Extrait du livre audio "L'eau du lac n'est jamais douce" de Giulia Caminito lu par Florine Orphelin. Parution CD et numérique le 10 août 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/leau-du-lac-nest-jamais-douce-9791035411510/
La professoressa....viene a insegnare educazione fisica in gonna di tweed e stivaletti, ha sempre le unghie fucsia e un basco in testa, è più il tempo in cui fuma che quello in cui corre.
La prof vient faire le cours d'éducation physique en jupe de tweed et bottes, a toujours les ongles vernies couleur fuchsia et un béret sur la tête, et passe plus de temps à fumer qu'à courir.
Il disait qu'on ne doit pas voter même si maintenant on a le droit, que placer ses espoirs dans le gouvernement c'est comme attendre que la lune tombe dans la mer, il disait que les différences et les injustices ne devraient pas exister, qu'on ne devrait pas travailler pour d'autres mais seulement pour nous, qu'il ne devrait y avoir ni patrons ni propriétaires, ni prêtres ni églises, ni lois ni obligations ni interdits, à part ceux pour notre bien, pour vivre ensemble, collaborer, être tous égaux, et que c'est à nous de nous battre pour cela.
L'anarchie est un amour difficile, nombreux sont ceux qui la quittent ou l'utilisent à leurs propres fins, qui se défoulent en son nom. Le pouvoir séduit beaucoup de monde et même ceux les plus insoupçonnables renoncent à leurs idéaux quand on leur propose de l'argent., un palais et une belle femme....
La politique est faite de trahisons.
Je me les figure comme un peloton d'exécution : tôt ou tard, les livres non lus ouvriront le feu sur moi.
Les histoires des gens avaient un fond de vérité, il en était sûr, son grand-père Guiesseppe le lui répétait toujours : une vérité peut-être pas plus grosse qu'une noix, une vérité minuscule, inutile. Mais il fallait la trouver, si l'on voulait comprendre les histoires.
Le corps meurtri, l'esprit paralysé par la panique, la bouche sèche, Nicola se mit à courir mû par la seule force de la peur.
Seulement, sa chair était née faible, ses pensées timorées et chacun de ses pas était semblable à une chute. Personne ne savait pourquoi, mais il n'était pas dans la nature de Nicola d'être au monde comme les autres.
Les trêves n étaient pas comme la paix,elles puaient le.mesonge sans faire rêver.
Nicola et Lupo n’étaient pas seulement des frères, ils n’étaient pas seulement du même sang, ils étaient plus que la guerre, ils étaient plus que l’anarchie, ils avaient été couvés par le monde pour exister ensemble, leurs vies devaient nécessairement être liées.
Une vérité peut-être pas plus grosse qu'une noix, une vérité minuscule, inutile. Mais il fallait la trouver, si l'on voulait comprendre les histoires.
En ces lieux, les hommes n’importaient pas, c’était la terre qui gouvernait, car la terre restait alors que les hommes partaient, et quelqu’un comme lui, né au milieu des champs avec des bras mous, tendres et pâles, ne servait à rien.