(P) Attention, cette chronique contient des publicités.
Thibault Morel, le narrateur est un gentil (propret) CPE dans un collège de Planoise, banlieue difficile (euphémisme) de Besançon, dans le Doubs, un très jeune CPE de trois mois d'expérience (peut-on d'ailleurs parler d'expérience pour trois mois de poste ?).
Son expérience principale, en réalité, est d'habiter un immeuble qui sert de four (j'apprends ici que le four est un lieu de deal et là, en l'occurrence, il est tenu par deux frères albanais à la mandale facile qui refourguent une bonne came bien présentée : L'albanais emballe dans l'Albal ).
Ça vous plante son décors !
Bienvenue à
shit-land.
Dès le début, je suis happé par le franc-écrire de l'auteur que je découvre.
Pas de langue de bois.
C'est cash et ça matche.
Il suffit de lire ce qu'il pense des politiciens évoquant la mixité sociale dans les cités pour deviner dans quel sens du poil il va brosser son récit !
Ça va arracher des dents au peigne !
Conquis, j'adore, en une lettre: j'M !
Comme dans toute bonne comédie qui se respecte, pour que l'action démarre il faut un détonateur. Ici, ce sera l'explosion du ‘four' qui exposera de surcroît une pizza dont les ingrédients ne sont pas totalement identiques à ceux qu'utilise Paolo à la Pizza-Rosso (44 grande rue, 56570 Locmiquelic)
Ici, c'est végétarien s'abstenir, la couleur rouge n'a rien à voir avec la purée de tomate, ça coute plus chair et c'est du ‘grand-art' (en inglish : Bigard) Capito ?
On l'a compris, le four va rouvrir et c'est notre CPE qui va en gérer le thermostat à gaz.
Thibault Morel se paye l'électro-luxe de devenir
Arthur Martin !
Il n'y a pas de fumette sans feu !
Notre CPE est PDG d'une ONG THC de HLM. CQFD.
Mais ce n'est pas un pourri, notre Arthur/Thibault ! Même plutôt une bonne âme voire une bonne pâte (à pizza).
S'il brasse du bifton en fourguant du
shit ce sera pour des bonnes oeuvres !
Son côté
Coluche au grand coeur !
Ce n'est plus ni Thibault Morel, ni
Arthur Martin mais Robin Desbois, du coup, ce qui permet à l'auteur de nous dresser le portrait d'une société nécessiteuse en déliquescence qui n'a pas pour habitude de poser sous les lumières tamisées des studios Harcourt (on laisse ça à
Carole Bouquet) ! Ses lumières sont plus crues, si crues même qu'elles font plisser les yeux si ce n'est verser une larme.
Le récit, comme le style, est coloré.
On rit jaune à cet humour noir et on se prend d'amitié pour ce blanc-bec de CPE un peu fleur bleue qui se prend des marrons en chevauchant la ligne rouge pour sombrer dans une délicieuse délinquance destinée à mettre le rose aux joues d'une population qui en voyait des vertes et des pas mures.
Ça ne se lit pas, ça s'engloutit, ça se dévore même, comme des St Jacques snackées sur risotto aux truffes (ou une Pizza Minahouet, toujours chez Pizza-Rosso, 44 grande rue, 56570 Locmiquelic).
Bien sûr, notre cave va se dessaler (comme la morue)et, bien sûr, tout ne va pas aller comme sur des roulettes. Il va y avoir des bourre-pifs (pas le chien), des dommages collatéraux, des balles qui sifflent (trois fois comme le train) et même de la viande froide farcie aux pruneaux dans le buffet (là encore, c'est végétariens s'abstenir).
Les gentils sont vraiment gentils, les méchants très méchants et les cons plus nombreux au kilomètre carré que les flics au stade de France un jour de coupe de France présidée par Macron.
Un bon petit polar jubilatoire qui se joue de la morale et s'abstient de nous donner la leçon.
Rien de plus normal, ça se passe à Besançon, dans le Doubs et comme dit l'adage : dans le Doubs, abstiens toi !!!
Évidemment, cette fable est à prendre avec la distance nécessaire du second degré et je conçois aisément que qui est confronté à ce contexte peut trouver loudingue ce genre de parti pris.