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Critiques de Meredith Hall (42)
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Plus grands que le monde

Roman racontant l’histoire d’une famille de fermiers américains touchée par un drame familial.

La ferme de la famille Senter est remplie d’amour et d’absence.

De lumière, de tendresse, d’affliction et de dévastation aussi.



« Le soleil brillait au-dessus de nous, sur notre petite île au cœur de ce vaste monde d’innocence et de malheur ».



Doris et Tub se sont rencontrés dans les années 30 ; installés dans la ferme familiale du Maine, trois enfants sont nés de leur union.

La vie à la ferme laitière est rythmée par un quotidien de dur et rassérénant labeur.

La famille évolue dans une sorte d’autarcie domestique, rassurante, dans une atmosphère chaleureuse et bienveillante renforcée par des liens très forts entre eux.



Pourtant, ce décor tranquille, ce monde à eux, ne restera pas si paisible et une tragédie va survenir.

Lorsque tout vacille et au-delà, la famille devra continuer à vivre, à se conformer aux exigences de la ferme, chacun se confrontant aux souffrances intimes infligées par l’insupportable drame, et tous réagissant de manière différente, tâchant de faire de son mieux en apprivoisant son propre chagrin.



L’autrice s’attache à dépeindre les liens familiaux, le sens des valeurs, les gestes quotidiens du travail à la ferme, avec force et sensibilité.

Dans cette histoire, on lit l’amour parental, fraternel, le chagrin, le deuil, les engagements qui se délitent parfois, la quête de réconfort, la reconstruction, l’espoir, et, l’amour et le pardon.

J’ai trouvé les personnages attachants, ils sont analysés avec fine psychologie, pertinence et sans aucun jugement.

C’est écrit dans un style que j’ai beaucoup apprécié, l’autrice réussit avec douceur et poésie à raconter la tristesse et la joie, l’amour et la rédemption.



Peu de dialogues dans ce roman d’atmosphère faits de ressentis et empreint de grâce et de beauté.

C’est une histoire qui prend son temps et c’est formidablement bouleversant.

Un très beau premier roman, promesse de belles émotions, notamment remarqué par Joyce Maynard, une autrice que j’adore.





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Plus grands que le monde

Plus grands que le monde.

Bienvenue dans la famille Senter , des parents qui s'aiment, des enfants heureux.

Une ferme qui demande énormément de travail mais le tout se passant dans un bonheur simple , où l'amour est le principal ingrédient.

Et puis une grosse épreuve vient à jamais bousculer leur vie !

Et là l'écriture magnifique décrit avec pudeur, comment chacun va réagir à cette épreuve. C'est terriblement émouvant, parfois très triste et en même temps un roman lumineux.

Lentement, l'auteure nous fait évoluer vers divers sentiments qui seront je pense personnels à chacun.

Un roman qui nous porte à la réflexion, où l'on se refuse de porter un jugement.



Ce roman est d'une puissance incroyable ! Le type même de lecture qui me rappelle à quel point la littérature et le pouvoir des mots peuvent nous transporter, nous faire réfléchir, passer par tellement d'émotions.

Vous l'aurez compris, c'est une merveille.

De ces merveilles qui restent en nous indéfiniment.

De ces merveilles qu'il est impossible de ne pas lire .

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Plus grands que le monde

Il était une fois une ferme et une famille qui vivait là, une famille simple et unie par les liens de l'amour et du travail bien fait. Un jour, un drame s'abattit sur eux et certains perdirent pied. Il leur fallut du temps et du cœur pour voir à nouveau la beauté autour d'eux.



« Plus grands que le monde » raconte tout cela d'une plume sensible et un peu surannée, et c'est juste bouleversant comme la simplicité peut émouvoir. Ici point de cris, point de haine, point de violence, juste quelques larmes vite cachées et un temps qui s’étire au gré des saisons. Laissez-vous guider par les voix qui résonnent tour à tour dans ce roman : Doris la mère aimante et protectrice, Tup le père travailleur et Dodie la fille courageuse et brisée. Ces voix montreront les chemins qui parfois se séparent, puis se recroisent.



C’est un gros coup de cœur que j’ai eu pour ce roman un peu hors du temps qui met en valeur des personnes emplies d’humanité : je vous en conseille donc évidemment.
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Plus grands que le monde

J'ai été bouleversée par ce premier roman. Le bandeau de Joyce Maynard annonçait un magnifique texte... Il a été à la hauteur de l'annonce !



On suit page après page la vie de la famille Senter, un couple de fermiers et leurs enfants qui vivent et exploitent la ferme familiale dans les années 50 et 60. Cette ferme se situe dans le Maine, l’état le plus au nord-est des Etats-Unis, un état rural tourné vers la terre et l’océan qui le longe à l'est.

L’importance de la nature est omniprésente dans ce roman. Ces agriculteurs prennent soin de leur terre et en louent son importance, avec tout l’attachement qu’ils peuvent y avoir.

Au fil de la lecture, les années s’égrainent comme les saisons : la rudesse de l’hiver et ses tempêtes, le renouveau du printemps, les grandes chaleurs estivales puis le retour de l’automne et des premiers frimas. Et chaque saison s’accompagne d’activités en famille comme le patin à glace sur les rivières gelées ou les baignades sur le littoral rocheux.



La première partie de ce roman présente la famille Senter et son quotidien à travers les voix de la maman, de la fille cadette et du papa. Leurs petites joies et leurs grands bonheurs. La vision de ces trois personnages différents est très complémentaire, c’est du coup très intéressant de lire les différents points de vue selon les membres de la famille.

Mais vous vous doutez bien que quelque chose va venir troubler cette quiétude. Cette famille très unie va vivre un grand drame qui va complètement la déstabiliser.

Les parties suivantes s’attachent à nous faire vivre, toujours avec les voix de la maman, de la fille et du papa, ce drame puis les différentes façons que chacun aura de le surmonter.



Je me suis retrouvée complètement happé par cette histoire familiale où la culpabilité et le pardon ont un rôle prédominant. On navigue entre les zones d’ombre et de lumière que les personnages traversent au fil du temps. D’ailleurs la chaleur et les lumières douces du foyer son présents tout au long du livre et recréent une atmosphère protectrice dont chacun a bien besoin.



C’est un magnifique roman sur la notion de famille et d’amour familial où le pardon est omniprésent. Quand pardonner, comment, pourquoi ? Evidemment, les regrets prennent une place prépondérante. Mais chacun va, à sa façon, chercher la résilience et l’acceptation. Tout au long du livre j’ai eu le coeur serré et plus d’une fois les larmes aux yeux.

En le refermant, on ressent l’immense gratitude que ces personnages ont pu ressentir, et leur amour qui malgré les failles perdure.



N'hésitez pas ! Un magnifique roman pour ceux qui aiment être chamboulés et réfléchir au sens de la famille et à ce que l'on peut en retirer.



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Plus grands que le monde

Un roman magistral porté par une écriture introspective, au rythme lent et percutant. Une histoire d'amour simple, dans le Maine dans les années 30. Doris et Trut fondent une belle famille, gèrent avec amour et tendresse leur ferme laitière où poussent 3 petits enfants. Leur amour est saisissant puis vient le drame familial qu'on redoute dès le début. La vie de famille change, eux si soudés, s'éloignent, se perdent. Gros coup coeur.
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Plus grands que le monde

C’est l’histoire d’une famille heureuse jusqu’à ce que l’un des leurs meurt…

Non, je ne viens pas de vous spoiler ce livre.

Cette information est présente en quatrième de couverture parce qu’au final, l’accident n’est pas le sujet du livre.

Je suis bien souvent anti-quatrième. J’ai toujours le sentiment qu’on en dit trop. Que la surprise est gâchée. Ce livre m’a fait comprendre que oui… parfois il est essentiel d’indiquer qu’un drame va arriver. Parce que tous les livres ne sont pas pour tout le monde. Parce que certaines personnes ne peuvent pas, ne veulent pas avoir à gérer un fait de cet ampleur.

Ce livre est immensément triste. Et c’est aussi parce qu’il est immensément bien écrit.



Un premier roman remarquable où chaque personnage est un pilier. Ce roman choral nous conte la vie de Doris et Tup. Nous entrons dans les années 50, ils se destinent à un brillant avenir, à des études et une vie à la ville. A la mort du père de Tup, personne ne veut reprendre la ferme familiale. Il avortera ses études pour s’y consacrer et fonder un foyer aimant et chaleureux avec Doris. La ferme, les saisons défilant sur leurs champs, leurs années rythmées aux fils des moissons, c’est toute leur vie. Au fil des ans, la famille s’agrandit, le bonheur est total. Ils n’ont besoin de rien d’autre. Et un jour, à la fin d’une belle journée remplie d’éclats de rires. Viennent le sang et les larmes. L’inimaginable.

On pourrait penser que la suite est prévisible, que le texte est mielleux à souhait. Pas du tout.

Ce n’est pas un ouvrage feel-good de la famille cabossée en reconstruction avec un happy-end. C’est la vraie vie. Des sentiments profonds, le quotidien, les années d’une équipe amputée d’un membre, en reconstruction. Ce livre nous fait comprendre que même lorsque nous sommes entourés, le deuil est bien souvent une épreuve à surmonter seul. Que chaque personne réagit différemment. Que chaque personne doit suivre son propre chemin. « J’ai appris qu’il existe ce grand cadeau qu’est la guérison, l’apaisement apporté par le temps ».

En traitant un sujet si dur, Meredith Hall nous transmet finalement un texte très lumineux. Parce que même si l’on ne s’en sent plus la force, il faut continuer à vivre, créer d’autres souvenirs sans pour autant oublier la vie d’avant. Ajouter de nouveaux membres sans pour autant oublier ceux qui s’en ont allés. Accepter pour avancer.

Un texte émouvant et très poétique.

Une très belle découverte.



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Plus grands que le monde

Je vais aller à contre-courant, mais je me suis royalement ennuyée à la lecture de ce livre. Les descriptions poétiques d’une vie à la ferme, j’ai eu l’impression d’être dans la maison dans la prairie. Le « avant » le drame dure beaucoup trop de temps, et cela m’a perdu…
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Plus grands que le monde

Coup de cœur ❤️



Plus grand que le monde est un roman de Meredith Hall traduit en français par Laurence Richard



Doris et Trup se rencontrent dans les années 30 , ils tombent amoureux et leurs avenirs semblent tout tracés quand Trup décide de reprendre la ferme laitière de son père dans le Maine .



Chaque jour , est rythmé par leur quotidien respectif , Doris s’occupe des tâches domestiques ,du potager et du poulailler et Trup s’occupe du bétail et de cultiver sa terre .



Trois enfants viennent agrandir la famille , Sonny l’aînée, Dorie l’enfant du milieu et Beston , le plus jeune qui grandissent et évoluent chacun avec leur caractère dans un quotidien fait de joies simples et rythmée par les saisons qui défilent et la nature environnante.



Jusqu’au jour de ce terrible drame qui viendra ébranler les fondations de cette famille , chaque membre devra se reconstruire à sa manière face au deuil.



Ce roman explore avec tendresse et compassion le chemin de reconstruction , cette lecture est lumineuse , d’une grande poésie ❤️



Courez chez votre libraire



Jocelyne Cicchero
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Plus grands que le monde

Meredith Hall laisse le temps agir et les membres de cette famille évoluer tranquillement, oscillant dans ce qu'ils ont de plus lumineux et de plus sombre. C'est par cette sagesse-là qu'elle construit un récit émouvant et intense, qui se déploie en douceur et sans jamais forcer.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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Plus grands que le monde

Un vrai coup de coeur♥.

Ce livre est beau.

C’est une histoire poignante d'une famille banale américaine confrontée à la tragédie, au deuil . Meredith Hall nous offre dans ce livre une écriture poétique et profonde sur la douleur et la reconstruction. Les parallèles avec le livre de Joyce Maynard « où vivaient les gens heureux ? «  ajoutent une dimension intéressante. Tous deux explorent les thèmes universels de la famille, du bonheur et de la résilience face à l'adversité.



Dans ce livre, chaque membre de la famille Senter trouve son propre chemin vers la guérison. L’amour a une place très forte dans cette histoire remplie de résilience.



Cette histoire va m’accompagner longtemps, sans aucun doute.

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Plus grands que le monde

Ce roman nous emmène aux Etats Unis, dans la région du Maine pendant les années 50. C’est une histoire simple : celle d’une famille de fermiers : Doris et Tup, un couple uni, très amoureux et leur 3 enfants, qui vivent une vie heureuse et insouciante jusqu’à ce qu’un drame les touche. La perte de l’un d’entre eux va tout bouleverser et les faire sombrer dans un deuil sans fin.

C’est un récit triste mais douloureusement beau. Une écriture magnifique, qui nous raconte le chagrin d’une famille, sa chute et sa reconstruction. Beaucoup d’amour dans ce récit, un texte fort et poignant.

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Plus grands que le monde

Bienvenue dans le Maine dans les années 50.

Vous entrez dans la ferme de la famille Senter.

Doris et son mari Tup travaillent a la ferme accompagnes de leurs enfants Sony, Dodie et Beston.



Tup et Doris se sont rencontres au lendemain de la guerre.

Ils ont crée leur famille .



Malheureusement leur vie ne sera pas un ling fleuve tranquille.

Ils vont perdre un enfant.



S’en remettront ils ?

Chacun tentera de se reconstruire, parfois en étant ensemble parfois en cherchant a être seuls.



Leurs journées resteront néanmoins rythmées par les travaux de la ferme laitière, la récolte des légumes pour l’hiver.



Cette famille si unie réussira t ´elle a le rester malgré la douleur de la perte de cet être cher .



Ce roman est une grande reussite.

La saga d’une famille de paysans soudée mais touchée par un malheur.

Il est question de beaucoup d’amour filial , maternel, paternel ….



Un excellent moment de lecture auprès de cette famille si attendrissante

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Plus grands que le monde

Le roman de Meredith Hall nous conte l'histoire des Senter de 1947 à 1965.

Les petits bonheurs simples du quotidien lorsque les enfants sont jeunes, puis le grand chagrin de cette famille lorsque l'inimaginable survient.

Chacun tente, à sa façon, de survivre à la tragédie. Mais le malheur, entré dans cette maison, ne cesse de blesser les uns et les autres.

J'ai admiré le courage des enfants. Je n'ai pas toujours compris le renoncement de la maman. J'ai compris le besoin de fuir du père.

J'ai regretté certaines longueurs, certaines répétitions, ces bons sentiments que l'auteur sèment au fil des pages, "ma terre" "ma ferme" "ma famille" "mes enfants" "mon fils" "ma faute" "ma honte", etc...

Lecture agréable grâce à la belle écriture de Meredith Hall, mais pas vraiment un coup de cœur. Il m'a manqué un soupçon de quelque chose que je n'arrive pas vraiment à définir, un je ne sais quoi qui aurait rendu l'histoire plus réaliste, moins "je suis une créature de Dieu et je vis en harmonie avec ce qui m'entoure..."
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Plus grands que le monde

Suite à une chronique plus qu'élogieuse de Gérard Collard je me suis empressée d'emprunter ce bouquin de Meredith Hall, qui est un premier roman. Et quelle réussite. L'auteur nous entraîne durant les années d'après-guerre dans la famille Senter qui possède une ferme dans le Maine. La famille est installée là depuis plusieurs générations. Il y a Tup, Doris et leurs trois enfants. Le roman est divisé en quatre parties : avant, pendant , après et ici qui couvrent la période de 1947 au début des années soixante. C'est un événement majeur (je vous laisse découvrir lequel), qui va ébranler cette famille si unie. C'est une histoire de deuil, de culpabilité, de rédemption, d'amour familial. Mais c'est surtout l'attachement de cette famille à cette ferme familiale, à cette region, qui est transcendé par la plume de l'auteur qui est ciselée comme de la dentelle. L'amour de la nature est présent à chaque page. La communion de l'homme avec cette terre que les héros doivent travailler chaque jour durant et qui les nourrit abondamment, l'amour qu'ils éprouvent envers leurs bêtes, les soins qu'ils leur prodiguent jour après jour, tout ça l'auteur nous le raconte dans une langue poétique, tel un chant millénaire. Les véritables héroïnes de ce beau roman est en fait cette ferme transmise de génération en génération, cette nature rude et pourtant généreuse au coeur desquelles une famille vit, souffre, aime, se culpabilise, se pardonne pour notre plus grand bonheur.
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Plus grands que le monde

« Plus grands que le monde » est de ces textes qui vous touchent dès les premières pages par cette volonté farouche incarnée par Doris, la mère, de mettre sa famille à l’abri de monde. Le roman raconte l’histoire de la famille Senter. Doris et Tup sont propriétaires d’une ferme laitière dans le Maine. Ils ont trois enfants : Sonny, Dodie, et Beston. Dans le récit qui s’étend sur une vingtaine d’années (de 1947 à 1965), plusieurs voix prennent la parole pour exprimer le quotidien de la famille, le travail à la ferme, mais surtout leurs émotions.



Le personnage principal de « Plus grands que le monde » est cette ferme. Elle exige tous les sacrifices, mais donne aussi toutes les joies. Le travail quotidien y est difficile, exigeant, et souvent pénible, mais il permet à la famille Senter de vivre dans un lieu exceptionnel où la nature et les saisons sont respectées, et où, en son sein, ils se sentent protégés. Cette terre si chère au peuple américain offre toutes les bontés, toutes les satisfactions à condition d’en prendre soin. Alors, elle devient mère nourricière et mère protectrice. « La ferme est un rempart, c’est ce que j’apprends à mes enfants. Ce monde, puis le monde extérieur. Nous sommes en sécurité sur cette terre, dans cette maison. Une fois le savoir acquis, impossible de le désapprendre ou de se détourner de ses fardeaux. Mais ici, il est possible de trouver de l’ordre, ainsi que la liberté d’aimer farouchement tout ce que nous connaissons. »



Très tôt, Doris a la certitude que vivre loin des autres, mettre à l’abri du monde les siens participe au bonheur du foyer. « Ici, nous sommes à l’écart du monde et menons nos vies à notre guise. ». Plus les enfants grandissent, plus il est difficile de laisser quiconque pénétrer leur cercle intime, comme si, un étranger était en capacité de déranger l’ordre établi et le cours des choses. A contrario, Tup est conscient que malgré le devoir de protection que sa femme s’est fixé comme mission, leurs enfants doivent grandir en ouvrant les clôtures de la ferme et en vivant leurs propres expériences. « Impossible de lui faire entendre raison. Elle ne veut pas croire que nos enfants peuvent grandir et devenir forts sans qu’elle ait pour cela à garder notre foyer à l’abri du monde. »



« Plus grands que le monde » raconte cette vie-cocon, les lentes percées vers l’extérieur, et le dehors qui pousse doucement les barrières de la ferme. C’est un roman d’ambiance, lent, qui raconte une routine, une famille, une ferme, et la façon dont on s’y aime… Profondément. Éperdument. Il y a d’abord l’amour profond que se vouent Doris et Tup et dont les enfants ont une conscience aiguë. « Ils s’aiment, m’étais-je dit. Ils t’aiment. Ici, l’amour ne manque pas. ». Puis, il y a l’amour fraternel qui lie ces deux frères et cette sœur, que rien ne saurait briser. Dans ce lieu où coule une rivière, où les hululements des hiboux rythment les saisons et les nuits, l’amour est au centre de tout.



Jusqu’au drame qui va frapper cette famille et faire voler en éclats leurs certitudes, leurs habitudes, leurs convictions en faisant chavirer jusqu’à leur foi. Il y a eu un « Avant », et un « Pendant », parcelles du roman qui commencent par des versets bibliques. Il y aura un « Après » et un « Ici » où la foi sera remplacée par des vers de poésie. Quatre parties distinctes pour parler de cinq membres d’une famille, de leur alliance qui glisse vers des sommes d’individualités. Trois voix s’élèvent : celle de Doris, de Tup et de Dodie.



« Plus grands que le monde » se focalise sur les répercussions d’une collision qui vient frapper des êtres brisés qui vont devoir se reconstruire. Tel le travail à la ferme, le fardeau de la douleur est lourd à porter. Pour certains il est si écrasant qu’il ne peut être soulevé. Une famille c’est une ossature composée de plusieurs humanités qui ne vivent pas tous les choses de la même manière, qui agissent et réagissent de manière parfois totalement opposée. Dans la peine, il est parfois impossible de consoler l’autre, impossible de lui venir en aide, impossible même de le comprendre tout à fait. Certains choisissent des chemins de traverse, d’autres des enfermements, d’autres encore des fuites. Comment guérir de cette souffrance extrême ? Où puiser les ressources nécessaires lorsque la ferme bénie devient la ferme maudite ? Comment retrouver le « Chaque journée est un cadeau » ?



Meredith Hall décortique les itinéraires de chacun afin que ces êtres « Plus grands que le monde », âmes brisées, puissent se ressouder et continuer à être une famille. De prison interne au souffle du dehors, de l’angoisse des jours qui passent aux nuits où la nature reprend ses droits, elle amène le lecteur à entrer en empathie avec ces personnages que la vie n’a pas épargnés pour les mener de la nuit profonde à une autre lumière. « Autrefois, nous nous étions crus inattaquable, à toute épreuve, immuables. » Aujourd’hui, il faut pardonner les douleurs du passé pour renaître et parvenir à ressentir à nouveau cette vie qui palpite.



« Plus grands que le monde » est un récit intime et intimiste, un voyage intérieur où les douleurs des personnages deviennent les nôtres. Loin de juger les actes de chaque membre de cette famille, le lecteur ressent une profonde tendresse pour chacun d’entre eux et comprend dans son coeur cette culpabilité qui les étreint pour laisser place à la bienveillance, la bonté, « Beneficence », le titre choisi pour la version originale. C’est également un texte sur les valeurs et les leçons de vie que les parents laissent à leurs enfants et la façon dont ceux-ci les reçoivent, ce qu’ils en font une fois adultes, et comment ils les utilisent pour se construire. « J’enseigne à mes enfants que nous sommes responsables de tout ce que nous faisons et ne faisons pas ». L’imperfection des êtres fait jaillir toute leur humanité en mettant toujours au centre des existences ce questionnement : suis-je une belle personne ? Un combat intérieur qui nous anime tous. En utilisant plusieurs voix, sur plusieurs années, Meredith Hall explore avec beaucoup de finesse les conséquences du drame sur des vies en devenir.



« Plus grands que le monde » est une bénédiction pour qui cherche à appréhender le pardon envers soi, envers les autres. Dans l’opacité de la douleur subsiste toujours une flamme qui palpite… Un roman profondément lumineux qui éclaire ce à quoi nous tenons le plus dans la vie.



Traduction : Laurence Richard
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Plus grands que le monde

Le roman de Meredith Hall se situe dans une ferme du Maine dans une période qui s’étend du milieu des années quarante pour finir en 1967. Tup Senter reprend la ferme laitière de son père avec son épouse Doris. Ils y vivent de très heureuses années avec leurs trois enfants, formant presque un îlot de joie et de bonheur simples liés à la terre et au travail à la ferme. Mais le drame vient frapper à leur porte.



Une grande partie du roman se concentre sur l’après drame, sur les réactions de chacun, comment ils sont affectés différemment, la façon dont ils essaient ou pas de surmonter tout cela, leur repli sur eux-mêmes, leur impossibilité à communiquer et donc leur impuissance à se réparer les uns les autres. Les voix des membres de la famille se succèdent pour raconter leur désarroi, leur peine et la façon dont la famille se délite. C’est là que le livre m’a perdue, cette narration du deuil très longue accompagnée d’un style lent, presque contemplatif de la douleur, m’a parue longue, lassante et j’ai eu bien du mal à terminer ce roman. Heureusement que la dernière partie laisse l’espoir réapparaître doucement.



De même dans la première partie ce trop-plein de bonheur simple et de bons sentiments m’ont empêchée de me laisser aller complètement dans cette lecture. C’est sans doute aussi le style empreint de langueur qui m’a lassée, même si je reconnais qu’il est parfaitement adapté à ce récit de deuil impossible et à cette vie rurale où le rythme suit le cours des saisons et des éléments.

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Plus grands que le monde

C’est la très jolie couverture qui m’a attirée, puis en découvrant le titre, une chronique de Cyrille Collard m’est revenue en tête et j’ai acheté ce roman. Le bandeau annonce « Bouleversant de poésie, de beauté et de grâce », et c’est tout à fait mon ressenti après cette lecture assez envoûtante. Le style est vraiment élégant, au service d’un récit tout en sensibilité et délicatesse. Malgré la dureté de certains événements relatés, il en ressort une impression lumineuse, le récit d’une résilience familiale rendue possible par la pureté de l’amour qui unit les membres de cette famille.

La vie de la famille Senter démarre sous les meilleurs auspices, un mariage d’amour, trois enfants en bonne santé, une ferme bien tenue et productive leur assurant de bons revenus. Tup le père et Doris la mère, savourent la tranquillité et la simplicité de leur vie faite des travaux de la ferme, des tâches ménagères et de l’éducation des enfants, dans le respect des valeurs de travail, de respect et d’amour. Installés dans le Maine, leurs sorties et loisirs sont au cœur d’une nature à la fois riche et sauvage : patin à glace que les rivières gelées, baignades et pique-nique l’été… Tout respire une certaine sérénité, la confiance en un avenir radieux plein de promesses pour Sonny l’aîné, Dodie la fille dévouée et déterminée et Beston le plus jeune. Mais, un jour funeste bouleverse cet ordre établi et chacun des membres de la famille va devoir composer avec son chagrin, sa culpabilité et ses ressentiments pour continuer coûte que coûte, pour faire preuve de résilience.


Lien : https://deslivresetmoi72.wix..
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Plus grands que le monde

Bon.

J'ai beaucoup aimé les deux premières parties, avant et pendant le drame.

L'après m'a ennuyée. Trop lent, beaucoup trop lent.

C'est magnifiquement écrit, une écriture très belle et précise, ciselée comme de la dentelle. Très juste.

La psychologie des personnages est admirable.

Mais j'ai décidé d'abandonner un peu avant la fin.

Sans regret. Car j'en avais presqu'assez de l'histoire et puis la mère m'a agacée à la fin.

Non, décidément un très beau livre, certes, mais trop long.
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Plus grands que le monde

Plus grand que le monde nous parle de la vie d’une famille de paysans du Maine, des années 40 aux années 60 en la découpant en 4 périodes.

Avant : c’est la période heureuse, la famille est unie dans le travail aux champs et autour de la ferme, dans les moments de calme, le soir pour lire, parler, jouer. Tout est simple, harmonieux, paisible.

Pendant : un drame fait exploser la famille. On le découvre progressivement, mais sans vraiment tout savoir. On en voit surtout les conséquences sur la mère qui s’abstrait, le père délaissé qui se crée une double vie, la journée à la ferme et la nuit ailleurs et les enfants qui se composent une vie nouvelle pour fuir / gérer ces tensions.

Après et Ici : le temps a passé, des éléments positifs ont intégré la famille et l’ont restabilisée. L’harmonie revient doucement, on vit et on travaille à nouveau ensemble, on se parle, on pense à l’avenir.

Cette chronique bucolique qui suit le rythme des saisons est racontée à 3 voix par Tup, le père, Doris, la mère et Dodie, la fille qui, à tour de rôle, font avancer le récit en nous donnant leurs vision de ce qui se passe et s’est passé.

C’est lent, très descriptif, paisible, parfois un peu répétitif mais cette histoire très humaine de résilience dans le travail, l’amour, et la communion avec la nature se lit avec bonheur.
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Plus grands que le monde

Si #gerardcollard recommande alors je fonce...

Je savais que j'allais aimer !!

J'ai fait connaissance de tup et doris... Et j'ai été touchée par leur histoire !

Je déménage souvent et je dis de plus en plus que j'aurais voulu vivre dans la maison de mes grands-parents ! Profiter de la même vue tous les jours et voir se succéder les saisons !

Se contenter de soirée sur ma terrasse au frais à bouquiner...

Il est bien difficile de surmonter certaines épreuves !

Il faut savoir compter sur sa famille... Mais parfois ce ne sont pas les bonnes personnes...c'est vrai !

Je crois que chacun fait comme il peut au final !!!

J'ai beaucoup aimé #laouvivaientlesgensheureux

De #joycemaynard.... Je me rappelle avoir tellement pleuré mais tellement !

J'ai retrouvé cette ambiance assez mélancolique !

C'etait une belle lecture!



📖Lorsque Doris et Tup se rencontrent dans les années 1930, l'avenir leur apparaît comme une évidence. À tout juste dix-huit ans, Doris troque ses rêves d'enseignante pour une vie d'amour et de labeur aux côtés de Tup dans la ferme laitière familiale du Maine. Là-bas, leurs journées suivent les rythmes de la terre ; un quotidien fait de joies simples, en communion avec la nature, qu'égayent bientôt trois enfants au caractère affirmé : Sonny, qui fait de sa chambre un musée consacré aux insectes uniques de la région ; Dodie, la cadette au grand cœur ; et Beston, le petit dernier, calme et dévoué. Une vie de découverte et de partage bien réglée, jusqu'au jour où survient une terrible tragédie, ébranlant à jamais les fondations familiales...

Premier roman envoûtant, Plus grands que le monde explore avec une tendresse et une compassion rares les chemins de reconstruction d'une famille endeuillée. Étendant le récit sur presque vingt ans, Meredith Hall rend compte du quotidien d'une famille américaine ordinaire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, prise entre les tourments personnels et les bouleversements sociétaux.
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