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Critiques de Maria Turtschaninoff (31)
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Maresi - Chroniques de l'Abbaye Écarlate

Cela fait une dizaine de jours que j'ai commencé Maresi et qu'il attend encore sur ma table de chevet que je l'ouvre à nouveau. Malheureusement, l'envie n'est plus là ! J'attendais de lire ce livre depuis des années, c'est un roman qui m'intriguait beaucoup et qui avait tout pour me plaire, pour autant j'ai toujours hésité à me lancer. J'avais donc peut-être trop d'attentes envers cette histoire, mon imagination a pris le dessus et ce que j'ai trouvé m'a semblé un peu en-deçà, un peu à côté de ce que je pensais lire.



Comme certains l'ont souligné il y a beaucoup de termes, beaucoup de mots, de personnages et si c'est généralement un fait qui ne me freine pas plus que cela, j'ai trouvé ici leur utilisation assez maladroite. Je ne me suis pas laissée emporter par l'ambiance de cette île et ce que j'ai pu comprendre de sa deuxième partie (aussi poignante soit-elle) ne me pousse pas à lire la suite.



J'aurais vraiment aimé me plonger dans cette lecture, oublier mon monde pour aller la rencontre de celui de Maresi, mais je lui ai donné plus d'une chance de me donner envie d'y revenir et, je le sais, le livre prendra plutôt la poussière... Dommage, je préfère en rester là !
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Nevabacka : Terre des promesses

Coup de cœur pour ce roman finlandais. L'intrigue se forme autour d'une ferme, Nevabacka, fondée au XVIIè siècle par un soldat suédois à qui le pouvoir offre une terre dans sa colonie finlandaise en remerciement de ses bons services. Siècle après siècle, on suit les différents membres de cette famille. Chaque chapitre, centré sur un personnage, est comme une nouvelle complète, un petit moment de la vie de la personne, mais les chapitres sont liés entre eux, par les actions, les habitudes de celles et ceux qui ont précédé. La nature finlandaise y occupe une place de choix, elle flirte avec le fantastique, elle peut être généreuse ou dure, mais elle est vivante, habitée par des forces généralement paisibles et inoffensives, mais qui peuvent aussi réclamer vengeance quand elles ont été abusées. J'ai été bercé par cette écriture, ce style tout en douceur qui nous mène d'un personnage à l'autre, avec beaucoup de tendresse entre les générations. Au fur et à mesure, la lignée se réduit, à cause de la vieillesse, de la guerre, de l'exode rural, et la maison accompagne les êtres humains vers ce mouvement inexorable. Les derniers chapitres sont particulièrement touchants.
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Nevabacka : Terre des promesses

Un excellent roman traversant les époques.

On suit les différents occupants d'une ferme durant plusieurs siècles.

Ils ont tous un lien avec la nature omniprésente et une fameuse tourbière magique.

Cette tourbière qui joue un rôle fondamental sert de refuge à certaines époques, de lieu maudit qui inspire des légendes à d'autres...

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Nevabacka : Terre des promesses

coup de coeur !

Une très belle saga familiale venue de Finlande, bâtie autour des existences des habitants successifs d'une grande ferme, qui fut au départ une simple cabane, construite au XVIIème siècle par Matts, un soldat qui reçut les terres de Nevabacka en récompense de ses loyaux services et dont il prit le nom comme il en était alors l'usage.

Sur quatre siècles, les Nevabacka occupent cet endroit en pleine nature, riche en forêts denses, en sources, en prairies et en marais ; au départ, des croyances tenaces dissuadent les habitants d'aller du côté de la Tourbière Enchantée, on dit même que Matts, le premier des Nevabacka a eu un enfant avec la nymphe qui habite cette tourbière. À ces superstitions, suivront les dogmes de la religion, les désirs d'amélioration des connaissances et d'exploration naturaliste, peut-être aussi malheureusement la convoitise et l'exploitation des ressources...

Tout au long du récit et des générations, des sortes d'interdits se transmettent, comme creuser la tourbière, assécher un marécage, abattre les arbres de la forêt... Le récit des Nevabacka s'ouvre et se termine sur ce thème : l'homme a-t-il le droit d'abimer la nature, en particulier pour répondre à ses besoins ?

Ces zones froides, riches en animaux ours, loups, gloutons, oiseaux de toute sorte, et en végétaux dont les baies nourriront bien des natifs de l'endroit, sont des lieux sacrés, qui doivent être respectés ; il peut même y pousser des plantes inconnues, une certaine orchidée jaune qui traverse le récit...

Certains Nevabacka s'en iront loin, d'autres partiront et reviendront, d'autres enfin passeront toute leur vie là, incapables de s'éloigner de cet endroit magnifique mais difficile. Il y aura des moments heureux, un quotidien très dépendant des saisons, mais aussi des malheurs, des famines et des épidémies, des guerres ; des histoires d'amour et des vengeances, toute une série d'existences, de personnages attachants que l'autrice présente soit sous forme narrative, soit au travers de lettres échangées, soit à partir de poèmes en prose.

L'écriture est belle et intéressante, particulièrement suggestive, permettant au lecteur ou à la lectrice de se promener facilement dans les temps et dans les lieux évoqués ; c'est sans doute cette écriture qui permet d'offrir un livre aussi agréable, passionnant, profondément satisfaisant.

Les premières lignes du récit montrent l'arrivée d'une jeune femme dont la mère vient de mourir, et qui veut comprendre pourquoi cette ferme de Nevabacka était autant aimée par cette mère ; elle part alors à la rencontre de l'histoire de ses ancêtres :

Extrait p 13

"La terre d'ici te connaît

Et à présent doit s'habituer à moi

elle me flaire

Je traverse l'histoire

arpente le chemin tracé par mes ancêtres

passe à côté des murets de pierre qu'ils ont construits

des greniers qu'ils ont remplis de foin

des granges qu'ils ont bâties

des champs qu'ils ont cultivés

année après année

les traces de leur vies

se recouvrent

s'effondrent

ensevelies par l'herbe, les broussailles et la mousse...

Nevabacka - Terre des promesses est une histoire de transmission d'une terre de génération en génération, de l'amour et du respect que la majorité des habitants apporteront à ce lieu, ainsi que le récit de vies individuelles et familiales.

Un livre magnifique, foncièrement humain, amoureux d'une nature source de vie, et qui célèbre le respect dû à ce dont on hérite et que l'on transmettra...


Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Nevabacka : Terre des promesses

Nevabacka est le nom de cette terre de Finlande qui attachera des générations sur près de cinq siècles , dans la douleur de ces travaux des champs et de la forêt qui les font vivre ou survivre tout juste , au milieu des terres ingrates , des animaux et des oiseaux . Se mêlent les croyances et les elfes de la tourbière enchantée aux mystères d’une nature parfois inquietante mais captivante dans sa beaute , que ses habitants continuent à percevoir de temps à autre

L’auteur , au travers de ces récits souvent faits par les femmes nous emmène dans un monde où tout est essentiel , nous conte des vies rudes et dures , rythmées par la ronde des corvées incessantes et pourtant la poésie est là, elle infuse dans ces pages .

C est une sorte d’herbier gigantesque qui raconte un peu de l’histoire d un territoire et d’une saga familiale , entre légendes , famines et disettes,invasions , morts violentes et naissances et nous amène à voir autrement les lois de la nature et leur poids.

Nevabacka , terre de promesses où rien n est donné , âpre combat quotidien

Captivant , émouvant , passionnant et d’une poésie singulière , grand coup de cœur
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Nevabacka : Terre des promesses

Maria Turtschaninoff, Nevabacka, éditions Paulsen.



Le contenu de ce livre se devait d'être à la hauteur de sa somptueuse couverture ! Et ce fut le cas. Roman imprégné de nature writing, il mêle et entrelace le parcours des membres d'une famille à la terre qui les a accueillis il y a quatre siècles, dans l'est de la Finlande.

La terre, c’est surtout cette tourbière aussi splendide qu'inquiétante, véritable personnage et héroïne de ce récit, qui semble observer, façonner, se jouer des habitants de Nevabacka, ferme installée à ses abords.



L'histoire commence au XVII° siècle, avec un soldat à qui les autorités ont octroyé une terre dans ce coin de Finlande, terre couverte d'une tourbière, de ses étangs alentour, et d’une forêt. Le soldat y construit une ferme, Nevabacka, mais voudra aussi assécher la tourbière pour la cultiver. La légende raconte que la tourbière s'est vengée en le noyant.



Ses descendants jusqu'au XXI° siècle poursuivront la cohabitation avec la tourbière, cohabitation craintive, empreinte de superstitions, mais aussi de respect. La vie fut rude pour les membres de cette famille, malgré une période de prospérité assez éphémère : guerres, famines, épidémies se succèdent et mettent à mal le petit hameau recroquevillé par les malheurs devant leur tourbière indifférente. Et puis il y a aussi le départ de certains jeunes pour les lumières de la ville et plus de confort.

Pourtant, d'irréductibles amoureux de Nevabacka, par le mystère de leur lien avec la terre, préféreront les lumières de la tourbière et son enchantement à celles de la civilisation, malgré la rudesse, le froid, les brumes, l’isolement, et les mythes inquiétants.

De nos jours, la dernière propriétaire vient de la ville pour vider la ferme. Elle se demande si elle doit vendre ou conserver ce lieu magique de son enfance. On ne saura pas… mais on apprend que cette terre est officiellement protégée pour dix ans. Et on se surprend à penser : Ouf ! comme si cette tourbière nous avait nous aussi ensorcelé.es.

Enjôleuse et menaçante, merveilleuse et effrayante, cette tourbière de fées et de trolls vous enchantera vous aussi !
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Nevabacka : Terre des promesses

Coup de cœur ! ❤️



Dès les premières pages, j'ai été captivée par cette déclaration d'amour à la nature, à la majestueuse forêt finlandaise. 🥰



Au XVIIe siècle, en Finlande, un soldat de la Couronne, récompensé pour son service, érige une ferme qu'il baptise Nevabacka. Cette ferme devient le socle de la famille, et à travers les siècles, ses descendants y trouvent leurs racines, façonnés par les défis et les mystères de cette terre 🌱.



L'écriture poétique de Maria Turtschaninoff entrelace les destins de membres de cette famille à une trame où se mêlent l'éphémère des hommes à l'éternité de la nature 📚.



L'histoire de Nevabacka est aussi celle de la croyance, de la mythologie finlandaise où les esprits ancestraux habitent chaque arbre, chaque ruisseau, dictant le destin des villageois avec bienveillance ou malveillance. 👻



Au cœur de cette saga, la nature occupe une place centrale, évoluant au fil du temps de sacrée à apprivoisée, mais toujours imprégnée de cette magie indomptable qui la rend si fascinante. À travers les siècles, les pages de ce livre révèlent nos racines profondes, rappelant l'importance vitale de préserver notre lien avec la nature qui nous entoure. 🌿



Ce roman m'a bouleversée par la beauté de ses mots, par la force des liens qui unissent les personnages à leur terre ancestrale. La nature est bien plus qu'un décor, c'est un paysage changeant où se dessine notre propre histoire.🖋️



Ce livre, traversant quatre siècles, nous rappelle nos racines, soulignant l'essentielle connexion avec la nature.



C'est une émotion profonde qui émane de chaque page, une beauté qui se révèle dans l'ode à la nature et la généalogie déployée, ancrée solidement dans cette terre. Les femmes, véritables héroïnes, tissent des histoires extraordinaires dans ce folklore local, dessinant le paysage de notre âme, un paysage où la nature est indissociable de notre essence.
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Nevabacka : Terre des promesses

Un soldat se voit offrir pour bons et loyaux services une terre vierge entourée de forêt et de marécages. Il construit sa ferme sur l’unique colline et appelle ce lieu Nevabacka, mélange de suédois et de finnois qui signifie “la colline au marais”. Dans ce lieu magique, l’homme doit composer avec la nature et les êtres qui la peuple. Un roman choral qui commence au XVIIè siècle et se termine à notre époque dans lequel le lecteur suit chaque descendant du soldat à travers l’histoire de la Finlande et la relation de ses derniers à Nevabacka. Une petite merveille !

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Nevabacka : Terre des promesses

Cette peinture inoubliable de la Finlande au fil des siècles s’appuie sur une solide érudition. Même s’il s’agit d’une fiction, Maria Turtschaninoff n’a pas son pareil pour forer au plus profond l’esprit d’une époque. Dans l’humus de Nevabacka, elle fait mijoter l’esprit du pays tout entier, qu’elle restitue avec grâce dans cet impressionnant travelling.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Maresi - Chroniques de l'Abbaye Écarlate

Je dirai que je suis mitigée. J'ai lu des avis sur ce livre, tous disant à peu près la même chose. De mon point de vue, une suite serai la bienvenue, même si ce n'es qu'un avis personnel venant d'une personne voulant désespérément une suite à chacun des livres qu'elle lit.

Mais je suis d'avis que beaucoup trop d'informations étaient données et pas assez d'explications. On nous donne des noms sans développer et on nous parle de lieux et de dates que l'on ne connaît pas sans non plus en parler.

Je reste vraiment déçu du mauvais développement des personnages, mais en soi le livre m'a plu (encore une fois ce sont mes goûts personnels, ne les prenez pas en compte!).
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Nevabacka : Terre des promesses

« Mais à travers les ténèbres et le silence, des liens forts et invisibles attachent les générations passées à celles à venir, et elles resteront liées à jamais ». (Helena Westermark).



Tout a commencé il y a plusieurs centaines d’années, dans un coin perdu de Finlande aux espaces encore sauvages, dans le golfe d’Ostrobotnie…

Des allures de conte pour une grande fresque familiale dans ce roman choral au titre énigmatique – Nevabacka - mélange de finnois et de suédois.



XVIIème siècle, la Couronne, pour le remercier de ses bons et loyaux services rendus en tant que soldat, offre une terre à celui qui s’installa dans cet endroit de Finlande, bordé de marécages, à l’orée d’une forêt magique et mystérieuse peuplée d’animaux, de créatures invisibles, elfes, nymphes et autres trolls, et d’une tourbière enchantée…



C’est une terre sauvage nimbée de lumière dorée et de promesses…la véritable héroïne de ce roman.

Une terre où en lisière de la forêt aux créatures légendaires vivront les descendants de Matts qui seront présentés de plusieurs manières et transportant diverses émotions.



C’est une histoire, ou plutôt ce sont des histoires à travers les siècles, où l’on ressent toute la dimension de l’éphémère humain au cœur de la nature éternelle. Une nature qui offre et prend aussi.

Et l’on découvre cette terre sauvage décrite et détaillée de façon personnifiée, le style et les histoires en font le personnage principal du roman, une nature incarnée, un lieu empreint de légendes de la forêt, de croyances ancestrales, un monde magique mêlant mythe et réalité.



Je me suis laissée embarquer dans ce roman à l’atmosphère originale, au souffle épique des grandes sagas traversant plusieurs siècles, dans des contrées nouvelles à lire pour moi, avec en filigrane l’histoire de la Finlande.

Je me suis quelquefois perdue dans les liens de parenté que je cherchais à établir entre tous les personnages au fil des générations, mais cela n’en gêne pas la compréhension, même si j’ai ressenti quelques mystères laissés en suspension, là n’est pas l’essentiel dans le récit.

Au contraire, il faut accepter de se laisser porter par l’écriture poétique qui magnifie Mère Nature, faune, flore et créatures, conjuguant magie et réalisme.

Un très beau déroulement avec des chapitres aux mouvements variables et un magnifique point d’orgue au fil de quatre siècles d’histoire.



Un coup de cœur, découvert grâce au club de lecture de ma librairie.

Je recommande chaudement ce beau roman « merveilleux, aussi luxuriant qu’une forêt » promet le bandeau.

Et une magnifique couverture avec le marais auréolé de lumière dorée et une grue sauvage…

Un très bon moment de lecture !

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Nevabacka : Terre des promesses

Magnifique roman à la fois poétique et réaliste qui, durant près de cinq siècles, nous fait partager la vie de Ceux de Nevabacka. Vie dure, menacée par les guerres, les incursions russes, la famine, la maladie, mais courageuse et tenace qui permettra à un morceau de forêt donné par la Couronne suédoise, de devenir une ferme et son domaine. Vie marquée par la religion et les croyances, la magie de la forêt et les forces obscures d’une Tourbière Enchantée, lieu des esprits, des trolls et des sylphides. La fin du roman, fin ouverte, nous permet d’espérer que ces siècles de lutte et de magie de la nature soit ne seront pas sacrifiés à nos impératifs actuels de seule rentabilité.
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Nevabacka : Terre des promesses

Nevabacka est le nom de cette terre, ce petit coin de forêt offert à un soldat pour ses loyaux services envers la couronne. Nevabacka est le nom qu'il décidera de prendre et ainsi de le transmettre de génération en génération.



Car si cette histoire débute au XVIIe siècle dans une Finlande sauvage et féerique, elle évolue au fil des pages, de générations en générations, pour s'achever de nos jours.



Chaque siècle offrant ainsi des histoires bien différentes, le seul personnage inaltérable de cette histoire demeure la Tourbière Enchantée, contrée foisonnante, protégée et peuplée de créatures légendaires.

La Tourbière, et l'ombre de son grand oiseau noir protecteur, ainsi que la nymphe dont on dit qu'elle y demeure, apportera miracles et fertilité à ceux qui la respectent, comme elle châtiera les impudents destructeurs, car elle sait reprendre ce qu'elle donne et plus encore !

Les descendants se font gardiens de cette terre ou bien pillards, la louant ou la quittant suivant les épreuves dont la vie sera faite : invasions russes, guerres lointaines, famines, maladies...

Des personnages hauts en couleurs se succèdent, touchants dans leurs luttes et les forces qu'ils puisent dans cette nature luxuriante et omniprésente ; le pic noir tambourinant inlassablement, le chant des sorbiers, le murmure des pins, le bavardage des sittelles...



Même si les croyances évoluent au fils du temps, dont l'érosion est palpable ; tout comme l'empreinte de l'homme, même si les acteurs de cette fresque laissent la place aux suivants au fil de la vie qui passe, cette histoire est avant tout celle de la transmission, de ce que l'on reçoit du passé et que l'on décide de suivre, de conserver, de s'inspirer, de révoquer, d'oublier...



Tout est beau dans ce livre, l'ode à la nature et le besoin de la protéger, la généalogie qui se créée au fil des pages, déployant ses racines toujours plus tortueuses mais solidement ancrées dans cette terre, la multiplicité des histoires et des personnages qui les tissent, les femmes incroyables qui arpentent ces terres de légendes et son folklore local.
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Nevabacka : Terre des promesses

J’ai beaucoup aimé l’introduction du roman - ou devrais-je dire de la chronique - où l’autrice, à petites touches, nous familiarise avec le présent d’une terre et la possession par la narratrice de celle-ci.

Il est même possible que ce soit la terre qui prenne possession de la narratrice par le truchement du langage qu’elle "entend sans le pratiquer elle-même" (sic) et des habitants qui, en quelque sorte, la consacrent dans cette nouvelle existence héritée de sa mère.

Dès la prise de possession de ladite terre par le premier de tous, lequel nous dit-on était né pour tenir une bêche, une hache et une charrue plutôt que les armes on se sent happés par le récit.

Cette image du guerrier revenu de tout m’a plongé dans le tableau de Breughel intitulé « La chute d’Icare » ou l’on voit au premier plan un laboureur au travail en train de tracer des sillons profonds. Discrètement posée au sol, dans l’ombre d’un talus, on distingue à peine une épée dans son fourreau avec son ceinturon et c’est ainsi que je me suis imaginé ce soldat prenant la terre à bras le corps.

C’est amusant comme on met de soi dans la lecture d’un ouvrage. C’est le fameux « Lector in fabula » d’Umberto Eco.

J’ai aimé la manière très subtile dont le récit évolue au fil des siècles. Le fabuleux appose une empreinte forte sur les premiers chapitres confinés dans un cercle géographique restreint autour de la ferme puis les récits s’émancipent au fil du temps avec les progrès de la technique, du savoir et des transports. L’autrice joue sur une inversion des plans que je n’attendais pas du tout et ne tombe pas dans ce travers commun de la littérature fantaisiste souvent incapable de se mouvoir hors de la sphère d’attraction du merveilleux. On ne perd pas de vue l'attraction exercée par la tourbière enchantée, on n'en est jamais bien loin, mais elle n'étouffe pas le récit.

J'ai été conquis par les descriptions de la nature et de ce point de vue je pense que seul Julien Gracq, en bon géographe qu'il était, avait su jusqu'alors me captiver autant dans les descriptions de paysages.



J'ai absolument tout aimé.
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Nevabacka : Terre des promesses

Première grosse sensation de cette nouvelle année avec ce roman qui m'a emportée loin et profondément émue. Une immersion en terre finlandaise, dans un petit village au coeur de la forêt, tout près d'une tourbière que l'on dit enchantée. C'est depuis ce lieu que nous traversons près de cinq siècles, au plus proche d'une nature dont certains se font gardiens quand d'autres l'ignorent ou la pillent, au gré des familles qui s'y installent, l'adoptent ou le quittent pour peut-être mieux y revenir. Nevabacka, c'est le nom de cette terre qui devient le nom de famille de celui qui, au 17ème siècle se la voit offrir en récompense de ses bons et loyaux services en tant que soldat de la Couronne. Il se murmure que sa descendance serait le fruit de ses amours avec une nymphe qui lui aurait donné un enfant en échange de sa promesse de ne jamais chercher à assécher la tourbière, de ne jamais nuire à la vie animale et végétale de ses environs. Tout au long des siècles, cet équilibre fragile résiste malgré le fracas du monde, ses guerres dont les échos parviennent jusqu'aux tréfonds de la forêt, malgré les transformations que les hommes tentent d'importer, les velléités de développement. Par des histoires magnifiquement incarnées, l'autrice tisse la chaîne de la vie à travers amours, amitiés, espérances et tragédies familiales, mettant en lumière le lien de chacun avec un lieu, des racines et tout ce que cela peut représenter d'essentiel. La vie y est souvent rude, mais d'une simplicité parfois enchantée.Elle use avec bonheur des légendes qui peuplent l'imaginaire des habitants et qui rappellent celles de l'Irlande, pour mieux ancrer son récit dans cette splendide nature source de vie. Si des visions du monde antagonistes s'affrontent parfois, l'autrice ne s'y attarde pas, préférant s'attacher aux personnalités - souvent féminines - lumineuses qui portent son récit en osmose avec les riches paysages et sous l'oeil bienveillant des elfes invisibles au commun des mortels. Si l'émotion naît au-delà des différentes histoires, c'est autour de ce qui affleure sur la transmission, objet de ce voyage à travers les siècles, ce que tout cela dit des lieux qui nous sont légués, qu'il s'agisse d'une maison, d'une forêt, ou plus largement de la Terre que nous habitons. Tout au long de la narration, l'autrice sème des petits cailloux sous la forme de détails qui résistent aux années et qui viennent étayer ce lien indélébile entre ce lieu et ses habitants. Pourtant, son message est universel, tout comme l'émotion qui m'a étreint le coeur dans les toutes dernières pages de ce splendide roman.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Nevabacka : Terre des promesses

« Nevabacka, voilà comment il appellerait sa ferme située sur l’unique colline de cette terre marécageuse. Ce nom, à l’instar de beaucoup d’autres dans cette contrée, était un mélange de suédois et de finnois (Neva signifie « marais » en finnois et backa « colline » en suédois). Et désormais, comme il était de coutume, le jeune paysan porterait le même nom. »



Nevabacka, Terre des promesses - Maria Turtschaninoff @turtschaninoff @editionspaulsen #rentreelitteraire #servicepresse sortie le 18 janvier 2024



File la laine, filent les jours[1], déroule le récit, la trame au long cours…

Les jours filent, le temps court, les générations passent, le temps est sans retour !



Laissez-moi vous conter Nevabacka, une terre pleine de promesses et d’enchantements…



Un aïeul, qui la reçut en récompense de la part de la couronne, décida d’y construire sa cabane et de faire fructifier la terre, pour lui et sa descendance. Il se mit au travail, plein de courage et de détermination, il voulait vaincre la nature, la soumettre, assécher la tourbière ; mais la nature est régie par d’autres lois, le peuple de la forêt y règne, faisant respecter ses préceptes.



Ainsi, une nuit, une nymphe des bois vint à sa rencontre et s’unit à lui. De cette nuit mystérieuse et presque irréelle naquit un fils qu’elle lui confia en échange de la promesse de ne plus jamais toucher à la tourbière. Les promesses sont faites pour être tenues…



Ce récit débute en Finlande, au XVIIe siècle, et déroule le fil, l’écheveau des générations, jusqu’au XXIe siècle.



À travers ses pages, on peut lire celles de l’Histoire : guerres, invasions, épidémies, famine… L’histoire de la famille Nevabacka n’est pas un long fleuve tranquille, charriant ses eaux à l’orée de la Tourbière Enchantée.



(Suite de la recension disponible sur le site de @phusis_revue dans la catégorie Recensions: https://phusisrevue.com/index.php/2024/01/13/nevabacka-terre-des-promesses/)



[1] Référence à la chanson File la laine de Jacques Douai
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Maresi - Chroniques de l'Abbaye Écarlate

Voici un livre que j’avais repéré depuis un moment, je ne sais plus trop pourquoi… mais je le gardais précieusement pour ce challenge autour du monde auquel je participe depuis janvier, et dans lequel le pays mis à l’honneur ce mois de novembre est la Finlande. Pour bien commencer, c’est donc une autrice finlandaise mais suédophone, avec un nom à consonance plutôt russe, c’est intéressant je trouve !

Le livre même, quant à lui, ne m’a pas follement emballée, mais il se laisse lire sans souci et laisse un goût tout doux. Il nous présente l’histoire de la jeune Maresi, qui a trouvé refuge plusieurs années auparavant sur l’île (imaginaire) de Menos, où se sont installées autrefois quelques femmes désirant fuir la violence des hommes, pour vivre une vie communautaire… Cette « abbaye écarlate » rappelle furieusement, par bien des aspects, la vie idéale d’une communauté religieuse où toutes les femmes seraient vraiment des sœurs, unies par des liens qui transcenderaient leurs petits antagonismes du quotidien, où tout le monde est heureux et trouve sa voie, tout en étant éduqué de façon générale au début, et puis de plus en plus spécialisée selon ses propres dons et la sœur qui choisit l’une ou l’autre comme novice propre. C’est un monde féminin idéal bien sympathique, où règne une indéniable harmonie, et où toutes les femmes et jeunes filles – qu’elles soient extraites de riches familles qui les ont envoyées là pour recevoir une éducation de pointe, ou qu’elles soient à leur tour des jeunes filles ayant fui la violence d’un père par exemple – peuvent vivre en paix et entrevoir un avenir radieux.



Ce monde nous est présenté pendant plus de la moitié du livre, à travers la voix de Maresi à la première personne du singulier, car c’est elle qui relate toute l’affaire – elle qui a été placée là car, dans sa famille, on mourait de faim. Avide de savoir, amoureuse des livres et des écrits anciens, Maresi est une personnalité curieuse et ouverte, très proche des plus jeunes novices dont elle (encore novice sans attribution particulière) s’occupe au quotidien. Ainsi, on confine par moment à un véritable feel-good… malgré une certaine tension qui s’instille petit à petit.

C’est que, un beau jour, arrive sur l’île la jeune et énigmatique Yaï, visiblement traumatisée par un passé dont elle ne laisse passer la moindre bribe. Maresi la prend sous son aile et l’aide à s’ouvrir à son tour. Mais le danger menace, jusqu’au jour où tout bascule…



On entre alors, assez tard dans le livre comme je disais plus haut, dans une partie plus « active », mais la narration se distingue bien davantage par l’art de la suggestion, que par des scènes de combat extraordinaires ! Cela rend le récit presque poétique malgré l’horreur que vivent tout à coup les sœurs, tandis que leur magie (dont on ne perçoit que des bribes, que je ne vais pas divulgâcher ici, mais c’est vraiment original) ne suffit pas à repousser cette bande d’hommes qui a réussi à pénétrer sur l’île malgré tout, mais dont la violence ne semble pas un seul instant crédible, malgré le fait qu’ils sont présentés comme vulgaires et méchants. Franchement, si on les compare aux « vrais guerriers » que notre monde a connus, que ce soient certains soldats du moyen-âge, les armées du IIIe Reich ou les acteurs du génocide rwandais (liste non exhaustive), ces hommes qui envahissent l’île de Menos sont à peine plus terribles que des enfants de chœur.



Ainsi donc, il ne faut pas aborder ce livre en espérant lire un roman d’action même léger. En revanche, comme évoqué plus haut, c’est une écriture fluide, agréable et souvent poétique, qui décrit un monde enchanteur sans grande manifestation de magie toutefois, dans lequel vivent des personnages auxquels on s’attache très vite. C’est en même temps un éloge constant au savoir, aux livres et à l’enseignement, la transmission du savoir qui fait grandir l’autre, et rien que pour ça, c’est magnifique !

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Maresi - Chroniques de l'Abbaye Écarlate

Un véritable univers ! Une histoire de sorcières mais pas "pour enfants". Une histoire de femmes aussi (les liens entre les deux sont souvent de l'ordre de l'intime :-)) Très belle fin pour l'héroïne qui après un enfermement, s'ouvre au monde qu'elle va enrichir de son savoir.
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Maresi - Chroniques de l'Abbaye Écarlate

De jolies thématiques pas toujours très bien exploitées malgré une écriture très finie et des personnages marquants, en tout cas, pour un certain nombre d'entre elles.

Et il faut aimer une ambiance assez… morne.
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Maresi - Chroniques de l'Abbaye Écarlate

Dans un monde que l'on peut interpréter comme post-apocalyptique, la jeune Maresi vit paisiblement sur une île habitée uniquement par des femmes: une congrégation qui adore la Mère Originelle et qui a bâti une abbaye mystérieuse et sage sur ce petit bout de terre isolé. Maresi et les autres jeunes filles sont venues se réfugier ici, car au-dehors règnent la misère ou la violence. Sur l'île, elles deviennent novices, et leurs diverses qualités les dirigeront, le moment venu, vers l'une ou l'autre des missions que remplissent les Mères qui les éduquent. Ainsi se perpétue la tradition.

Mais un jour arrive Yaï, une jeune fille traumatisée par le pouvoir dictatorial des hommes de son peuple. Elle a échappé à la mort qu'il lui a promise, et tente de se reconstruire peu à peu, avec l'aide de Maresi.

Malheureusement, le père de Yaï n'a pas dit son dernier mot...

Un roman original à l'atmosphère envoûtante et à l'écriture fluide. Les personnages sont attachants et l'univers de l'auteur est très intéressant. Pourtant, je ressors un peu déçue de cette lecture car je me suis sentie frustrée: j'aurais voulu en savoir plus sur le monde extérieur à l'île; comprendre aussi ce que représentent les portes, ces entrées dans le fantastique qui restent trop ténues; enfin, avoir un aperçu plus approfondi sur l'histoire et le caractère des Sœurs et de la Mère.

Peut-être toutes ces remarques seront-elles obsolètes après la publication d'un tome 2, mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de le lire...

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