Etre à sa place

Ça commence dès la naissance, le nouveau né devrait logiquement avoir la première place dans le coeur et la vie de ses parents. Si ces derniers sont des gens équilibrés et aimants, trouver sa place dans la vie ne devrait pas être difficile ? Mais laquelle ? Êtes-vous certain d'avoir trouver votre place ? Est-ce le moment où on se sent bien ? Et si ce n'est pas le cas, peut-on changer ?

Que de questionnements et de pensées en lisant cet essai passionnant. La place peut être géographique, familiale, sociale professionnelle, intérieure, amoureuse.

À travers la littérature, l'auteure explore ce vaste sujet, échappant au livre de développement personnel et cela rend la lecture très agréable.

À L'injonction reste à ta place, on peut perdre sa voix, se faire tout petit, prendre la fuite au lieu de faire face ou revendiquer cette place désirée.

On peut voler la place ou se mettre à la place des autres, leur faire une place, les expressions sont présentes également dans cet ouvrage.

La vie n'étant pas un fleuve tranquille, il n'y a pas de certitudes. le principal et le plus difficile étant de quitter une place qui ne nous convient pas, nous fait souffrir, car c'est également et malheureusement une zone de confort. Et il faut, peut-être, oser sortir du cadre pour enfin se sentir à sa place.


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Commande à la Librairie Periple2- Boulogne-Billancourt -20 juillet 2022

Un essai passionnant qui nous interroge sur l'Essentiel du contenu de nos vies, à travers la philosophie, la littérature, la sociologie...Sommes- nous à " notre place " ?
Mais c'est quoi " notre vraie place" au travail, dans notre famille, notre vie amoureuse, amicale,etc .?

Vastes interrogations ! Dans cet essai très vivant et clair, il est autant question de
" trouver sa place" que de " déplacements ", que de trouver un équilibre dans le changement et justement de désirer occuper le plus de " places" possibles et n'être que de
passage !
Question de caractère, de personnalité...de besoins, de curiosités différentes....

Claire Marin , parmi tous les thèmes abordés, consacre une partie non négligeable aux pressions de la classe sociale, à laquelle on appartient ...et ceci à travers des exemples concrets et des textes littéraires très représentatifs comme ceux de Richard Hoggart, James Baldwin, Annie Ernaux, etc.

De très fines et passionnantes analyses des textes de Perec, de " Continuer" de Laurent Mauvigniet, et de nombreux autres !
Un essai prodigue , très dense en questionnements...nous faisant, "cerise sur le gâteau " croiser de nombreux auteurs connus et moins connus; j'ai, pour ma part, fait la connaissance d'Eric Chauvier, Jean-Luc Nancy, Amandine Dhée...

"L'injonction " reste à ta place" s'adresse souvent à ceux qui menacent de bouleverser l'ordre établi, les hiérarchies installées, les pouvoirs dominants.Celui à qui l'on intime de rester à sa place est celui que l'on veut encore dans un espace mineur, secondaire, inférieur. Dans la hiérarchie du couple, de la famille, du travail, la parole de la femme, de l'enfant, du domestique, de l'ouvrier, peut ainsi être muselée. Rester à sa place, c'est rester silencieux, ne pas parler de ce que l'on n'est pas censé comprendre, ce qui ne nous " regarde" pas.Celui à qui on ordonne de rester à sa place est précisément celui qui a déjà commencé à regarder ailleurs."

J'avais été très enthousiaste à ma première lecture de cette auteure- philosophe, avec son essai, "Ruptures "...Enthousiasme à nouveau plein avec cet essai aux multiples directions et analyses aussi percutantes que lumineuses, clairvoyantes et remplies de bienveillance !

"Sortir de la place qu'on nous assigne ","
du familier et de la répétition" par"effraction", par "le pas de côté", "déplacement" réel/symbolique/psychique pour nous habiter, trouver le "lieu" correspondant à "notre nécessité intérieure".Toujours "mouvant"!

.Impossible de le résumer! Car son objet est d'interroger la notion de place qui est avant tout "une aventure psychique".
Chaque chapitre foisonnant,mériterait d'être relu idependament; les apports litteraires, philosophiques et personnels étant si pertinents

Après « Trouver ma place » de Natacha Calestrémé qui envisage la question sous l'angle du développement personnel, je découvre la réflexion philosophique de Claire Marin. C'est un texte qui m'a demandé beaucoup de concentration tant il est riche et passionnant : il m'a semblé indispensable à la fois de relire certains paragraphes pour bien en comprendre toutes les implications, et de prendre en notes ceux qui faisaient le plus écho en moi. Au bout de 50 pages, j'ai fini par acheter le livre (d'abord repéré en bibliothèque) pour pouvoir le surligner librement tellement j'avais déjà noirci de feuilles ! C'est dire combien les propos m'ont captivée.

Je ne rentrerai pas dans le détail de ceux-ci (sinon on n'a pas fini) mais j'envisage de recopier au propre dans mon carnet de lecture lesdits passages surlignés afin de bien m'en imprégner. Seule petite réserve : ce genre de texte, à la différence de ceux de développement personnel, n'apporte pas vraiment de réponses aux questions qu'il soulève, même si certaines idées se recoupent (l'enfant en nous à consoler, le poids des héritages émotionnels et culturels, les fantômes qui nous hantent même quand ils sont sortis de nos vies, etc.). Il est néanmoins intéressant de changer de perspective, d'autant que Claire Marin propose de nombreuses références littéraires qui donnent envie de prolonger la lecture en découvrant d'autres oeuvres (comme celles de Georges Perec).

Dans ce deuxième essai philosophique, Claire Marin axe sa réflexion sur le fait d'être à sa place, et sous toutes les formes que sous-entend cette formulation. Que ce soit par le fait d'être à sa place entre le nomadisme et le sédentarisme, la quête constante d'une place géographique, mentale ou psychique etc.
Claire Marin structure ses pensées par des chapitres très courts et aux titres évocateurs, ce qui permet de ne pas se perdre dans les cheminements. de plus, je pense n'avoir jamais vu une philosophe citer autant d'écrits littéraires, d'auteurs, et spécifiquement George Perec, que je ne connaissais que pour "la disparition". Elle m'a donné envie de découvrir cet auteur !

En résumé, une très belle lecture qui ouvre l'esprit, donne des clés, et rassure sur la sensation fréquente de ne pas se trouver à notre place dans notre société actuelle, et que ce n'est pas un problème insurmontable.

Être à sa place, un essai fabuleux de la philosophe Claire Marin. Les différents chapitres déclinent avec brio et précision la notion de place. Qui n'a pas rêvé de trouver sa vraie place ? Personnellement, c'est la lecture qui m'aide au quotidien, dans cette période qui dure depuis plus de 3 ans maintenant, consacrée à trouver ma place. Penser l'ailleurs comme un meilleur, mais n'avoir pas l'élan, la capacité, l'allant pour quitter, remplacer, déplacer une vie que l'on a forgée depuis tant d'années, voilà la complexité.
Notre place n'est pas forcément celle que nous pensons écrite pour nous, il faut aller la chercher, l'imaginer, la penser, la façonner. Et souvent l'on échouera, mais par ricochets, nous finirons par la trouver.
Des allers-retours, des départs et des détours, et nous pensons en faire le tour. Mais la place n'est pas seulement géographique, elle est intérieure, sociale, professionnelle, familiale. Claire Marin s'appuie sur des références littéraires diverses ( Michel Foucault, Georges Perec, Annie Ernaux, Henri Michaux), ce qui rajoute à sa fine analyse un poids certain.
Je me demande sans cesse si ma place n'est pas ailleurs, car j'aspire à l'épure, à la beauté, à la créativité, à l'indéfinissable.
Ce livre a comme été écrit pour moi, et j'aimerais beaucoup pouvoir échanger avec Claire, car chaque titre, chaque expression, chaque phrase est d'une justesse implacable.
Avoir l'ivresse des départs sans savoir où aller, être en mouvement et jamais fixée, jamais satisfaite mais toujours en quête.
Merci pour cet ouvrage, je crois très fort aux livres qui font grandir et celui-ci en est un. Incontestablement.

Un essai passionnant (comme tous ceux de Claire Marin), très documenté tout en étant accessible, sur la notion de place. Sur le mouvement, sur la sensation de décalage, et sur l'identité aussi. Sur tout ce qui gravite autour de la notion même de place. Je pioche et repioche dans ce livre en fonction de mes questionnements et de mes envies.

Cet essai est une réflexion sur la tension entre la place et le déplacement entre l'immobilisme (qui rassure, donne une assise) et le mouvement (qui déstabilise, crée du nouveau).
Il se présente sous forme de chapitres courts mais denses, sous formes de questions et de réflexions qui se font écho les unes aux autres, s'opposent et s'enrichissent.
Ce livre dont le titre complet est « Être à sa place, Habiter sa vie, habiter son corps » explore ce à quoi renvoie la place qu'on occupe ou pas. La place entre enracinement et enfermement, entre régression et émancipation, entre libération et dispersion, affirmation et perte d'identité, entre interdiction et autorisation, nomadisme et stabilité, entre mouvements et temps de pose, entre enfance et vieillesse. Ne pourrait-on pas toujours rester à la même place, avoir la paix ?
Est-ce qu'on pourrait imaginer quelque chose comme : notre corps (presque la forme animale en nous qui aurait besoin de refuge, de creuser un trou pour s'y mettre, un coin qui serait le sien) et l'esprit humain toujours en déplacement (dont l'ombre tournerait avec le soleil) ?
Les changements de place sont parfois brutaux, souhaités, choisis, appréhendés, imposés toujours incertains dans leur destination et résolution. La crise (manifestation soudaine et violente) signifie en Chine à la fois risque et opportunité.
Notre chemin de vie est un perpétuel déplacement, un mouvement, le passage d'un état à l'autre. On se cabre devant l'obstacle ou on le saute avec aisance. Cela me fait penser à toutes les étapes de notre vie : la naissance, l'adolescence période de mutation si l'en est, devenir adulte, devenir soi-même parent, que nous parcourons au fur et à mesure de notre vie. Bien sûr je pense à tous les bouleversements de l'adolescence mais aussi à toutes les évolutions qui nous parcours de la naissance à la vieillesse car c'est un bien long chemin. « Peut-être sommes-nous plus migrateurs qu'enracinés » car c'est assurément entre les espaces que les choses se jouent.
Les sociétés humaines sont elles-mêmes prisent dans cette ambivalence entre demande de contrôle et de liberté. Les totalitarismes naissent de cette volonté d'ordre devant le chaos humain qui est notre condition humaine.

Un livre qui invite à l'introspection avec une écriture poétique qui inspire des sensations et des émotions perdues et retrouvées. Une invitation au voyage du corps et de l'esprit à travers notre propre chemin de vie. « L'espace de notre vie n'est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? »

Merci à Masse critique Babelio pour cet essai que j'ai apprécié ! Comme beaucoup, et légitimement, j'avais adoré Ruptures. Il en est de même pour Être à sa place. Claire Marin possède le talent d'amener son lecteur à penser de plus en plus finement, dans un style à la fois fluide, précis et subtil. Un régal de lecture que d'étudier de plus en plus près des expressions comme "Chaque chose à sa place", "Ceux qui ne tiennent pas en place", "S'enraciner", "Les déplacés"....et je retiens particulièrement la partie "Vie rétrécies" qui réfléchit à l'impact des choix de société sur l'espace accessible aux personnes handicapées.

Dans cet essai coup de coeur, la philosophe Claire Marin explore les diverses façons d' « être à sa place ». le lecteur a son tour s'interroge sur sa propre place .Chaque court chapitre aborde une situation où la « place » est en jeu, l'auteure s'appuie sur des exemples pris dans la littérature chez Pérec, Annie Ernaux, Laurent Mauvignier, pour illustrer son propos qui devient ainsi accessible.
Nous sommes souvent dans l'entre-deux ,développe Claire Marin, entre deux mondes, entre deux temps, entre deux manières d'être soi. Il y a la géographie de la place. L'auteure rappelle que Pérec qualifie de « nostalgique » l'alternative qui consiste ou à être enraciné ou à se sentir chez soi nulle part mais bien presque partout. Nous idéalisons les lieux premiers. Ceux qui choisissent de partir ont le sentiment d'échapper au déterminisme, à ce que le hasard a fait. La place est un engagement dans la durée ,dans un lieu, et c'est pour cela qu'elle inquiète. le départ peut apparaître comme une trahison pour ceux qui restent car ils le vivent comme une remise en question de leur vie. Les déplacés de l'Histoire peuvent-ils se faire une place là où le hasard les jette ?
Il y a la place de chacun dans la société, dans la famille, une place assignée parfois, aux limites imposées de l'extérieur, « on finit par devenir l'ombre de soi-même ». Les « transclasses »sont à distance de leur milieu d'origine et de leur nouveau milieu. Issus de deux histoires généalogiques , nous sommes là encore dans un entre-deux et nous pouvons choisir.
Nous vivons plusieurs vies. Il nous faut sans doute plusieurs espaces pour vivre et nous croire libres. Et Claire Marin conclut en écrivant que l'entre-deux est une forme joyeuse de notre liberté.