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Citations de Lola Lafon (1211)


La prostitution est une transaction entre deux personnes qui se sont mises d'accord. Ces gamines n'avaient pas décidé d'échanger du sexe contre un stage ou une lettre de recommandation. Elles l'ont fait pour ne pas décevoir Cathy. Parce qu'elles l'aimaient et voulaient continuaient à en être aimées. Cathy a parié que l'amour les réduirait au silence. Elle a eu raison.
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On se targue de ne jamais se faire avoir, fier de connaître le juste prix de son existence, autoentrepreneur de soi, de son temps, de sa chambre, de ses talents de bricoleur, de son sexe et de sa voiture. Pourvu de toutes les fonctions en même temps, on participe à ce qu’on dénonce, obéissant en ça à une « gauche » qui promeut notre souplesse, notre adaptabilité.
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Agacement lorsqu’on se trouve derrière une vieille dame si lente à faire l’appoint aux caisses des magasins. Déception d’avoir un enfant rêveur, désir de posséder un enfant rapide, « précoce », bien noté, applaudi.
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Mais appartenir à une famille était faire allégeance au fonctionnement d'un clan, perpétuer ce qui était.
Jusqu'au 13 octobre 2019.
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Yonasz répondit que c'était le cours normal des choses, ils n'allaient pas passer leur vie ensemble et puis, elle était envahissante, Cléo. Un court instant, le regard de son père fut celui d'un homme sur un autre : Et alors, tu es douanier, tu as des frontières à protéger ? rétorqua-t-il sèchement avant de retourner s'enfermer dans son bureau.
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Cléo avait affirmé ne pas avoir de souvenirs d'enfance: elle en possédait tout un tiroir maintenant grand ouvert à Lara, rempli de mots hachés, de mots salis, d'angoisses nocturnes et de honte.
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Sa tante : l'accroc voyant sur une robe, la tache qui perdurait. Celle d'une histoire. Toutes les familles étaient tissées d'histoires, qu'un choeur de vies perpétuait. Les histoires-sédiments cimentaient le clan plus sûrement que les naissances et les anniversaires, ces évocations du jour où, la fois où...
Mais la famille d'Anton était tressée d'une histoire qu'on n'évoquait pas. Pas parce qu'on l'avait oubliée, mais parce que tous la connaissaient. l'histoire était un élément du décor, on savait ne pas s'y cogner. Une histoire trouée de silences embarrassés, même si le rôle qu'elle y tenait était flou, presque effacé. P. 237.
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Les parents de Cléo n'étaient pas ce que Lara appelait des précaires. Mais ils étaient agrippés à leur vie, à leur travail, comme à une faveur qu'on leur eût accordée. Les conversations à table s'achevaient presque systématiquement sur un C'est comme ça. Ils la préparaient à ce que rien ne se produise jamais . Les samedis après-midi d'hiver, pour Cléo, se résumaient à tourner en rond à la patinoire de Fontenay sur du Kim Wilde, les garçons frimaient en patinant en arrière , les filles les regardaient, des spectatrices travaillant à se faire proies. Les samedis après-midi de printemps, elle et ses copines traînaient dans les boutiques du centre commercial Créteil Soleil, essayant tout et n'achetant rien. Elles chouraient un peu, c'était assez facile.
Seule la danse, le cours de Stan, avait eu ce pouvoir de malmener l'ordinaire d'un quotidien flasque qui se traînait.Là elle pouvait s'inventer. P.192.
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C'est une chose curieuse que de rouvrir une boite à souvenirs ; on a le geste sûr, on ne doute pas que le passé aura la mine touchante d'une vieillerie démodée. Mais les regrets se révèlent intacts, tranchants.
Aujourd'hui encore, Lara n'évoque que rarement Cléo. Parce qu'elle ne parvient pas à ôter ses aspérités à ce souvenir pour le transformer en douceur mélancolique. Cléo reste fichée dans le temps, un miroir tendu à ses manquements. Mais quoi, Lara avait vingt ans tout juste à l'époque. P.167.
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Son cœur brinquebalait entre ses côtes flottantes, celui d'un chiot qu'on a puni et qui ferait n'importe quoi pour qu'on le caresse encore.
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l'allégeance à une famille était l'acceptation d'un corpus de lois dont on découvrait qu'on les connaissait sans les avoir apprises.
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Convaincu que l'aveu, par un quadragénaire mal rasé, d'une peur de petit garçon attendrissait les filles, Alan avait cité les araignées, les caves, les films dans lesquels le tueur était à l'intérieur de la maison et les orages.
Elle avait commencé par un banal "peur de tout" puis, comme il protestait que ça n'était pas du jeu, avait ajouté les habituels serpents, cafards et autres frelons pour terminer par quelque chose d'insolite : elle avait peur de la gentillesse des gens qu'elle connaissait mal. La gentillesse distribuée comme un flyer pour une messe, on se demandait toujours quel en serait le prix. Alan avait trouvé ce trait d'esprit excitant, sa causticité affûtée contredisait une mise brouillonne, le vague d'une silhouette de couches superposées de lainages, chaussettes montantes sur collants noirs, blousons et mitaines grises. Il émanait d'elle quelque chose de gracieusement instable, une légèreté de déséquilibre.
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Voilà ce qu'Ossip attendait de la danse : qu'elle pallie le chaos d'un quotidien de crimes, de catastrophes, de scandales financiers, de sondages d'opinion et de frasques d'acteurs. L'actualité n'était que grincements dispensables détournant de l'essentiel. Ce qui "se passait", Ossip s'en fichait, tout cela serait oublié. Seule survivrait la quête de beauté menée par ces acharnés dont il connaissait l'envers douloureux.
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Du surf de gros jusqu𠆚u métro je me dis qu’on a peur, tous. Et c𠆞st pour ça qu’on ne se parle pas dans le métro et qu’on cherche à rentrer chez soi, et aussi qu’on s�roche à ce qu’on a déjà si c𠆞st particulièrement fade ou déjà effroyable.
C𠆞st pour ça qu’on passe d’un pas alerte devant des dizaines de gens allongés, assis par terre dans la rue, sans s𠆚rrêter plus que ça. Sans faire quelque chose, aider, stopper. Réaliser qu’un SDF, puis deux puis dix ne sont que la contrepartie obligatoire d’un système dont on vit soi-même.
Avoir une peur sourde, enveloppée d’indifférence calculée, une peur de toucher à la merde.
Peur de tomber bas, de se pencher sur un gouffre un abîme de misère. Peur de devoir voir. Peur de savoir. On s�roche à un travail minant, à un amant ou une amante manipulateur et à des amis débiles et déprimants.
C𠆞st la peur camarade. Du coin mort, de ce qu’on ne voit pas. De ce qu’on ne connaît pas et qui jette des ombres trop grandes pour être appréhendées.
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Cléo ressemblait à ces petits canards dodus avides de bienfaits, les "Castors Juniors" des Picsou de son fils.
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Claude avait-elle lu ce roman de Kundera dans lequel Cléo avait trouvé ceci : "Rien ne sera pardonné mais tout sera oublié." Cléo proposait l'oubli, Claude, elle, le redoutait : pas un jour ne passait sans que Claude ne se heurte à la défaillance de sa mémoire, un mot lui échappait, une paire de clés était égarée...
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Je viens de rencontrer Patricia Hearst. Violaine me tient sous le charme ambigu d'un récit qu'elle me dévoile par bribes. Il est question de solitude, de renccontre , de choix. D'être vivante et de le faire savoir. Est-ce que parfois on ne préfèrerait pas rester avec les indiens comme dans les westers, murmure-t-elle.
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Ces femmes n'avaient aucune pudeur / c'était important la pudeur / là c'était le grand déballage / on confondait tout maintenant / c'était tragique pour les vraies victimes / ça commençait à devenir ridicule ces plaintes déposées pour un oui pour un non.
page 241
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A quel moment un fils perd-il de vue la femme qui a été sa mère pour lui substituer une silhouette de fiction : grand-mère-confitures, vieille dame-caddie, satisfaite de mener une vie ralentie.
page 208.
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c'est une chose curieuse que de rouvrir une boîte à souvenirs; on a le geste sûr, on ne doute pas que le passé aura la mine touchante d'une vieillerie démodée. Mais les regrets se révèlent intacts, tranchants.
page 167
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