Un premier roman brillant
« Mais je ne voulais pas être « bien ». J'aspirais à plus. Je voulais qu'on me vénère, qu'on m'envie, qu'on me trouve irrésistible, qu'on m'écrive des poèmes. Je voulais être une Diana et bien plus encore. Toute ma vie je rêverais d'être quelqu'un d'admiré, quitte à jouer avec les feux des projecteurs. »
J'aime recevoir un premier roman très gentiment dédicacé par son auteure.
J'aime qu'on réalise mon importance. Les petites attentions sont rares, autant s'en délecter à leur juste valeur.
J'aime le point de vue adopté pour traiter un sujet si commun. Ce récit du point de vue de Diane Briat, la fan absolue de
Lou Vernet. Dans la tête de Diane en alternance avec ces mystérieux passages en italique. Un texte à hauteur d'épaule, caché derrière un objectif.
J'aime que l'autrice me tienne en haleine alors même qu'il n'y a aucune surprise, que l'on se doute rapidement de la fin, même si on ignore le « comment ». Un challenge aisément relevé par
Camille Yolaine.
J'aime cette tension qui monte petit à petit au fil des pages. le texte est court, percutant. le livre se lit d'une traite, il ne peut en être autrement. Et en même temps, on ne ressent ni l'envie ni le besoin de le lâcher. D'un mois à l'autre, on suit l'évolution des relations, on se cultive sur les coulisses d'Instagram, on rit follement ou jaune devant les réactions.
« Nous étions obsédés par l'apparence »
J'aime la justesse des propos. Certes l'auteure est une influenceuse, elle connait parfaitement le milieu, les codes, les rites. Quand bien même, ne dit-on pas que les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés ? L'analyse de la fascination d'une image, cette icône de pacotille que l'on épie, que l'on idéalise et que l'on envie, l'enfermement des deux personnages dans leur monde où le moindre faux pas est vilipendé, moqué, tout est excellemment dépeint. Aucun jugement explicite, beaucoup de questions implicites, bien plus qu'une simple mise en lumière des faits.
J'aime l'ambivalence des sentiments : de l'omniprésence à l'indifférence, de l'admiration à la jalousie, de la raison à la folie… Les dangers et les mirages des réseaux sociaux, vous en doutez ? Ouvrez ce roman aux allures de thriller.
J'aime l'écriture de ce premier roman à l'apparence si simple et pour autant extrêmement travaillée. La plume virevolte, pique, enjolive, caresse, émeut, énerve.
J'aime ne pas être pris pour un consommateur lecteur.
Tel un compte à rebours d'un drame annoncé,
J'aime est un premier roman brillant. Ni trop long, ni trop court, sorte de grosse nouvelle à l'atmosphère de plus en plus malsaine.
J'aime, définitivement. Et surtout
j'aime vous le conseiller.