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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Originaire du Jura, Thibaut Morel a passé toutes ses années universitaires à Besançon. Sa première affectation est au collège Voltaire de Planoise, comme Conseiller Principal d'Éducation. Il sait que Planoise, la gigantesque cité de Besançon, située à cinq bons kilomètres de cette ville ressemble plus à une cité autonome qu'à un de ses quartiers, mais il pense que pour se faire accepter dans ce quartier, la meilleure façon est d'y vivre, d'en partager le quotidien, les affres.
À peine a-t-il emménagé qu'il constate que l'appartement en face du sien est un four tenu par des trafiquants albanais, les frères Mehmeti et qu'ils ont la baffe facile. Dans ce four, ni héroïne, ni cocaïne, que du shit.
Lorsque ces derniers se font descendre lors d'un règlement de comptes et que Thibault découvre où était planqué le shit, lui et sa voisine Myriam Ramla prennent rapidement la décision de relancer le trafic : « On coupe, on compresse, on découpe, on emballe, on vend », et de distribuer une part des bénéfices aux plus démunis du quartier. Une sorte de Robin des bois ! Un Robin des bois qui, plus tard fera preuve de pas mal d'esprit capitaliste et sera un vrai logiciel d'entrepreneur !
Le portrait brossé de la vie à Planoise, cette ville dans la ville, est effarant. Mais Jacky Schwartzmann, avec ce talent inimitable qu'on lui connaît, réussit le tour de force de nous le présenter crûment, sans fard, dans toute sa réalité mais avec fantaisie et surtout cet humour caustique qu'il manie si bien qu'il n'en est que plus efficace et sérieux.
Très fort, trop fort ce Jacky Schwartzmann ! Il parvient à nous faire trembler pour Thibault, ce CPE improvisé dealer à une échelle de plus en plus croissante, et à nous faire redouter que son commerce on ne peut plus illicite ne soit découvert et qu'il soit appréhendé. Nous voilà aux côtés des cailleras ! Mais bon, à notre décharge, des cailleras qui oeuvrent pour les plus démunis…
« … l'argent de la drogue va compenser les carences de la société, qui laisse sur le carreau les gamins pas plus cons ou plus mauvais que les autres. »
C'est d'ailleurs toute la vie de ce quartier presque une zone de « non droit » que l'auteur décrit avec détail de même que la vie à l'intérieur du collège. Beaucoup de psychologie et de bienveillance aussi lorsqu'il parle des collégiens, la difficulté pour le corps enseignant d'expliquer à des gamins de quinze ans qu'il est préférable de travailler dur à l'école quand ils peuvent assouvir leur rêves pleins de fric en se lançant dans le trafic.
Si l'auteur excelle à évoquer ce monde de dealers, il parvient tout aussi bien à décrire la famille de Thibault et à l'immiscer dans l'aventure. Ainsi nous ferons connaissance avec ses parents, le père et ses deux passions la lutte des classes et l'équipe de France de foot, la mère professeure des écoles à l'âme prolétaire et surtout ce frangin Simon dont l'unique valeur est le travail.
Après m'être régalée avec Pension complète et Kasso de Jacky Schwartzmann, cela a été un vrai bonheur de me plonger dans son dernier livre Shit ! dont l'intrigue se déroule dans le quartier où il a grandi, ce qui confère à mon sens un supplément d'âme à ce polar humoristique et tellement jouissif!
Un immense merci à Babelio et aux éditions du Seuil/Cadre noir pour ce merveilleux moment de lecture.
À noter une couverture très suggestive et un bandeau signé Thomas VDB « Un Breaking Bad hilarant à Besançon » faisant référence à une série télévisée américaine multi récompensée.

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Un « accident du travail » brise la carrière prometteuse de deux trafiquants de drogue albanais implantés dans le quartier de Planoise au sud de Besançon … les voisins de palier raflent le cash et repèrent (avant l'arrivée de la police) la planque astucieuse où sont armes et stupéfiants.

C'est ainsi que Thibault Morel et Myriam Ramla, locataires dans la même cage d'escalier, héritent d'un joli capital. Généreux et désintéressés, ils aident leur entourage, épongent les dettes les plus criantes et constatent rapidement que la pauvreté des familles vivant dans cette ZUS exige des mesures concrètes et non des annonces ou des discours sur « la politique de la ville ».

Pragmatiques et soucieux du bien-être de leur entourage, Thibault et Myriam, à l'insu de leur plein gré, mettent le doigt dans un engrenage qui les conduit à devenir chefs d'entreprise, à recruter, à importer, à déployer une supply chain amont et aval, aussi discrète que sure. Créatifs et doués en marketing ils innovent et proposent de nouveaux services (livraison à domicile) et offrent une carte de fidélité. Ils incarnent la dynamique entrepreneuriale de la France en marche.

Un tel succès ne laisse pas indifférentes la police et la concurrence, et oblige Thibault à brouiller les cartes et muscler son dispositif pour survivre dans ce monde de brutes et offrir au lecteur un dénouement aussi imprévu que mérité !

Cette intrigue sous-titrée « Un breaking Bad hilarant à Besançon » pourrait être promue comme « devenir narcotrafiquant pour les nuls » car SHIT est très didactique et ce n'est pas un hasard si Thibault Morel est un CPE (Conseiller d'Education) apprécié par l'éducation nationale.

A mi-chemin entre Frédéric Dard et Olivier Norek, Jacky Schwartzmann réussit un polar cocasse, passionnant, original, avec une fin particulièrement réussie.

C'est aussi un reportage au coeur d'un quartier sensible habité par plus de cinquante nationalités, une plongée dans un établissement scolaire accueillant des élèves qui ne maitrisent ni la langue, ni la culture française, une immersion dans le monde associatif investi dans le soutien scolaire et l'aide à des familles souvent éclatées. L'auteur a vécu dans cet environnement dont il possède les codes et les mots car c'est un observateur attentif et objectif.

C'est enfin une excursion en Franche Comté, à Besançon, au coeur de ma région, dont Jacky Schwartzmann parle le dialecte et décrit l'accent sans glottophobie.
Alors, certes, tout ceci n'est pas très légal, et la fin ne justifie pas les moyens, mais ce roman met en scène des personnages, astucieux, charitables, dynamiques, généreux, optimistes, pro actifs, sympathiques et çà fait du bien en ce contexte anxiogène et sinistre que l'actualité déverse quotidiennement sur nos têtes.
Le style très oral de l'auteur ne sera probablement pas honoré d'un prix décerné par L Académie Française mais pourrait lui valoir un prochain Prix Nobel de Littérature.

SHIT m'a stupéfait et est meilleur (à mes yeux) que KASSO que j'avais beaucoup apprécié. Merci à SEUIL et BABELIO de m'en offrir la primeur.

PS : ma lecture de KASSO
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Il y a déjà quelque temps que Ghislaine me conseille la lecture des livres de Jacky Schwartzmann : « Ça dépote ! » paraît-il… Alors, je me suis enfin lancé avec Shit ! et je ne l'ai pas regretté.
D'emblée, Jacky Schwartzmann m'a happé avec son style direct, son humour sans filtre et son tableau hyper réaliste de notre société avec, ici, cette addiction à la drogue qui cause tant de dégâts.
C'est Thibault qui raconte. Il vient d'être nommé CPE (Conseiller principal d'éducation) dans un collège de Planoise, quartier dit « sensible » de Besançon, à cinq kilomètres du centre-ville, où la mixité sociale est un leurre.
Justement, il a décidé de loger et de vivre rue du Piémont, au coeur de Planoise, au cinquième étage, dans la cage d'escalier 3. Problème, en louant, il ne savait pas qu'il s'installait tout près d'un « four », lieu de vente de ce fameux shit, très prisé, même par des gens bien comme il faut.
Pour pénétrer dans son immeuble, il doit même présenter à chaque fois un justificatif de domicile à Réda, le cerbère de garde. Un comble !
Le récit de la vie au collège est impressionnant, éloquent même dans les relations avec certains parents mais tout tourne vite autour de l'appartement situé en face du sien où les frères Mehmeti gagnent beaucoup d'argent et sont généreux en gifles…
Après nous avoir présenté sa famille dont Simon, son frère, restaurateur qui se veut haut de gamme, jouera un rôle important, l'histoire s'emballe et devient haletante.
Shit ! est une véritable plongée dans le monde du trafic de drogue, trafic qu'on a laissé se développer et qui rapporte beaucoup d'argent. Comme je l'ai souvent entendu, s'il n'y avait pas de clients, il n'y aurait pas de règlements de compte, pas d'atmosphère invivable dans ces quartiers où les jeunes tenteraient de gagner leur vie de manière licite.
De rebondissements en grosses surprises, Jacky Schwartzmann prouve qu'il connaît très bien son sujet. Thibault et Myriam, sa voisine, réussissent ce que les pouvoirs publics ne peuvent ou ne veulent pas faire. L'auteur me gratifie en plus de réflexions très pertinentes sur le comportement en société. Son humour trash et réaliste fait mouche à chaque fois comme lorsqu'il dénonce « deux assassins : la solitude et la misère sociale » ou encore lorsqu'il remarque « des fringues dessinées par un styliste de la maison Emmaüs ».
Impossible, pour moi, d'en dire plus à propos de Shit ! sous peine de divulgâcher alors que tout le plaisir de ma lecture addictive – en toute légalité et c'est meilleur que le… shit ! - a été de me régaler ou de sursauter au fil des nombreux rebondissements qui émaillent l'histoire bien menée
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Tout d'abord , un grand merci aux éditions Seuil et à toute l'équipe de Babelio qui , par l'intermédiaire d'une Masse Critique Privilégiée , m'ont permis de découvrir "Shit " , la dernière production de l'excellent , l'inimitable Jacky Schwartzmann : un pur bonheur , une délicieuse friandise de comédie déjantée qui vous porte au sommet de l'art au second degré .
Bon , pour ceux qui connaissent un peu le bonhomme , pas question de s'irriter contre ce style à l'emporte- pièce , marque de fabrique dont on ne se lasse pas au point qu'on aurait bien envie de le faire sienne pour adresser une requête à son directeur des impôts ou à son employeur , enfin tous ceux qui peuvent attiser notre courroux .Pas certain que ça marche , mais ça aurait " de la gueule " tout de même ....Pas cap ? Non , j'avoue ...non pas que j'aie peur mais n'est pas Schwartzmann qui veut !
Ce garçon ose tout , même inventer un sujet qui a autant de chances de se produire que le gain de la super cagnote de l'Euromillion ( oui , y'en a beaucoup qui essaient , ils en ont paumé du pognon !!! )Le pire ? c'est qu'on plonge en deux coups de cuillère à pot dans un univers dont on parle souvent mais , il faut bien le dire , pour la plupart d'entre nous , on ignore les codes et que l'on fuit pour des raisons de morale , certes , mais aussi , et peut-être surtout , par instinct de survie . " faut pas toucher au grisbi " .
Le héros ? Ah , non , ne me dites pas que cela ne vous surprend pas , un CPE du collège de secteur , homme intègre et porteur de messages pacifiques auprés de jeunes générations de cités déshéritées et sous la coupe de quelques " malabars "sans foi , ni loi .Pour en avoir cotoyé un certain nombre dans ma vie professionnelle ( des CPE , pas des malabars ... ) , je me suis vraiment beaucoup amusé en les imaginant dans " la peau " de Thibault Morel . Mort de rire . Un personnage de BD à l'air sérieux mais timoré ....mais attention , pas que et plutôt " bon " en affaires ."Il est sympa et attirant mais , mais ..." vous connissez la suite . Un gentil garçon de gauche que le monde du capitalisme ne rebute que bien modérément .
Bref , je ne vais rien vous dire de plus , la quatrième de couverture du roman , que vous lirez forcément , ne serait-ce que par curiosité , lors de votre prochaine visite en librairie , vous en dira suffisamment pour vous faire " craquer " , j'en suis convaincu .
Pour ma part , " je valide " comme le dit cette nouvelle petite phrase utilisée dans les milieux autorisés .J'ai passé un excellent moment , et ce d'autant plus que sous toutes ces géniales trouvailles du "sieur Jacky " , sous cette croûte burlesque et hilarante se trouve la description d'un monde parallèle qui suscite plutôt un petit " rire jaune " des plus ....Jacky Schwartzman observe le monde tel qu'il va , avec dérision , sans porter de jugement , avec justesse , lucidité et finesse . Cela me rappelle un peu ces fabliaux du Moyen âge dont la seule prétention était de faire rire les gens aux dépends de leurs semblables ... Rira bien qui rira le dernier ....Moi , c'est fait . Ce garçon a le talent des troubadours à la " sauce XXIème siècle ".
Je le retrouverai , c'est certain .
Quant à vous , amies et amis , je vous dis à trés bientôt et...prenez soin de vous , pas de blagues avec le " Shit ".
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Un conseiller d'éducation, fraichement nommé à Besançon, aménage dans un HLM, connu pour être un point de deal. Quand ses voisins se font descendre par la concurrence , quoi faire du fric et de la drogue trouvés dans l'appart en face le sien ?


On ne peut pas parler de roman policier au sens strict, car s'il y a des meurtres, le lecteur n'est clairement pas du côté de l'enquête, mais on peut parler de bons, de brutes et de truands.
Roman jubilatoire où les gentils ne le sont pas vraiment et vice et versa.
Roman d'initiation aussi, ou un gentil garçon, bien élevé, va peu à peu s'endurcir.

Jacky Schwartzmann est un merveilleux sociologue. Fin, précis, observatif . Et son analyse, sa vision d'un quartier chaud d'une ville de province est brillante. On se croirait en immersion, caméra embarquée, petite mouche volant au dessus des points de deal, petite souris espionnant les dealers : comment ils vivent, s'organisent, commercialisent, une substance interdite, pour faire vivre une mère, un petit frère , une petite soeur .
La violence inhérente à ce type de vente, la malignité aussi. Comment planquer, comment échapper aux répercussions d' une descente de flics ?
Tout, tout tout , vous saurez tout sur le quartier de la Planoise, dit pudiquement "quartier sensible"...
Vous saurez tout aussi sur le métier de CPE en collége de zone difficile, son public. Comment il est complétement décalé par rapport aux attentes du reste de la société, la fameuse insersion, la mixité sociale
Le jeune Thibault perdra-t-il ses illusions ? Restera -t-il du bon côté de la loi ou franchira -t-il la ligne du côté obscur de la force ?

Vous le saurez en lisant ce chouette roman, social, fin, jubilatoire, percutant, lucide, actuel, amusant, qui m'a beaucoup fait penser au livre La Daronne, et aux films Bac Nord et Les Misérables.


Je remercie les éditions du Seuil, Babelio et Jacky Schwartzmann parce que, de livres en livres, sa plume fait mouche à chaque fois...
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Ce matin , en arrivant au lycée , j'ai croisé un CPE et j'ai de suite regarder s'il avait changé de chaussures :). sacré Jacky. C'est la troisième fois que je vais à sa rencontre et ses livres font un bien fou , dans la mesure où sans se pignoler comme une bonne partie des auteurs français , il fait passer ses messages. Et dans la bonne humeur.

Ça chie à Planoise , quartier dit sensible de Besançon. Deux albanais viennent de se faire trouer la peau juste en face de chez Thibault, CPE au collège voisin. Mu par la curiosité , il tombe sur le pognon et 100 kilos de shit. Aidé de Myriam , il va faire le bien autour de lui mais aussi susciter des jalousies.

Bon , on y croit ou pas , mais finalement on s'en fout. Loin des textes fumants sur la banlieue, ici, via de la littérature sans doute sans prétention mais terriblement efficace , l'auteur nous offre un cliché hyper réaliste de la vie des cités. il sait de quoi il parle , puisqu'il en vient de la cité , qui plus est de celle là. C'est précis, sans langue de bois, et l'histoire n'est finalement qu'un support à la description de ce malaise dans des zones abandonnées par l'état.

Ce roman , malgré ses apparences déconnantes m'a semblé plus sérieux que les deux précédents que j'avais lus mais aussi moins drôle malgré quelques punchline bien senties.
Pour autant, la sensibilité est à fleur de peau, comme toujours chez cet auteur , le texte fait la part belle à tous ces anonymes qui font la France d'aujourd'hui et qui luttent entre débrouille et survie. On trouve aussi cette nouvelle race qui fait passer les bouffeurs de viande pour les pires terroristes de la planète.
Bref, on nous parle de la France , de l'évolution des cités et bien sur de la drogue et de ses conséquences. On nous parle avec un ton neutre mais pas complaisant de ce qui est stigmatisé par les médias .
Une, nouvelle , belle réussite de cet auteur !

Merci Jacky d'avoir précisé qu'il faut être sacrément con pour enseigner à des élèves qui se foutent royalement de ce qu'on raconte pendant 40 ans pour un salaire de misère. C'est tellement vrai en y réfléchissant !

Un grand merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour leur confiance.
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« Kasso », le précédent roman noir de Jacky Schwartzmann m'avait beaucoup plu, il y a de ça deux ans, lors de sa parution en 2021. L'humour noir déjanté avait eu le don de me faire passer un excellent moment de lecture. Cette année, l'auteur revient avec un nouveau titre, « Shit ! », toujours aux Editions du Seuil dans leur collection Cadre Noir.

Jacky Schwartzmann a le génie de mettre en scène un personnage principal, somme toute banal, puisque Thibault Morel est CPE (conseiller d'éducation) dans un lycée de banlieue et d'en faire un héros des temps modernes, ô combien attachant.

Ce Thibault va s'installer dans un quartier sensible de Besançon, à la Planoise, cité désoeuvrée où les habitants ont été complètement oubliés des politiques. Dans son immeuble se trouve un four. Qu'est-ce que c'est que ça me direz-vous ? Eh bien, il s'agit d'un lieu fixe de vente de drogues où les acheteurs se présentent en quête de leurs doses de shit. Cet endroit est géré par les frères Mehmeti, deux crapules qui font régner la terreur dans le quartier avec une armée à leurs ordres. Ces deux-là vont se faire tuer lors d'un règlement de compte avec une bande rivale et c'est ainsi que le bien sage Thibault et sa bonne voisine, Mme Ramia, vont tomber sur un stock de drogues. Quand ils vont se rendre compte combien tout ça pourrait leur rapporter, ils vont choisir de modifier quelque peu leur destin ainsi que celui de toute la cité….

Encore une fois, j'ai complètement adoré ce roman noir, parfois un brin burlesque, mais savamment dosé et surtout une bonne dose d'ironie et d'humour. Connaissant très bien le quartier puisqu'il y a lui-même grandi, l'auteur offre un roman noir excellent où l'on se met à trembler pour ce brave Thibault qui semble parfois oublier dans quoi il s'est lancé…

Alors qu'on pourrait s'imaginer que les émotions seraient absentes d'un polar de ce type, j'ai trouvé qu'au contraire, on ne pouvait qu'en éprouver : que ce soit bien entendu pour ce personnage central mais aussi pour les autres habitants comme Mme Ramia. J'ai trouvé cette dernière exquise ainsi que ces anonymes qu'au final, on pourrait croiser à bien des coins de rues.

Dotés d'un style très fluide, le livre nous apporte des événements cocasses qui s'enchaînent et on ne voit pas le temps passer. Agréablement surprise par une fin qui a été terriblement bien pensée, je n'ai eu au final qu'un seul regret : arriver à la fin de cette lecture que j'ai tout simplement a-d-o-r-é-e !

Je remercie les Editions du Seuil et le site Babelio pour l'envoi de ce livre décapant et tellement jouissif !
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Planoise, banlieue de Besançon, aujourd'hui.
Thibault est CPE dans un collège de Planoise. Quand ses voisins de palier, deux dealers albanais se font descendre, avec la voisine du dessus, Myriam Ramla, ils sont les premiers sur les lieux et trouvent la planque des affreux : argent, pains de Shit, armes.
Que faire de tout cela ? S'acheter une paire de nouvelles pompes. Rembourser le prêt de la voiture Et avec le reste ? Payer le voyage scolaire de 8 élèves que les parents ne peuvent décidément pas financer. Et de fil en aiguille, aider les habitants du quartier qui galèrent trop.
Voici donc nos improbables dealers reprenant le trafic comme des bons petits Robin des bois…
On craint bien souvent pour Thibault qui n'est pas vraiment tailler pour ce genre d'aventure : trouver du « personnel », détourner les soupçons de la police qui voit d'un mauvais oeil la reprise des affaires rue du Piémont, éviter les rivaux qui mettraient bien la main sur cette manne…
Je me suis bien régalée avec ce roman qui m'a bien souvent fait penser aux « Frères pétard »… Les personnages sont un peu caricaturaux mais on sent une vraie bienveillance dans le regard que porte Jacky Schwarzmann sur ces populations oubliées de la République comme on dit.
C'est bien mené. C'est rythmé. C'est drôle.
Il me reste à trouver d'autres romans de cet auteur.
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(P) Attention, cette chronique contient des publicités.

Thibault Morel, le narrateur est un gentil (propret) CPE dans un collège de Planoise, banlieue difficile (euphémisme) de Besançon, dans le Doubs, un très jeune CPE de trois mois d'expérience (peut-on d'ailleurs parler d'expérience pour trois mois de poste ?).

Son expérience principale, en réalité, est d'habiter un immeuble qui sert de four (j'apprends ici que le four est un lieu de deal et là, en l'occurrence, il est tenu par deux frères albanais à la mandale facile qui refourguent une bonne came bien présentée : L'albanais emballe dans l'Albal ).

Ça vous plante son décors !
Bienvenue à shit-land.

Dès le début, je suis happé par le franc-écrire de l'auteur que je découvre.
Pas de langue de bois.
C'est cash et ça matche.

Il suffit de lire ce qu'il pense des politiciens évoquant la mixité sociale dans les cités pour deviner dans quel sens du poil il va brosser son récit !
Ça va arracher des dents au peigne !

Conquis, j'adore, en une lettre: j'M !

Comme dans toute bonne comédie qui se respecte, pour que l'action démarre il faut un détonateur. Ici, ce sera l'explosion du ‘four' qui exposera de surcroît une pizza dont les ingrédients ne sont pas totalement identiques à ceux qu'utilise Paolo à la Pizza-Rosso (44 grande rue, 56570 Locmiquelic)

Ici, c'est végétarien s'abstenir, la couleur rouge n'a rien à voir avec la purée de tomate, ça coute plus chair et c'est du ‘grand-art' (en inglish : Bigard) Capito ?

On l'a compris, le four va rouvrir et c'est notre CPE qui va en gérer le thermostat à gaz.
Thibault Morel se paye l'électro-luxe de devenir Arthur Martin !
Il n'y a pas de fumette sans feu !

Notre CPE est PDG d'une ONG THC de HLM. CQFD.

Mais ce n'est pas un pourri, notre Arthur/Thibault ! Même plutôt une bonne âme voire une bonne pâte (à pizza).
S'il brasse du bifton en fourguant du shit ce sera pour des bonnes oeuvres !
Son côté Coluche au grand coeur !

Ce n'est plus ni Thibault Morel, ni Arthur Martin mais Robin Desbois,  du coup, ce qui permet à l'auteur de nous dresser le portrait d'une société nécessiteuse en déliquescence qui n'a pas pour habitude de poser sous les lumières tamisées des studios Harcourt (on laisse ça à Carole Bouquet) ! Ses lumières sont plus crues, si crues même qu'elles font plisser les yeux si ce n'est verser une larme.

Le récit, comme le style, est coloré.
On rit jaune à cet humour noir et on se prend d'amitié pour ce blanc-bec de CPE un peu fleur bleue qui se prend des marrons en chevauchant la ligne rouge pour sombrer dans une délicieuse délinquance destinée à mettre le rose aux joues d'une population qui en voyait des vertes et des pas mures.

Ça ne se lit pas, ça s'engloutit, ça se dévore même, comme des St Jacques snackées sur risotto aux truffes (ou une Pizza Minahouet, toujours chez Pizza-Rosso, 44 grande rue, 56570 Locmiquelic).

Bien sûr, notre cave va se dessaler (comme la morue)et, bien sûr, tout ne va pas aller comme sur des roulettes. Il va y avoir des bourre-pifs (pas le chien), des dommages collatéraux, des balles qui sifflent (trois fois comme le train) et même de la viande froide farcie aux pruneaux dans le buffet (là encore, c'est végétariens s'abstenir).

Les gentils sont vraiment gentils, les méchants très méchants et les cons plus nombreux au kilomètre carré que les flics au stade de France un jour de coupe de France présidée par Macron.

Un bon petit polar jubilatoire qui se joue de la morale et s'abstient de nous donner la leçon.
Rien de plus normal, ça se passe à Besançon, dans le Doubs et comme dit l'adage : dans le Doubs, abstiens toi !!!

Évidemment, cette fable est à prendre avec la distance nécessaire du second degré et je conçois aisément que qui est confronté à ce contexte peut trouver loudingue ce genre de parti pris.
 
 
 
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PME à vocation sociale.

Thibault vient de recevoir sa première affectation comme CPE. Ce sera Planoise, quartier populaire de Besançon. La cité est gangrenée par le trafic de drogue. Thibault ne se doute pas qu'il s'agit d'un secteur d'avenir.

Magnifique, splendide, hilarant, jubilatoire... Les mots me manquent pour décrire cet excellent roman. J'avais déjà lu Pyongyang 1071 de Jacky Schwartzmann, où j'avais déjà aimé l'humour de l'auteur. Il s'agit ici de sa première fiction que je lis et l'expérience est plus que concluante.

Thibault jeune rural idéaliste s'est installé à Planoise pour mieux exercer sa fonction de CPE. Baffes après baffes, il va revenir sur ses illusions. Mieux, à la suite d'un règlement de compte, ses encombrants voisins, dealers renommés, laissent un immense pactole derrière eux. Aidé d'une voisine, Thibault va veiller à le redistribuer aux plus démunis.

L'idée est non seulement excellente, mais aussi hilarante. Thibault va s'improviser dealer pour écouler le stock restant et venir en aide aux habitants du quartier. de naïf, notre héros devient un chef d'entreprise doué et cynique. Nous suivons avec un immense plaisir la mise en place, puis le fonctionnement de ce "four".

En plus de l'humour, l'auteur nous montre la réalité de son quartier de naissance. Sans tomber ni dans l'angélisme béat ni dans dans le catastrophisme, il nous raconte les galères quotidienne, l'aspiration à la tranquillité de la majorité des habitants, mais aussi les trafics et les incivilités. Comme partout, il y a des bons et des salauds. Comme partout, il y a des indifférents, des blasés. Jacky Schwartzmann aime Planoise et nous le fait ressentir.

Bref, ce roman réussit à la fois à être très drôle et à nous montrer la réalité d'un quartier loin des clichés des médias. Je lirai avec grand plaisir le reste de l'oeuvre de Jacky Schwartzmann.

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour l'envoi de ce roman.

MASSE CRITIQUE PRIVILÉGIÉE
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