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Critiques de Joude Jassouma (15)
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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

Un témoignage poignant sur les raisons qui poussent à l'exil.

Joude s'appelle encore Jehad, il raconte le quotidien difficile d'une famille syrienne nombreuse et pauvre, mais solidaire, dans la belle ville historique d'Alep. Il a dû travailler très jeune pour aider ses parents, mais sa passion pour l'étude va le conduire vers d'autres voies. Tout en réparant les télés du quartier, il lit, il lit, il lit : la littérature classique française l'émerveille, c'est dit, il ira à l'université.

C'est à force de travail, de sacrifices, d'humiliations parfois, qu'il poursuit ses études.

Mais la guerre va les rattraper, lui, Aya sa fiancée, et toute la famille : pas question de choisir un camp entre une dictature qui tue ses propres citoyens, et la folie religieuse en armes qui gagne du terrain.

Pas de pathos dans ce récit, juste des faits qui serrent le cœur : comment la guerre brise des vies, coupe court aux aspirations, réduit à rien les espoirs.

Pour Joude (le surnom affectueux donné par sa femme), pour Aya et pour leur bébé, la seule solution sera l'exil, sans autorisation, sans visa, sans place qui les attend : traverser les frontières à pied, la Méditerranée en bateau pneumatique, craindre la mort à chaque instant pour enfin accoster dans une Europe en paix.

Le récit de Joude est un rappel de la tragédie qui se joue à nos portes, en Méditerranée, et du rôle essentiel des ONG, des associations, des bénévoles pour assurer aux personnes exilées leurs droits fondamentaux.
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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

Joude Jassouma est syrien. Comme des milliers de ses compatriotes, il a choisi le chemin de l’exil vers l’Europe. Professeur de français, il écrit un livre, Je viens d’Alep, pour raconter son périple et incarner ce mouvement massif habituellement décrit en termes généraux, impersonnels.

Son histoire personnelle se confond d’abord avec celle de la Syrie : une enfance heureuse mais pauvre sous l’ère très militaire d’ Hafez-al-Hassad, le père de Bachar-al-Hassad.

Joude s’intéresse très peu à la politique et préfère les études, la littérature française, mais la guerre le rattrape. Dès 2011 la révolution se mue en guerre civile. Régime d’un côté, rebelles de l’autre. Quatre fois de suite ils abandonnent leurs biens pour fuir les bombardements. Mais Joude aime sa ville, Alep, où il veut rester en compagnie de sa femme Awa, jusqu’à ce jour de 2015 où la terreur et la barbarie humaine le pousse à partir.



Pareillement à d’autres témoignages de ce drame, on ne peut que constater l’importance des racines pour chaque individu. Quitter son pays pour fuir une guerre, une dictature, … est une décision difficile à prendre. Joude Jassouma aimerait regagner son pays pour le reconstruire quand la paix sera revenue, mais doute beaucoup que cela puisse arriver dans un proche avenir. Il nous transmet des clichés nous permettant d’imaginer que la Syrie était un beau pays, Alep une ville merveilleuse où il faisait bon vivre, loin des images de destructions et de ruines que nous avons maintenant pris l’habitude de voir.



« Je me souviendrai longtemps de l’éblouissement qui a été le mien en traversant la ville, ce jour-là. Alep, ma ville, que je ne connaissais que de loin, depuis les hauteurs de mon quartier. A travers les fenêtres du bus, je découvrais ces immenses avenues, très larges, bordées de pins, d’eucalyptus, de cyprès ou d’acacias, ces parcs ombragés et ces monuments vieux de plusieurs siècles. En longeant les remparts de la citadelle, m’apparaissaient les maisons de la vieille ville qui remontent au XIIe siècle. Je pouvais enfin approcher l’immense minaret de la Grande Mosquée que jusqu’alors je n’avais fait qu’apercevoir depuis le toit de notre maison, un minaret du Xe siècle, aujourd’hui détruit. Je découvrais les cathédrales arménienne catholique, grecque orthodoxe, détruites elles aussi. Oui, je découvrais ma ville dans toute sa splendeur. Ma ville, aujourd’hui en ruine. »



Son témoignage est en quelque sorte un livre de bord où il parle des horreurs qu’ils ont vécues, des difficultés et des épreuves qu’ils ont dû surmonter, sa femme, sa fille, et lui, sur le chemin de l’exil, mais aussi des rencontres et des moments chaleureux qui les ont amenés dans ce village de Bretagne. Il se veut le porte-parole des réfugiés, et face à cette islamophobie qui a suivi les attentats français (et d’autres pays européens), il veut nous rassurer et nous faire comprendre qu’il souhaite seulement vivre dans un monde en paix, un monde où il peut travailler, nourrir sa famille, s’intégrer, et finir par ne plus être considéré comme un réfugié.
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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

La quête bouleversante d’un homme à la recherche de la paix.



Joude Jassouma est syrien. En trois ans de guerre, il déjà dû abandonner quatre fois son habitation détruite par les bombardements. Mais en 2015, ce qui va faire de lui un exilé, c’est la vision d’un chien portant dans sa gueule la tête décapitée d’un homme. Commence alors un long chemin semé d’embûches pour quitter la Syrie et être accueilli en France.



« Je viens d’Alep » est le témoignage d’un homme qui avec simplicité, sans recherche d’effets dramatiques, nous raconte sa vie et celle de ses proches, ses espoirs, ses attentes. Depuis qu’il est enfant, Joude a soif de liberté, de s’instruire et d’aller à l’université. À 9 ans, son père lui apprend qu’il est temps pour lui de participer aux dépenses de la maison et à 12 ans, il le place comme ouvrier dans un atelier de confection où il travaille 12 heures par jour. Mais Joude ne veut pas arrêter ses études et grâce à son entêtement, à un emploi du temps dément, il obtiendra son bac pro et son bac littéraire qui lui permettra d’entrer à l’université. Il finira par devenir professeur de français dans un lycée syrien. Amoureux de la langue française et de ses écrivains, Joude a toujours vécu avec des chrétiens, des musulmans chiites, alaouites, sunnites, et comme bien d’autres, il ne se retrouve absolument pas dans la guerre qui est en train de détruire son pays.



J’ai trouvé cette première partie de « Je viens d’Alep » primordiale et j’aimerais que ce livre soit mis entre toutes les mains car il nous ouvre les yeux sur la guerre civile qui sévit en Syrie. Il donne un visage aux victimes. Trop souvent la télévision déshumanise et nous devenons tellement habitués aux images de guerre que plus rien ne nous touche. Je suis profondément reconnaissante à NetGalley et aux Éditions Allary qui m'ont fait connaître ce livre bouleversant grâce au Service Presse.



Refusant de prendre parti dans une guerre qui n’est pas la sienne, Joude Jassouma est devenu un déserteur qui, s’il est pris sera condamné à mort et torturé. Il se réfugie donc en Turquie auprès d’autres membres de sa famille et son épouse Aya et sa fille Zaine l’y rejoindront trois mois plus tard. Mais il a beau travailler 14 heures par jour, il ne parvient pas à subvenir aux besoins de la famille et il décide alors de trouver un passeur pour traverser la mer Égée et rejoindre la Grèce.



L’auteur nous fait prendre conscience que pour un réfugié, la décision de s’exiler est loin d’être simple, que souvent elle n’est prise que lorsqu’il n’y a plus d’autres solutions et que ce n’est certes pas une solution de facilité. C’est au contraire une prise de risque énorme puisqu’il est tout à fait possible d’y perdre la vie. « Tous les soirs, nous nous préparons à ce qui pourrait nous arriver. Aya sait nager. Moi aussi. « Je te le redis, Jehad, je peux nager, mais je ne peux pas m’occuper de Zaine Alsham. Si tu t’en charges, moi je me débrouillerai. » Nous repassons en boucle toutes les situations. Le bateau se dégonfle. Nous tombons à l’eau. Il faut nager. Faut-il rester près du canot ou essayer de rejoindre la côte à la nage ? Nous en parlons des heures et des heures. »



Après avoir payé une somme conséquente à un passeur qui les laissera se débrouiller tous seuls, Joude et sa famille vont se retrouver dans un canot en plastique avec une quarantaine d’autres exilés. Pour eux, tout va bien se passer et ils vont atteindre la Grèce sans problème mais cela n’a pas été le cas d’une autre embarcation qui a sombré. Le 7 mars 2016 la famille Jassouma est en sécurité en Grèce et il faudra trois mois avant qu’ils ne se retrouvent en France. Le 9 juin 2016, ils sont accueillis en Bretagne, au village de Martigné-Ferchaud.



Joude, Aya et Zaine Alsham ont eu la chance de tomber dans un petit village qui avait demandé à accueillir des réfugiés. Grâce à eux, la France n’a pas revêtu son visage islamophobe de rejet des émigrants. Mais en cette période électorale, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter devant le discours de certains. Je voudrais que ce livre puisse toucher chaque français et chaque française, qu’il soit étudié en classe pour que notre regard sur chaque réfugié, chaque demandeur d’asile soit celui d’un frère, d’une sœur. À l’heure actuelle, Joude s’est vu refuser le statut de réfugié car selon l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) Joude n’est pas « personnellement » menacé en retournant dans son pays. Je ne peux m’empêcher de me demander ce qu’ils n’ont pas compris dans « je pouvais être arrêté par les soldats de Bachar à tout moment, être envoyé au combat ou pire, être jeté en prison comme déserteur, c’est-à-dire traître à la nation. Je savais très bien ce qui m’attendait, je serais torturé et exécuté, je ferais partie des disparus, comme des milliers d’autres jeunes Syriens depuis cinq ans. » J’espère du fond du cœur que ce statut lui sera octroyé. En attendant, Joude poursuit ses études de Langues à l’université de Rennes. Il a 34 ans, c’est un déraciné qui s’inquiète quotidiennement du sort de sa famille restée en Syrie, il espère trouver un travail. Mais il est surtout heureux, il a trouvé la paix et la liberté. « Désormais, mon rêve est de m’intégrer à la France, de m’adapter à sa culture. Je veux vivre à la française. Vivre comme les Français. »



Ce livre est un formidable témoignage d’espoir qui nous ouvre les yeux sur la réalité de la guerre et des demandeurs d’asile, qui nous fait prendre conscience que nous sommes d’incroyables privilégiés. J’espère vous avoir donné envie de le lire et de le partager à votre tour.


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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

La guerre en Syrie, on en entend beaucoup parler à la télévision et en même temps, on en sait pas grand chose. Seule certitude,ça fait des années que ça dure, de nombreux sites historiques ont été détruits et on ne voit pas vraiment comment cela va se terminer. Comme toujours, au moment d’une guerre, ce sont les civils qui sont les premières victimes et qui se retrouvent dans l’impossibilité de poursuivre sereinement le cours de leurs vies.



Nous découvrons ici le témoignage de Joude Joussouma qui a fuit Alep en juin 2015. Il nous raconte sa vie avant la guerre, une vie assez différente de notre vie occidentale. Etudiant en français, il doit se consacrer à ses études mais aussi participer financièrement à la vie familiale. On suit, avec lui, le début du conflit, les premiers bombardements puis la dégradation des conditions de vie. Jeune papa, il décide, avec son épouse, de partir pour tenter sa chance en Europe. Le trajet ne sera pas de tout repos mais au bout, ils auront, ils l’espèrent, une vie meilleure.



Quand on lit ce récit, on ne peut qu’être sonné par la difficulté logistique et émotionnelle que représente un départ. En effet, la route vers l’Occident n’est pas simple à atteindre et la vie des réfugiés ne tient souvent qu’à un fil. Dans le cas de Joude Joussouma, tout s’est plutôt bien enchaîné et il a rejoint sans encombre la Grèce. Là-bas, il a su faire le bon choix, se montrer patient avant d’être sélectionné pour rejoindre l’hexagone. Arrivé en France, il va découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture mais aussi une nouvelle vie à laquelle il ne s’attendait pas.



Ce qui m’a touché dans ce livre, c’est le style assez direct du témoin. En effet, que ce soit dans la joie ou la difficulté, il nous raconte ce qu’il ressent à ce moment-là, sans faux semblant. On le sent attaché à ses racines mais en même temps incapable retourner dans son pays. Tout est trop difficile, tout est détruit, rien ne sera plus comme avant, jamais. D’un autre côté, il trouve peu à peu sa place dans la société française et rêve de s’intégrer totalement. Son histoire est celle de nombreux réfugiés et pourtant, elle est loin de l’image qu’on a souvent d’eux. Pour lui, rien n’est plus important que de mettre ses compétences au service de son nouveau pays.



Enfin, j’ai apprécié les nombreuses annexes à la fin qui permettent d’en savoir plus sur la guerre en Syrie, sur le pays en lui-même et sur les courants religieux existant là-bas. J’ai été ravie de combler ces lacunes dans ma culture personnelle car même si on lit ou on entend beaucoup de choses, ce ne sont pas des thèmes qui sont souvent approfondis dans les médias ou même lors de nos études.



Pour conclure, « Je viens d’Alep » est un témoignage qui se lit vite mais qui laisse des traces. Impossible de rester insensible face à tant de courage et de ténacité mais aussi face à la bêtise humaine qui a, une nouvelle fois, détruit des millions de vie et des traces du passé au nom d’une guerre qui semble sans issue.
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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

Un bon récit de vie où l'on suit un réfugié syrien et sa famille (sa femme et sa fille bébé).

Tout d'abord chez lui à Alep où l'on voit bien la situation se dégrader puis lors de son passage en Europe et enfin à son arrivée en France où il se refait une nouvelle vie.

J'ai apprécié les différentes étapes du récit et surtout les annexes qui expliquent très bien, de façon succincte mais avec clarté, l'histoire syrienne récente et la montée de la guerre civile, avec une bonne vue sur les différents acteurs impliqués.

Il m'a manqué un peu de dramaturgie dans l'écriture, on n'a pas l'impression de tragique tout au long du récit. Alors que toute cette histoire repose sur des faits hautement tragiques et sur une urgence de la survie qui ne transparaît pas vraiment, dommage...

Un livre à lire vraiment car il met de l'humanité sur la question des réfugiés, que l'on a tendance à aseptiser lorsque l'on ne se trouve pas directement confronté à leurs situations...

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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

"Je viens d’Alep" est le témoignage de Jehad Jassouma, un Syrien d'une trentaine d'années, originaire d'Alep, la ville martyre qui symbolise désormais le cauchemar de la guerre syrienne depuis 2011. Il raconte son enfance dans une famille sunnite vivant dans un quartier populaire de la ville, sa passion pour la littérature française, sa rencontre avec sa femme, la naissance de leur fille sous les bombes, puis leur décision de quitter le pays pour la Turquie, avant de rejoindre la France via la Grèce.



Écrit avec l'aide de la journaliste Laurence de Cambronne, ce livre permet, à travers un destin individuel, de mieux comprendre le calvaire vécu par les Syriens pendant cette guerre atroce qui a vu près du quart de la population fuir à l'étranger (principalement en Turquie). Dans un style très simple et factuel, parfois un peu maladroit (certains épisodes sont racontés en partie au présent et en partie au passé) Jassouma raconte ses expériences, ses espoirs et ses peurs. Certains moments sont véritablement poignants et ne peuvent laisser le lecteur insensible, comme ces échanges de messages Whatsapp entre deux embarcations de réfugiés essayent de passer clandestinement en Grèce à partir de la Turquie, alors que l'une d'elles est sur le point de couler. Difficile aussi de ne pas être touché par le courage et la persévérance de Jehad, et par la solidarité dont les membres de sa famille font preuve à l'égard les uns des autres.



L'ouvrage, très accessible, se lit en 2-3 heures. Il me semble qu'il vise surtout à toucher les personnes qui, en Europe occidentale, ont peur des réfugiés ou qui ont tendance à amalgamer réfugiés, migrants économiques, et islamistes voire terroristes. C'est aussi un hommage à tous ceux qui ont accueilli les réfugiés avec humanité, des garde-côtes grecs aux maires des communes d'accueil en passant par les travailleurs sociaux des centres d'hébergement.
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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

LIBERTÉ J'ÉCRIS TON NOM



Je termine la lecture de ce témoignage d'un homme syrien tandis que les médias nous inondent d'images, de propos anonymes et impersonnel.



Jahed JASSOUMA nous raconte son enfance et sa vie à Alep, ville qu'il aime tant où se côtoie sans problème des chrétiens, des musulmans chiites, alaouites, sunnites.

Il fait le récit d'une enfance pauvre mais heureuse, une adolescence partager entre le travail ( Pour soutenir financièrement la famille) et les études qu'il aime tant. Il apprend le français, il lit l'Education Sentimentale, les Fables de La Fontaine…

Le pays est relativement tranquille malgré une régime militaire mis en place par Hafez Al-Assad. Mais la politique ça n'est pas son truc, il ne s'y intéresse pas. .

Il poursuit ses études au lycée puis à l'université d'Alep où il choisit d'étudier le français. Il continue à travailler en plus pour financer ses études. Il fait la rencontre d'Aya, jeune et belle étudiante.



L'arrivée au pouvoir de Bashar Al-Assad semble dans un premier temps être une bonne chose pour la Syrie. Il autorise les partis, il libère les prisonniers politiques... mais très vite la répression reprend le pas sur ce semblant de liberté accorde à la population.

A partir de 2012, la répression s'accentue et des combats éclatent dans les villes syriennes.

Jahed va devoir, à la hâte, avec sa famille, en laissant tout derrière lui, fuir 4 fois. Chaque fois il faut se réfugier dans un quartier d'Alep plus protégé.

La conscription est mise en place et Jahed est obligé de se cacher pour ne pas être enrôlé dans l'armée.

Il se marie avec Aya et auront une petite fille.

Les combats s'intensifient. La famille est obligée de fuir Alep. Jahed décidera finalement pour sa sécurité et celle de sa femme et sa fille de passer en Turquie puis en Europe.



S'en suit le récit d'un exil forcé: le passage de la frontière turque, la peur d'être arrêté, les passeurs, les longs trajets en bus, la traversée en pleine nuit vers la Grèce sur un bateau pneumatique…

L'arrivée en Grèce est une bouffée d'oxygène mais on fait vite comprendre à Jahed que son prénom pourrait lui poser problème... trop proche du mot "djihad". Alors il prendra le nom de Joude.

Joude nous raconte alors les rencontres avec des volontaires, le travail des humanitaires et des organisations gouvernementales. Il arrivera en France, à Martigné-Ferchaud en Bretagne. Il racontera l'accueil de la population, lui qui avait en tête les images de Calais.



C'est un témoignage à mettre entre toutes les mains: celles de nos politiques d'abord qui ont tellement peur, celles de nos jeunes pour leur transmettre la tolérance et enfin celles de ceux qui ont peur des migrants parce que les politiques et les médias leur disent qu'il faut avoir peur!



C'est un témoignage bouleversant mais tellement simple. Le récit fait preuve de beaucoup de sobriété sans rien cacher de l'horreur quotidienne que vit la population syrienne.



Les annexes sont très bien réalisées et permettent une meilleure compréhension de la situation.
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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

A force d’entendre parler de la Syrie, des réfugiés, on finit par perdre de vue qu’il ne s’agit pas d’une entité mais de vies humaines avec chacune leurs histoires



Dans « Je viens d’Alep », Joude Jassouma nous fait partager sa vie à Alep avant le début de la guerre. Issu d’une famille modeste, Joude exercera dès l’âge de 14 ans de menus boulots pour pouvoir aller au lycée puis ensuite à l’université où il étudiera le français. Toutes ces années seront consacrées au travail et aux études, sans jamais s’accorder véritablement de répit. Joude s’est fixé un but et il veut l’atteindre.



Or, la situation en Syrie bouleversera sa vie et ses projets. Obligé de quitter sa maison et son quartier natal d’Alep, il s’installera avec sa famille dans un autre quartier, qu’il devra à nouveau quitter en urgence pour fuir l’avancée de Daech et ce plusieurs fois de suite.



Jusqu’au jour où, en se levant le matin, il voit dans la rue un chien tenant dans sa gueule une tête humaine. Joude prendra alors la décision de partir sur le champ avec sa jeune femme et sa petite fille, alors âgée de quelques mois.



C’est sur les routes de l’exil que nous les suivons alors : Istanbul, Ismir, la Grèce puis enfin la France où ils sont maintenant installés.



Ce qui m’a le plus frappée dans ce récit, c’est l’urgence avec laquelle il faut prendre la décision de partir en laissant tout derrière soi, et ce parfois à plusieurs reprises. Joude avait toujours sur lui dans une pochette ses papiers d’identité ainsi que les photocopies de ses diplômes. Sans parler des dangers à affronter sur la route et notamment la traversée à bord d’un canot en plastique jusqu’à l’île de Léros.



Joude, sa femme Aya sont installés maintenant dans un petit village près de Rennes où ils poursuivent leurs études universitaires.



La petite Zaine a maintenant une petite soeur née il y a quelques semaines. Bienvenue en France à cette courageuse famille.

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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

Nous suivons donc Joude Jassouma qui nous raconte sa vie et plus particulièrement la guerre qui survient en Syrie, à Alep ainsi que les villes alentour.



C'est un livre vraiment émouvant ! J'aime beaucoup les récits de vie car je trouve qu'il y a toujours des leçons à tirer des expériences que l'on fait au cours de la vie. Et, on retrouve bien les notions de courage, d'amour, d'ambition, de détermination, de solidarité et de tolérance. L'auteur s'accroche à ses rêves malgré le fait que sa famille n'ait pas beaucoup d'argent pour lui payer ses études, qu'il soit obligé de travailler ou qu'il y ait la guerre, il ne perd jamais de vue ses objectifs. La solidarité dont font preuve certaines personnes m'a beaucoup touchée.



Le récit commence en avril 2015, la guerre a déjà commencé et approche progressivement de la ville d'Ariha. Puis, on retourne en arrière, lorsque l'auteur était encore un petit garçon, cela nous aide à comprendre la différence entre son pays et le nôtre ainsi que le pourquoi du comment la guerre a commencé. Ensuite, on suit les grandes étapes de sa vie, ses angoisses, ses moments de joie ... Et, on arrive à la fin du récit, au moment même où le livre est sur le point d'être terminé. C'est un parcours semé d'obstacles qui nous ait raconté. À la fin, nous avons des annexes qui nous montrent à quel point la guerre est dévastatrice mais aussi, qui nous apprenne l'histoire de la Syrie. C'est bien pensé d'avoir ses connaissances en plus du récit parce que les médias ne nous montre pas tout et ne nous apprenne pas tout. Les descriptions nous aident également à imaginer le contraste entre la beauté des villes de Syrie avant la guerre avec la tristesse de ses villes détruites par la guerre.



Le livre est assez court et à la portée de beaucoup de personnes. Personnellement, je n'ai pas pu le reposer sans y penser, et, ma lecture n'a pas duré très longtemps parce que j'étais totalement immergée dans ce récit. On ne se rend pas toujours compte de la chance que nous avons dans nos vies jusqu'à ce que l'on découvre un récit comme celui-ci, dur mais extrêmement touchant, qui nous ouvre les yeux sur certaines difficultés de la vie que nous  ne connaissons pas.
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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

Un témoignage à (faire) lire pour dessiller les yeux de ceux qui ne voient en le réfugié que celui venu d'ailleurs...
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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

Découvrez l'histoire de Joude Jassama, exilé Syrien, durant son exil d'un pays en guerre. Vivez son immigration, les difficultés et désillusion rencontrées. Un pays qu'il ne reconnaît plus. Un voyage terrible pour espérer une vie meilleure. Bonne lecture !
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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

Que dire de ce livre si ce n’est juste wouahouuuuu. Ce roman est un des rares témoignages sur la situation des syriens confrontés, malgré eux, à une guerre sanglante, contre laquelle leur seule chance de survie est l’exil.

A travers son regard, l’auteur nous fait découvrir son histoire de syrien, son enfance, son adolescence, sa vie d’adulte. Ce roman nous décrit les conditions de vie dans une Syrie en guerre, des difficultés rencontrées par les habitants des villes assiégées, de l’exode pour pouvoir survivre à tant d’atrocités.

Ce témoignage est poignant, réel, émouvant, bouleversant. Une force incroyable s’en dégage. Un grand bravo à l’auteur qui nous décrit avec beaucoup de réalisme et d’émotions la dureté des conflits et la difficile vie des migrants ordinaires.

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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

En ces temps de campagne électorale, le « problème » des réfugiés est éminemment politique, les images et les chiffres sont utilisés, détournés, manipulés… La France s’est engagée à accueillir 30 000 réfugiés syriens d’ici la fin de l’année 2017, un chiffre qui ne sera sans doute pas atteint : ils étaient 10 000 en 2016 (Le Monde).

Joude Jassouma est l’un d’entre eux. Il raconte son histoire « ordinaire », dans Alep en guerre. Etudiant en littérature française, il voit ses projets d’avenir anéantis. Les bombardements chassent sa famille d’un quartier à l’autre. Une rencontre lui redonne espoir : il se marie, et quitte Alep pour une petite ville calme. Mais très vite, la guerre les y rattrape, alors que sa femme est sur le point d’accoucher. En avril 2015, après trois ans de guerre, il décide de quitter la Syrie. En juin, il passe clandestinement la frontière et rejoint une partie de sa famille en Turquie. Sa femme et sa fille de trois mois l’y retrouvent en septembre. Commencent alors de longs mois d’exode, jusqu’à leur arrivée, en avril 2016, à Martigné-Ferchaud, un village breton.

Ce récit sobre et poignant est aussi un message d’espoir, l’histoire d’une reconstruction : « Ma nouvelle vie commence ici. Je ne veux plus regarder en arrière. » Joude Jassouma y exprime aussi sa reconnaissance pour le pays qui l’a accueilli et son désir de pouvoir rendre un jour ce qu’il a reçu.





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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

Le témoignage d'un réfugié ordinaire, d'une vie bouleversée par la guerre parmi tant d'autres.

Joude Jassouma vit en Syrie. Lorsque la guerre éclate dans son pays, il choisit de fuir pour avoir une chance de survivre, d'avoir un avenir.



Il évoque son enfance en Syrie avec sa famille sous le règne de Hafez al-Hassad. Malgré des conditions de vies précaires et dans la pauvreté, il aime son pays. Il vit avec ses parents et ses frères et sœurs dans un appartement de trois pièces. A l'âge de neuf ans, son père lui trouve un travail pendant les vacances d'été. A douze ans, après l'école obligatoire, il travaille dans une usine de confections de vêtements douze heures par jours pour subvenir aux besoins de la famille tout comme ses frères. Mais Joude ne veut pas de cette vie-là. Il veut continuer ses études, et grâce au soutien de sa mère, il va pouvoir passer son bac, et s'inscrire à la fac. Il devient ensuite professeur de français dans un collège.

Lorsque Bachar al-Hassad vient au pouvoir suite au décès de son père en 2000, la Syrie est tiraillée entre l'armée de Bachar et les rebelles dirigés par les islamistes. La guerre civile éclate. Joude est contraint de vivre sous les bombes, obligé de déménager quatre fois de suite en quatre ans parce que ses logements ont été bombardés. C'est en voyant une tête humaine décapitée dans la gueule d'un chien qu'il décide de quitter son pays, de fuir la guerre.

Avec sa femme Aya et sa fille Zaine, ils vont entreprendre un périple vers l'Europe affrontant les multiples dangers, traversant la mer en canot en plastique.



Ce livre bouleversant est écrit avec simplicité. L'auteur raconte son histoire, son pays. Il explique les raisons de sa décision de partir. Grace à son témoignage, Joude Jassouma fait prendre conscience au lecteur l'horreur de la guerre, les conditions dans lesquels les syriens doivent survivre, les dangers de la traversée des frontières. Il explique que le périple vers l'Europe des milliers de réfugiés n'est pas qu'un simple voyage: il est une lueur d'espoir de trouver la paix, de se reconstruire, d'avoir un avenir.
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Je viens d'Alep : Itinéraire d'un réfugié ordinaire

Témoignage émouvant d'un jeune Syrien qui risque tout, jusqu'à sa vie, pour mettre sa famille à l'abri de la guerre. Le chemin de l'exil est rarement choisi de gaîté de coeur et ne s'achève pas dés l'arrivée dans le pays d'accueil. Les répercussions psychiques sont longues à guérir.

Ce récit est aussi une très belle lettre d'amour à Alep, ville natale de l'auteur, et à la littérature française que l'auteur a étudié en Syrie, grâce au soutien de sa mère. Dés son enfance, l'auteur est tiraillé entre ses origines modestes et son envie d'étudier. À force de persuasion et de travail, il y parviendra. Malheureusement, la guerre civile l'empêche de réaliser son rêve : devenir enseignant à l'université d'Alep. Il observe impuissant la destruction d'Alep et décide de fuir, refusant de vivre sous les bombes, à la merci du dictateur Bachar El Assad et des forces islamistes.
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