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Critiques de Kayo Mpoyi (11)
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Dieu est un garçon noir à lunettes

Adi a six ans. Scrutant avec attention les comportements de ceux qui l’entourent, accompagnée en permanence de dieu, qui voit tout, sait tout et ne se prive pas de lui prodiguer conseils et explications, elle se forge une idée du fonctionnement parfois absurde de son petit monde. Elle garde aussi un secret, un truc moche, subi à la faveur de son innocence.



Découvrant peu à peu les mystères de la vie, elle nous livre sa version du microcosme où elle vit. En Tanzanie, dans un logement de fonction de l’ambassade du Zaïre, entourée par ses parents, d’amis, de profs, de la petite soeur toujours malade, un univers de petite fille naïve mais curieuse. Entre magie et clairvoyance, entre sorcellerie et religion, entre violences et amour, l’enfant dessine le monde qui l’entoure, et qui mène morts et vivants dans une danse hallucinante.



Tout le récit porte le poids de la malédiction, portée par les prénoms, qu’il faut selon une stratégie complexe attribuer aux nouveau-nés.



Les propos sont parfois difficiles à comprendre, car le surnaturel se mêle à la réalité, sans limite nette, et l’imagination de la fillette emporte tout.



Roman haut en couleurs, portant les valeurs de la tradition africaine, qui réussit le pari de faire d’une fillette l’ambassadrice de cette culture.



300 pages La belle étoile 31 Août 2022

Traduction (Suédois) : Anna Gibson
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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L'écho des silences de Mère

Tout commence par un exil, celui de Mère et de ses deux dernières filles, Joséphine et Kapi. Mère fuit le Congo (et son mari ?) pour trouver le coeur glacial de l'hiver suédois et une partie de sa famille déjà présente à Stockholm. L'écho des silences de Mère se construit comme un puzzle, quelques pièces du présent avec la découverte de l'inconnu, de toute cette différence à apprendre. Mais également des pièces de moments de douleurs passés, avec sa propre mère, Ma, qui n'a pas accepté sa décision de se marier, avec sa fille disparue ou son mari, Esaïe. Mais il y a aussi les autres femmes de la famille, chacune porte en elle le tribut de ses ancêtres. Un beau tableau de femmes, qui essaye de construire après un passé difficile, après une culture écrasée par ses croyances et par sa conviction de la place de la femme dans la société. Je me suis référée plusieurs fois au descriptif de la famille même si certains flous autour de la famille sont un peu frustrants. Ils font sans doute référence à tous les silences de Mère, quand elle n'ose répondre à son mari ou au détracteurs de ce dernier mais qui aident à forger la personnalité de ses filles. Une lecture très émouvante sur les femmes et la famille au Congo.

Merci à Masse Critique et aux éditions Marabooks pour cette lecture.

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Dieu est un garçon noir à lunettes

Voici un très beau roman qui donne la parole à Adi, une petite fille originaire du Zaïre et vivant avec ses parents en Tanzanie.



Adi nous narre avec sa vision d'enfant les épreuves qu'elles traversent, son quotidien et les difficultés rencontrées par sa famille. Elle fait preuve de beaucoup d'imagination et nous offre plusieurs légendes familiales hautes en couleur. Son imagination est peut-être également un moyen pour elle d'échapper à la cruelle réalité. Car en effet, Adi subit des horreurs qu'elle ne comprend pas très bien, trop jeune pour se rendre compte de ce sue tout cela signifie. La petite fille porte un regare candide sur les choses mais fait aussi preuve d'une grande sagesse en même temps.



J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteure que j'ai trouvé intéressante ainsi que son histoire touchante. J'ai été attristée de lire les vicissitudes de la vie auxquelles est confrontée cette famille et ai été étonnée de la place prise par la religion. L'auteure nous y dévoile également un homme autoritaire avec sa femme et ses enfants, assez intransigeant et conservateur.



Un grand merci à Babelio et La belle étoile ppur cette découverte dépaysante !
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L'écho des silences de Mère

Accompagnée de ces deux plus jeunes filles, Mère se voit contrainte à quitter le Congo. Ensemble, elles rejoignent la Suède, où elles seront accueillis par d'autres membres de la famille : Ma, un oncle, une tante, et tout un tas de cousins et cousines. Les jeunes femmes, bien loin de leur pays sont aussi accueillis par le froid et vont devoir s'adapter à ce nouvel environnement.



J'ai reçu ce livre à l'occasion de la dernière opération Masse critique. Je remercie donc chaleureusement Babelio et les editions La belle Étoile, sans qui je serais passé à côté d'une belle lecture.



Ce roman est un voyage émotionnel puissant à travers les méandres de la mémoire, de l'exil et de la famille. L'histoire débute en Suède, où arrivent Mère et ses deux filles. Le froid de Stockholm est un contraste saisissant avec leurs racines africaines. Les retrouvailles avec la famille, créent une toile complexe de relations familiales. J'ai eu un peu de mal au début à suivre le fil avec tout ces personnages.



Le style est l'auteure est à la fois poétique et introspectif. Elle nous plonge facilement dans les pensées et les émotions des personnages. Ces derniers sont d'ailleurs très touchants. Plus qu'un simple récit de famille, Kayo Mpoyi nous offre une histoire de femme fortes et puissantes.



Dans ce livre, il est question de mémoire, des secrets de famille, de souvenirs douloureux mais aussi de quelques moments de bonheur. L'auteur explore la capacité de la fiction à combler le silence.



Il s'agit donc d'une lecture très touchante, tant par les sujets développés que par la manière dont l'histoire se déroule.
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Dieu est un garçon noir à lunettes

Dans ce premier roman d'une grande finesse, Kayo Mpoyi dresse le portrait d'une famille hantée par une malédiction ancestrale.



1989, Dar es Salam, Tanzanie. Adi est une petite fille zaïroise de 6 ans qui vit avec ses parents et deux de ses soeurs dans l'appartement de fonction fourni à son père pour ses fonctions de diplomate.

Alors que le climat ambiant n'est pas des plus serein ( nettoyage ethnique au Congo, pillages, crise économique qui se profile ), la famille va traverser une succession de malheurs.



La narratrice, du haut de ses 6 ans, tente de comprendre le monde qui l'entoure et son imagination est sans limites.

Alors que sa famille est submergée par la peine et terrorrisée par ce qu'elle pense être la punition divine qu'elle mérite, notre personnage principal fait de ses superstitions une force.

Elle donne du sens aux événements, s'accroche à ce dieu à lunettes, son ami imaginaire, celui qui la guide et l'épaule.



Kayo Mpoyi expose un univers fait de croyances chatoyantes, de peuples ravagés par l'héritage colonial, de générations qui se confrontent, d'enfance sacrifiée. C'est beau et brutal, la magie cotoie l'horreur, le malheur, l'espoir.









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Dieu est un garçon noir à lunettes

Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Hachette pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique littéraire de janvier !

C'est un roman étrange, qui mêle le récit d'une petite fille sur sa vie et celle de sa famille en Tanzanie, après que ses parents aient fui le Zaïre, avec des incursions dans le passé des grands parents et arrière grands parents, le tout passé au filtre de l'imagination débordante de la petite Adi. On se retrouve quelquefois perdus dans ce foisonnement d'histoires et de cultures, de légendes et superstitions. Au sein d'une famille nombreuse, sous la férule d'un père sévère et croyant, la petite Adi a d'étranges conversations avec Dieu qui l'observe, note ses faits et gestes et connait ses secrets. Elle essaie de trouver sa place entre sa grande soeur Dina qui tente de se libérer des carcans culturels et sexistes pour vivre une vie plus conforme à ses rêves d'émancipation, et Maï, la petite dernière qui est toujours malade et accapare l'attention de sa mère. Il y a aussi le voisin, M. Elephant, qui lorgne sur Dina, mais abusera de la petite Adi, et les ainés de la famille qui font des études et sont peu présents au foyer. On entend aussi les bruits des guerres civiles au Zaïre qui entrainent des changements et violences politiques et économiques sur les régions environnantes, compliquant un peu plus la vie des familles. On y ressent le poids des traditions dont les jeunes essaient de se libérer entre crainte des malédictions et envie d'un avenir meilleur qui ne peut se trouver qu'en exil. Ce premier roman nous livre un récit vif et coloré, plein de force , de violence mais aussi d'amour.





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L'écho des silences de Mère

J’ai eu l’occasion de recevoir et de lire, comme depuis deux ans, l’un des titres de la rentrée du libellé des Éditions Marabout, La Belle Etoile : après un titre italien en 2021, et un coup de cœur libanais en 2022, me voici en Suède avec l’autrice Kayo Mpoyi, compositrice d’un premier roman, Dieu est un garçon noir à lunettes. Dans ce récit, elle a pris le parti de mères, celles d’une même famille congolaise qui s’en va immigrer en Suède, fuir les menaces qui pèsent sur eux, et chercher une vie plus confortable pour leurs enfants.





Et ces mères : d’abord Ma la matriarche, ses filles, Kadi ou Mère, Luboya, Marie Kasamba. Le lien de sang est bien là, les trois dernières sont toutes les filles de Ma, il n’empêche que chacune d’elles vit dans sa bulle, au Congo, en Suède ou ailleurs, la proximité qu’elle soit physique – tous entassés dans le même appartement en Suède – ou familiale n’y peut rien à la distance qui les sépare malgré toute cette proximité. Ma a élevé trois filles, mais c’est le petit dernier, le fils, Kazadi José, qu’elle a passé sa vie à couver. Ce qui ne contribue pas à cultiver les bonnes relations entre mère et filles, le père n’ayant pas disparu, mais a refait sa vie avec une seconde femme, et n’est guère plus qu’un vague souvenir pour les enfants.



Les mariages de chacune ne sont pas une réussite, et l’impossibilité à communiquer et-ou se faire entendre aussi. De ces femmes qui n’ont plus que leur fonction, de mère, celle qu’on veut bien leur dévoyer, élever les enfants, pendant que les hommes s’occupent de gérer. L’essentiel n’est jamais verbalisé. Le résumé de quatrième de couverture pose la question : la fiction, a-t-elle le pouvoir de combler le silence ? Une chose est sûre, c’est qu’elle met le doigt sur ce silence, elle éclaire le vide et l’absence, par exemple, l’absence de liens entre Mère et sa propre mère Ma. Rien d’autre que le simple reflet de cette grande famille, où les hommes ne parlent pas aux enfants, ne brillent que par leur absence, ou ne restent qu’autour de la télé. L’ordre patriarcal est là, minutieusement remis en place dans cet appartement familial en Suède comme au Congo, sous l’égide de Ma, qui dirige et ordonne, cette mère qui a pourtant poussé ses filles à s’affranchir de leur joug marital.



Là où il n’y a pas la parole, effectivement le récit, sous forme d’une focalisation omnisciente, comble les non-dits : il y a toujours une contre-force qui s’oppose à la libération et l’indépendance de la femme, et quand ce n’est pas les velléités du mari, attachés aux coutumes et aux traditions, ce sont celles des colons belges, qu’il ne faudrait pas froisser. Les colons du passé de Ma, de sa famille, dont le train de vie était dépendant d’eux. Peut-être que le moyen de combler le silence, par la fiction, c’est par ce même biais redonner la voix aux femmes, ni mère de famille, ni sorcière, ni prostituée, ou que sait-on d’autre. Mais professeur, femme politique… Et c’est que semble avoir parvenu Kayo Mpoyi avec ce roman métissé de deux cultures, de plusieurs formes d’oppression, où la Suède redonne un peu de ce que les colons ont avidement volé au Congo.



Le titre est explicite : puisque les maris abandonnent épouse et enfants pour refaire leur vie, puisqu’ils passent leur temps à écrire leur autobiographie – le niveau d’égocentrisme est élevé – tout en s’offusquant que leur épouse apprenne à faire du vélo, puisqu’ils n’ont visiblement rien d’autre à offrir et à partager, la force, celle de tenir une famille, un foyer, un travail, c’est chez les femmes qu’il faut la trouver, alors qu’elles se taisent. La cohésion et la dynamique, ce sont ces femmes ici qui se démènent pour faire avancer les choses à leur niveau, au niveau de la famille, et à une plus grande échelle, celle de la vie de la cité, la politique.



Kayo Mpoyi met en parallèle plusieurs formes d’oppressions dans son roman. La liberté offerte du pays accueillant ouvre la voie à l’expression personnelle de ces mères, la distance prise par rapport au pays d’origine, permet de mieux observer les manquements et les dysfonctionnements dans ces familles. Et la mise en parallèle avec le colonialisme, autre forme d’asservissement, donne encore plus de légitimité au constat de ces oppressions systémiques.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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L'écho des silences de Mère

C’est une histoire de femmes, de femmes fortes malgré l’adversité, l’oppression de la société et l’emprise masculine.

C’est l’histoire de Ma, la grand-mère, pleine d’amour pour les siens, mais dont la communication avec sa fille (Mère) est parfois bien difficile. Sa vie après le second mariage de son mari avec une femme plus jeune.

C’est l’histoire de mère, cette femme intelligente muselée par son mari autoritaire et que la société accable de culpabilité.

C’est l’histoire de Luboya, cette femme si laide que tous sont persuadés qu’elle ne se mariera jamais. Luboya, la femme d’affaires, si forte qu’elle fera de sa laideur une liberté.

C’est l’histoire de Joséphine et des amours infructueux. Est-il seulement possible de trouver un homme bon et aimant alors que le modèle paternel était défectueux ?

C’est l’histoire de cette famille congolaise qui s’exile en Suède, c’est le froid mordant, la promiscuité, le déclassement social.

C’est une livre poétique malgré les thématiques abordées.

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L'écho des silences de Mère

Mère est au coeur de ce roman, oui, mais il faut parfois lire entre les lignes pour savoir de quelle façon ses silences, souvent longs, résonnent.

Ils se heurtent aux murs de cet appartement partagé avec une partie de la famille, comme elle immigrée en Suède depuis le Congo. Ils rebondissent sur d'autres silences, ceux de Ma la grand-mère, ceux d'Ésaïe aussi, le mari oppressant. Ils se cognent aux souvenirs heureux comme douloureux, de ce qui n'est plus et ne sera plus jamais, aux humiliations et aux renoncements. Ils dérivent aussi au rythme du temps qui passe.

Les silences de Mère, ses filles Joséphine et Kapi y sont habituées, elles les anticipent, les comprennent aussi bien qu'elles les devinent.



Car avec Kayo Mpoyi, tout ne se dit pas. Il faut chercher, se rappeler, revenir en arrière ou simplement accepter que le sous-entendu fasse son travail, que l'évocation suffise à saisir..



C'est doux, fin, lent parfois - mais jamais trop. Il y a beaucoup de pudeur à ne pas dévoiler frontalement tout le poids du vécu de Mère et des femmes qui l'entourent, celles qui vivent ou ont vécu, ici ou là-bas. Les croyances ont aussi leur place, la foi et tout ce qui transcende et permet d'avancer.



Une très belle découverte pour moi, pour laquelle je remercie vivement La Belle Étoile, ainsi que @delphinebourgoin et @helenegedouin 🤗

Et je vais vite aller à la rencontre du premier roman de Kayo Mpoyi !



Ah oui ! On en parle de la superbe couverture de THE @hina.hundt 🔥
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L'écho des silences de Mère

Sous la plume de Kayo Mpoyi, l’alternance des époques produit un effet de miroirs particulièrement réussi. Un jeu de reflets, qui éclaire le poids des ­silences.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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L'écho des silences de Mère

Quelle belle découverte que ce livre ! Un grand merci à Babelio et aux éditions Marabout.

J'ai demandé cette masse critique Babelio car il me semblait qu'elle me ferait sortir de le zone de confort de mes lectures habituelles. Mission accomplie !



Tout d'abord le cadre du roman. Une famille congolaise dont les membres partent petit à petit en Suède. Des pays et des lectures que je croise rarement dans mes lectures.

Ensuite les personnages, majoritairement des femmes, qui tiennent à bout de bras une famille, du mieux qu'elles peuvent, en faisant quelques fois des erreurs. Une matriarche, Ma, qui a eu trois filles et un garçon et s'est dévouée à ce dernier. Trois filles aussi différentes que possible, par leurs caractères et leurs aspirations. L'une d'elles, Mère, qui quitte le congo avec deux de ses filles pour rejoindre une partie de la famille en Suède.



Trois générations vont alors cohabiter. J'ai aimé la manière dont les personnages féminins sont développés. On les découvre entre présent et passé, entre modernité et traditions, à la fois une et partie de cette famille, tiraillés entre leur volonté d'indépendance et sentiment d'être redevable envers cette famille...



Mère est un personnage complexe. Déracinée, incomprise, elle se voit vieillir et semble se perdre elle-même. Elle m'a beaucoup touchée.



J'ai beaucoup aimé le voyage que m'a offert ce livre, la simplicité et pourtant l'impact des mots utilisés par l'autrice. C'est très poétique, beau malgré la difficulté.



Je vous conseille ce livre ! Pour ma part, je mets dans ma wishlist le premier de l'autrice, Dieu est un garçon noir à lunettes.
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