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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le bandeau « Un Breaking Bad hilarant à Besançon », faisant référence à l'excellente série Netflix relatant les déboires de Walter White, résume parfaitement le contenu du roman et annonce immédiatement la couleur. Après lecture, je confirme d'ailleurs avoir passé un excellent trip…c'est de la bonne !

Le Walter White version française de Jacky Schwartzmann se nomme donc Thibault Morel, Conseiller Principal d'Éducation au collège Voltaire de Planoise, un quartier, disons « sensible », de Besançon. Bien décidé à pleinement s'intégrer dans cette banlieue défavorisée, il emménage dans un HLM, malheureusement réputé pour être un « point de deal » de cannabis. C'est d'ailleurs dans l'appartement en face du sien que les Mehmeti, les deux frères albanais à la tête du réseau, ont élu domicile. Lorsque les deux caïds se font descendre par la concurrence, Thibault Morel et sa voisine Myriam Ramla décident de reprendre ce business très lucratif en main et d'utiliser les profits pour venir en aide aux plus démunis de la cité…

En voulant jouer au Robin des Bois du quartier, Thibault Morel va évidemment mettre le doigt dans un engrenage particulièrement loufoque, mais également très didactique pour ceux qui envisageraient éventuellement de se lancer dans le trafic du cannabis. du recrutement au blanchiment d'argent, en passant par les problèmes de logistique et même de marketing, « Shit ! » s'attaque avec beaucoup d'humour à l'univers des narcotrafiquants.

Mais, ce roman d'initiation aussi burlesque que rocambolesque brosse cependant également un portrait assez précis de cette cité mêlant plus de 50 nationalités différentes et de l'établissement scolaire dont Thibault est le CPE. Des associations d'entraide aux zones de deal, en passant par le soutien scolaire et l'insécurité, Jacky Schwartzmann propose une immersion, certes sans concession et parsemée d'un humour particulièrement caustique, mais alliant également justesse et finesse.

Enfin, à l'aide d'une plume acide et foncièrement drôle, de personnages attachants et d'une intrigue burlesque et parfaitement rythmée, « Shit ! » dresse surtout le bilan catastrophique d'un système totalement défaillant en termes d'intégration et de mixité.
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T'en veux ?
Besançon n'est pas Medellin, mais on n'y deale quand même pas que de la cancoillotte. Dans le quartier de la Planoise, on verse aussi dans le stupéfiant et pas que pour assaisonner des saucisses de Morteau. du blé en herbe, aurait dit Colette.
L'immeuble dans lequel s'installe Thibault, le nouveau CPE du collège de ce charmant territoire, se situe au coeur de la cité et d'un trafic de shit piloté par des caïds du drive qui ont le sens des affaires mais pas celui de l'hospitalité. L'humaniste voulait vivre dans le même biotope que ses élèves. Il va être servi et son immersion devient vite une parodie de Voyage en terre inconnue, mais sans le retour à la nature, la nuit dans la yourte, le bol de lait de yack et le générique braillard. Dans le hall d'entrée de son immeuble, le jeune idéaliste doit présenter un justificatif de domicile pour rejoindre son appartement avec quelques baffes en guise de bises au bizuth.
Vous connaissiez Robin des Bois, vous n'oublierez pas Thibault de la Cité. le gars fan d'accrobranche qui se baladait dans un collant vert difficile à porter en dehors de quelques soirées volait les riches pour donner aux pauvres. Qui a dit comme le fisc ?
Bon, profitant d'un règlement de comptes est bon, le Candide du préau met la main sur la cache de drogue et il va se lancer dans le trafic avec une voisine pour financer des voyages scolaires, les études de certains ou aider les ménages surendettés. Si l'enfer est pavot de bonnes intentions, l'idéaliste va vite adopter les moeurs locales et ne pas hésiter à se salir les mains pour défendre son sovkhoze. Haschich à la hache.
Avec Jacky Schwartzmann, dealer de bons mots, je ne suis jamais en manque de sourires. Ses comédies policières ne sont jamais sérieuses et j'ai été une nouvelle fois accro à cette histoire originale, mordante comme un roman de Gérard Mordillat, mais sans le côté pamphlétaire un peu pénible de ce dernier.
Enfant, l'auteur a passé ses étés dans ce quartier et on sent son attachement à ces tours bétonnées. Il humanise les lieux sans en masquer la violence. Les personnages sont bien ficelés (et pas seulement ceux ligotés dans les caves) et le mauvais esprit du romancier nous épargne une overdose de victimisation.
Dans la lignée de « Kasso » et de « Pension complète », Jacky Schwartzmann poursuit sa galerie de portraits de sympathiques truands.
De la résine à la sauce bisontine.
C'est de la bonne !
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Thibault Morel est CPE dans un quartier sensible de Besançon. Il loge dans un bâtiment délabré à Planoise au pied duquel, malheureusement pour lui, se trouve un four, un point de deal, tenu par des Albanais. Pour pénétrer dans le hall de son immeuble, Thibault doit tous les jours montrer patte blanche et se faire humilier, voire frapper par les dealers. Il songe avec nostalgie à l'époque où il vivait avec sa copine dans le centre-ville de Besançon: « Avant, j'étais heureux, je savais où j'allais dans la vie, comment et avec qui. Après ça, j'ai basculé dans la peau du personnage d'un roman pas terrible de Michel Houellebecq. » Mais le destin est facétieux. Un soir, alors qu'il est claquemuré comme tous les habitants, dans son petit logement, Thibault entend des rafales de Kalashnikov. Des dealers viennent de s'entretuer devant chez lui. Se rendant sur la scène du crime avec sa discrète voisine madame Ramla, il tombe sur du liquide et surtout sur une cache remplie de chichon, qu'ils décident, sans vraiment savoir pourquoi, de dissimuler à la police.

Variation sur le thème de l'individu lambda qui, par un coup du hasard , se transforme par nécessité ou par opportunisme en trafiquant de drogue, ambiance La Daronne de Hannelore Cayre ou Breaking Bad, Shit nous plonge avec délice dans la vie du sympathique Thibault, dont le rythme passe d'un moteur diesel à un V6 bi-turbo dès qu'il décide de faire siennes les barrettes de shit des Albanais défunts. Comme toujours chez Jacky Schwartzmann, c'est drôle, caustique et rythmé. Il aime jouer sur le contraste, ici un Blanc perdu dans une cité sensible, un Blanc fonctionnaire qui plus est, qui doit s'adapter aux normes en vigueur à Planoise, codes et rites de ce nouvel habitus populaire. Mais aussi un individu plutôt sympathique avec le coeur à gauche, qui doit soudain se transformer en « entrepreneur », en Marcheur Blanc de la Macronie, s'il veut se lancer dans le business, bref, en tout ce qu'il exècre. Pour Thibault, l'argent facile doit être d'utilité publique, mais cette histoire est-elle morale, et ne risque -t-elle pas de déteindre sur lui et sur ses proches?

Au delà d'un bon thriller enlevé, Shit est aussi une radioscopie de Planoise, 3,5 km² ceinturé, 50 nationalités différentes, dont les habitants sont parmi les plus pauvres de la région. La Sociologie des quartiers sensibles selon Schwartzmann étant plus amusante à lire que celle éditée dans la collection Que sais-je? mais tout aussi pertinente, on aurait tort de s'en priver. Je remercie les Editons du Seuil et Babelio pour ce roman reçu dans le cadre de l'Opération Masse critique, qui se lit d'une traite, avec cette question qui vous titille. Est-ce que tout ça va mieux se terminer pour Thibault que pour Walter White?
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J'ai bien du mal à faire mon petit billet sur ce roman car je suis un peu tiraillée entre deux feux.

Étant bisontine d'adoption, mais depuis plus de 25 ans, je peux aisément dire que je fais partie des murs.
Alors même si j'habite dans le quartier "ennemi" de Planoise point de vue bizness, Planoise est un coin que je connais bien.

Tout ce que Jacky Schwartzmann raconte est vrai, ou presque.
En tout cas sa description du quartier, sa population, ses commerces, son food truck sont vrais.
J'ai même halluciné car il n'a même pas changé les prénoms des gens: le propriétaire du club de boxe la Local s'appelle belle et bien Morad.
Enfin tout ça m'a bien fait rire, tout comme le reste du scénario.

J'adore la plume caustique de l'auteur, sa façon de voir les choses, ses personnages.

Mais comme je disais plus haut tout est vrai
Ces jeunes qui font du pognon facile pour que leurs cadets puissent étudier , etc....

Mais en même temps ce roman m'a aussi fait beaucoup de mal parce que ma si belle ville de Besançon devient très laide par ce trafic de stup ( et qui ne se contente pas du shit).
Nous sommes rattrapés par des tirs réguliers dans les quartiers, par le décès de gamins de 16 ans, par des règlements de comptes, par des zones de non droit.... Et il y en a tellement que cela devient la norme.

Et très sincèrement, si le scénario prête à rire, la réalité est toute autre.

Donc j'ai apprécié ce roman, la qualité de l'auteur dans son scénario, dans son humour, mais sans doute je suis trop proche du thème abordé pour l'apprécier a sa juste valeur.

Et puis il faut avouer que les récents faits divers ( entre autre l'exécution d'un caïd de mon quartier, la découverte d'un corps calciné avec une balle dans la nuque dans la forêt,...) ont mis tous les quartiers de Besac en émoi , mais surtout en alerte.... Et je pense qu'il va être compliqué que cette belle ville retrouve sa sérénité.

Je remercie Babelio et les éditions Seuil pour cet envoi.

En tout cas Jacky Schwartzmann est un auteur a découvrir sans hésitation.
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Allègrement présenté comme une sorte de Breaking Bad à la française, bonjour la gageure, Shit !, du fou-fou Schwartzmann, Jacky de son prénom, s'y apparente délicieusement.

Prenez un individu lambda, Thibault, fraîchement débarqué à Besançon pour y officier en tant que CPE de collège. Pas de quoi sauter au plafond dès que le réveil vous tire des p'tits bras musclés de Morphée tous les matins.
Il aura, cependant, suffi d'un microscopique grain de sable, enfin d'une quantité non négligeable de drogue assortie d'un catalogue de flingues tout aussi fourni pour que notre Thibault national ne se sente des velléités d'auto-entrepreneur.
Ajoutez à cela une redoutable concurrence directement appelée en pcv par son créateur et une voisine aussi déterminée à ce que cette petite entreprise ne connaisse pas la crise, roulez jeunesse sur l'autoroute du bonheur...ou presque.

Jacky Schwartzmann, je signe les yeux fermés.
Un ton acide, décalé, au service d'une situation généralement rocambolesque, Shit s'y inscrit encore et toujours pleinement.

Pour décrire les péripéties et l'évolution d'un individu lambda avec force humour au vitriol, Jacky se pose là.
En génial habitué du genre, il délivre une nouvelle fois une galette euphorisante au possible à défaut d'une plausibilité sans faille, ce dont on se fout comme de l'an 40 (notoirement bissextile, pourtant) au vu du déroulé frappadingue et du contentement indéfectible éprouvé à sa dégustation.

C'est grand, c'est beau, c'est Jacky et pis c'est tout.

Merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Seuil Cadre Noir pour ce shoot de volupté certifié 100 % légal.
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Attention, cet auteur a encore frappé !
Encore un bon cru du grand Jacky Schwartzmann.
Je guette maintenant les sorties avec grande fébrilité. Avec mon peu de temps disponible, je sélectionne mes lectures avec grand soin et je ne manque jamais de faire une place pour ce genre de polar : humour, ironie, causticité,mordant....
Une ville de province : Besançon (je pense que l'auteur y est comme chez lui).
Une bande de malfrats un peu "branque". Un challenge, un produit à écouler et des em.......
Bref, rien de bien folichon vous me direz. Oui, mais avec le talent de Mr Schwartzmann, cela donne une bonne dose de rire jaune.
Cela fait du bien, on s'amuse, on a peur pour ces personnages cabossés si attachants.
*
Vous avez envie de légèreté mais pas "tarte", lisez cet opus.
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J'adorais ma mémée. Mais, il arrivait parfois qu'elle me fasse honte. Quand les copains de lycée passaient à la maison et qu'elle leur demandait : « Vous voulez du shit ? »
Elle avait beau préciser dans la foulée : « Shit orange ou shit citron ? », le mal était fait… Au bahut, je devins le petit-fils de mamie Chichon. Pourtant, le seul « dit-l'heure » que mémée connaissait, c'était le clocher penché de l'église de la Souterraine lui rappelant l'heure de la messe. Deux guerres, un veuvage et la perte de son fils unique ne parvinrent pas à la convaincre et ce jusqu'à sa dernière heure presque centenaire, de s'abstenir de louer le seigneur pour son infinie bonté…
Je vous parle de ce temps car, en lisant ce livre, j'ai eu l'impression que je descendais de ma montagne, sur un chariot chargé de paille, sur un chariot chargé de foin… Si Versailles m'était Franche-Comté, grâce à Jacky Schwartzmann, j'ai remonté le temps. J'ai retrouvé une époque, pas seulement celle des allusions fumeuses d'Hubert-Félix, mais surtout celle où l'humour bête et méchant, payé en trash, était érigé en art, efficace antidote contre toutes les formes de conservatisme. Cavanna, Reiser, Coluche, Mocky et les autres dézinguaient avec jubilation les Tartuffe, les Diafoirus et les Jourdain, rappelant qu'au pays de l'absolutisme, la tradition de la farce voire du libelle était vivace. Que le vocabulaire de « Shit ! » soit susceptible d'heurter les membres du fan-club de Bellamy est donc réjouissant. Il y a fort à craindre, hélas, que les cibles nombreuses choisies par l'auteur puissent perturber les puritains autoproclamés de gauche, lointains héritiers de ces intellectuels qui abhorraient Gary, ignoraient Kundera, mais vénéraient Mao. Ceux qui, aujourd'hui, tentent de nous convaincre de renoncer au second degré, marqueur de notre identité culturelle. Ceux qui, au nom d'une nécessaire défense de la planète, d'une impérieuse défense des choix individuels, du bannissement indispensable de toutes les formes de discrimination, oublient que l'humour est une arme efficace et indispensable contre l'arbitraire et que la dérision a toujours constitué un levier susceptible de déboulonner toutes les statues de la bien-pensance.
C'est ainsi que j'ai lu ce livre délicieusement vitaminé, se moquant du véganisme et du halal, du macronisme et de l'insoumisme, des Albanais et des Québécois, où flotte, de surcroît, la délicieuse odeur des Paninis, celle des vignettes de foot pas celle des infâmes collations. le ballon rond étant alors un jeu et non un placement boursier.
Le polar décalé est un excellent moyen d'aborder avec légèreté des problématiques complexes qui n'ont rien d'amusantes. Dans ce quartier chaud de Besançon, oxymore météorologique mais réalité urbaine, Schwartzmann, à sa manière, avec cette histoire déjantée, nous incite à réfléchir aux paradoxes et à la violence sociale de notre époque. Même si l'évocation du conflit des Lip prouve qu'hier aussi la casse humaine était grande… Il n'était pas forcément béni, le temps passé !
J'ai savouré cette fable irrévérencieuse, même si la fin m'a un peu frustré. Thibault, ce drôle de CPE, est-il Robin des Bois ou Escobar, un héros ou un salaud ? La morale de cette histoire conserve un mystère. Peut-être la conclusion reflète-t-elle le pessimisme de l'auteur…
C'est son droit le plus sacré, qu'il me soit permis de conserver davantage d'espoir sur les perspectives de ceux qui sont confrontés à la dureté contemporaine. Je n'ose imaginer comment ce sniper de la plume règlerait mon compte d'indécrottable optimiste !
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22 janvier 2023 : Une vingtaine de tirs à l'arme lourde dans le quartier Planoise à Besançon. Ça, c'est la vraie vie, version zone de non-droit.
Première version : Violence et mort.

Thibault, conseiller d'éducation, reconverti en dealer de drogue pour tenter de soutenir les plus défavorisés du quartier. Ça, c'est la fiction, version Jacky Schwartzmann.
Deuxième version : Survie et panache.

Je n'ai pas besoin de vous préciser quelle version est ma préférée.
Je signe toujours pour le loufoque, l'improbable, le décalé, l'absurde et pour toute version dont la découverte fait jaillir le sourire sur mon visage.

Et les sourires sont nombreux à la lecture de ce roman !

En premier lieu, comment rester insensible à la plume pétillante, provocante et percutante de l'auteur dont c'est ma première lecture ? Comment résister à la succession d'expressions originales et délirantes, pleines de peps, de dérision et d'intelligence qui agrémentent la trame de l'oeuvre ?

Ensuite, comment ne pas se délecter d'une histoire tragi-comique dont les acteurs principaux, Thibauld Morel et Myriam Ramla forment une paire aussi improbable que délicieuse ? Comment ne pas voir en eux des Robins des bois des temps modernes salopant une part de la jeunesse en vendant du shit tout en aidant une autre part grâce aux tunes engendrées ?
L'idée est géniale !

Ensuite, c'est l'immersion dans Planoise à la découverte de ses barres d'immeubles, de ses familles souvent laissées pour compte, de ses associations d'entraide et de loisir, de ses fours (zones de deal) hyper dynamiques, PME nécessaires à la survie de beaucoup mais distillant son énergie négative, sa violence et son sentiment d'insécurité au-delà des simples consommateurs.

"Quelque chose que je ne m'explique pas demeure artificiel dans la cité. Quelque chose fait que ce quartier n'aura jamais d'histoire. Il n'y a pas de promenade sympa. Il n'y a pas de librairie. Il n'y a pas de cinéma. On ne flâne pas, on rouille. On ne pense pas, on gamberge. On n'aime pas, on se case."

Enfin, Shit ! c'est le questionnement d'une vie, la remise en cause de notre système de valeurs, de nos conditions humaines, de nos objectifs d'avenir, de nos souhaits de mixité, d'intégration et de vivre ensemble. Et, ma foi, au coeur des sourires durant cette lecture, ces questions existentielles font leur job d'empêcheur de tourner en rond. Et cela n'est point pour me déplaire.

Shit ! est à mettre entre toutes les mains, sans barrettes, ni commerce, sans danger si ce n'est celui de passer un excellent moment de lecture.

Merci à Babelio par son opération Masse Critique et aux Editions du Seuil pour cette belle découverte !
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Shit ! J'ai terminé cette lecture loufoque et très drôle.

Thibault, CPE, fraîchement diplômé débarque dans la banlieue de Planoise, des rêves éducatifs plein la tête. Malheureusement, son appartement dans un HLM se trouve juste en face d'un four, une planque, lieu de vente de cannabis, affaire rondement menée par deux jeunes Albanais qui ont la torgnole facile à l'égard de Thibault. Quand ces deux dealers sont assassinés devant sa porte, Thibault va faire quelque chose de totalement dingue en découvrant la cache et son stock de shit. Pourquoi ? Pour notre plus grand plaisir et de nobles raisons.

Écriture drôlement jouissive, au cynisme gouailleur, sans en faire des tonnes, un régal de lecture !
Non seulement l'histoire est fantasque et très divertissante, mais l'auteur en profite pour nous piquer avec des réflexions bien senties et pertinentes.

« En réalité, peu de gens cautionnent ces agressions à Planoise. Ils veulent être tranquilles, travailler, qu'on ne nique pas leur caisse et que leurs gosses ne risquent rien en sortant derrière le bâtiment. Ils ne sont pas totalement pauvres, ils surnagent, se débrouillent et n'approuvent pas. C'est ce que j'ai découvert ici : la majorité des hommes et des femmes prétendent à une existence de travail et d'impôt. Des gens de droite finalement. »

On se balade à Planoise où l'on croise des gens plus chelous les uns que les autres.
Des expressions savoureuses de derrière les fagots vous amènent au rire tellement c'est bien trouvé !

Merci beaucoup à @JLBlecteur qui m'a enthousiasmée pour ce livre avec sa truculente chronique.
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Thibault Morel vient d'être nommé conseiller pédagogique d'éducation à la Plannoise, quartier sensible de Besançon. Origines populaires et conscience de gauche plus rupture douloureuse avec sa petite amie , il n'hésite pas : il part s'installer au coeur de la cité …et découvre très vite que l'appartement d''à côté n'est autre qu'un « four » à savoir une zone de deal de drogue tenu par des Albanais…jusqu'au jour où le business se transforme en règlement de compte. Et qu'avec sa voisine marocaine, Myriam, ils découvrent en même temps les cadavres des dealers, leur planque, une vraie caverne d'Ali baba...Une pareille découverte a de quoi faire tourner la tête à nos nouveaux Robin des Bois...
Comment un petit fonctionnaire sans moyens va devenir un roi de la vente de shit épaulé par une brave mère de famille et une jeune directrice d'un centre d'aide sociale, vous le découvrirez en lisant Shit ! de Jacky Schartzmann qui nous fait une peinture sans concession mais avec beaucoup d'humour de ce marché parallèle qu'est la vie des quartiers et la logique infernale qui entraîne certains à préférer les risques d'une existence hors la loi. On pense bien sur à La Daronne de Hannelore Cayre ou à la série Breaking Bad. Une chose est sûre, on ne s'ennuie pas avec les romans noirs de Jacky Schartzmann. Je remercie Babelio, Masse critique et les Editons du Seuil pour ce bon Shit !
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