez-vous Agatha Crispies (Oui j'ai bien écrit Crispies), la célèbre détective sévissant à New-York York Colorado ? Et là, fort surpris(e), vous me demandez :

- « Il y a un New York dans le Colorado » ? Et je vous demande en retour :

- "Il y a un New York sur côte Est ? » moi, qui sors tout émoustillée par la lecture de ce roman hilarant (si toutefois, on accroche à cet humour qui passe ou qui casse).



Ce New York, celui dont j'ai fait connaissance il y a maintenant 370 pages, est à ne pas manquer avec ses cent-cinquante âmes, ses cent-quatre-vingt-dix-huit ronds-points, ses écureuils radioactifs et sa célèbre entreprise, « Trou Divin », fournisseur officiel de donuts (à ne pas confondre avec un autre établissement du même nom mentionné dans le livre et que la morale m'interdit de citer et aussi parce que vous le découvrirez), fournisseur donc, du poste de police le plus original de ce coin perdu au milieu de nulle part, où règne un dangereux multirécidiviste qui grille allègrement l'unique feu rouge de la ville, où les policiers, laissant courir les dealers d'Aspégic et de Guronsan, s'adonnent au plaisir du tricot, du sudoku, des fléchettes ( attention, il faut aimer la bière et savoir roter pour participer à cette activité) ou font partie du plus grand et du meilleur club de lecture de New York, Colorado.



C'est dans ce décor de rêve qu'évolue notre héroïne, qui tient sa place dans tous les sens du terme, avec ses seins touchent la Californie, tandis que son postérieur fricote avec le New Jersey. Il faut dire qu'Agatha Crispies, incontestablement d'origine africaine, se nourrit exclusivement ou presque, de donuts au chocolat dont elle éparpille les miettes sur les lieux des crimes qu'elle doit élucider afin de quitter New York Colorado où il n'y a pas de réseau, pas d'internet, donc pas de Facebook, ni personne à tuer à part le temps, pour retourner vivre à New York, New York, le vrai, celui de la côte Est.



J'ai dévoré ce roman, certainement pas en raison de son insoutenable suspense, l'intrigue me paraissant dépourvue de tout intérêt, mais bien accrochée à cet humour souvent absurde mais ô combien délicieux, à se demander où Romain Puértolas a pu aller dégoter ces idées !



Mais il n n'y a pas que cet humour dans l'histoire, on y retrouve bien des clins d’œil à de célèbres romans, des passages entiers dédiés à des œuvres maîtresses de la littérature française et américaine, voire espagnole, anglaise et j'en passe, ( il faut reconnaître qu'Agatha est maître dans l'art de décortiquer les œuvres à défaut d'élucider les mystères concernant les meurtres), des réflexions sur le racisme, des passages qui interpellent les lecteurs de polars sur la différence entre les polars des séries et la vraie vie, des aspects de la pratique policière auxquels on n'avait pas pensé ( je crois que je serai désormais plus attentive à la façon dont les héros menottent les délinquants, au vocabulaire employé en parlant d'une arme et aux petits détails amusants mentionnés tout au long du récit.



En résumé je me suis bien éclatée et, moi qui ai tendance à me débarrasser des livres lorsque je les ai lus, et particulièrement des policiers parce que j'en connais désormais la fin, je vais garder précieusement celui-là pour le relire, histoire de passer encore de bons moments.

C'est dire : j'ai eu envie de me rationner : pas plus de cinq pages par jour pour faire durer le plaisir. Et puis finalement, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller m'y réfugier dès que l'occasion s'en est présentée !



Je ne connaissais pas Puértolas, mais je compte bien combler cette lacune en lisant ses autres romans.
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L'extraordinaire voyage du fakir qui était re..

4e de couv': "Une aventure rocambolesque et hilarante (...). Les tribulations d'un fakir devenu culte".

Cherchez pas de meilleure blague, on la tient, elle est là, tant le décalage entre présentation et ressenti procède du grand écart facial sans échauffement. Pour ma part, claquage sévère p.204, le cu-culte, ça va un moment...



Il était une fois un p'tit n'indien dans la ville, fakir de son état, qui s'était mis en tête de se procurer le dernier tapis à clous de chez, non pas St Ma, mais Ikéa. Pour moult raisons capillotractées, ce dernier allait se transformer en globe-trotter patenté, se bonifiant gentiment au contact des divers autochtones rencontrés ça et là tout en s'évertuant à échapper à un taxi gitan qu'il avait précédemment entubé.

Voilà, voilà...le gars vend du rêve en barre. Manque de pot, avec mon claquage, la barre, j'évite au max...



Est-ce que tout est à jeter ? J'ai envie de dire eugsdeblüt. Cherchez pas, c'est du Suédois mélaminé.

J'ai adoré la couverture. Voilà, maintenant, les points négatifs.

Ah non, j'oubliais ce rare contentement ressenti en abandonnant courageusement cette bible Ikéa de près de 1536 p. quand même. Tiens, non, seulement 307 ?! C'est marrant, j'aurais dit plus.

Autre moment de grâce, ces quelques avis émis en seconde de couv'. Jugez plutôt:

"Ces tribulations qui empruntent (...) aux Monthy Python pour l'action, à Michel Audiard pour les dialogues..."

Là j'ai envie de te dire NON mon gars ! C'est vraiment tenir en piètre estime les précédentes références évoquées. Si j'avais été de la famille, j'aurais porté plainte pour atteinte à l'honneur, fut-il des Prizzi ou autre...



"Il convient (...) de ne pas craindre les accélérations et les fous rires."

OK, mais ça commence quand ? Les rares sourires de complaisance ont dû se compter sur les doigts d'un moignon.



"Un grand n'importe quoi."

Visionnaire le gars ! Pouvait pas le dire avant, rogntudju !!!

Oups, je retire l'hommage puisqu'il récidive en affirmant que "Romain Puértolas multiplie les scènes truculentes et les bons mots..."

Après avoir soigneusement vérifié les sens de truculent et bon mot, je ressentis comme une énorme lassitude, allez savoir pourquoi...



Bref, un long moment de solitude que ce satané fakir à jeter au clou, ce qui est un comble.

Totalement hermétique à l'humour pratiqué par l'auteur. Un écrivain visiblement fan d'écologie voire féru de home staging au vu du recyclage pseudo humoristique pratiqué à l'envi.

Ainsi ce pauvre fakir prénommé Ajatashatru se verra-t-il affublé d'innombrables prononciations toutes moins drôles les unes que les autres. "J'attache ta charrue", "Achète un chat roux", "J'ai un tas de shorts à trous"...J'ai arrêté de compter après 500 et autant de paquets de kleenex utilisés.

L'auteur, peu sûr de la clairvoyance de son inestimable public, se fendra également de blagounettes en italiques, histoire de bien montrer l'endroit précis où se fendre la gueule à défaut de hurler à la mort selon la sensibilité éprouvée.

"Le fakir ne pleura pas toutes les lames - italique - de son corps." Clin d'oeil complice les n'amis ;-))



Halte au feu, les balles sont creuses.

Calme plat sur toute la ligne.

La désagréable et persistante sensation de me prendre pour une vache regardant passer les trains. Pas les TGV, hein, trop rapides. Non, ces bons vieux tire-bouchons des familles.



Une étoile pour le papier à base de fibres certifiées. Et c'est bien connu, les fibres, elle font souvent c***r.

Idéal pour le transit...

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La police des fleurs, des arbres et des forêts

Ce livre est un vrai régal ! Habilement mené du début à la fin, écrit de manière très originale, La police des fleurs, des arbres et des forêts confirme tout le talent de Romain Puértolas que j’avais déjà pu apprécier avec sa fameuse histoire contant L’extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa.

Ici, il m’a emmené en 1961, dans le village de P. isolé du monde après de violents orages et un téléphone mystérieusement coupé. À la demande expresse du maire, Basile Boniteau, qui est, en plus, le patron d’une usine fabricant de la confiture, la procureur de la ville de M. envoie son meilleur officier de police… car on ne doit plus dire inspecteur depuis 1954…

Arrivé sur place, Michel – on apprend son prénom à la fin – hérite d’une adjoint efficace, Jean-Charles Provincio, le garde-champêtre, le fameux policier des fleurs, des arbres et des forêts.

Le pauvre Joël a été égorgé, découpé en morceaux, mis dans des sacs de Galeries Lafayette et jeté dans une cuve de l’usine de confitures ! Cette découverte macabre a énormément choqué tout le village mais le docteur qui est aussi vétérinaire n’a pas attendu la police pour faire une autopsie et, lorsque l’officier de police arrive, le corps est déjà enterré. Si le policier est en colère contre ces procédés bien expéditifs, on le rassure en lui montrant les débuts de travaux afin d’installer une statue de Joël sur la place du village…

Joël, né de parents inconnus, avait été adopté par Félicien qui le faisait travailler. En face de chez ce tuteur, habite une certaine Martine qui fait des révélations révoltantes et n’aime pas du tout le garde-champêtre.

Comme il ne peut pas téléphoner, le policier écrit très régulièrement à la procureur et enregistre tout sur son magnétophone, retranscrivant ensuite scrupuleusement ses auditions. Cela donne un roman très original avec une succession de lettres pleines d’humour, distillant les informations, les révélations, les surprises et les rebondissements les plus inattendus, les plus incroyables.

C’est très vivant avec des drames, des révélations intimes aussi jusqu’au coup de théâtre final absolument savoureux.

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Les Ravissantes

En mars 1976, un fait divers défraye la chronique aux États-Unis. Dans la petite bourgade aride de St Sauveur, près de Tucson en Arizona, a lieu sans mobile apparent la mystérieuse disparition de trois adolescents, une fille et deux garçons.

Cette petite ville fictive vivait tranquille jusqu’à l’installation, un an avant les faits, de la Communauté des Sauveurs dirigée par le Mexicain Emilio Ortega, la réincarnation de Jésus Christ.

Les mères des disparus suspectent aussitôt les membres de la secte.

Bien que le shérif Liam Golden fasse son possible pour résoudre l’affaire, celles-ci l’accusent d’incompétence et prennent l’affaire en main.

Pendant ce temps, lors des nuits sans lune, une série de phénomènes paranormaux se produit dans le ciel de la bourgade…

Mais que s’est-il donc passé en mars 1976 ?

Romain Puertolas délaisse un peu la légèreté et l’humour déployés dans ses livres précédents ce qui je l’avoue, m’a un peu désarçonnée au départ, pour nous offrir avec Les Ravissantes, un roman très différent, plus sérieux, même si le loufoque n’est pas très loin, un vrai polar.

C’est un roman totalement addictif et je n’ai eu de cesse de tourner les pages, redoutant en même temps de le terminer !

Difficile en effet de démêler le vrai du faux, de savoir à qui faire confiance, de ne pas choisir la facilité et incriminer l’autre, celui qui est différent, marginal, de ne pas redouter une issue fatale pour ces ados.

Mais j’ai avant tout été subjuguée par les moyens que vont déployer ces mères portées par leur amour pour leurs enfants, ces mères qui ne vont pas hésiter à organiser des marches, à se diriger vers la forteresse derrière laquelle vivent les marginaux, leur force décuplée par la crainte qu’il ne soit trop tard pour leur progéniture.

Romain Puertolas est vraiment un raconteur d’histoire hors normes et emmène son lecteur ou du moins m’a emmenée là où il le souhaitait, m’a vraiment bernée et ce, pour mon plus grand plaisir.

Il mène cette enquête de main de maître, chaque page déjouant nos certitudes.

Peut-être suis-je bon public, en tout cas, Romain Puertolas m’a absolument mystifiée !

J’ai replongé avec une certaine nostalgie dans ces années 70, une époque où l’on parlait beaucoup de ces hippies, de ces sectes, de la drogue, des OVNI…

La gigantesque statue à l’effigie du gourou m’a immanquablement fait penser à la communauté du Mandarom à Castellane…

Quant au titre du roman, Les Ravissantes, il est à mon avis extrêmement bien choisi, même s’il faut attendre quasiment les dernières pages du roman et c’est un beau cadeau, pour en saisir toute la saveur !


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La police des fleurs, des arbres et des forêts

Romain Puertolas signe une franche coupure avec ses précédents ouvrages plus humoristiques. Et fichtre que j’aime ça !

Lire Romain Puertolas c’est découvrir un nouveau monde du polar. À la fois follement littéraire, poétique, tendre et totalement innovant. On ne voit rien venir, on se laisse bercer, on se voit révolter, on joue les inspecteurs et on se fait berner jusqu’à la moelle. Un régal !



Quand l’inspecteur de police, Michel est délégué à P., c’est pour démêler l’affaire du jeune Joël retrouvé découpé en morceaux dans la cuve de l’usine à confiture.

Accompagné du garde champêtre bien gentil comme tout mais très peu efficace, Michel rencontrera ce petit monde campagnard à P. où les gens semblent peu se préoccuper de l’affaire de Joël.



Dans ce livre, il y aura des fleurs, des herbes rouges à la Vian, de l’amour, beaucoup de suspens, beaucoup de tendresse aussi et une ambiance bien particulière a Puertolas où l’auteur aime personnifier la nature et lui donner vie au même titre que ses personnages.



J’ai eu un gros coup de cœur pour Sous le parapluie d’Adélaïde avec son zeste en plus d’émotions et de poésie. Mais ce final de La police des fleurs, des arbres et des forêts est grandiose à souhait !



J’ai beaucoup lu que certains l’avaient vu venir cette fin. Moi je n’ai rien vu et c’est très bien comme ça. J’ai pleins d’étoiles dans les yeux.



Lisez Romain Puértolas, c’est du vent frais dans l’univers du polar. Et ça fait un bien fou.
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Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès

Comment la fiction m'a fait perdre le sens des réalités



C'est un homme à sang froid. Un caméléon. Xavier Dupont de Ligonnès ressemble à monsieur tout le monde. Tout le monde pense l'avoir croisé mais personne ne l'a vraiment retrouvé.

Sauf Romain Puértolas.

Que nous retrouvons nous aussi mais au tribunal car il est accusé d'avoir trucidé le présumé criminel à coups de couteau à beurre.

Légitime défense paraît-il.

Ce dernier tentait de lui plonger la tête dans de l'huile de friture en pleine ébullition (on peut légitimement se demander s'il avait été choqué de constater que l'écrivain fasse frire ses frites à l'huile d'olive).

D'entrée de jeu, le ton est donné, Romain Puértolas fait le pitre et nous fait rire en dépit de la gravité du sujet.

Puis le déroulement du procès laisse progressivement la place au compte-rendu de l'enquête menée par l'écrivain à succès qui en a fait une obsession lorsqu'il était encore policier.

Une enquête sérieuse agrémentée d'hypothèses dont la crédibilité est souvent hypothéquée par une imagination fertile qui s'efforce de combler de nombreuses zones d'ombre.

La réjouissance des premières pages s'évente peu à peu. La fiction, de plus en plus gloutonne, s'ancre dans une réalité qu'elle finit par ingérer sans pour autant nous sortir de ce désintérêt grandissant qui nous assaille.

Le twist final, qui pourra en surprendre plus d'un, comblera difficilement la frustration que certains lecteurs éprouveront.

A force d'imagination, l'auteur nous a peut-être permis de rencontrer la vérité au cours de ce roman singulier.

Rien n'est sûr cependant.

La vérité est peut-être ailleurs...mais ça c'est une autre histoire...



















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