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Citations de Bruno Tessarech (31)


Sur le mode exubérant qu'il affectionnait, il lui adressait de vibrantes déclarations d'amour dont l'espérance de vie ne dépassait guère de trois mois. "La durée de vie moyenne d'un livre sur la table des libraires, m'avait-il un jour confié sur un ton fataliste. Qui sait si le jour où je publierai un chef-d'oeuvre immortel, je ne rencontrerai pas le grand amour ? Nous sommes des êtres bizarres. Nous espérons travailler pour l'éternité et notre existence ne connaît que les saccades trimestrielles des mises en place et des retours", avait-il ajouté, soudain morose. (p. 189)
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Le programme que la conférence assignait à ce Comité tenait en une phrase : proposer aux Juifs un lieu d'établissement quelque part dans le monde. " C'est-à-dire n'importe où mais pas chez nous, songea Patrice en prenant connaissance de la résolution ; j'imagine qu'en ce moment Hitler se frotte les mains. L'inertie et l'impuissance des démocraties lui apportent, une fois de plus, la preuve qu'il peut faire des Juifs ce que bon lui semble. Personne ne lèvera le petit doigt pour leur venir en aide. "
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Le mécanisme de l'écriture l'intriguait. Il se demandait comment on peut se tenir tout le jour devant une feuille de papier à inventer des choses. Comme je le comprenais.
- On n'invente rien, Jean [Rochefort] . On interprète ce qu'on sent au fond de soi. On joue son rôle comme vous.
- Oui, mais nous on a un texte, un metteur en scène, des gens partout autour ! Vous, c'est la solitude. Comment vous vous arrangez sans rien d'autre que vous même ?
- Je ne saurais vous dire. On regarde vivre ses personnages. Et surtout on perd son temps. Au total il y a beaucoup de vides dans l'écriture, le rendement est d'une faiblesse inimaginable. (p. 93-94)
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L'art est beaucoup mieux que la vie ! Sa revanche, son double positif, sa lumière, ses guirlandes, sa musique...Vous allez crever, si vous ne jouez plus ! " Moment pathétique et merveilleux. C'est pourquoi je vous le répète, Louis: laissez les trucs alimentaires, retournez à votre écritoire et ne vous occupez plus du reste. (...)

En somme , la journée n'aura pas été inutile. Je vous aurai fait visiter mes moulins à vent à moi. Et, j'espère, convaincu de reprendre votre plume. La vôtre, pas celle des autres. Raison pour laquelle nous ne ferons pas ce livre ensemble. J'ai mieux à faire que de raconter ma vie, et vous, de l'écrire. Vous avez vos romans, j'ai mes rôles. (p; 237)
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De manière confuse, j'étais persuadé que les livres ne découlaient pas du réel, mais qu'ils le commandaient, l'inspiraient, lui insufflaient une vie qu'il n'aurait jamais connue sans eux. L'origine des pensées comme des sentiments gisaient au cœur des textes. Le monde tentait de les imiter, en général assez platement. C'est la raison pour laquelle, même si un jour je ne parvenais plus à écrire, je ne pourrais jamais quitter les livres et leurs auteurs. (p.60)
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Ecris à cette altitude -là, avec cette ampleur- là. Embrasse à la fois l'étable et la planète entière. Car tout est dans tout, je le répète assez. (p. 148)
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De manière confuse, j'étais persuadé que les livres ne découlaient pas du réel, mais qu'ils le commandaient, l'inspiraient, lui insufflaient une vie qu'il n'aurait jamais connue sans eux. l'origine des pensées comme des sentiments gisaient au cœur des textes. Le monde tentait de les imiter, en général assez platement. C'est la raison pour laquelle , même si un jour je ne parvenais plus à écrire, je ne pourrais jamais quitter les livres et leurs auteurs. (p. 60)
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Lacan, c'était tout bonnement génial. Une force de la nature, un type qui avait d'autant plus exprimé l'essentiel qu'on n'y comprenait rien- mais Dieu n'était-il pas invisible et le sens des choses caché ? (p. 113)
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Question inutile. Pour lui, les gens, c'était tout le monde, la foule des anonymes qui allait lui permettre de devenir plus que du vent et de la poussière. Entre l'achèvement du livre et sa livraison au public, les mots portaient en eux un rêve d'éternité. (p. 172)
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Si les mots pouvaient recharger les batteries défaillantes de l'univers, supprimer les hoquets de l'histoire et gommer les aspérités du temps, cela se saurait. (p. 10)
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Le mécanisme de l'écriture l'intriguait. Il se demandait comment on peut se tenir tout le jour devant une feuille de papier à inventer des choses. Comme je le comprenais.
-On n'invente rien, Jean. On interprète ce qu'on sent au fond de soi. ON joue son rôle, comme vous.
- Oui mais nous on a un texte, un metteur en scène, des gens partout autour ! Vous, c'est la solitude. Comment vous vous arrangez sans rien d'autre que vous-même ?
-Je ne saurai vous dire. On regarde vivre ses personnages. Et surtout on perd son temps. Au total il y a beaucoup de vides dans l'écriture, le rendement est d'une faiblesse inimaginable. (p.93-94)
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Je suis un nègre. Quelqu'un qu'on paie pour écrire ce que les autres signent. Dans le dictionnaire, le mot figure entre négociation et neige. Après le commerce mais avant la blancheur immaculée. Moins implacable que celui-là, mais plus noir que celle-ci. En somme, un difficile compromis entre le pur et l'impur. (p. 9)
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Les autobiographies n'avaient droit qu'au prêt-à-porter, parce que rien ne ressemble plus à une vie qu'une autre. Seule la fiction permettait le sur-mesure, l'unique. (p. 122)
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Pour chaque amateur de livre, la lecture est un délice. Découvrir que tel livre m'attendait, que l'auteur l'a écrit pour moi et pas seulement pour lui, est un moment magique. Grâce aux livres, les journées sont plus longues et plus intenses, ils ouvrent la porte de la réflexion autant que du rêve, tiennent éveillé au sens du monde et de l'homme, procurent ce sentiment trop rare d'émerveillement et de liberté.
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Plus rien de tout ça, puisque ce boulot de nègre, justement parce que c'est un boulot de nègre, je m'en tape. Je m'étais trompé. Ecrire, c'est écrire. L'histoire d'un homme, vraie ou fausse, reste l'histoire d'un homme. On ne plaisante pas avec ces choses-là. Les mots nous tiennent à la gorge. Au mieux nous en sommes les serviteurs, le plus souvent les prisonniers. (p.81)
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Il était étrange de voir que combien ce travail de nègre me réinstallait de plain-pied dans l'univers romanesque.Non pas tel un pianiste faisant ses gammes avant le concert, mais parce que, travaillant pour les autres, j'avais saisi une vérité essentielle. Nègre et romancier il n'y avait pas un si grand écart entre les deux démarches. L'une comme l'autre mettaient en jeu le réel et l'imaginaire. Simplement elle inversaient les polarités. Une des tâches du romancier consiste à rendre un personnage aussi crédible qu'un être de chair, tandis que le nègre élève son client aux dimensions d'un personnage. En somme, j'avais installé le courant alternatif au cœur de mon travail. Ce qui me menaçait désormais, c'était le court-circuit, non plus la panne de secteur.
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Où finissent les compromis, où commencent les compromissions, nœud gordien délicat à trancher.
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C'est pour les gens normaux, l'échec et la réussite. Ce qui compte pour nous, ce sont les blessures et les cicatrices. Nous sommes amochés à vie, depuis la naissance en fait, mais on avance.
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Il faudrait comprendre, Monsieur Orvieto, que nul n'a encore inventé la guerre propre; Je vais vous choquer, et je m'en excuse. Mais qu'après trois années de conflit nous comptions déjà les morts par millions, des soldats, des résistants, des otages, des Polonais, des Français, des Juifs, eh bien moi, voyez-vous, ça ne me surprend pas trop. Sans doute parce que j'ai été moi-même sur le front, une expérience que peu d'entre vous connaissent. Ma réponse à votre note, elle tient en une phrase, que voici : commençons par gagner cette guerre, nous pleurerons nos morts ensuite.
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Il faudrait comprendre, monsieur Orvieto, que nul n'a encore inventé l
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