Le peu d’herbe qu’il y avait était hors de vue, caché dans des replis où la terre pouvait s’amasser et retenir les racines, et où les eaux qui ruisselaient de cette immensité rocheuse pouvaient être retenues et absorbées. Il avait dépassé plusieurs de ces endroits herbeux en empruntant la piste à chariots qui menait jusqu’à ce lieu. Certains, avait-il remarqué, avaient été sérieusement broutés par les moutons. Mais pas la majorité. Yazzie avait dû ressentir une belle frayeur pour emmener son troupeau en tournant le dos à cette herbe.
(La voie de l'ennemi)
Dans deux jours, quand il guiderait Longue Corne et le Conseil depuis le village ancestral jusqu’à Zuñi, la fatigue ne lui ferait pas oublier les mots du chant sacré, ni un seul pas de la danse rituelle. Et quand Shalako viendrait, il serait prêt à danser toute la nuit sans commettre la moindre erreur. Jamais les Salamobia n’auraient à intervenir pour le punir.
"Là où dansent les morts"
Plus tard, quand il se serait écoulé suffisamment de temps pour que cette conversation prenne un tour tout à fait détendu, il poserait les questions qu’il était venu poser. En attendant, il se contentait d’écouter. C’était là quelque chose que Joe Leaphorn savait très bien faire.
(La où dansent les mort)
Il avait inspecté les alentours en dessous de lui avec ses jumelles, cherchant une trace de vert qui proclamerait la présence de l’eau ou quelque chose qui suggérerait la faille géologique pouvant engendrer une source. Ne découvrant rien qui pût l’aider, il attendit. Bisti avait grandi dans cette région. Il ne pouvait pas se tromper pour l’eau. Dans ce désert, l’eau de surface jouait le rôle d’un aimant pour toute vie. En y mettant le temps qu’il fallait, la nature se ferait connaître. Leaphorn allait attendre et réfléchir. Il savait très bien faire l’un comme l’autre.
Il ressentait cette irritation et ce malaise qu’il ressentait toujours lorsque le monde autour de lui semblait avoir perdu l’ordre logique qui était le sien. Il y avait également un sentiment croissant d’inquiétude.
"femme qui écoute"
Le Café Littéraire accueille le public pour la 34è année au premier étage du Palais du Grand Large. Animé par Maëtte Chantrel, co-fondatrice du festival, et Pascal Jourdana, il donne à voir l'actualité littéraire d'un grand nombre d'auteurs et suscite l'envie de poursuivre cette rencontre de manière intime en tête-à-tête avec le livre.
Les archives du festival Étonnants Voyageurs vous permettent de revoir ces Cafés littéraires, enregistrés depuis 1991. L'occasion de voir et d'entendre des grands noms de la littérature du monde entier qui nous ont accompagnés des années durant : Nicolas Bouvier, Jacques Lacarrière, Alvaro Mutis, Hugo Pratt, Théodore Monod, James Crumley, Tony Hillerman, James Welch, Luis Sepulveda… Jim Harrison, pour ne citer qu'eux.
Pas de débats à thèmes au Café Littéraire, juste des rencontres chaleureuses avec les auteurs, leurs récits et leurs personnages, réels ou sortis de leur imagination.
Une captation vidéo réalisée par TVR35, à retrouver sur notre site et tout l'été sur la chaîne.
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