En ligne, des communautés de masculinistes, d’incels s’activent pour combattre la supposée NaNsouffrance des hommes face à une menace féministeNaN.
Car non, le masculinisme n’est en rien l’inverse du féminisme… Loin de là.
L’autrice enquête sur la propagation de ces idées nauséabondes en ligne, pas toujours discrètes et aidées par Tiktok, Instagram et co pour s’attaquer à des hommes toujours plus jeunes.
ps: merci la🇨.
10/10.😮
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Formés à la haine des femmes est une excellente analyse du masculinisme en tant qu’idéologie antiféministe rampante.
Intervenant dans les collèges et lycées sur la thématique de l’éducation aux médias, la journaliste Pauline Ferrari a pu constater, dans les salles de classe, des propos misogynes, homophobes ou transphobes de plus en plus décomplexés de la part d’adolescents. Elle a souhaité enquêter sur l’influence de ces discours et la facilité avec laquelle les masculinistes diffusent leur haine et captent leur public.
Dans son ouvrage, l’auteur rapporte tout un florilège d’immondices, provenant pour la plupart de forums ou de réseaux sociaux, qui sont d’une violence effarante à l’égard des femmes en particulier : des appels à la déshumanisation, à la domination, à la manipulation psychologique ou cognitive, au viol. Elle met en avant que les contenus issus de la manosphère véhiculent une haine des femmes en capitalisant sur les peurs des hommes (notamment que la femme est une menace pour la société contemporaine) et en exploitant les vulnérabilités des adolescents et des jeunes adultes.
L’auteur s’attache, en outre, à montrer que le masculinisme n’est pas qu’un phénomène strictement numérique, mais que les masculinistes se sont appuyés sur l’essor du numérique et des réseaux sociaux pour donner de l’ampleur au phénomène et que cette idéologie qui se traduit de plus en plus souvent par des passages à l’acte, par des agressions, des féminicides, voire des actes terroristes. Il suffit d’ailleurs de consulter les Lettres de l’Observatoire national des violences faites aux femmes pour constater que les violences à leurs égards ne cessent d’augmenter d’année en année.
La haine des femmes sur les réseaux sociaux, je la constate tous les jours. Que les jeunes garçons d’aujourd’hui soient instillés à une telle virilité toxique et aliénante, sans qu’aucun garde-fou ne puisse endiguer le phénomène, est plus que préoccupant. Pauline Ferrari souligne, par ailleurs, l’absence de réelle prise en compte du danger (aussi bien en termes de violence envers les femmes que de santé mentale des garçons et des hommes) par les pouvoirs publics.
Un ouvrage plus que nécessaire pour éveiller les consciences et que je ne cesse de recommander.
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Une lecture bien utile dans le climat actuel de remise en cause de certains acquis féminins (et non féministes 😉), et de montée des haines genrées.
J’ai cependant eu du mal à aller au bout de ma lecture d’un seul trait, et j’ai décroché pendant plusieurs semaines un peu avant la moitié des 250 pages de cet essai. Malgré les efforts faits par l’autrice pour documenter son propos, je trouve qu’on reste pour la majorité de la lecture sur un propos très superficiel, à base d’interviews nombreuses mais rapidement évoquées, et de tests vite abandonnés (car, avoue-t-elle, peu fiables scientifiquement). La dernière partie, sans doute la plus interessante, qui concerne les solutions pour lutter contre cette généralisation du discours masculiniste chez les jeunes gens, est beaucoup trop rapide à mon goût.
Bref, je ne regrette pas mon achat, mais j’aurais aimé aller plus loin dans l’analyse du phénomène et les manières possibles d’y remédier. Peut-être parce que j’ai déjà beaucoup vu/ecouté de contenus sur le sujet? Peut-être aussi parce que mes attentes à bientôt 40 ans sont encore de retrouver dans un « vrai » livre, sur le papier, une étude plus fouillée que ce à quoi on peut avoir accès sur le net et dans les médias?
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