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Critiques de Renaud Rodier (61)
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Les échappés

2024 s'annonçait déjà comme l'année des premiers romans…

En tant que tel, “Les échappés” m'a complètement retourné.



Il est impossible de résumer ou de classer “Les échappés”.

Certains diront roman à tiroirs, d'autres, roman gigogne, roman choral ou poupées russes. Mais “Les échappés” est tellement plus ! Il a pointé du doigt et remis en cause, plusieurs choses que je concevais comme acquises. Renaud Rodier nous propose un roman complètement nouveau. Il faut s'accrocher, écouter les “acteurs”, éviter les pièges, rester en éveil, attraper les détails et se battre parfois. “Les échappés” est un livre qui se mérite ! Pour moi, le roman le plus abouti depuis la rentrée… et dire que j'ai failli passer à côté !



Une fresque romanesque à travers le monde et le destin de “quelques” personnages en quête d'évasion, où une profonde humanité est présente dans chaque ligne.

Lauren, Aaron, Émilie, Kip, Nathaniel, Nathaniel, Aashakiran. Chacun des personnages a une histoire, son histoire. Mais quand l'auteur décide à la place du destin, de les faire se rencontrer ou se réunir, est-ce pour le meilleur… ou pour le pire ?



J'ai fait tellement d'aller-retours, à travers les pages en quelques jours, que finalement, j'ai bien dû le lire deux fois… un vrai plaisir. De la poésie, de la tristesse, j'avais l'impression de contempler des photos, des tableaux, et à régulièrement, je discernais de nouveaux détails, comme hypnotisé pendant des heures. J'ai rarement été aussi triste à la fin d'un livre, comme pour certains films, certains voyages qui se terminent, certaines vies que l'on quitte à regret.



Renaud maîtrise à la perfection son sujet, et j'en demandais toujours plus. Une fresque romanesque, une ode à la résilience, je vous le disais plus haut, impossible à classer. Chaque mot, chaque phrase est pesés pour nous porter vers l'étincelle la plus lumineuse, vers la terrible noirceur d'une séparation, ou d'un décès. Un récit qui a percuté aussi ma vie. Les migrations, la mondialisation, le terrorisme, les inégalités,… Toutes les voix se mêlent, se complètent, se répondent, se contredisent aussi, car les personnages sont vivants, et s'expriment avec leur cœur et à travers le monde. Héros, anti-héros… Ils sont moi, ils sont vous, ils sont nous…



Un premier roman, pour lequel je suis obligé de m'incliner. Je sais que je le relirai. Je suis forcément passé à côté de nombreuses choses que Renaud a disséminé par-ci, par-là.

J'hésite encore entre coup de cœur et coup de foudre… Je suis complètement sonné.

Il y a de la passion dans la plume de ce nouvel auteur !



Vous souhaitez vivre différemment ?

“Les échappés” sont là pour ça, ils vous tendent leurs mains…



Je sais maintenant, que ce n'est pas un hasard, si Renaud Rodier a été élu Lauréat du Cercle Littéraire du Château de l'Hermitage.
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Les échappés

Gros coup de ♥️



Ils sont cinq



Lauren, qui s’est réfugiée à New York après avoir été victime d’une fusillade meurtrière dans son lycée du Kansas,



Aaron, héritier d’un magnat véreux de l’immobilier new-yorkais, qui essaye de réparer,



Émilie, interprète aux Nations Unis, qui va perdre momentanément sa voix,



Aashakiran, son amie, une intouchable, née dans un bidonville de Mumbai, qui cherche dans le ciel l’oubli,



et Nathaniel, orphelin de mère très jeune, qui devenu star planétaire disparaît,



Tous mal nés, ils n’ont de cesse de fuir.



Pour échapper à leur enfance, tous s’exilent.



Renaud Rodier a construit son livre comme un puzzle, chaque chapitre laissant à voir au lecteur une pièce, qui s’imbrique au fur et à mesure de l’histoire.



Un roman choral où les personnages se croisent, s’entrecoisent (coïncidence, destin ?) se lient, se délient.



Après un prologue qui pique la curiosité, le lecteur embarque dans un grand voyage.



Comme tous les voyages, chacun fera le sien, verra ce qui est ou ce qui n’est pas.



J’ai succombé à ce roman singulier, à l’histoire tout aussi maîtrisée que mystérieuse et surprenante.



J’ai aimé les silences qui n’en sont pas, les ponts jetés tout au long du récit,



tout autant que les personnages complexe, touchants dans leur fragilité,



mais surtout l’écriture belle, foisonnante et très cinématographique de Renaud Rodier.



L’humain est au cœur de cet incroyable premier roman.



Pour toutes ces raisons et bien d’autres, à lire absolument !

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Les échappés

Dans "Les Échappés" de Renaud Rodier, des destins se croisent, évoquant l’audace et la résilience dans un monde en évolution.



Renaud Rodier est né à Paris. Il est un humanitaire, diplômé de Sciences Po Paris et de l’université Columbia de New York.



Sa passion pour l’humanitaire a pris naissance au Mexique et s’est ensuite développée en Colombie. Depuis, il parcourt le monde en collaborant avec les Nations unies et diverses ONG pour apporter une assistance aux personnes touchées par les conflits et les guerres.



« Les Échappés » marque ses débuts en tant que romancier.
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Les échappés

Un effet de mode pour ce livre qui est censé nous provoquer un beau voyage, aux croisées des destins et de vies de tant de personnages. Malheureusement très vite on s'y perd, on croit comprendre quelque de chose de profond, etc...mais il n'y a rien ou pas grand chose à comprendre. Il s'agit d'une très belle opération marketing avec une belle couverture bien travaillée pour un livre qui a échappé à lui même et à la découverte d'un vrai sujet sur lequel travailler la matière littéraire. Ici, on parle de tout et de rien, et surtout de rien. Aucune documentation, aucune pensée profonde, des bouts de vie, des bouts d'exil, des mal êtres mondialisés qui donnent le tournis et nous empêchent de nous poser les bonnes questions. Très déçu par cette lecture qui me semblait pourtant intéressante sur le papier.
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Les échappés

Ce roman décrit les espoirs, les craintes et les bifurcations de 4 antihéros provenant du monde entier. L'auteur s'inscrit dans une tradition post covid de changement de vie, de parcours, de destin. L'idée n'est donc absolument pas originale, tous les auteurs, connus ou comme ici totalement iconnus s'y sont attelés, Foenkinos récemment avec sa vie heureuse, Koenig à la rentrée dernière avec son humus, et tant d'autres, sans parler du best seller de Douglas Kennedy, "big picture" (traduction: l'homme qui voulait changer sa vie), etc....un phantasme vieux comme le monde, que l'auteur ici traite sous forme d'un roman choral, qui rappelle bien sûr les films du même nom et qui utilisent exactement les même procédés narratifs. Un évènement extérieur qui provoque un bouleversement intérieur et un changement de vie brutal: je n'aime plus mon travail que je fais pourtant depuis 20ans, je n'aime plus ma femme, mon quartier, ma routine, etc, etc....

Faut-il rappeler qu'on ne baigne jamais deux fois dans le même fleuve, faut-il relire Dostoevsky, crimes et chantiment?

C'est notre conscience qui nous impose un changement profond, et non pas nos actes. Si je décide demain de partir, ou de défier la nature en commettant un crime odieux, je n'efface ni ma mémoire, ni celle des êtres aimés.

Elle me suit jusqu'au fin fond de l'Alaska.

Faut-il enfin dire à tous ceux qui ont apprécié ce grand roman de la rentrée, le guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa: Faut-il que tout change pour que rien ne change?

Si ce n'est pas au niveau de l'intrigue, assez convenue et plate, des personnages, assez caricaturaux, de la philosophie, aussi profonde qu'une dissertation de collège, peut-être alors est ce dans la plume que se trouve le génie de ce livre, ou dans les réflexions?

Encore raté, le style est souvent lourd, fade, et les maximes creuses et mille fois entendues: "Le vide, c est comme un miroir. Si vous n'aimez pas ce que vous voyez dedans, c est vous le problème."

Ce livre n'est pas vide, loin de là, et c'est bien ça le problème....

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Les échappés

Je me suis noyée dans cette tempête émotionnelle, égarée dans les méandres des Echappés et son chassé-croisé de personnages. Les sentiments, les incertitudes, les doutes prennent le dessus sur une histoire qui n'est qu'un prétexte à un voyage initiatique aux tréfonds des protagonistes. Voyage intérieur, voyage passionnel ou voyage réel? Chacun s'y reconnait, s'y perd et s'y retrouve. On se laisse porter et emporter par cette poésie romanesque.
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Les échappés

Un premier roman extrêmement maîtrisé, qui nous fait parcourir le monde, pendant quarante ans, en accompagnant cinq personnages, tous porteurs de diverses blessures, fuyant leur passé, parfois victimes de leurs origines. Lauren a échappé à un massacre dans son lycée du Midwest, et part étudier à New York, où vit également Aaron, juif non pratiquant, dont le père est un riche magnat de l'immobilier à la fortune pas très claire. Il deviendra l'avocat des démunis.

Nathaniel, lui, est un acteur qui voudra fuir le star-system hollywoodien lorsqu'il atteint la renommée. Aashakiran, une Intouchable passionnée d'astronomie, dont le père, Bapú, travaille pour les parents d'Émilie, constante expatriée, solitaire, qui développe un talent pour les langues.

Leurs destinées se croisent, s'effleurent ou se manquent. Les liens se font et se défont, au gré des aléas de l'Histoire, dont nous situons l'époque grâce à des événements tels que le 11 septembre à New York, le 13 novembre à Paris...

J'ai beaucoup aimé le temps passé à planter les différents personnages, ce qui leur donne un substance qui contrebalancera par moment le côté éthéré, presque onirique, de certaines rencontres. Grâce à un talent avéré pour conter les états d'âme, les errances et les regrets, les trajectoires floues, on est tour à tour dans l'intime et l'universel, dans le rêve et la réalité, c'est à la fois émouvant et intellectuel. Car l'auteur aime nous livrer certaines clés à utiliser pour décrypter un peu plus ce roman choral, notamment son énigmatique prologue. Un auteur dont on reparlera, c'est sûr!
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Les échappés

Un magnifique roman ! J'ai été complètement happée par les personnages et par l'attente des moments où ils se croisent et se "rencontrent". J'ai adoré la complexité et l'authenticité des personnages: leurs souffrances qui dansent avec leurs forces. Enfin de vrais personnages ! Bien qu'évoluant dans une réalité parfois irréelle. C'est un roman complexe mais qui se lit facilement. Les niveaux de lecture et d'interprétation sont multiples. Un livre qu'on peut facilement lire une deuxième fois, pour le savourer de nouveau et atteindre un degrés plus profond de compréhension. Impressionant que ce soit un premier roman ! La plume est si belle et maitrisée, la structure si élaborée, l'univers littéraire si riche,... Vivement le prochain roman de ce bel auteur !
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Les échappés

C’est comme un voyage au centre de la Terre. D’abord, l’obscurité qui envahit. Puis une pression immense, et toujours grandissante, qui écrase, une chaleur infernale qui étreint.

Un environnement dantesque, hostile, dangereux. C’est ici, et dans ces conditions seulement, que des tripes du monde naissent les diamants bruts. De la rage de la Terre.

Peut-être est-ce de ces entrailles que Lauren, Aaron, Emilie, Aashakiran et Nathaniel ont réussi à s’échapper, pour trouver refuge dans les pages de ce diamant brut.



L’incipit magistral nous plonge tête la première dans la poésie lumineuse de ce roman : un pont sur l'océan, des vagues de larmes qui se brisent sur ses piliers, un homme qui erre sans fin et perd un souvenir à chacun des kilomètres qu’il parcourt, le ton est donné.

Puis les personnages arrivent, se croisent, se frottent au monde, vont chatouiller sa résistance.

Lauren va s’échapper de son village de Kiowa au fond du Kansas après une tuerie pour se réfugier dans une librairie new-yorkaise, Aaron va s’échapper de sa famille trop proche de la Famille pour devenir un avocat humaniste, Emilie va s’échapper des fuites et les faux-semblants de sa famille, Aashakiran va échapper à ses origines d’intouchable pour devenir astrophysicienne, Nathaniel va s’échapper de la célébrité pour se retrouver.

Tout n’est qu’affaire de fuite. Fuite en avant, en arrière, de côté, à l’autre bout du monde et de l’humanité, peu importe du moment que l’on pense semer ses fantômes et ses démons, courir vite et plus vite encore, tenir ses racines et leurs ramifications toxiques à distance raisonnable, semer loin derrière soi la page précédente.

Chaque personnage va croiser les autres, compléter son histoire, ajouter un point de vue ou un doute, et la narration brillante va nous faire croire qu’on a compris.

Et si ces personnages nous échappaient à nous, lecteurs, tout simplement ? Et si La Vérité, cette garce qui aime jouer au poker menteur, ne méritait pas la majuscule dont elle se targue ? Et s’il fallait aussi traduire les silences de l’auteur ?



Je me suis laissée séduire par les personnages, je me suis immiscée dans leurs baskets, je me suis échappée avec eux. Quand on referme le roman, on reste hébété. Scotché. Et ils nous habitent encore un paquet de temps. Parce qu’ils carburent à l’humain, aux émotions, à la quête du Beau, du Mieux.



Alors oui, je pourrais vous dire que ce premier roman est d’une maturité remarquable, que le schéma narratif m’a scotchée aux pages, que ce sera probablement mon roman préféré de l’année, que cette lecture m’a fait vibrer, que l’écriture est éclatante, vive, rythmée, ouah quel rythme, que c’est un long poème plein de rage, déroutant.



Mais ce n’est pas ça, l’important. Je retiendrai la tendresse et le respect que Renaud Rodier voue à ses personnages. Il ne les juge pas, il les absout même, leur donne une excuse à défaut de les sauver d’eux-mêmes.

Mais chacun aura sa propre lecture, sa perception, il tricotera son propre bonheur à travers ces pages.

Reste à savoir si j’ai dévoré ce livre ou si c’est lui qui m’a dévorée…

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Les échappés

Ce livre n’est pas un simple livre. Pas un simple assemblage de feuilles qu’on prend, ouvre et pose n’importe où. Négligemment. Je ne l’ai pas posé, je l’ai habité. Comme il continue de m’habiter. C’est aussi fort que cela. Il véhicule trop d’idées précieuses et troublantes pour ne pas en prendre soin. Ces pages abritent tant de vies. De souffrance et de résilience.Tant d’exils et d’espoirs. De quête d’une existence et d’un monde meilleur. Puissant par son contenu original. Son essence. Et c’est là, précisément, au creux de cette infime matière à peine palpable que tout se déroule. Dans cette universelle intimité. Qui tient dans une paume… Dans cette mise en abyme. Celle de cinq échappés. Cinq personnages principaux lacérés par la vie, le milieu rude dans lequel ils ont grandi, tentent de fuir leurs fantômes ou leurs monstres en prenant des chemins parfois sinueux. Qui se croisent, se mêlent, se confondent ou se frôlent.



Ce livre est une invitation au voyage. Aux voyages pour être exact. Géographique sur différents continents, mais intellectuel, émotionnel. Traverser l’Ouest américain ou se rendre à Mumbaï et en Russie en passant par Paris pour découvrir son reflet dans un miroir. Un voyage pour se trouver soi et ainsi mieux rencontrer l’Autre. Cet autre et l’autre soi. Un hymne à l’audace. La question qui réside entre toutes ces lignes est celle de la capacité à vivre avec son passé parfois mordant, son vécu fracturé, ses démons ; dans un monde bosselé. Comment faire en sorte de transformer ses failles subies en forces assumées ? Comment atténuer l’amertume des conséquences d’une blessure ? Rendre l’âpreté plus satinée. Indolore et efficiente.



Ce livre est un véritable “lieu” où il est à la fois doux et perturbant de se nicher. Un mystère fascinant. Il est riche de sens, d’évocations littéraires, théâtrales, philosophiques, musicales ou encore cinématographiques. Artistiques. J’y ai vibré devant le Baiser de Munch, écouté en boucle Hotel California, tout comme Pink Floyd ou Led Zep (j’étais déjà charmée), survolé des passages de Shakespeare ou de Jane Austin, lu des scénarios… Quant à la Grèce, de manière feutrée, à certains égards culturels, elle n’était jamais très loin.



Ce roman est écrit avec une précision d’horloger. Une mécanique ultra fine. Une construction subtile. Renaud Rodier utilise une arche narrative aux fondations extrêmement solides qui ne laissent aucune place au hasard ou à la facilité. Un travail de fond perceptible d’autant plus si le lecteur est attentif à tous les indices qui ponctuent le récit pour mener à la résolution de l’intrigue. Aucune action, pensée, attitude des personnages, comme aucun de ses propres mots n’est accidentel. Étrange… mais maîtrisé à la perfection. Un véritable mystère dans lequel la lumière apparaît au fil de la lecture avec parcimonie et délicatesse. Un livre rédigé, caméra à l’épaule, visuel, aux qualités cinématographiques.



“Renaud, j’ai été particulièrement touchée par la sensibilité et la poésie qui imprègnent ton texte. Tout comme par ton art de faire côtoyer douceur et violence au même niveau. Passant de l’une à l’autre de manière aérienne. C’est ravissant et déconcertant à la fois. Remuant. Les contrastes sont beaux et donnent du corps au texte et ton aisance à créer des atmosphères prégnantes est indéniable. Quant à la part de féminité présente dans cette histoire, dans tes mots, elle est tangible et justement dosée. J’ai été véritablement bousculée. Conquise. Ne dit-on pas que dans chaque livre se dissimule une petite part de son auteur ? Peu importe la hauteur de celle-ci. Quelle que soit son importance ici, elle signe une personnalité forte et atteste d’un talent incontestable et authentique pour l’écriture. Ne renonce jamais.”
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Les échappés

Ce roman continue de m’obséder plusieurs semaines après sa lecture, ce qui, je crois, constitue le plus beau compliment qu’un lecteur puisse faire à un livre. Cette vaste fresque initiatique a sollicité autant mes émotions que mon intellect. J’en suis sorti chamboulé, mais aussi étrangement apaisé, comme après un long voyage en terre inconnue. Il m’est difficile d’analyser ce texte tant il foisonne, donc je dirai simplement qu’il possède ce petit « quelque chose en plus » qui caractérise les grandes œuvres. Cette profondeur. Ce mystère. Ces questions en suspens. Mes prochaines lectures risquent de sembler bien fades en comparaison.
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Les échappés

Vertige, voilà la sensation qui m’a envahi en refermant ce premier roman magistral, orchestré comme une symphonie qui culmine dans un dénouement splendide. La gamme d’émotions qu’il développe est si large, et ses mouvements si nombreux, qu’il serait vain de tenter de le résumer. Je ne peux que recommander sa lecture à celles et ceux qui cherchent dans les mots une musique éblouissante.
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Les échappés

D'habitude quand je me réveille en plein milieu de la nuit, je fais tout mon possible pour me rendormir. Dès que j'ai commencé à lire les "échappés", mes insomnies sont devenues de délicieux rendez vous avec une œuvre et un artiste. Je les attendais avec impatience. La plume de Renaud Cordier est poétique, douce et sensible. Son histoire subtile. A lire absolument !
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Les échappés

Ça un premier roman? Écrit sans plan ? Non c'est impossible, la maîtrise du scénario et de la narration est beaucoup trop maîtrisé, minutieuse...

Et bien si c'est bien vous dis-je !



Pour ce premier roman éblouissant Renaud Rodier nous embarque dans un récit plein de bruit et de fureur où l'humanité y est en plein cœur, explorant les démons du passés ; car notre avenir puise sa source dans ce qui fut et même ce qui n'est plus influe toujours sur la suite de nos pas.



Lauren la mystérieuse, Aaron l'héritier misanthrope, Émilie l'interprète, Kip le ténébreux, Nathaniel la star planétaire, Nathaniel la star de cinéma, Aashakiran l'intouchable. Tous sont les racines de ce roman qui évoluent, se croisent, se lient, s'éloignent, se cherchent, se retrouvent et ce en de multiples lieux à travers le monde, mais il faudra attendre la fin pour découvrir l'ampleur de l'arbre.



Impossible de vous en dire plus, pour ne rien révéler autant par ce qu'il serait maladroit et dérisoire de résumer ce labyrinthe vertigineux de connexions, de liens et leurs conséquences.

On ne décrit pas un feu d'artifice, il faut le vivre pour prendre pleinement conscience de toute ses beautés.



C'est un livre qui se regarde comme un film, qui vous plonge dans ses décors que vous pouvez toucher du bout des doigts, qui sème de petites indice par ci par là, vous n'en connaissez pas l'utilité mais vous savez qu'ils sont importants, et une fois refermé vous n'avez qu'une envie, le relire pour le voir sous un jour nouveau, comprendre ce qui vous à échappé et retrouver ces personnage qui auront sans aucun doute marqués au fer rouge votre coeur.
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Les échappés

Combien faut-il avoir vécu de vies pour écrire un 1er roman de cette ampleur ?

À quel niveau d’humanité doit-on être parvenu ?



Puisqu’il serait bien vain de résumer ce roman, autant commencer par des questions ;o)



Je suis sortie comme sidérée de ce récit, dépassée par son ampleur et avec l’envie pressante d’y retourner pour en apprécier toute la substantifique moelle jusque dans ses moindres détails.



Oui, car il s’agit bien d’un roman, et d’un roman très ambitieux qui plus est : des personnages de la vie de tous les jours y vivent, dialoguent (la qualité de ces dialogues !), des destins se dessinent, s’entremêlent, tissant au fil des pages, des événements, des années, des continents et des nombreux sujets abordés, une fresque humaine. Leur point commun : fuir une vie qui semblait toute tracée.



À ce récit choral à l’écriture remarquable, riche et parfaitement romanesque, vient s’ajouter une ambition réellement métaphysique, une volonté de creuser en profondeur, de relier pour faire sens. Et comme devant un miroir, les personnages nous renvoient aux questions fondamentales : qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous là ?



Il faut se laisser porter là où l’auteur nous emmène, accepter quelques détours, écouter les fantômes qui murmurent à nos oreilles, admettre que des orages ne soient pas que de simples intempéries.

Laissez-vous conduire, la main est sure et ferme et ne vous laissera pas tomber.



Et comme tout doit finir en chanson, ce sera ici, Hotel California dont les paroles sont bien moins innocentes que pourrait le suggérer la mélodie de nos slows de jeunesse



Last thing I remember

I was running for the door

I had to find the passage back

To the place I was before

Ect,…

Ca ne vous rappelle pas le titre d’un roman ?
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Les échappés

Commençons par l'essentiel : ce kaléidoscope de roman est si original, si déroutant, si envoûtant qu'il mérite d'être lu et relu. Le lecteur est mené en balade, tel dans le palais des glaces d'une fête foraine. À chaque tournant, un personnage haut en couleurs l'attend pour lui confier ses secrets - des secrets qui résonnent avec les nôtres. Le lecteur s'y attache, mais il s'échappe en un éclair. On se lance à sa poursuite dans le dédale du labyrinthe, il demeure introuvable jusqu'à ce que l'on désespère. Comme par magie le voilà de nouveau face à nous. Porte dérobée ou destin, à vous de choisir. Facétieux, l'auteur tire les ficelles des marionnettes qui seraient ses lecteurs. Il nous pousse dans nos retranchements. Poésie, philosophie, psychologie, références artistiques et historiques - tout y passe. Le magicien joue sa partition. Qui êtes-vous ? Un témoin d'une intrigue qui vous dépasse ? Un simple figurant ? Le personnage principal ? Jeu de trappes ? Escape game ? Toile d'araignée ? Beaucoup de fils à démêler. L'important est que l'on ne s'ennuie jamais si l'on accepte de se laisser emporter par cette folle course à travers monts et marées, pays et contrées. Une fois à l'extérieur, la fête terminée, on s'efforce de rembobiner la bobine, de reconstituer ce puzzle inextricable. La porte du palais des glaces est close, les lumières sont éteintes. Il faudra revenir demain pour tenter de trouver la voie la plus courte vers la sortie. Mais pour le prix d'un ticket, dans un espace aussi restreint, on réalise combien on a voyagé loin, en nous.
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Les échappés

En ouvrant ce roman et après avoir franchi « le pont » du prologue, vous partiez à la rencontre de ses cinq personnages principaux, Lauren, Émilie, Aaron, Nathaniel et Aashakiran, de Kiowa, « ville en carton-pâte du Midwest, en plein centre du milieu » à Mumbai , de New-York à Paris, en passant par la Californie.

Ne comptez pas sur moi pour résumer le début de ce roman. J’ai essayé mais,ce faisant, je réduisais les personnages et leurs destins cabossés sans leur rendre justice, sans leur rendre la grâce que leur offre l’auteur, dont on sent le regard de l’humanitaire, de l’humaniste, sous la plume de l’écrivain. Tous ces destins fragmentés se déchirent ou se reconstruisent au gré de leurs rencontres, de leurs errances et des tragédies de notre époque. Chacun.e, né.e au hasard d’un lieu qui le façonne , qui abîme ou brise son avenir, cherchera son salut sous des cieux supposément plus cléments. Une quête d’un ailleurs qui est pour chaque personnage d’abord une quête de soi, incertaine et fragile , mais toujours audacieuse, qui fait écho à nos propres incompréhensions, nos fêlures et nos divagations.

Je pourrais vous dire que vous tenez entre vos mains un grand roman, de ceux dont nous sortons bouleversés , mais ces mots ne suffiraient pas. Je pourrais vous intimer l’ordre de le lire immédiatement ; il est incontournable; mais vous me penseriez excessive, et pourtant … Je pourrais vous murmurer les les voix qui s’entremêlent dans ces pages, les âmes qui s’entrechoquent et les frontières qui volent en éclats, mais rien n’y ferait : il vous faudra ressentir vous-mêmes. Je pourrais enfin partager mon admiration pour cette écriture sublime et envoûtante mais les mots me manquent et je risquerais de trahir ceux, si beaux et si justes de l’auteur, dont on peine à croire qu’il signe ici son premier roman.

Écrire à propos des Échappés revient, comme me le souffle Émilie , à traduire de la poésie: « Une prose exquise résiste à l’interprétation ou plutôt s’en échappe. Aussi bien sa signification que sa musique, d’ailleurs. » Ouvrez ce roman, écoutez- en la partition. La lecture des Échappés est une expérience qui se partage après l’avoir faite. J’attends donc vos retours. Il est pour moi un énorme coup de cœur. Il m’a été tellement difficile de lâcher la main de ces échappés que, une fois la dernière page tournée , j’ai eu cette idée folle, qui ne m’arrive vraiment jamais : « Et si je le relisais ? »

Monsieur Rodier, vous m’avez parlé d’émotion. Ce mot, « émotion », est peut-être le seul qui ressemble la puissance de votre roman.
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Les échappés

Un roman captivant, ancré dans les profondeurs de l'humanité.

Ce récit croisé de trajectoires culturelles et sociales qui s'entrelacent habilement, parfois prévisible mais toujours haletant, reflète de sérieuses sources, une immense expérience de vie et une grande générosité de l'auteur.

Une véritable pépite!
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Les échappés

« Les échappés », le premier roman publié par Renaud Rodier (Anne Carrière, 2024), nous emmène à travers le monde et les destins de cinq personnages en quête d'évasion. Lauren, Aaron, Emilie, Nathaniel et Aashakiran sont les narrateurs de cette fresque romanesque, qui mêle fiction et réalité, histoire et actualité, violence et résilience.



Cinq protagoniste : leurs origines, leurs motivations, leurs rêves, leurs blessures. Chacun d'eux a une raison de fuir son passé, sa famille, sa condition, ses démons. Chacun d'eux cherche un sens à sa vie, un avenir meilleur, une nouvelle identité. Leur voix se succèdent à la première personne, dans des chapitres courts et rythmés, qui nous font découvrir leur parcours, leurs rencontres, leurs choix, leurs dilemmes.



De même comment leurs chemins se croisent, se séparent, se retrouvent. Leur destin sont liés par des coïncidences, des secrets, des affinités, des conflits. Leurs histoires se télescopent avec celles du monde, marqué par le terrorisme, la mondialisation, les inégalités, les discriminations, les migrations ... Leur voix se mêlent, se répondent, se contredisent, se complètent.



C'est un roman ambitieux et passionnant. Certes, il offre une vision panoramique de l'humanité, avec ses forces et ses faiblesses, ses espoirs et ses désillusions, ses rêves et ses cauchemars.



Mais, en même temps, le recit de Renaud Rodier est aussi décevant, confus, invraisemblable. Il est trop long, trop complexe, trop improbable. Certains personnages sont trop caricaturaux, certains liens entre eux sont trop artificiels, certaines coïncidences sont trop improbables. le roman perd en intensité et en crédibilité dès la deuxième partie. Il aurait gagné à être plus sobre, plus simple, plus réaliste.



C'est, en effet, à partir de la deuxième partie que l'auteur se perd. Il ne parvient plus à maintenir le rapport des choses entre elles. Il multiplie les péripéties, les rebondissements, les révélations, sans cohérence ni logique. Il sacrifie la profondeur des personnages au profit de l'action. Il dilue le sens et le message du roman dans un flot de mots et d'images.



«Les échappés» est un roman qui ne tient pas ses promesses. C'est d'autant plus dommage que je raffole de ce genre de fiction. Ici  elle est, pour le moins, en demi-teinte.



Bonne lecture.

 

Michel




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Les échappés

Ils s’appellent Lauren, Kip, Aaron, Nathaniel, Emilie ou encore Aashakiran, vivent aux Etats-Unis ou encore en Inde, ils ne se connaissent pas, et pourtant. C’est ici dans une grande fresque contemporaine de presque 400 pages que nous plongent l’auteur avec son premier roman.



Si dans un premier temps, les personnages se présentant l’un après l’autre peut paraître un peu long sans visibilité de où cela va nous mener, l’interêt vient ensuite, évidement au moment ou ces héros vont voir leurs routes se croiser de différentes manières. Ils ont tous fait des choix de vies, réfléchis ou sur un coup de tête et ces décisions les ont menés là où ils en sont.



Une fusillade dans une école, la découverte de ses origines, le travail trop stressant et prenant, nous pouvons nous mettre à la place de chaque protagoniste et se demander comment nous aurions réagit et c’est la une force de ce livre.



J’ai beaucoup aimé également lorsqu’un héros, un peu secondaire, prend à son tour dans la parole dans un chapitre pour donner sa version des faites et apporter de nouveaux éclairages aux lecteurs et mention spéciale pour le prologue.



Il ne plaira peut-être pas à tout le monde mais pour ma part cette histoire de pont sans fin m’a plut et m’a directement plongé dans le style d’écriture et l’univers de l’auteur.
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