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Critique de Yzabeelle


LIBERTÉ J'ÉCRIS TON NOM

Je termine la lecture de ce témoignage d'un homme syrien tandis que les médias nous inondent d'images, de propos anonymes et impersonnel.

Jahed JASSOUMA nous raconte son enfance et sa vie à Alep, ville qu'il aime tant où se côtoie sans problème des chrétiens, des musulmans chiites, alaouites, sunnites.
Il fait le récit d'une enfance pauvre mais heureuse, une adolescence partager entre le travail ( Pour soutenir financièrement la famille) et les études qu'il aime tant. Il apprend le français, il lit l'Education Sentimentale, les Fables de la Fontaine…
Le pays est relativement tranquille malgré une régime militaire mis en place par Hafez Al-Assad. Mais la politique ça n'est pas son truc, il ne s'y intéresse pas. .
Il poursuit ses études au lycée puis à l'université d'Alep où il choisit d'étudier le français. Il continue à travailler en plus pour financer ses études. Il fait la rencontre d'Aya, jeune et belle étudiante.

L'arrivée au pouvoir de Bashar Al-Assad semble dans un premier temps être une bonne chose pour la Syrie. Il autorise les partis, il libère les prisonniers politiques... mais très vite la répression reprend le pas sur ce semblant de liberté accorde à la population.
A partir de 2012, la répression s'accentue et des combats éclatent dans les villes syriennes.
Jahed va devoir, à la hâte, avec sa famille, en laissant tout derrière lui, fuir 4 fois. Chaque fois il faut se réfugier dans un quartier d'Alep plus protégé.
La conscription est mise en place et Jahed est obligé de se cacher pour ne pas être enrôlé dans l'armée.
Il se marie avec Aya et auront une petite fille.
Les combats s'intensifient. La famille est obligée de fuir Alep. Jahed décidera finalement pour sa sécurité et celle de sa femme et sa fille de passer en Turquie puis en Europe.

S'en suit le récit d'un exil forcé: le passage de la frontière turque, la peur d'être arrêté, les passeurs, les longs trajets en bus, la traversée en pleine nuit vers la Grèce sur un bateau pneumatique…
L'arrivée en Grèce est une bouffée d'oxygène mais on fait vite comprendre à Jahed que son prénom pourrait lui poser problème... trop proche du mot "djihad". Alors il prendra le nom de Joude.
Joude nous raconte alors les rencontres avec des volontaires, le travail des humanitaires et des organisations gouvernementales. Il arrivera en France, à Martigné-Ferchaud en Bretagne. Il racontera l'accueil de la population, lui qui avait en tête les images de Calais.

C'est un témoignage à mettre entre toutes les mains: celles de nos politiques d'abord qui ont tellement peur, celles de nos jeunes pour leur transmettre la tolérance et enfin celles de ceux qui ont peur des migrants parce que les politiques et les médias leur disent qu'il faut avoir peur!

C'est un témoignage bouleversant mais tellement simple. le récit fait preuve de beaucoup de sobriété sans rien cacher de l'horreur quotidienne que vit la population syrienne.

Les annexes sont très bien réalisées et permettent une meilleure compréhension de la situation.
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