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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Thibault Morel est CPE au collège Voltaire de Planoise, un « quartier sensible » de Besançon. Il a lui-même élu domicile dans ce quartier, et l'appartement en face de chez lui, sur le même palier, est un « four », c'est-à-dire un « point de deal » de cannabis, tenu par deux frères albanais, les Mehmeti. Cela fait de sa vie un enfer car les allées et venues sont incessantes, le facteur n'y distribue plus le courrier, Réda, le « charbonneur » en faction au pied de son immeuble, va jusqu'à lui demander un justificatif de domicile à jour à chaque fois qu'il rentre chez lui, et il se fait rudoyer sans ménagement. Mais un jour les Mehmeti se font tuer et Thibault découvre leur cachette de shit. Avec sa voisine Mme Ramla, ils vont se lancer à leur tour dans le trafic, mais Robin des Bois des cités, ce sera dans le but de venir en aide aux familles de la cité. Mais ils ne se rendent peut-être pas compte de ce à quoi ils se sont attaqués… ● C'est un récit rythmé, comme Jacky Schwartzmann sait les mener, avec de bons mots malgré quelques métaphores assez lourdes, façon stand-up, que je n'apprécie pas trop, par exemple : « Il a à peu près autant de chances de survie qu'une girafe sur un kayak au milieu de l'océan. » ● La vie de la cité est décrite sans concession, notamment les dealers décérébrés : « ils n'ont qu'un projet : se trimballer avec des liasses de pognon dans des sacoches Dior. La Porsche comme accomplissement suprême. Ces jeunes-là sont des enfoirés de capitalistes qui n'ont pas la moindre once de conscience de classe, ne serait-ce que de solidarité primaire. On parle de communautarisme ? Non. Jungle de consommateurs, de types qui ne pensent qu'à l'argent qu'ils peuvent accumuler, gangstattitude, rêve de femmes superbes rabaissées au rang de putes lascives et dociles, disponibles pour le mâle millionnaire. » ● Quelques réflexions font mouche, comme : « J'ai appris récemment qu'un des joueurs du PSG s'était fait voler à son domicile une montre d'une valeur de 600 000 euros. Je ne suis pas loin de penser que le plus répréhensible, ce n'est pas de voler une telle montre, mais de l'acheter. Que se passe-t-il dans la tête de ce con le jour où il conçoit qu'il peut se payer une montre valant quasiment une vie d'ouvrier ? Au poteau, ça ! Au bûcher ! » ● Thibault lui-même, fonctionnaire blanc initialement perdu dans une cité de « renois » et de « rebeus », va se muer d'homme de gauche en entrepreneur de start-up doué pour le marketing ! ● Néanmoins, j'ai trouvé que l'auteur n'était pas au niveau de son meilleur roman, Kasso (2021). Ici, les rebondissements ne sont pas tellement surprenants, sauf à la fin, et la vraisemblance est faible, à tel point qu'on se croirait souvent dans une sorte de fable (immorale).
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J't'explique, c'que j'kiffe, c'est de fumer des spliffs (NTM, That's my people p.310)
Une p'tite taffe, gros ? Fait tourner, c'est d'la booonnne !!!

Il est dans la place à Planoise ; Thibault Morel, fraichement nommé CPE du collège, a décidé de s'installer au coeur de la cité HLM de Besançon. Pas de bol, son appartement est sur le même palier que celui des frères Mehmeti, les trafiquants albanais du quartier, qui tiennent le point de deal dans l'immeuble.
Enfin, comme le dit l'adage, à quelque chose malheur est bon, et les choses vont prendre un tournant surprenant pour Thibault, après un petit règlement de comptes dont les Mehmeti font les frais dans leur four. À l'issue de la fusillade, Thibault et sa voisine, Mme Ramla, découvrent les corps criblés de balles mais surtout des armes, une montagne de cash et le stock de came !
Jacky Schwartzmann nous livre le petit guide pratique de comment devenir un caïd en 10 leçons : comment est organisé un réseau, le prix auquel vendre la marchandise, les méthodes marketing en vogue, comment se réapprovisionner, livrer le client… Toutes les questions que vous n'avez jamais osé poser trouvent une réponse ici ! et même celles que vous ne vous étiez jamais posées…
Dommage, je n'ai pas l'intention de me lancer dans le business, alors cette lecture m'a un peu ennuyée par moments, j'ai tourné en rond dans ma cage d'escalier. Il y a énormément d'humour, les portraits des personnages sont parfois caricaturaux, parfois très réussis, et il m'a manqué un peu de rythme. Toutes les situations (le summum sur la fin) sont complètement irréalistes et ne tiennent pas la route deux minutes. Même si M. Schwartzmann ne prétend pas avoir écrit un roman policier de haut vol, je trouve qu'il aurait pu se creuser un peu plus la cervelle pour rendre sa fin plus plausible et un peu plus surprenante…
Une lecture pas désagréable, assez gentillette, des réflexions parfois très bien senties, un humour potache, mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable…
Le bouquin est fini, il va falloir songer sérieusement à commencer la désintox : un petit coup de Stupeflip pour se donner du courage :
« Depuis qu'je fume pu d'shit, j'ai pu des yeux d'cobaye
Je vais plus à l'ANPE, j'ai trouvé du travail
J'suis vachement positif, j'fais du ukulélé
Depuis qu'j'ai arrêté les spliffs, j'regarde plus la télé
J'me sens tranquille, vachement moins débile »

Et ça ne plus regarder la télé, c'est déjà un bon début comme nous le rappelle Jacky :
« du temps de cerveau humain disponible », disait Patrick le Lay. Nous y sommes clairement. La question étant : « Mais bordel, avec quoi est ce qu'on va remplir toutes les cases entre les pubs ? »
(p.253)
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Thibault est nommé CPE dans un collège, dans une banlieue difficile de Besançon, et il choisit d'y habiter.
Face aux files d'attente dans son escalier, au bruit, à l'insécurité et aux agressions, il comprend que son appartement est face à un « four », c'est-à-dire un lieu de vente de drogue.
Une nuit un règlement de compte a lieu et quand Thibault et sa voisine entrent dans l'appartement, ils découvrent par hasard les dealers morts, mais surtout la cachette de dizaines de kilos de shit...
Ils sont tout de suite d'accord pour les récupérer et entreprennent de les écouler, pas pour leur bénéfice personnel, mais pour jouer les Robin des Bois et secourir les familles en difficulté de ce quartier.
Mais la vie de dealer débutant est difficile...

Ce roman fera sans doute un excellent film, tant il est construit comme un scénario avec ses images choc et ses rebondissements.
Il est agréable à lire et souvent drôle, avec beaucoup de "second degré" et de références aux séries policières, mais j'ai été moins emballée que par ses autres livres.

J'avais lu, du même auteur, Kasso, Pension complète et Mauvais coûts, tous les trois joyeusement amoraux.

Ce dernier était excellent et jubilatoire !

Merci à Babelio/Masse critique et le Seuil.
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On apprend dans les remerciements que ce livre a été lu & approuvé par Thomas VDB*, mon roi de la "buée" préféré (le seul, en fait), sauf depuis qu'il a joué dans Astérix, il vaut mieux.
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Ce roman délirant et totalement ... ... me fait penser à :
Hannelore Cayre dans 'La Daronne' pour ce qu'on apprend sur la filière du shit, des champs marocains au spliff qui rend crétin 🤩, ou au space-cake qui met une armoire à glace en PLS, via l'argent à 'lessiver'
Thierry Jonquet dans 'Ils sont votre épouvante...' pour les descriptions d'une banlieue dite 'sensible' avec tous les problèmes liés (misère, trafic...)
• Manu M. dans ses tordants 'Il y a ceux qui réussissent & ceux qui ne sont rien', 'Pognon de dingue', 'Traverse [l'étage et/ou le palier] et tu trouveras du taf', 'Enfourchons le tigre', 'Start-up nation', 'Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires', etc.
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Je découvre l'auteur et son humour, tantôt percutant & jubilatoire, tantôt potache & facile, parfois réac' - comme avec le personnage de Sophie, dont le véganisme est moqué avec le ton que les blaireaux emploient pour "se payer" l'écolo Sandrine Rousseau.
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L'intrigue est lente, j'attendais impatiemment que la vérité éclate, et c'est uniquement là qu'a résidé le suspense pour moi. Les calculs & stratégies commerciales m'ont barbée, la boxe et les bastons aussi.
Ouf, il était temps que ça s'arrête, Jacky et Thibault commençaient vraiment à me cuire le *** dans leur 'four' de cette cité enfumée du Doubs.
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Conclusion : plutôt lire les 2 VRAIS auteurs cités en début de billet : Cayre & Jonquet.
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* comme les liens se transforment (merci à la team de soigner la déco plutôt que de résoudre des pbs X fois relayés 😡), je vous invite à taper/recopier dans YT :
Primaire Ecologistes Madénian VDB
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Je vais me dissocier des nombreuses critiques élogieuses sur ce roman, mais je crains que chez moi le Shit ait fait Pschitt.

Deux voisins lambda, un Français CPE dans un collège et une maghrébine comptable qui reprennent un trafic de drogue installé dans leur immeuble, je n'y crois pas une seconde. de plus, ils distribuent un gros surplus des gains aux défavorisés des alentours, alors là, on est carrément au pays des Bisounours ; genre, je m'achète une bonne conscience, car tout de même, je contribue à droguer une bonne partie de la population, et ça, c'est moins cool... Mais, ce n'est pas fini. le gentil CPE fait ami-ami avec le Commissaire de police qui tente de démanteler ce trafic. Vous pouvez imaginer le succès, ou plutôt le manque de réussite, que ce dernier obtient. Ce n'est pas crédible un seul instant.

Personnellement, ce n'est pas le genre d'histoire que j'affectionne. C'est croquignolesque, immoral, trop truffé de situations invraisemblables pour moi. Je n'ai ressenti aucune empathie avec les personnages. Néanmoins, malgré une histoire abracadabrantesque, la plume de l'auteur ne manque pas d'intérêt et plusieurs formules prêtent à sourire.

"On ne raisonne pas un dogmatique, un conformiste, un enkysté, bref : un encarté. On ne le contredit pas, sous peine de l'entendre étaler son bon sens."

"Je pleure. Des larmes en continu, mousson de la frousse, gros débit, la 5G dans les canaux lacrymaux."

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Et si un jeune CPE, fraîchement débarqué dans un collège REP de Planoise, près de Besançon, devenait le plus gros dealer de son quartier? C'est ce qu'imagine Schwartzman, et même si je n'ai pas complètement adhéré aux rebondissements peu crédibles et au parti pris de fable carrément immorale de ce Breaking bad franc-comtois, j'ai trouvé l'ensemble divertissant!
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J'ai littéralement eu le coup de foudre pour ce livre dès que je l'ai vu dans la vitrine de la librairie ! La couv ? le titre ? le bandeau signé Thomas VDB ? Sûrement les trois, même si je ne connais pas Breaking bad, mais j'adore Thomas VDB... Ma fille aussi tentée que moi ! Nous sommes donc reparties de là avec le dernier exemplaire sous le bras.

Grand bien nous en a pris !!!...

Dès la première page j'ai aimé... le style, l'écriture sarcastique, drôle, énergique, à l'humour caustique, le langage, qui me parle à moi comme moi je parle, et puis les réflexions marrantes sur les gens et la vie. C'est politiquement incorrect, voire carrément immoral mais putain qu'est-ce que c'est bon à une époque où on doit bien mesurer chaque parole qui sort et où, par exemple, manifester pour une bonne cause est devenu très mal.

Jacky Schwartzmann met des "horreurs" dans la bouche de Thibault Morel qui est CPE dans un collège en zone sensible, il a des pensées, des idées, des réflexions sur le consumérisme, la superficialité et la futilité, que j'ai adorées. Et je me suis mise à imaginer le surgé de mon adolescence parler comme ça, le mal surnommé Baloo, costard-cravate, gros connard et distributeur de baffes. Et non, ça le fait pas !

Thibault, et Myriam sa voisine, deviennent dealer pour la bonne cause et experts en blanchiment d'argent sale. Des Robin des bois de la zone en somme. Ils dealent et font le bien autour d'eux et on part dans des délires souvent très drôle. Ça nous présente le trafic de drogue comme une économie parallèle indispensable qui fait du bien à tout le monde. Tiens, tiens…

Je mettrai toutefois un bémol dans ce roman. J'ai failli l'adorer. Mais page 60, ceux qui ne veulent pas de porc à la cantine ont raison alors que ceux qui veulent manger végétarien sont des ayatollahs de la bouffe. Pourquoi ??? Sans porc c'est bien, sans viande c'est haram ?? Hallal oui, veggie non ! Mais qui pense ça d'ailleurs ? Jacky Schwartzmann ou Thibault Morel ? Parce que là, tout comme Thibault Morel juge les crétins de tous poils qui ont des valeurs foireuses, il pourrait s'auto-juger pour intolérance crasse, zéro empathie, ouverture d'esprit en berne et conscience écologique inexistante. Finalement, pages 104 et 105 on a la preuve que Thibault est un crétin borné qui parle de ce qu'il ne connaît pas, assénant au passage des clichés ressassés jusqu'à l'écoeurement "[…] nous mangerions du foin et des pruneaux arrosés de jus de pissenlit". Dommage, je l'aimais bien avant d'avoir la certitude que c'est un ayatollah du carnisme avec une pensée de boomer. Et encore une couche page 200 et 201 : antispéciste militante = asexuée. Waouhhh c'est du lourd ça ! Surtout du gros relou ! L'auteur aurait-il des comptes à régler ? Mais revenons à nos dealers…

Ils font le bien de beaucoup de familles dans le besoin, mais en vendant de la drogue. Hmmm, Hmmm… Auto-entreprenariat dans le shit, ONG du spliff, vision à grande échelle, adrénaline, le grand frisson du risque mais le risque de se faire coffrer ou pire, se faire buter.

N'empêche, sous ces airs de grosse farce invraisemblable, ce livre nous énumère un paquet de travers de notre société et nous dit que l'égalité des chances c'est plutôt une vue de l'esprit. C'est le système d'qui prévaut quand on n'a pas la chance d'être né au bon endroit.

Ce roman embarque le lecteur dès la première page, l'écriture est fluide et dynamique. J'ai aimé beaucoup de choses, notamment ce que ça dit de nous, des salauds et des gens bien, du monde tel qu'il est, absurde et dégueulasse, qui porte certains très au dessus du sommet tout en laissant beaucoup d'autres dans le caniveau.

C'est souvent drôle et même jubilatoire, mais exaspérant tout autant. L'auteur se veut peut-être un peu trop donneur de leçon, pensant détenir La Vérité. Ou alors c'était du second degré, mais vraiment je ne sais pas.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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"Shit !" est un roman policier humoristique de l'auteur Jacky Schwartzmann que j'ai pu découvrir grâce aux @editionsduseuil et @Netgalley que je remercie. Je ne connaissais pas du tout cet auteur qui apourtant publié plusieurs romans auparavent.

Thibault Morel est CPE dans un collège de quartier sensible de Planoise où il mène une existence plutôt banale. Mais, suite à un règlement de comptes dans un four ou une zone de deal tenue par des trafiquants albanais, les frères Mehmeti se font tuer par une bande rivale. La vie de Thibault va alors basculer lorsqu'il découvre, avec sa voisine marocaine Mme Myriam Ramla, une cache de drogue. Que faire de cette came ? Après concertation, ils prennent une décision qui va bouleverser la vie des habitants de Planoise...

J'ai bien aimé le ton humoristique employé qui m'a fait beaucoup rire et j'ai trouvé ce roman vraiment divertissant. La structure narrative est divisée en cinq parties qui représentent les différentes étapes du projet de ces deux "Robin des bois" qui cherchent à améliorer la vie du quartier. Un petit bémol pour le dénouement qui manque un peu d'originalité, mais ce roman reste un bon moment de lecture pour moi.
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Shit c'est un polar dans l'air du temps, ultra contemporain bourré de référence sur notre société.

Shit c'est le goût de la moula avec un soupçon de sauce algérienne et un supplément de babtou masqué en vengeur du tier-quar.

Shit c'est pas de blabla pour rien, c'est des phrases courtes, un franc parlé et des vannes bien trempées.

Shit ne laisse personne sur le carreaux, blanck, blanc, beur... les clichés volent en éclats et d'autres sont confortés.

Mais Shit c'est aussi une aventure humaine, la mise en lumière des rouages d'une société quelques fois foireuse qui laisse un sentiment d'injustice et de ceux qui essaient d''enrayer la machine.

Mais la fin justifie-t-elle les moyens et tous les moyens sont-ils bons ?
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