Citations de Isabelle Fourié (69)
Ma vérité est là, en face de moi et même s'il a fallu de nombreux mensonges pour que je la découvre, je ne suis pas prêt à laisser partir.
- Latour, tu me le sais pas encore, mais tu es à moi… corps et âme
Je ne peux décemment pas lui dire qu’elle est ma boussole. Que sans elle je perds le nord, que je suis égaré.
J'ai besoin de reprendre le contrôle. Cette fille ma met en vrac tel un ouragan, elle laisse mon âme éparpillée aux quatre coins de mon corps. Elle anéantit mon cerveau et m'empêche d'être moi-même. Ou serait-ce l'inverse! Suis-je vrai quand je suis dans ses bras ?
Elle fait ressortir la meilleure version de moi. En fait, elle me met à jour. Moi. Le vrai moi.
Un. Je m'appelle Lésia Agostini.
Deux. Ils m'ont affirmé que j'étais amnésique.
Trois. La danse ne fera plus partie de ma vie. Faudrait-il encore que je me souviennes que j'ai été ballerine ?
M’enlever ce moment où je touche les étoiles me tuerait à coup sûr. M’empêcher de voler en effectuant un grand jeté équivaut à me priver d’air. Pourtant… Pourtant, certains jours, je souhaiterais un instant baisser ma garde. Ne pas avoir à subir les foudres d’un maître de ballet caractériel. Ne pas me retourner constamment pour m’assurer que personne ne me fera un croche-pied dans le seul but de me voir chuter, de prendre ma place. Ne pas porter ce secret qui m’empoisonne.
De cette belle journée, il me reste à jamais la douceur de ses baisers et les battements confondus de nos cœurs tatoués.
Sans le savoir, Parker m’a fait le plus beau des cadeaux. Il m’a aidée à renaître
— Seigneur Dieu ! Tu es irrécupérable. Tu ne fantasmes pas sur un plan à trois quand tu vois deux magnifiques spécimens de l’espèce masculine s’étreindre comme ça ?
Léo grogne ; je me marre et réponds avant que les choses ne dérapent.
— Hannah, nous sommes frères. Arrête tes conneries, quelqu’un pourrait croire que tu es sérieuse.
Ma rouquine hausse les épaules en tournant les talons tout en brandissant son majeur.
— Montgommorale, je t’emmerde. Et quant à toi, Montgomery, raisonne-toi, je m’occupe du barbecue.
— Habille-toi avant que tu ne vires de riquiqui à microscopique.
— Yules Gardener, je suis choqué, pouffe-t-il en enfilant son caleçon.
J’espère que tu n’es pas en train de parler de mon intimité ?
— Absolument.
Jules ! Mais qu’est-ce qui t’arrive ? C’est pas possible, il y a un lutin dans ta bouche qui débite toutes ces bêtises !
— Pardon ? Toi, siffle-t-il en posant son index sur mon sternum.
Tu vas morfler !.
Il y a des amours qui se parlent en silence, qui s’attendent des mois, qui affrontent la colère de l’absence… Les nôtres sont de celles-là. Car nous partageons plusieurs sortes d’amour avec Hannah. L’amour complice. Amical. Charnel. Impatient. Furieux. Tous… nous ramènent l’un vers l’autre. Au gré des marées de la vie, nous nous entrechoquons, nous éloignons, nous retrouvons.
— En parlant de queue, intervient Astrid. Vous arrivez à avaler quand vous sucez vos mecs ?
L’espace d’une seconde, un troupeau d’anges passe, suivi d’un rejet massif de nourriture dans l’atmosphère. Mary éjecte un morceau de son bol alimentaire mâchouillé sur le tapis. Je m’étouffe avec une olive. Astrid reste stoïque.
Cette fille me mènera jusqu’en enfer, car je sais qu’elle est mon seul paradis. Pas besoin de quête existentielle ni de compétences approfondies en l’humain, elle vibre sous ma peau. Comme si elle était mon sang, mon souffle et ma rage tout à la fois, elle me définit.
Notre échange est velouté autant qu’intense. Sauvage et raisonnable, il exprime une passion brute, celle du manque. Mon premier vrai baiser de femme s’avère digne des plus belles histoires d’amour jamais écrites, réalisées ou même chantées.
Il est une ode à la liberté d’être soi. Je découvre à chacun de nos mouvements ce que j’apprécie, ce que je désire et pire encore… tout ce dont il m’a privée.
Je ris comme je n’ai jamais ri. À gorge déployée, à m’en éclater la rate. Une drôle de transe parcourt mon corps, le rend trop petit. J’ai l’impression d’exploser. Des milliers de rayons de joie irradient mon être. Ils raniment mon âme. Pour la première fois de ma vie, je comprends.
Ce que nous échangeons va au-delà de la confiance, il s’agit d’un serment silencieux liant nos douleurs dans un respect mutuel. Notre relation est ce que j’ai jamais partagé de plus intime avec une fille. C’est étrange et terrifiant tout à la fois.
À dix-sept ans, j'étais tellement en colère que j'ai cru que je pourrais tout nier en m'éloignant, mais la vie est un boomerang. Tu te la prends en pleine tronche au moment où tu t'y attends le moins.
Pour beaucoup, je suis un soleil, une lumière, un espoir que les miracles existent. En réalité, je suis une coquille vide, un être sans âme, une ombre.
Je te le dis en toute franchise : tu la recroises... t’es foutu. Elle a la classe d’un grand amour, pas la vulgarité d’un coup d’un soir.